École
normale, la Bouzarea(h)
|
Le dimanche 10 avril prochain, sous la présidence de M. Pierre Martino, recteur de l'Académie d'Alger, l'école normale d'Alger fêtera le cinquantenaire de son installation à Bouzaréa. C'est en 1888 en effet que l'école quitta les bâtiments qu'elle occupait à l'endroit où se trouve aujourd'hui le Musée des antiquités et le parc de Galland pour venir se fixer sur une vaste propriété sise à un kilomètre du village de Bouzaréa. |
60 Ko / 19 s |
Le dimanche 10
avril prochain, sous la présidence de M. Pierre Martino, recteur
de l'Académie d'Alger, l'école normale d'Alger fêtera
le cinquantenaire de son installation à Bouzaréa. C'est en
1888 en effet que l'école quitta les bâtiments qu'elle occupait
à l'endroit où se trouve aujourd'hui le Musée des antiquités
et le parc
de Galland pour venir se fixer sur une vaste propriété
sise à un kilomètre du village de Bouzaréa. Première en date et en importance des écoles normales de l'Algérie, la plus originale et l'une des plus importantes de toutes les écoles normales françaises av ec ses 160 élèves-maitres français et indigènes et ses 50 élèves de la section ipéciale, l'école de Bouzaréa est sans aucun doute l'institution scolaire la plus expressive de l'enseignement algérien. Elle a formé des milliers de maitres (exactement 4.003 jusqu'au 30 juin 1937) non seulement pour les écoles primaires, cours complémentaires, écoles primaires supérieures et normales de l'Algérie, mais encore pour d'autres colonies ou protectorats ; elle a pourvu renseignement des indigènes de ses méthodes propres ; elle a contribué puissamment à faire de l'Algérie un pays français. Par ailleurs, la solide éducation agricole que reçoivent, grâce à son vaste domaine, les sectionnaires et élèves-maîtres durant leur scolarité, leur a permis, une fois instituteurs, de rénover les méthodes culturales traditionnelles, de créer des vergers et des jardins modèles et d'apporter ainsi, en pays indigène, un peu de bien-être matériel. Bons serviteurs de l'Algérie en temps de paix, les élèves et anciens élèves de Bouzaréa ont, durant la guerre, fait magnifiquement leur devoir ; soixante et onze d'entre eux sont 'Morts au champ d'honneur. Enfin, de Bouzaréa sont sortis nombre d'arabisants et de berbérisants parvenus, par la suite, à de hautes situations universitaires (chaires des langues orientales, Faculté des lettres et aablissements du second degré de l'Academie d'Alger...) ou administratives (administrateurs de communes mixtes, contrôleurs civils, etc...). Beaucoup d'interprètes civils et militaires sont sortis de Bouzaréa. Qu'ils soient restés dans l'enseignement, qu'ils soient entrés dans d'autres services publics ou qu'ils aient embrassé une carrière libérale, tous les anciens élèves de Bouzaréa ont gardé la plus vive reconnaissance à l'égard de l'école qui les a formés. Aussi ne doutons-nous pas qu'ils seront nombreux à souscrire au livre publié à, l'occasion du cinquantenaire et qui raconte l'histoire de leur école. Qu'ils seront également nombreux à se faire dès à présent inscrire pour le repas fraternel qui, le 10 avril, réunira à l'école même tous les anciens élèves de Mustapha et de Bouzaréa. Dans l'après-midi, leurs cadets, les élèves d'aujourd'hui, offriront aux ainés une matinée artistique ; on jouera la comédie, on chantera, on dansera... On retrouvera des camarades perdus de vue depuis longtemps, depuis la sortie de l'ôeole peut-être, et ce sera en même temps que l'évocation de gais souvenirs, le délicieux rappel des heures de jeunesse... Combien les longues galeries, les salles de classes, les jardins, le petit bois en entendront-ils de ces charmants « Te rappelles-tu ?... » Ce sera donc, en même temps qu'une grandiose manifestation en l'honneur de l'école publique en Algérie, une émouvante fête du souvenir que les maitres et les élèves de Bouzaréa d'aujourd'hui donneront à leurs prédécesseurs dans le cadre magnifique d'un établissement qui s'apprête avec joie à les recevoir dignement. |