
          Fête de la couleur et du mouvement
          La braderie a transformé pour deux jours Alger en kermesse
        Des clameurs, des flonflons, 
          des chants, des bousculades : samedi et dimanche, de Bab-el-Oued à 
          Belcourt, grands magasins et petites boutiques ont bradé sans 
          discontinuer.
          Dans les principales artères de la ville, une foule dense se 
          pressait à l'affût de la " bonne affaire ". Pas 
          de trams, pas de voitures : le piéton était roi. De toutes 
          parts, son attention était sollicitée par les vendeurs 
          qui, a grand renfort de superlatifs et de slogans audacieux, vantaient 
          leur marchandise. Tout était " merveilleux ", " 
          sensationnel ", " unique ", tout vous était " 
          offert " à des prix " imbattables ", par de grands 
          curs en proie à une étrange contagion de philanthropie...
          
          Appels des marchands qu'amplifiaient les micros, clameurs des badauds, 
          drapeaux, panneaux réclame, soleil ardent, ciel bleu : tout contribuait 
          à faire de cette manifestation la fête de la couleur et 
          de la gaieté. Et cette joyeuse atmosphère fit oublier 
          aux Algérois... la fameuse " bonne affaire ". Personne 
          - ou presque ! - ne s'aperçut, dans l'enthousiasme de ces jours 
          de fête, qu'on avait (peut-être) fait beaucoup d'honneur 
          à certains lots de marchandises en les exhumant des arrière-boutiques 
          pour leur donner la consécration des expositions publiques
        Attractions et festivités
          
          Samedi, à 15 heures, à la Grande Poste, la reine de la 
          braderie, entourée de ses demoiselles d'honneur, ouvrait officiellement 
          la manifestation. M_ Gazagne, maire d'Alger ; de nombreux conseillers 
          municipaux et le Comité de la braderie assistaient a cette cérémonie. 
          qu'animait l'Association musicale et artistique du Champ-de-Manuvre.
          
          Le cortège s'ébranlait alors et, char de la reine en tête, 
          parcourait la braderie.
          Aux quatre coins d'Alger les attractions commençaient : Rue Michelet 
          : Maryse Dubourg accompagnée par Henri Riérat et son ensemble 
          musette.
          
          A la Grande Poste : les marionnettesà fils de Raoul Guitard. 
          dans : Oriental danse, French-Cancan et Cake-walk. .
          
          Au square Bresson : Théâtre de la jeunesse du vrai guignol, 
          par Foissy.
          Au boulevard Guillemin : Collinet et sa Bécassine.
          Au square Aristide-Briand : concert vocal et instrumental par les Routiniers 
          de la musique.
          
          A 21 heures, une grande retraite aux flambeaux parcourait les rues d`Alger 
          ; y participaient : l'Association musicale et artistique du Champ-de-Manuvre, 
          l'Avenir artistique du Ruisseau, le Riada Club algérois et les 
          Vétérans de Bab-el-Oued.
          Le Gallia-Sports organisait, dimanche matin, le Grand Prix de la Braderie. 
          L'après-midi, le grand défilé des chars parcourait 
          la ville, accompagné des musiques : Étoile et Vétérans 
          de Bab-el-Oued, Riada Club algérois, Avenir artistique du Ruisseau, 
          Association musicale et artistique du Champ-de-Manuvre.
          
          Les attractions reprenaient et la fête se terminait, a 21 heures, 
          par un grand concert public donné square Laferrière, sous 
          la direction du maître Léandre Brouillac.