ESSOR DE L'ALGÉRIE - 1947
L'électrification
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ici, mars 2016

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Aménagements hydroélectriques d'Algérie 14 pages, schémas, photos - n°110 - 10 juin 1954

Augmenter, dans une mesure suffisante, la masse des produits agricoles et manufacturés indispensables à sa subsistance, tel est le problème posé par l'accroissement rapide de la population de l'Algérie.

S''il paraît exclu que la production de, ce pays puisse jamais couvrir intégralement sa consommation, il n'én est pas moins possible de réduire sensiblement l'écart entre l'une et l'autre par une industrialisation rationnelle du pays, grâce à l'aide des forces motrices fournies par l'énergie électrique. C'est dans ce but qu'a été établi le plan d'électrification de l'Algérie dont une partie a déjà été réalisée.

Sans nous arrêter au détail des prévisions d'ordre technique, bornons-nous à noter que la production de l'énergie électrique a été calculée de manière que puisse en être doublée tous les io ans la consommation moyenne, selon une échelle déjà appliquée en France et en Grande-Bretagne.

D'une manière générale, l'électricité est produite soit par des usines thermiques consommant du charbon ou des combustibles liquides, soit par des usines hydroélectriques utilisant des chutes d'eau.

Pays pauvre en combustibles solides et liquides, l'Algérie dont la production d'énergie électrique est assurée actuellement aux 3;i4 par des centrales thermiques ne peut grossir sans inconvénient le volume des importations par l'achat de charbon étranger ou français.

Il y a donc pour elle nécessité de recourir le plus possible aux usines hydroélectriques pour la production de ses forces motrices.

L'équipement hydro-électrique, qui présente d'autre part le double intérêt d'un prix de revient bien moins élevé et d'un entretien plus facile, pourra être légué intact aux générations futures alors qu'il n'en est pas de même de l'équipement thermique, dont le périodique renouvellement demeure onéreux.


ÉNERGIE ÉLECTRIQUE EN MILLIONS DE K.W.H.


En 1938, l'énergie électrique était fournie à l'Algérie par sept centrales à vapeur (248 millions de KWH), tandis que des centrales hydrauliques, non régularisées et au fil de l'eau produisaient en moyenne 4o millions de KWH.

Les centrales thermiques les plus récentes datent de 1932 mais leur matériel est ancien et passablement usé faute d'avoir pu être réparé ou. remplacé au cours des six années de guerre. Le plan d'électrification prévoit le déclassement de certaines de ces usines notamment celle de Mers-el-Kebir et de Gambetta qui seront remplacées par une centrale moderne à Oran, ainsi que l'agrandissement et la modernisation de celle de Bône. Actuellement l'ensemble des centrales thermiques produit 259 millions de KWH. Les ressources hydrauliques de l'Algérie dont il a été décidé de pousser au maximum l'exploitation sont considérables et atteignent plusieurs milliards de m3 par an, malheureusement ces eaux non régularisées sont difficilement régularisables. C'est là tout le problème de la construction des barrages domptant les eaux capricieuses des oueds au profit de l'agriculture et de l'industrialisation.

L'Algérie, qui est entrée dans le domaine des réalisations, a terminé l'équipement de certaines usines plantées au pied des barrages d'irrigation, à savoir celles du Ghrib (production annuelle : 10 millions de KWH), celle provisoire de l'oued Agrioun (prod. annuelle : 20 millions de KWH), de Boghni aval (prod. annuelle : 9,5 millions de KWH) du Hamiz (prod. annuelle : 2,5 millions de KWH) et poursuit les ;travaux de constructions à Perrégaux, Béni-Bandel, Bakhadda, Bou Hanifia, Maillot aval, Michelet, l'oued Agrioun (usine définitive), l'oued Djendjen, Aïn-Témouchent, Zardezas, l'oued Ksob, Chabet Saïad.

Centrale de Beni Bahdel
Centrale de Beni Bahdel
Centrale électrique de Perregaux
Centrale électrique de Perregaux

L'ensemble de ces travaux portera à 550 millions de KWH en 1950, la production d'énergie électrique de l'Algérie.

Dès maintenant après six années de guerre, l'Algérie se trouve dotée d'un potentiel électrique très supérieur à celui de 1939. Premières réalisations heureuses d'un vaste programme matériel à travers lequel se révèle un but profondément humain : le relèvement des conditions d'existence d'une population jeune et en voie d'évolution.