| L'ALGÉRIE EN 1830.----------L'oeuvre accomplie en Algérie 
        en matière d'hydraulique ne peut être appréciée 
        dans toute son ampleur qu'en considération de la situation du pays 
        en 1830 au moment où les premiers Français débarquaientà 
        Sidi-Ferruch : un Tell marécageux infesté par la malaria 
        ne permettant que quelques maigres récoltes, des Hauts-Plateaux 
        nus et arides parcourus par des tribus nomades tirant quelques ressources 
        d'un élevage ovin pratiqué dans des conditions pénibles 
        et incertaines,
 ----------Cette situation résultait, 
        en l'absence de toute oeuvre humaine, des conditions géographiques 
        du pays
 
 GEOGRAPHIE DE L'ALGERIE.
 ----------Un pays eu relief jeune accusé 
        par l'abondance des plaines suspendues, des bassins fermés, ainsi 
        que par la forme très peu évoluée des thalwegs, le 
        peu de dureté de roches géologiquement récentes. 
        la présence fréquente de sel et l'instabilité de 
        la couverture végétale due aux défrichements et déboisements 
        inconsidérés.
 ----------Des précipitations atmosphériques 
        mal réparties dans le temps et dans l'espace.
 ----------Cette irrégularité 
        au cours des saisons et aussi au cours des années est reflétée 
        par l'aspect des oueds parfois soumis à de violentes crues, la 
        plupart du temps à sec.
 ----------Les hauteurs de pluies sont par 
        ailleurs très différentes. Elles atteignent péniblement 
        400 m/mm en Oranie, voisinent 800 mm dans l'Algérois et dépassent 
        un mètre dans le Constantinois.
 L'OEUVRE HYDRAULIQUE EN ALGERiE.----------Des considérations qui précèdent 
        on peut dire de l'eau en Algérie qu'elle est la meilleure et la 
        pire des choses.
 ----------La pire des choses, par l'action 
        néfaste qu'elle mène en montagne (érosion des pentes) 
        et dans les plaines (exhaussement des champs d'épandage sur lesquels 
        les oueds changent leurs cours) en provoquant l'inondation et le marais.
 ----------La meilleure, lorsque, domestiquée 
        et retenue en grande quantité, elle transforme de vastes étendues 
        de terres incultes en opulents vergers.
 ----------Ces données sont à 
        la base des diverses activités de l'équipement hydraulique 
        de l'Algérie.
 
 LUTTE CONTRE LES EAUX NUISIBLES.
 ----------Concurremment avec le Service de 
        la Défense et de la Restauration des Sols, les techniciens du Service 
        Hydraulique s'emploient à la protection des pentes (reboisements, 
        banquettes horizontales, petits barrages).
 ----------Dans la plaine la tâche consiste 
        à régulariser les oueds, à assainir les marécages, 
        à drainer les zones de cultures. Les réalisations les plus 
        marquantes et les plus récentes sont l'assainissement de la plaine 
        de Bône où 15.000 hectares de bonnes terres ont été 
        rendues à la culture, l'assainissement des marais de Vauban, de 
        ceux de Littré, les travaux de défense dans la région 
        du Chéliff et de ses affluents, la protection des villes de Batna 
        et de Béni-Saf contre les inondations.
 GRANDES RÉGULARISATIONS 
        ET PÉRIMÈTRES D'IRRIGATION. 
 ----------Barrages-réservoirs.
  ----------Etant donné 
        l'irrégularité des débits des rivières, il 
        était normal de songer à régulariser ces dernières 
        au moyen de barrages-réservoirs. De. premières tentatives 
        courageuses avaient été faites dans le passé. Mais 
        les techniques n'étaient pas encore au point et les moyens de travail 
        étaient insuffisants si bien qu'il ne reste que peu de choses de 
        ce premier effort.----------Le programme dit de 1920 a constitué 
        une ceuvre remarquable, encore qu'il ait été entrepris sans 
        études préalables suffisantes, ce qui a amené des 
        pertes de temps et des pertes d'argent. Les barrages de Béni-Bahdel, 
        de Bou-Hanifia, de Bakhadda, de l'Oued-Fodda, du Ghrib, du Ksob, des Zardézas 
        et de Foutu-el-Gueiss constituent un ensemble remarquable, qui a augmenté 
        considérablement le potentiel économique de l'Algérie 
        grâce à la législation spéciale sur l'exploitation 
        en vue de l'irrigation (décret-loi du 30 octobre 1935).
 ----------Ces différents ouvrages 
        emmagasinent au total un cube voisin de 750 millions de m3, régularisent 
        un débit annuel de 500 millions de m3 et permettent l'irrigation 
        de 140.000 hectares de bonnes terres.
 ----------Dès la fin de la dernière 
        guerre, l'Algérie s'est engagée courageusement dans un programme 
        nouveau, qui a malheureusement dû être fortement freiné 
        dès qu'ont apparu les premières difficultés budgétaires. 
        Le barrage de Foum-el-Gherza, près de Biskra, destiné surtout 
        à rénover des palmeraies dépérissantes, est 
        pratiquement achevé, et l'on poursuit la construction de celui 
        du Sarno, affluent de la Mékerra destiné à sauver 
        et à améliorer les irrigations de St-Denis-du-Sig, très 
        mal assurées par le vieil ouvrage des Cheurfas, presque complètement 
        envasé.
 ----------Périmètres 
        d'irrigation.
  ----------Les principaux 
        périmètres d'irrigation desservis par les barrages-réservoirs 
        précités sont celui du Hamiz, de l'Oued-Fodda, du Haut-Chéliff 
        (département d'Alger), de la Mina, de l'Habra et du Sig; (département 
        d'Oran). Leur superficie équipée pour l'irrigation atteint 
        70.000 hectares.Les principes qui ont présidé à ces aménagements 
        de périmètres sont basés sur la rareté de 
        l'eau et le coût élevé de sa régularisation, 
        par suite sur l'interdiction de tout gaspillage.
 
 | ------- | ----------C'est ce qui donne 
        aux réseaux modernes algériens le caractère de perfection 
        qui sert souvent d'exemple aux étrangers.
 LA PETITE ET LA MOYENNE HYDRAULIQUE.
 
 ----------Les travaux désignés 
        sous cette appellation pour être moins spectaculaires que ceux de 
        la, grande hydraulique sont d'une importance vitale pour le fellah ou 
        le colon algérien dont les terres, qui n'ont pas le privilège 
        d'être dominées par une importante réserve d'eau représentent 
        96 pour cent de la superficie classée productive, soit environ 
        24 millions d'hectares. Ce chiffre fait apparaître l'énorme 
        tâche à accomplir dans ce domaine.
 ----------Ils consistent en l'aménagement 
        de captages de sources, de petits barrages d'épandage de crues, 
        de barrage d'inféroflux, en la mobilisation par de petits ouvrages 
        localisés de ressources en eau souterraine : puits à la 
        nappe phréatique, mise en production de nappes captives, soit par 
        pompage, soit par, Jaillissement.
 ----------Sur le plan économique ces 
        travaux présentent un intérêt tout particulier pour 
        la culture des céréales en pays aride. pour l'aménagement 
        du pâturage ovin dans les Hauts-Plateaux et pour la production dattière 
        dans les zones sahariennes.
 ----------Les réalisations les plus 
        spectaculaires dans ce domaine sont : le barrage d'inféro-flux 
        de Tadjemout (400 1/s), le. grand barrage d'épandage d'El-Fatah 
        près de Laghouat. les grands forages artésiens de Zelfana 
        et de Guerrara, les puits de pompage du Mzab, les centaines de milliers 
        d'hectares accessibles à la pâture grâce à un 
        bon réseau de points d'eau sûrs et sains.
 
 ----------L'alimentation 
        en eau potable - Réseaux d'égouts.
  ----------L'importance toute 
        particulière de cette question apparaît au regard des besoins 
        à satisfaire.(Note du site: on ne 
        peut mieux dire quand il s'agit d'égouts )----------L'Algérie a un très 
        gros retard en cette matière, qu'elle oeuvre à rattraper 
        rapidement. S'il s'agit de travaux importants intéressant notamment 
        les grandes cités (Alger, Oran. Constantine) ou un ensemble de 
        petites collectivités dépourvues de moyens techniques et 
        financiers, l'Algérie les prend à sa charge quitte à 
        passer des conventions de livraisons d'eau en tète des distributions, 
        de telle sorte que l'effort financier demandé au contribuable reste 
        normal. Dans la plupart des cas ces travaux demeurent sur le plan communal 
        ; ils bénéficient néanmoins d'une aide financière 
        substantielle de l'Algérie.
 ----------Des mesures analogues sont appliquées 
        pour la construction de réseaux d'égouts.
 
 L'AVENIR LES ÉTUDES ET LES RECHERCHES.
 
 ----------L'impératif constitué 
        par la question démographique en Algérie incite à 
        rechercher des solutions nouvelles. De vastes problèmes sont posés 
        dont la solution conditionnera l'avenir.
 ----------On peut citer tout particulièrement 
        :
 ----------celui des 
        ressources souterraines des hautes plaines oranaises (Chott ech 
        Chergui),
 ----------celui de 
        la nappe albienne, fondamental pour une vaste partie du Sahara 
        :
 ----------celui des 
        nappes du mio-pliocène de l'oued R'Hir que l'on soupçonne 
        être en relation avec le précédent ;
 ----------celui des 
        ressources des massifs calcaires (aptien) du Constantinois
 ----------celui du 
        Hodna (nappes artésiennes)
 ----------et aussi les problème de 
        régularisation de cours d'eau importants tels que la Bou-Namoussa, 
        l'oued Kébir, l'oued Sly, l'oued Riou, l'oued Isser.
 ----------L'une de ces questions, celle de 
        la ressource du Chott ech Chergui va vraisemblablement entrer très 
        prochainement dans la voie féconde d'une première réalisation 
        technique d'envergure, susceptible de combiner de la manière la 
        plus heureuse un objectif économique important (irrigation de 20.000 
        hectares, fourniture de 120 millions de kWh par an aux Chemins de Fer 
        Algériens, création d'industries) avec une expérimentation 
        décisive pour la réussite de travaux d'équipement 
        beaucoup plus importants.
 CONCLUSIONS.
 ----------A qui peut suivre l'étonnante 
        et rapide transformation de terres sèches en terres irriguées, 
        de marais en vergers opulents, les chantiers d'adduction d'eau entrepris 
        tant pour l'alimentation en eau potable de grandes agglomérations 
        (régions algéroise et oranaise) que pour le douar le plus 
        éloigné, les travaux d'endiguement effectués pour 
        préserver villes et campagnes contre les crues des oueds, il n'est 
        pas besoin de démontrer le puissant intérêt de l'oeuvre 
        hydraulique sur le plan économique et sur le plan social.
 ----------La politique d'investissement est 
        dans ce domaine l'une des plus fécondes qui soient pour l'avenir 
        du pays.
 SERVICE DE LA COLONISATIONET DE L'HYDRAULIQUE'.
 
   
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