Les marchés dans la ville d'Alger
Alger a sa centrale laitière
( Où ? je ne sais pas.)

La réduction considérable des importations en lait sec ou condensé et la diminution de la production laitière locale a incité la municipalité à pratiquer directement la collecte et la répartition de cet aliment si précieux pour les enfants, les malades et les vieillards.

Les installations rudimentaires qui servaient au ramassage et à la réfrigération du lait ne répondaient, plus du tout au traitement de ce produit qui se pollue si facilement.

La municipalité Gazagne a mis en chantier une installation qui, créée de toutes pièces, est aujourd'hui terminée.

Elle permettra de soumettre le lait à un contrôle hygiénique et bactériologique devant donner aux consommateurs toute garantie.

Hier matin, en présence de M. Gazagne, maire d'Alger, délégué de l'Assemblée algérienne, accompagné de MM. Vogt, Beccarel, de Mme Gérolami, adjoints, de M. Brustier, conseiller municipal; des ingénieurs de la ville; de MM. Marrent, gérant de la société d'exploitation; de Quillac, directeur technique, et du Dr Gilles, vétérinaire municipal, chargé de la Centrale laitière, toutes les explications utiles sur les aménagements et le fonctionnement de cette centrale ont été fournies aux membres de la presse.

Actuellement, la grande salle de traitement des laits comprend : un bac de réception et de mélange des laits, d'une contenance de 2.000 litres. Ce bac est muni de tamis filtres et d'une bascule de contrôle, avec dispositif d'inscription automatique et de remise de tickets servant de bons comptables, De ce bac, une moto-pompe refoule le lait dans un épurateur centrifuge où il est nettoyé, avant d'être pasteurisé et réfrigéré.

Cinq tanks isothermes de 3.000 litres chacun permettent. la conservation des laits pendant plus de 24 heures, à la température initiale de + 4.°C. Tous ces tanks sont munis d'hélices de brassage permettant l'homogénéisation des laits avant le soutirage.

Trois vannes de remplissage, avec soupapes, procurent un soutirage sans mousse dans des bidons de 20 litres qui ont subi, au préalable, un rigoureux rinçage.

Cette centrale laitière constitue un progrès considérable quant à la défense de la santé publique. Elle ne constitue, du reste, que le premier stade de l'assainissement du marché du lait. La réorganisation du système de livraisons en ville et la création de crémeries spécialisées pour la vente au détail sont envisagées, en attendant la pasteurisation obligatoire.
H. S.


Voir Halles et marchés : marché Barnave- délibérations et inauguration
délibération conseil municipal du 6 mars 1953, bulletin municipal, mars et avril 1953
mise sur site le 15-2-2008
M. Boudjeroudi, Adjoint. - - Après l'exposé de M. Grech, je tiens à faire quelques remarques au sujet du paiement de la location du matériel.

Vous connaissez notre souci d'objectivité, surtout quand il s'agit d'affaires ou de questions municipales ; en la circonstance, il nous est proposé aujourd'hui de décider la location et le prix des loyers des boutiques et étaux, ainsi qu'un supplément pour amortir le prix de revient des étaux imposés au nouveau marché Barnave. Nous avions déjà à différentes reprises, souligné la situation précaire dans laquelle se débattent les détaillants en légumes et poissons, on nous propose aujourd'hui un chiffre destiné à amortir le prix de revient des étaux mis à la disposition des détaillants et, pour justifier cette décision, ils doivent payer le service rendu. Et on invoque pour cela le prix de revient excessif de ces étaux pour justifier les 250 francs à payer mensuellement et pour toujours. Nous n'avons pas vu votre souci d'écoomie des deniers publics lorsque vous avez consacré la location de la Centrale Laitière qui a coûté des millions à la Ville d'Alger et qui a été cédée à 15 francs par an et cela pour une durée de 15 ans. En l'occurence, c'est un joli cadeau que la Municipalité a fait à la Société Laitière sans se soucier d'économiser l'argent de nos contribuables, alors que les marchands de légumes payent déjà une location de 240 francs le m2 en plus du supplément de 250 francs que vous voulez leur infliger pour l'octroi de l'étal, et cela à titre définitif, et c'est ainsi que le capital investi par vous sur cette catégorie de commerçants sera amorti dans une vingtaine d'années. Il y a donc, et vous en conviendrez, une injustice flagrante ou du moins une parcimonie certaine qui a présidé à cette décision, frappant les détaillants du marché Barnave et créant par là un précédent. Car, si vous avez construit ce marché, il y a eu, par contre, des augmentations successives sur le droit de place dans les marchés pour justifier amplement les dépenses faites par la Ville et, à ce jour, cette augmentation se chiffre à près de 300 %, surtout que le pouvoir d'achat et les bénéfices réalisés par les détaillants ne sont pas énormes, nous dirons même dérisoires, compte tenu de la situation sociale de chacun. En la circonstance, nous vous proposons le montant de la location de l'étal à la somme de 15 fr., et cela parce que nous sommes logiques et raisonnables.


Echo d'Alger du 31-7-1948 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site: janvier 2019

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