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LA CALLE

Ah! si vous l'aviez connue!!! Quelle est son histoire ?
-LA CALLE, près de la frontière Tunisienne, n'est pas née de l'expédition de 1830. Son emplacement se situait en partie sur celui de TUNIZA, ville mentionnée sur la carte des voies de l'empire Romain, dressée au 3e siècle. TUNIZA, dans l'antiquité Punique et Romaine, du berbère "TOUNES." ou Bivouac, devint MARZA EL KHARAZ " Le port aux breloques", puis MERS EL DJNOUN, port de la baie, et LA CALLE DE MASSACRES, et finalement LA CALLE ou bastion de France, le plus important de tous les comptoirs de pêcheurs de coraux .
source: " PiedsNoirs Magazine, n°20,novembre 1991"


sur site le 8/12/2001
...ici, juin 2012

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-----LA CALLE, près de la frontière Tunisienne, n'est pas née de l'expédition de 1830. Son emplacement se situait en partie sur celui de TUNIZA, ville mentionnée sur la carte des voies de l'empire Romain, dressée au 3e siècle. TUNIZA, dans l'antiquité Punique et Romaine, du berbère "TOUNES." ou Bivouac, devint MARZA EL KHARAZ " Le port aux breloques", puis MERS EL DJNOUN, port de la baie, et LA CALLE DE MASSACRES, et finalement LA CALLE ou bastion de France, le plus important de tous les comptoirs de pêcheurs de coraux .
-----Déjà, vers 1286, où le commerce et la pêche au corail donnait au port aux breloques une prospérité importante, LA CALLE servait de havre aux navires, grâce à sa presqu'île allongée, parallèle au rivage, qui en faisait un abri naturel, que la providence semblait avoir aménagée pour les navigateurs, sur cette côte inhospitalière. Le sol riche en souvenirs recèle d'innombrables vestiges de civilisations éteintes et nous rappelle, si besoin était, que des pêcheurs de corail, Corses, Méridionaux et Français ont été à partir de 1450, les pionniers de l'installation Française en Algérie.
-----Vers 1553, Thomas LINCIO ou Lenci , dit Thomas LENCHES, riche négociant, ancien patron de bateaux, d'origine Corse, mais demeurant à Marseille, obtient du Sultan l'autorisation d'installer sur la bastion de France LA CALLE, une compagnie de pêche, et de cueillir le corail. Il reçut du Roi de France, l'accréditation, pour représenter la France sur la côte barbaresque (du Cap Rosa a u Cap Roux). Mais déjà, vers 1450, des Français avaient obtenu des chefs riverains, des concessions qui se seraient étendues sur plus de 12 lieues sur cette portion de côte barbaresque et qui s'y seraient installés après avoir arraché les figuiers sauvages, les ronces et les épineux et chassé lézards et serpents.
-----En 1628, Samson NAPOLLON, gentilhomme de la Chambre du Roi, Corse d'origine et Marseillais d'adoption, ayant rendu de nombreux services dans le Proche-orient, après 2 ans de négociations, réussit à obtenir la signature d'une convention, l'autorisant à reconstruire le Bastion de France et de se livrer à la pêche du corail, et pratiquer le commerce des marchandises autorisées.
-----En 1633, les arabes se montrant impatients de secouer le joug des Turcs, et sur ordre du Duc DE GUISE et du Roi de France HENRI IV, il envisagea de faire du Bastion de France une tête de pont pour le débarquement des troupes Françaises en Barbarie. Il trouva la mort en donnant l'assaut de la citadelle de TABARQUE - Tabarka-. Le chef de garnison attaquée fit jeter son corps à la mer et clouer sa tête sur une porte de la forteresse. Samson LEPAGE lui succéda jusqu'en 1637 comme représentant de la France, suivi de nombreux autres tels que COQUEL 1640-1643, PIQUET de 1643 à 1658, J.ARNAUD de 1666 à 1674 etc... Entre le XIIIe et le XVIe siècle, une suite ininterrompue de destructions et de reconstructions : 1586, 1604, 1637, 1658, 1683, 1744, 1798, 1807, consécutives aux pillages et aux attaques des autochtones et des corsaires, fit que la concession de pêche changea souvent de mains jusqu'en 1836, ou Berthier de SAVIGNY, à la tête de 40 cavaliers fut accueilli avec enthousiasme par les arabes qui les attendaient. Voilà pour l'historique.
-----A 86 kilomètres de Bône, sur la route qui menait à Tabarka et Tunis par le bord de mer et Ain Draham par la montagne, on voyait apparaître du haut de la colline qui dominait la ville d'une centaine de mètres, une mer d'un bleu éblouissant, le Cap Gros qui enserrait la rade des Romains toute proche, ainsi que la plage de sable fin et son île maudite. Le petit port de LA CALLE faisait corps avec un paysage où le vert des forêts de chênes-lièges s'harmonisait avec l'azur marin pour former, au soleil couchant, une symphonie de couleurs, qu'aucun artiste peintre n'aurait pu reproduire. LA CALLE était un coin délicieux et l'on retrouvait, dans ses environs proches, de nombreux vestiges de civilisations éteintes
------le GOURRAH cachait, dans ses immenses forêts, des monuments mégalithiques,
------la plaine de LA CHEFFIA des stèles puniques,
------ de nombreuses traces de l'occupation romaine, dans toutes les limites géographiques de ce qui fût la Commune Mixte de LA CALLE.
-----Par ailleurs, il est bon de rappeler les nombreux cites et lieux chers à la mémoire des CALLOIS
------ les lacs OUBEIRA et MELLAH ou mulet, loups, dorades, anguilles y pénétraient par un chenal relié directement à la Méditerranée,
------ la mine de plomb argentifère de OUM TEBOUL, sur la route de Tabarka qui n'était plus exploitée depuis de nombreuses années,
------ le BOULIF, petite rade très poissonneuse,
------ le RAVIN DU TRESOR, riche surtout par ses fonds transparents et calmes,
------ la MESSIDA, crique naturelle et très poissonneuse,
------ PILE MAUDITE sur la plage du même nom que l'histoire n'a jamais révélé la malédiction dont elle était frappée.
-----Et bien d'autres lieux et sites qu'il serait impossible de développer, tellement ils sont nombreux
-----. Les deux clochers de l'église, face à la presqu'île où était accostée la flottille de chalutiers, dominait le cours de promenade (dit cours BARRIS) où les jeunes et les moins jeunes, se retrouvaient après une journée de dur labeur, pour un moment de détente, de joie de vivre et de rires, soit. aux boules, soit aux divers jeux de cartes. La fête du Mont Carmel, patronne des pêcheurs, était célébrée chaque année en Juillet, et une messe dite avec ferveur en l'église St Cyprien, suivie d'une procession avec la statue, d'abord en ville, puis en mer avec la flottille de chalutiers au grand complet. Le St Cyprien, autre grande fête religieuse et patronale du plus pur style Pieds-noirs, était célébrée à la mi-septembre chaque année, pendant 3 jours inoubliables, dans une ambiance de grande fête foraine avec jeux inédits, baraques foraines de PEPE, les premiers à faire du play-back, pour animer leurs séances de rires. Le sport était pour les Callois une raison supplémentaire d'être, que ce soit aux boules ou au foot-ball, musulmans et européens, habitués à jouer ensemble depuis l'enfance sur les bancs de l'école, avaient à cœur de porter très haut les couleurs locales de la boule Calloise et du Racing Club et à deux de ses enfants de devenir professionnels : SCALA Carmelo à l'A. S. Cherbourg , en équipe foot et water-polo et LAMIA Georges à l'O.G.C. Nice et Rennes, goal international en équipe de France.
-----A LA CALLE où la pêche était la principale activité, une flottille de 15 à 17 chalutiers ( des MAISTO, DELERNIA, ,GENNINO) etc... sortait chaque jour de l'année dans le golfe. Une usine de fabrication d'ébauches de pipes de bruyère, des Frères GIORDANNO, une usine de taille de bouchons et de traitement du liège, de la famille MIRANDA. Des exploitations agricoles, vinicoles, maraîchères, assuraient, avec la mise en conserve de sardines et de crevettes, le complément d'activité journalière de la population, estimée à environ 5.000 personnes (européens et musulmans). A noter que la ville de LA CALLE était le siège de la commune mixte, du même nom, dirigée par un Administrateur nommé par le Gouverneur général et son territoire s'étendait jusqu'à la frontière tunisienne. LA CALLE a donné son tribu de figures à la France, pour simple exemple , et il y en eu bien d'autres, PISANI Rosario, né le 5 Novembre 1880 à LA CALLE, décédé à 71 ans à Fez (Maroc). Il a brillamment honoré son pays natal, en accomplissant des services militaires exceptionnels en Tunisie, au Maroc, en Egypte, en Syrie, en Arabie, en Algérie. Engagé volontaire, il a conquis ses galons de Commandant en suivant le rang, sans passer par les écoles. II a fait campagne en Turquie aux côtés du célèbre Colonel anglais, T.E. Lawrence D'ARABIE. II était Commandeur de la Légion d'Honneur, Médaillé Militaire (au feu), titulaire des Croix de Guerre 1914/1918-1939/1945, T.D.E. MILITARY CROSS et D.S.O.

Edmond LEPAGE -Enfant de LA CALLE
Vice-Président délégué de l'Association des Rapatriés d'A.F.N. (Algérie-Maroc-Tunisie) et ses amis du Comté de Nice et région PA.C.A
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-----voilà un texte qui peut peut-être intéresser certains d'entre vous
-----Premier problème des Français : où est exactement la frontière entre l'Algérie et la Tunisie
-----La Calle : ville frontière ?
Note sur la limite entre la Régence d'Alger et de Tunis à l'est de La Calle M Baude: 5 août 1839 -----" Malgré l'ancienneté de nos établissements sur la côte de Tunisie, nos documents sur la fixation de la limite entre les deux régences sont quelquefois contradictoires : ainsi les cartes dressées au dépôt de la guerre l'ont alternativement placée au ruisseau de St Martin près de La Calle et à l'oued-el-Zaine, douze lieues plus à l'est. (M Bérard " Description nautique des côtes de l'Algérie " -Paris 1837).Les cartes qui placent aux portes de La Calle les limites des deux Régences paraissent tracées sur la foi de l'abbé Poiret, le seul auteur qui ait écrit sur nos possessions d'Afrique un livre spécial, quoique fort superficiel (" Voyage en Barbarie pendant les années 1785 et 1786 " 2 vol in 8° - Paris 1789).Il dit en passant que la partie Est est habitée par les Nadis, nation indomptée, que les Beys de Tunis et de Constantine ont vainement essayée de soumettre, et qui paie cependant quelques légers tributs pour ne pas être trop inquiétés dans son commerce avec La Calle. (.)
-----Desfontaines, voyageur plus judicieux qui était à La Calle vers le même temps " entre La Calle et Tabarque est " dit-il " la tribu des Nadis composée de sept à huit cents hommes tout armés. Ce sont des montagnards vagabonds qui ne paient tribut ni au Dey d'Alger ni à celui de Tunis, quoiqu'ils se disent sous la dépendance de ce dernier (" Voyage de Desfontaines dans les Régences d'Alger et de Tunis " p 225).(.) L'île de Tabarka, cédée à Charles Quint par Soliman II, en échange du fameux corsaire Draguet et vendue par l'Empereur aux Lomellini de Gênes est restée entre leurs mains jusqu'en 1741 : cette concession était interposée entre les nôtres et les titulaires payaient aux régences 40.545 # 10 s de lismes dont 25.260# à Alger et 15.285# à Tunis. Si la régence d'Alger n'avait pas été propriétaire d'une partie d la côte exploitée, et cette partie ne pouvait être que celle qui joignait l'Oued-el-Zaine, puisque'à l'ouest de La Calle le commerce de la côte nous appartenait et sans contestation. (.) Par quel acte a t-on déplacé les bases du partage des lismes des Lomellini ? Qu'oppose t-on à cette suite non interrompue de documents et de titres précis ?La présence depuis 1741, qu'Ali Pacha s'empara par trahison de Tabarka, d'une garnison tunisienne de cent cinquante hommes sur ses ruines et les brigandages impunis des Nadis. (.) À moitié chemin entre La Calle et Tabarka, à trois lieues de l'une et de l'autre, le cap roux s'avance dans la mer et le mont Khoumir, dont le cap est le prolongement, s'élève à une hauteur de 1000 mètres. Ses crêtes tranchantes, son arête presque infranchissable partage le territoire en contestation. En temps de paix, elle rend impossible toute surveillance d'un côté de la montagne à l'autre, ce qui explique les transmigrations des Nadis ; en temps de guerre, chaque régence est inexpugnable sur le versant qui lui fait place et coupé de toutes ses ressources et de tous ses moyens de retraite sur le versant opposé.(.)
-----Les prétentions auxquelles renonceraient les deux pays par l'adoption de la limite du mont Khoumir et du cap roux, portent donc sur des terres dont la possession serait pour chacun d'eux beaucoup plus onéreuse qu'utile ; tous deux ont à s'affranchir d'un embarras et à s'approprier un avantage positif (.). La négociation dont la fixation de la limite entre La Calle et Tabarka doit être l'objet, paraît être une bonne occasion de manifester notre politique, et il ne faut pas attendre pour l'entamer que quelque circonstance irritante la fasse surgir inopinément.
-----Bonjour,le poste frontière entre la Tunisie et l'Algérie de situe exactement à "BABOUCH". Je l'ai toujours connu à cet endroit, passant souvent des vacances d'été "Aux Sources" d'Aïn-Draham et àTabarka où il y avait d'ailleurs une caserne de la Légion.
Amitiés

-----1ère ville française d'Algérie, alors que'l'Algérie" n'existait pas encore. Cette cité est venue au royaume de François 1" par l'achat du droit de pêcher et de vendre le corail par Tomas Lensio, corse, en 1524, pour le compte de la Compagnie Marseillaise. Et la France s'y installa de façon durable.
-----Elle devint le Bastion de France. Il est à noter que c'est à la Calle que l'on trouvait, certainement, la plus ancienne église d'Algérie : Sainte Catherine. Elle datait du XVIè siècle. Eglise curieuse puisqu'elle ne connut jamais ni mariage, ni baptême. La Compagnie interdisait la présence de femmes afin d'obtenir le meilleur rendement possible des pêcheurs.

Lecture des armes de La Calle

-----Ecu français moderne d'azur au phénix d'argent sur son immortalité de gueules, à la bordure d'or chargée de 10 branches de corail de gueules. Ecu timbré d'une couronne murale d'or à trois tours crénelées de même, percées de porte de sable. La tour centrale est chargée d'une fleur de lys de sable.
Ecu posé sur un listel d'or portant la devise de la ville : "Je survivrai"

Symbolique de ces armes

-----Ecu d'azur comme l'azur de la Maison de France. La bordure est d'or pour rappeler le sable de la Méditerranée dans laquelle se pêchaient les coraux, richesse éternelle de la Calle.
-----Le phénix sur son immortalité de gueules lorsque l'on sait qu'en héraldique cet oiseau est toujours posé de face, la tête tournée à dextre, les ailes éployées, sur un bûcher allumé appelé immortalité. C'est un oiseau fabuleux qui était unique en son espèce, vivait plusieurs siècles, se brûlait lui-même sur un bûcher et renaissait de sa cendre.
-----La couronne murale pour rappeler le Bastion de France avec la fleur de lys symbolisant la France depuis François 1".
-----La devise "Je survivrai" ce qui fut le cas de nombreuses fois.
Que l'on se souvienne Détruit et brûlé avant 1604, Détruit par un renégat en 1633, Destruction en 1636 et reconstruction en 1640. Pillé en 1744 et de nouveau en 1765 Détruit en 1799 puis en 1827.
-----Mais quand fut élaboré et adopté ce blason dessiné par monsieur E. Piquois avec l'aide de H. Seriot qui rapporte ces renseignements dans une brochure éditée par le syndicat d'initiative de la Calle en septembre 1951 ? Mais qui était ce monsieur Piquois et quand a-t-il pu élaborer ce magnifique blason de la ville ?
-----La Calle présente dans mes souvenirs puisque ma belle famille y possédait une petite maison (ah ! les vacances) dans la presqu'île, regardant vers la Tunisie. Comme d'autres cette maison, avec l'aide de la mer, a disparu, mais comme la Calle, ne peut mourir dans nos souvenirs.

Théo Bruand d'Uzelle