La
Casbah
Cette forteresse, située à cent dix-huit mètres
au-dessus du niveau de la mer, que commença Aroudj en 1516, et
où logeait Hussein, en 1830, fut, à la prise d'Alger,
occupée par le général de Bourmont qui s'installa
dans les appartements du Dey. Le drapeau blanc y flotta jusqu'au 17
août, date où lui fut substitué, ainsi que sur les
autres édifices militaires, le drapeau tricolore.
Avec le général en chef, logèrent là, l'Etat-Major,
l'Intendance et l'Administration des Finances. La
Casbah fut gardée en ce moment par de l'infanterie,
de l'artillerie et par un corps de gendarmerie. Auprès, était
un quartier pittoresque que l'on s'empressa de détruire pour
l'isolement de la forteresse. Ce quartier populeux mais néanmoins
paisible, prit une animation extraordinaire après la reddition
de la ville ( Merle décrivit
l'aspect curieux qu'après l'arrivée des Français,
présenta l'entrée de la Casbah. La rue, dit-il, fut transformée
en un vaste restaurant où l'on sablait le Champagne. Hennequin,
le grand traiteur de Nantes, y avait transporté de Sidi-Ferruch,
le reste de ses précieuses denrées qu'il vendait à
prix d'or.Pendant ce temps, ajoute l'auteur, des Turcs arrivaient, portant
dans la cour du palais leurs armes, la plupart très riches, que
se partageaient aussitôt les officiers. Les Maures apportaient
aussi les leurs, mais dépouillées par avance des pierres
précieuses qui les ornaient.Dans le partage de ce butin, observa-t-on,
la Marine fut totalement oubliée. ).
Près de la Casbah se trouvait la maison
de l'Agha. A celle-ci était attenante la maison du
Beït-el-Mal (administration des successions vacantes). Ces constructions
étaient voisines de la mosquée dénommée
Djama Kasbah Berrani, qui est devenue église
Sainte-Croix. Le pefit monument à colonnettes torses,
mentionné précédemment, qu'on voit attenant à
ce temple, était le tribunal de l'Agha (incorporé aujourd'hui
à l'Eglise).
Sur la droite de la porte d'entrée de la forteresse, se trouve
une inscription arabe célébrant la situation élevée
de l'édifice.
Il s'y trouve un chronogramme donnant la date de l'achèvement,
année 1.000 de l'Hégire (1591). Une autre inscription
provenant de la Salpêtrière a été apposée
postérieurement à 1830, près de celle-ci. Il y
est dit :
"Qu'Alger se réjouisse et prolonge son allégresse!
Gloire à Dieu, la poudrière a reçu maintenant une
organisation. En effet, pour tous les motifs qui la rendaient nécessaire,
un modèle nouveau fut créé et on y donna tous les
soins. Ce don de Dieu, Hadj Ali Amasiali ( Né
à Amasia, ville d'Anatolie.) l'a construit dans la voie
de Dieu, en vue de la guerre sainte. Beys victorieux, chargez les fusils
avec sa poudre ! Lancez-la contre les infidèles et tirez-en vengeance!"
"Aloui ( Aloui, pseudonyme du
rédacteur.) a prononcé clairement sa date ( 1815).
En 1230, elle a été achevée aux frais du Trésor."
(Colin).
A l'entrée de la Casbah était tendue une lourde chaîne
(encore en place aujourd'hui). Un criminel, poursuivi par la foule,
qui parvenait à saisir cette chaîne, était sauvé.
A cette chaîne furent attachés jadis, maints Juifs qu'on
bâtonnait pour ne s'être pas agenouillés devant la
maison du farouche potentat d'El-Djezaïr.
Sous le porche, grossièrement décoré alors, de
larges lignes rouges et blanches et de quelques petits miroirs, se tenaient
les nègres qui formaient la garde fidèle du Dey. (Rapport
du 18 juillet 1830 au Ministre de la Guerre). Merle fait remarquer que
toutes les boiseries du palais étaient peintes en rouge et en
vert.
Bavoux fit de la Casbah une intéressante description.
Nous en donnons ici quelques extraits.
"La porte d'entrée est située dans un angle. Elle
est cintrée et de marbre blanc sculpté."
"Sur sa gauche, se trouvait en dehors, une vaste volière
fermée par une grille de bois, pleine de tourterelles et pigeons
blancs. Au plafond étaient de nombreux objets en papier et en
carton : des navires, des lanternes multicolores. Au-dessus de l'entrée
apparaissait la gueule rouge d'un canon. Après la porte s'ouvrait
une voûte sombre, formant un tournant, où étaient
suspendus des navires en miniature. Au coude de cette voûte :
un jet d'eau sur marbre." (C'est sur le rebord de ce bassin, qu'en
1830, fut scié le cou de l'interprète militaire Garroué,
qui, devançant courageusement le corps expéditionnaire,
avait dans la campagne, répandu des proclamations rédigées
en arabe, où les indigènes étaient engagés
à faire leur soumission). Cette fontaine, avec trois autres,
décora plus tard le
Jardin Marengo. Elle fut, dans la suite, transportée
au
Cercle militaire (cour supérieure).
"Au-delà de ce passage couvert, c'était une allée
qui menait au palais du Dey et aux batteries. Sur la gauche : une autre
porte donnant sur une deuxième allée, laquelle aboutissait
à la poudrière et aux batteries orientées vers
la ville."
Voici maintenant la description de l'intérieur.
"En suivant la galerie dans laquelle on entre à la sortie
de la voûte, on trouve au bout de quelques pas sur sa droite,
la porte d'entrée du palais. Celle-ci offre accès par
un corridor sur un vestibule oblong après lequel on arrive sous
la colonnade carrée de la cour où donnent les appartements."
"
On voit au milieu de cette cour de superbes citronniers et, en un angle,
un bassin de marbre à deux étages formant jet d'eau (
A l'angle opposé où se
trouvait cette fontaine se dressait un superbe platane qu'on supposa
contemporain de Barberousse (Piesse))."
L'auteur ajoute : "Le côté de la galerie, opposé
à celui par lequel on arrivait, était formé par
deux rangs de colonnes en marbre blanc. C'était la salle d'audience
et de justice du Dey. Le long du mur se trouvaient des banquettes recouvertes
de drap rouge et des coussins de velours brodé d'or. Dans un
coin, sur une petite face perpendiculaire à la grande,
se dressait le siège du Dey. Des sièges pour les membres
du Divan étaient disposés de chaque côté.
Le mur de cette pièce était émaillé et paré
de glaces anciennes. On y voyait quatre pendules anglaises dont deux
à cadran arabe."
Merle, secrétaire particulier de M. de Bourmont, qui vit cette
galerie en 1830, dit qu'il y avait encore une pendule gothique en garniture
de Boule, un meuble de laque où fut trouvé un Coran et
un calendrier turc; un baromètre anglais monté sur une
table d'acajou, des tapis de Myrte, des boîtes de parfum.
"Derrière le mur étaient l'appartement du Ministre
des Finances et le Trésor. Les deux autres galeries de ce rez-de-chaussée
ne renfermaient que de petites chambres occupées par les officiers
de la maison du Dey et un grand magasin rempli de sucre et de vin."
Que soit ouverte maintenant une parenthèse au sujet du Trésor
dont il vient d'être fait mention : La porte du Trésor
était armée de grosses serrures et d'un fort guichet en
fer. Elle donnait entrée sur des corridors en lesquels on creusait
des caveaux sans fenêtres ni soupireaux, coupés dans leur
longueur par une cloison de quatre pieds à peu près. C'était
là que l'on entassait des monnaies d'or et d'argent de tous pays.
Les Français y retrouvèrent quarante-neuf millions. On
a déclaré que le Trésor avait été
pillé lors de la prise de la forteresse. Voici un argument qui
fut opposé à cette assertion :
"Quand le Dey Ali quitta, en 1817 la Jénina pour habiter
la Casbah, le transfert du Trésor nécessita soixante-seize
voyages de mulets pour l'or et mille quatre cents pour l'argent. La
charge de chaque bête était de trois quintaux; la somme
transportée fut, en or, de 34.492.000 francs et en argent de
30.544.000, ce qui donne environ soixante-cinq millions. Si de ce chiffre
on défalque les dépenses effectuées par le beylick
au cours des treize dernières années de son administration,
on arrive très sensiblement à la somme de quarante-neuf
millions qu'on trouva en 1830." (voir
cette page concernant le trésor:
clic)
Mais revenons à la description de Bavoux.
"Le deuxième étage comprenait les appartements
du Dey. On y arrivait par un escalier de marbre débouchant sur
une galerie. Le Dey occupait la partie de l'Est (quatre ou cinq chambres
seulement). De ce même côté, il y avait deux salles
remplies d'armes et de costumes riches et une troisième salle
contenant des outils à fabriquer la monnaie."
Dans les appartements du Dey on retrouva un fort beau surtout de Dollon,
présent fait au Dey en 1819 par le Prince Régent d'Angleterre
(Merle). Ces appartements présentaient des plafonds sculptés
et peints.
Découverte inattendue : les dits appartements étaient
infestés d'une telle quantité de vermine que M. de Bourmont
dut les faire lessiver pendant plusieurs jours par des Juifs, avec du
vinaigre et du chlorure de chaux (Merle).
Quant à la galerie, elle devint, sur un côté, salle
à manger de M. de Bourmont. Une autre partie fut transformée
en salle d'attente pour les nombreux visiteurs du Général
en chef. Le kiosque situé à un angle, kiosque dit "du
coup d'éventail", servit aux aides de camp. Il fut en 1839,
rapporte Bone, occupé par un sergent-major ( En
réalité. le Coup d'Eventail fut donné dans la cour
que domine ce Kiosque).
"Dans la galerie de face, poursuit Bavoux, c'étaient
les appartements des femmes. Sur le devant de cette galerie se trouvait
un cabinet turc en bois décoré de vitraux (le Kiosque).
Il était réservé à ces dames et... au Dey."
Le harem se prolongeait de deux cours. Les murs entourant le jardin
annexé au harem étaient recouverts de jolies faïences.
Merle, dans sa description de la Casbah, rapporte que les chambres des
femmes étaient garnies d'un mobilier riche et original.
"Il y avait là, des meubles d'acajou â bronzes
dorés, des divans rehaussés de brocarts avec coussins
de velours, des tables de toilettes, des nécessaires en bois
précieux d'Asie incrustés de nacre, d'ambre, d'ivoire
ou d'ébène, des glaces, des cristaux, des porcelaines
de Chine et du Japon, des draperies de haut prix, de merveilleuses broderies,
des mousselines de l'Inde brochées, à fleurs d'or, tout
cela, dit-il, fleurant l'essence de rose, le jasmin, le musc, le benjoin."
Mais toutes ces richesses pouvaient-elles faire oublier leur réclusion
à ces infortunées qui n'avaient vue sur le dehors que
par d'étroites meurtrières ?...
"Sur la face Nord du deuxième étage et derrière
un mur qui n'avait point de jour sur le palais, il y avait, dit Bavoux,
plusieurs appartements pour les grands officiers et les nourrices. Plusieurs
de ces appartements donnaient sur une cour qu'armaient cinq pièces
de canons dirigés sur la campagne."
"Au-dessus de l'étage : des terrasses et quelques chambres.
La terrasse située au- dessus des appartements du Dey était
circulaire et entourée d'une balustrade en bois vert et rouge.
Là, était installée une grosse lanterne qu'on allumait
à la tombée de la nuit. Auprès, s'élevait
le mât de l'étendard algérien. De cette terrasse,
le Dey vit arriver la flotte française."
Bavoux ajoute :
"Si au lieu d'entrer dans le palais, on continue l'allée
qui y mène, on trouve, à droite, un escalier couvert -
de marbre blanc - orné de carreaux de faïence, qui va à
la mosquée."
"L'autre allée, celle conduisant à la poudrière,
est toute garnie à gauche, par les écuries; à droite,
en y entrant, on voit une grosse masse de bâtiments où
se trouvaient plusieurs magasins."
"La poudrière était un grand bâtiment rond,
voûté, à l'épreuve de la bombe, que le Dey,
en 1830, fit recouvrir de balles de laine. (Affectée aujourd'hui
aux collections historiques de l'Armée).
"A côté, se trouvait un joli jardin ( Dans
ce jardin se trouvaient des autruches élevées par le Dey
" En 1830 dit Merle, un général s'amusait à
plumer ces oiseaux .pour sa petite Anaïs", sans souci des
cris de douleur de ces malheureuses bêtes". Ce général
était Loverdo (papier du fils aîné du Maréchal
de Bourmont (Ministère de la Guerre).) avec des volières
et une ménagerie."
"Entre la Casbah et le mur d'enceinte, il y avait un autre jardin
( La Casbah était, en outre,
agrémentée de magnifiques treilles. ) plus grand
qui s'étendait au-dessous de la partie oû étaient
les nourrices. Il comprenait divers arbustes, un délicieux berceau
de verdure et un jet d'eau. Ce jardin a été détruit
pour l'ouverture d'une poterne."
Près de là (en voisinage de la sortie sur le Sahel), s'élevaient
et se voient encore, sur la gauche, les pavillons qu'occupaient, les
beys d'Oran et de Constantine lorsqu'ils venaient rendre compte au Dey
de leur administration.
"Des deux grandes allées mentionnées ci-dessus, poursuit
Bavoux, partaient plusieurs petites, allant aux batteries de la forteresse."
"Ces batteries sont établies au premier étage. Celles
regardant la campagne sont plus élevées. Dans toutes ces
batteries existent des latrines et des fontaines."
"Les affûts des pièces étaient très
massifs et très longs. Leurs roues étaient de bois et
roulaient difficilement. Les pièces avaient le corps peint en
vert et la gueule en rouge."
"On trouva dans la Casbah cinquante canons dont plusieurs de 48
mm. On y trouva aussi douze mortiers et de nombreuses munitions. Des
salles entières étaient remplies de balles et de pierres
à fusil. Il y en avait jusque dans la mosquée."
Parmi les canons trouvés là, il y en avait un aux armes
de Louis XII; sept, portant le chiffre de François Ier; un, avec
celui de Henri II.
A ce propos, quelques indications se rapportant à d'autres points
fortifiés :
La plupart des pièces de bronze qui furent prises à la
marine portaient cette inscription : "Dupont, fondeur en chef du
roi de France" (Hatin).
L'armement du Fort-Neuf comprenait une pièce de canon de gros
calibre, couverte d'un bout à l'autre de fleurs de lis en relief,
avec la salamandre et la devise de François Fr: "Nustrico
et Extingo".
A la batterie des Andalous (au haut de la rampe de l'Amirauté),
il y avait une pièce bizarre à neuf ouvertures. Elle fut
envoyée à Paris, en 1830.
Sur le môle, on trouva une couleuvrine de vingt et un pieds de
long, se chargeant avec des boulets de marbre (La Consulaire).
(Pour étude détaillée, voir à :
Les Canons, les batteries).
A la Casbah, les magasins étaient pleins de marchandises diverses
: laine, cire, toile, plomb, sucre, sel, cotonnades, canons de fusils,
lames de sabres, toutes choses dont le blocus avait empêché
l'écoulement.
On trouva aussi là, une quantité extraordinaire de plats,
de marmites, de chaudrons, de bouilloires, de cafetières. Ce
matériel servait, parait-il, lors des repas qu'offrait le Dey
au Corps des Janissaires. Ajoutons qu'outre ce butin on trouva six mille
neuf cent dix-huit quintaux de laine en certains édifices publics,
entre autres : Dar-Souf (rue de
l'Etat-Major-voir),
sur des vaisseaux, sur les batteries des forts Bab-el-Oued et Bab-Azoun,
en l'actuel archevêché. On en recueillit de même
sur la poudrière de la Casbah.
Maison du Dar-Souf, coupole
|
On trouva encore dans les magasins de l'État, trente-deux mille
trois cents mètres de toile à voiles, cent dix-neuf mille
cinq cents mètres de toile mi-blanche, huit mille cinq cent quarante
mètres de toile à paillasses.
On trouva enfin en divers bâtiments
du beylick, une quantité considérable de métaux,
de cuir, de sel et un immense approvisionnement de blé (six mille
deux cents quintaux à la Jénina).
Bacri et Durand avaient donné au chef de l'Armée, les 3
et 4 juillet 1830, sous le Château de l'Empereur, la liste des objets
et des marchandises appartenant au beylick. Ce fut ainsi que l'on sut
que la maison de Mustapha Pacha (dar Souf),
dar Aziza-Bey (devenu l'Evêché)
et dar Ahmed-Pacha, (naguère
résidence du secrétaire général du Gouvernement),
étaient toutes bondées de laines.
Mention vient d'être faite du bâtiment réservé
aux beys, à la Casbah. Quelques renseignements à leur sujet.
Les beys versaient leur tribut tous les trois ans. Le bey de Constantine
paya la dernière fois à la Régence (en argent et
en nature), 778.811 francs; celui d'Oran, 622.402 francs 50. Ces sommes
comportaient le tribut dû au dey et les cadeaux offerts à
certains fonctionnaires.
(Rapport de M. Girardin,
directeur des Domaines à Alger du 21 février 1831, Archives
Nationales).
Lorsqu'un bey arrivait, le khasnadji (trésorier),
le khodjet-el-kheil (administrateur
des Domaines Ruraux) et les grands officiers de la Régence allaient
au-devant de lui jusqu'à Mustapha. Là des rafraîchissement
lui étaient offerts en une maison du beylick appelée : Dar
Diaf. Cette maison fut occupée plus tard par l'Administration
des Lits Militaires; ses bassins devinrent les lavoirs des laines de l'Armée,
(avant la montée accédant au
Champ-de-Manoeuvre).
Le bey reprenait sa route, escorté de cinq cents chevaux et précédé
de son bachchaoux qui jetait à la population, des poignées
de sequins. Les forts, sur son passage, tiraient dix coups de canon, salut
que répétait l'Artillerie de la Porte-Neuve. Le séjour
du bey à Alger, était de huit jours pendant lesquels était
contrôlée son administration. Au départ les mêmes
honneurs lui étaient rendus, à moins qu'il ne fût
destitué. Dans ce cas, monté sur une mule et escorté
seulement de trois de ses gens, il partait pour le lieu d'exil que lui
avait assigné le Dey.
(d'après
Antoine Rousseau et Th. Roland de Bussy).
Mosquée
intérieure de la Casbah
Nous ajouterons à ces divers détails,
en complément de l'étude de la grande forteresse d'Alger,
cette description que fit Rosey, en 1833, de l'ancien temple musulman
qui s'y trouve toujours :
Une grande salle carrée ornée tout autour d'un rang de colonnes
en marbre supportant un dôme octogonal. Sur la face sud, dans le
mur une petite niche sphérique dans laquelle étaient suspendus
des oeufs d'autruche; au-dessus se trouvaient plusieurs tableaux présentant
des caractères arabes; l côté, une chaire à
prêcher en bois doré et bariolé; en face de la niche
: une estrade appuyée contre la colonnade et supportée par
des colonnettes en bois. Des musiciens se plaçaient là les
jours de grande fête. A terre : des tapis magnifiques; au sud-est,
un escalier montant au minaret; au nord- ouest, un corridor par où
arrivait le Dey. Ce corridor aboutissait à un autre plus petit
allant au bain des femmes, lequel était composé de quatre
petites salles pavées de marbre et émaillées. Un
robinet coulait dans un petit bassin de marbre. Au nord-est, une porte
par où on accédait au logement de l'imam ( Cette
mosquée ainsi que l'ancienne poudrière qui vient d'être
citée, contient, comme il a été dit, les collections
historiques de l'Armée.)
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