-------Monsieur
Alfred COULON, en qualité de secrétaire, puis de Président
du syndicat d'initiative, oeuvre en faveur de l'embellissement d'El Biar,
la perle du Sahel.
-------Il seconde
les efforts du conseiller municipal Gatty pour l'éclairage intensif
des rues et places d'El Biar et pour l'extension des conduites de gaz. Il
fait accorder par le syndicat d'initiative une subvention de 1000 francs
pour les premiers travaux. Désigné pour faire partie de la
commission des travaux, il assiste régulièrement aux séances
de travail. Il fait voter par le syndicat d'initiative une contribution
de 10 000 francs pour participation aux frais d'aménagement de la
place Président Doumer qui s'étend devant la place et l'église.
-------Continuant
l'oeuvre entreprise par Maître Lefèvre Paul, dont il utilise
les cartes et les monographies, il entreprend de sauver ce qui reste des
anciens chemins romains et maures qui sont la parure d'El Biar. Il procède
alors à l'inventaire de ces chemins dont quelques-uns, hélas,
ont déjà été englobés dans des propriétés
particulières. Il les mesure lui-même, un à un, il fait
placer partout - aux frais du syndicat d'initiative - des poteaux et des
plaques de signalisation. Pour les faire connaître aux Algérois,
il organise des promenades dominicales comportant chaque fois la visite
d'un édifice public, d'un établissement d'instruction, d'un
domaine agricole, d'une ancienne villa mauresque... De même, il organise,
en autocar, des excursions à caractère instructif comme la
visite du
Musée de Cherchell. Toujours aux frais du syndicat, il
fait placer des bancs sur la place, dans les rues principales, dans les
anciens chemins romains et maures et dans tous les endroits d'où
l'on découvre un joli panorama. Il obtient, sans que cela coûte
un centime à la commune, le tracé et l'aménagement
d'un chemin coupant la grande boucle que dessine, au pied de la falaise,
le Boulevard Galliéni. Il fait aménager divers sentiers comme
celui qui descend au Frais Vallon. Il fait enlever le dépôt
de déblais et d'immondices qui enlaidit le quartier des Deux Entêtés
et aménager à la place un talus dont les terres sont soutenues
et fixées par des agaves et autres plantes grasses. Il voudrait aménager
une jolie terrasse jardin avec des bancs et des fleurs en utilisant, en
cet endroit, le transformateur de la Compagnie du gaz, mais malgré
de pressantes démarches, il ne peut obtenir les autorisations nécessaires
et doit renoncer à son projet. Il fait participer le syndicat d'initiative
aux frais d'érection, sur la route de Chateauneuf à Ben Aknoun,
de l'abri Pons.
-------Enfin,
le Balcon de Saint Raphaël est un peu son oeuvre et il en est fier.
Encouragé, épaulé par M. Luciani, par Maître
Lefèvre Paul, par M. Pasquier Bronde, qui ont le culte de la beauté,
il entreprend durant sept ans une lutte pénible contre l'hostilité
des uns, l'incompréhension des autres et surtout contre cette force
devant laquelle froissent par s'user toutes les bonnes volontés,
"l'inertie" aimable, souriante mais paralysante. Après
avoir fait voter par le syndicat une subvention de 10 000 francs pour participation
aux frais d'achat d'une parcelle de terrain qui permettra d'agrandir le
Balcon de Saint Raphaël en bordure de la propriété Sinigo,
il entreprend les premiers travaux d'aménagement de la terrasse et,
pour retenir les terres, il fait construire à l'aval de la terrasse
un mur de soutènement.
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-------Puis, le Maire M.
Luciani ayant obtenu grâce à la précieuse et efficace
intervention de M. Brunel l'achat par la colonie de tout le parc Saint
Raphaël, il fait clôturer provisoirement le domaine afin de
le préserver des déprédations des coupeurs d'arbres
et il embauche un gardien.
-------Mais
toutes ces dépenses ont asséché la caisse du syndicat
et il n'y a rien à espérer du Conseil municipal d'El-Biar
qui se désintéresse complètement de ce balcon de
Saint Raphaël. M. Coulon multiplie ses démarches, il fait
paraître des articles dans diverses publications. Il a enfin la
bonne fortune de trouver de la compréhension auprès de M.
Brunel devenu Maire d'Alger et surtout auprès du réalisateur
qu'est M. Henri Legendre, adjoint chargé des Promenades et Jardins
de la Ville d'Alger. Alors, grâce aux imposants crédits consentis
par le Conseil municipal d'Alger, M. Legendre, qui a pris l'affaire en
mains, va réaliser, en quelques semaines, cette merveille qu'est
le belvédère de Saint Raphaël et qui offre aux touristes
surpris et enthousiasmés un panorama splendide et peut-être
unique.
-------A l'occasion
des manifestations du Centenaire, M. Coulon entreprend, au nom du syndicat
d'initiative, une campagne de propagande touristique. Il fait paraître
dans différents journaux français et étrangers :
l'Echo d'Alger, le Quotidien de Paris, le "Pays de Montbéliard",
la Flandre libérale, le Courrier des Etats-Unis, la Presse de Montréal,
l'A.Z. (Hollande), ainsi que dans diverses publications : le Manuel général
de l'Enséignement primaire, le Journal des Instituteurs, le Bulletin
des Sciences économiques et sociales (Paris), de nombreux articles
sur l'Algérie, sur son administration, sur l'enseignement, sur
les moeurs et coutumes des Indigènes. Il fait éditer une
série de cartes postales d'El Biar, des protège-cahiers
artistiques donnant au recto une vue stylisée de la baie d'Alger
prise du balcon de Saint Raphaël, sur les côtés une
monographie d'El-Biar, et au verso, à la place de la fastidieuse
table de multiplication, un court résumé de l'histoire et
de la géographie de l'Algérie. Un envoi très important
de ces protège-cahiers est fait dans les principales écoles
de la Métropole.
-------Enfin, il
publie une petite brochure de 36 pages, magnifiquement illustrée,
"l'Algérie" (note
du Déjanté : j'en possède une, voir ci-dessous, recto
et verso joints. Pub : elles est à vendre!)qui, sous un
format réduit et pratique, montre tous les visages de l'Algérie.
De même que les protège-cahiers, cette brochure est largement
diffusée en France et à l'étranger.
Alain FABRE Adh. N°
981
-------Extrait d'une
lettre adressée en 1952 au père de notre adhérent
par Georges COULON, fils d'Alfred COULON.
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