Le toponyme de ce village serait évocateur de
combats. Combats que livraient les Hadjoutes aux caravanes, aux voyageurs
mal protégés, ainsi qu'aux éleveurs installés
sur ce point de passage entre les derniers contreforts de l'Atlas blidéen
et les collines du Sahel.
El-Affroun, situé dans la Mitidja occidentale, est traversé
par l'oued Djer, mince filet d'eau en été, torrent en
hiver qui coule sur un lit de cailloux entre les oliviers et les lauriers-roses.
Il rejoint l'oued Bou Roumi pour former le Mazafran, dont les méandres
lui assurent un débouché vers la Méditerranée
à proximité de Zéralda.
Les marécages, provoqués par les divagations du Mazafran
ainsi que la proximité du lac Halloula, rendront cette région
d'El-Affroun particulièrement insalubre; cela jusqu'à
l'assèchement de ce lac par un tunnel qui rejoindra la mer
en passant sous le " Tombeau
de la Chrétienne ".
El-Affroun ne dispose que de deux sources, l'une située dans
le ravin des " Carrières ", l'autre est celle de l'Aïn
Saf-Saf.
Ce village est né de la loi du 19 septembre 1848, prise par l'Assemblée
nationale, qui ratifiait une proposition du gouvernement destinée
à éloigner de la capitale les ouvriers privés de
travail par la fermeture des " Ateliers nationaux ".
Comme toutes les autres " colonies agricoles ", El-Affroun
a été conçu dans la douleur et l'incertitude du
départ du quatrième convoi. C'est en effet le dimanche
22 octobre 1848 que sont partis du quai Saint-Bernard, 843 colons adultes
avec enfants de plus de 2 ans, destinés aux villages en projet
de Bou- Ismaël (Castiglione),
Tefeschoun, Bou- Roumi et El-Affroun.
Selon l'Akhbar du 31 octobre 1848, " les quais et les
ports environnants étaient couverts d'une foule immense de spectateurs,
qui emplissaient aussi les barques sillonnant dans tous les sens le
bassin de la Seine, entre la passerelle de Constantine et le pont d'Austerlitz
". La direction du convoi était confiée au commandant
Durrieu, chef d'escadron au 3' régiment de spahis et directeur
des Affaires arabes de la division militaire d'Alger. L'organisation
sanitaire était dirigée par le D' Mounier, chirurgien-major,
professeur à l'hôpital du Val-de-Grâce, tandis que
M. Goy, adjudant des subsistances militaires, représentait l'administration.
Le drapeau de la future colonie confié à M. André,
était accroché au fronton du cabanage du bateau de l'état-major.
Il portait sur une face " Liberté, Egalité, Fraternité.
Colonies agricoles de l'Algérie. Départ de Paris le 22
octobre 1848 ". Sur l'autre face " République
Française. Province d'Alger. Communes de Bou-Roumi et d'El-Affroun
".
Avec la présence du nouvel archevêque de Paris, Mg' Sibour,
entouré de tout son clergé, ce départ revêtait
une grande solennité. Des discours furent prononcés par
MM. Corbon, vice-président de l'Assemblée nationale, Dupuis
aîné,Victor Considérant, Edgar Quinet, Latapie,
Ceyras et Trélat représentant du peuple, maire du 12e
arrondissement de Paris.
C'est d'abord dans la promiscuité et l'inconfort total des chalands
de la Loire que se déroula la première partie du voyage
sur la Seine et les canaux du Loing, de Briare, puis sur le canal latéral
de la Loire jusqu'à Chalon. Durant cette première partie
du voyage, seize personnes du quatrième convoi sont tombées
à l'eau. A part six angines, cinq entorses, deux abcès
au cou, une luxation et l'accident d'une femme dont le pied s'est coincé
entre deux bateaux, nécessitant une amputation de l'orteil, l'état
sanitaire des futurs colons d'El-Affroun et de Tafeschoun était
relativement satisfaisant.
Entre Lyon et Arles, les colons assistèrent inquiets à
une course de vitesse que se livrèrent deux paquebots à
aubes, affrétés par l'administration.
Après Arles, les colons découvrirent, vendredi 4 novembre,
Marseille, son port et la mer. Dimanche 6 novembre, les 843 colons embarquèrent
sur la frégate " Montézuma ", commandée
par le capitaine de vaisseau Cunéo d'Ornano.
Premier contact
avec Alger
Après trois jours de mer, mercredi 9 novembre
1848, à 6 h 30, ils découvraient le port, la ville ainsi
qu'un accueil enthousiaste et chaleureux de la population et des autorités
civiles, militaires et religieuses.
C'est dans l'allégresse générale et les clameurs
des chants patriotiques que les colons massés sur les bastingages
du " Montézuma " voient cingler vers eux, les vedettes
du gouverneur général Charron et du contre-amiral, commandant
la marine. Il y a aussi celle de l'évêque d'Alger, Mg'
Pavy, qui ne sera nommé archevêque que le 25 juillet 1866.
Le chef d'état-major et le maire d'Alger, venus sur leur vedette,
montent à bord du " Montézuma ". Après
les discours, la cérémonie d'accueil étant achevée,
les autorités se retirent. C'est alors que commencent les opérations
de débarquements effectuées sur des chalands chargés
de 70 colons qui abordent sur le terre-plein du nouveau quai Bab-Azoun,
l'ancien port turc de la jetée Kheredine s'étant depuis
longtemps révélé trop exigu. Le débarquement
achevé, Mn Pavy bénissait les nouveaux colons ainsi que
leur drapeau porté par M. André. La municipalité
faisait distribuer du lait aux enfants et offrait collations et rafraîchissements
aux parents.
Le voyage vers
El-Affroun
À l'issue de cette
cérémonie, les colons furent dirigés sur la caserne
des Tagarins
pour y passer la nuit. Ils reçurent aussi des vêtements
mieux adaptés que ceux qu'ils avaient depuis Paris.
Vendredi 11 novembre, après une journée passée
aux Tagarins, dès 6 heures du matin, les colons destinés
à " l'Affroun ", musique en tête, se mirent en
route. C'est sous les acclamations qu'ils arrivèrent à
El-Biar
où ils reçurent la bénédiction
de M. le curé entouré de toutes ses ouailles. Les chants
patriotiques et les hymnes militaires firent alors place à un
profond recueillement.
Il convient de noter le changement de comportement de ces hommes et
femmes, exaspérés par le chômage et la dureté
des conditions de la vie à Paris, abordant en Algérie
une phase incertaine de leur existence. Après les paroles d'encouragement
et la bénédiction de M. le curé d'El-Biar, les
colons poursuivirent leur route jusqu'à Douéra,
où ils déjeunèrent pour en repartir aussitôt
après vers Boufarik pour y passer la nuit.
La dernière partie du chemin jusqu'à l'Affroun, où
ils arrivèrent samedi 12 novembre, s'effectua par des chemins
détrempés par la pluie. Après cet accueil dans
l'allégresse, les colons constatèrent que le village n'était
encore qu'à l'état d'un plan dressé par le chef
de bataillon Ducasse et par le capitaine de Lédingen avec l'aide
du géomètre Wagner. Comme tous les villages, il est de
forme rectangulaire, avec des maisons construites de part et d'autre
de la route de Blida à Miliana.
Le logement
des colons
Dès leur arrivée, ils sont
logés dans d'inconfortables baraques recouvertes de tuiles. En
raison des retards pris dans la construction de 40 maisons doubles et
de 26 maisons simples construites par le Génie, il est décidé
que les célibataires resteront dans des baraques en planches
recouvertes de " diss " jusqu'en 1850. Les familles de trois
personnes et plus habiteront dans des demeures simples, les autres devront
se contenter d'une chambre-cuisine ou demi-maison. Ces demeures sont
toutes de même type. Leur prix de revient est de 2500 F pour une
maison simple, et de 4800 F pour une maison double. En attendant l'achèvement
de ces habitations, les familles sont logées dans des baraquements
en planches compartimentés par des cloisons qui n'atteignent
pas le plafond. Une porte et une fenêtre sont percées dans
chaque compartiment. C'est dans une situation d'inconfort et de promiscuité
que les colons s'installent pour un temps provisoire mais indéterminé.
C'est ainsi que pour 1849, les crédits demandés pour le
village d'El-Affroun ne couvrent que la construction de 16 maisons doubles,
5 maisons simples, une maison à étages et 36 demi-maisons.
Les édifices
publics
Quelques mois après l'arrivée
du quatrième convoi, il n'y a qu'un seul bâtiment public,
l'église. Elle est installée dans une baraque en planches
de 4 compartiments dont on a abattu une cloison pour la célébration
du culte, les deux autres compartiments étant affectés
à la sacristie et au logement de l'abbé Olivier, premier
curé de Sainte-Marcienne depuis le 31 janvier 1849. Après
l'installation provisoire de l'église dans une baraque en planches,
couverte de tuiles, en raison des retards pris dans la construction
du village, l'édification en dur des édifices publics:
mairie, église, gendarmerie, école, salle d'asile, est
remise à plus tard. Beaucoup plus tard, El-Affroun réunira
dans une mosquée du plus pur style oriental, un lieu de culte
et une institution de bienfaisance et d'enseignement du Coran. Avec
son minaret émergeant des arbres, il faisait face au clocher
de l'église, symboles concrets de l'entente et de l'harmonie
des relations entre chrétiens et musulmans.
Débuts
difficiles d'un village
Les maisons, pas plus que les baraques
en planches, ne permettent aux familles de supporter le froid de janvier
et la canicule du mois de juin 1849. Un très mauvais état
sanitaire est à l'origine de 14 départs volontaires et
de 3 évictions de colons turbulents.
Du fait de la proximité des marécages du lac Halloula,
les fièvres paludéennes font des victimes : 4 morts en
août 1849, 5 en septembre, 8 en octobre, 4 en novembre et autant
en décembre.
En 1850, le paludisme est beaucoup moins meurtrier mais, en octobre,
le choléra fait 8 victimes. En 1851, des pluies diluviennes minent
les fondations des maisons de la rue du Nord.
L'état sanitaire restera longtemps un fléau majeur qui
menace la survie des colons de la Mitidja, et notamment de ceux d'El-Affroun.
En 1852, ils enterrent 46 des leurs, soit un taux de mortalité
de 150 pour mille. L'année suivante, la proportion tombe à
18 pour mille et oscille par la suite entre 23 et 43 pour mille.
L'exiguïté
des concessions
Autre source de préoccupations,
ElAffroun est handicapé par la faible étendue de la surface
cultivable qui n'est que de 735 ha pour les 132 concessionnaires des
deux centres de Bou-Roumi et d'ElAffroun.
Un fois déduit les 9,99 ha affectés aux constructions
du village, chaque colon reçoit un jardin de 24 ares et un lot
de culture beaucoup trop exigu de 2 ha. Après l'abandon ou l'éviction
pour diverses raisons entre le 13 novembre 1848 et le 20 janvier 1849
de 26 colons, l'inexpérience des premiers jours fait place à
une sensible amélioration de la technicité de ceux qui
se maintiennent. Leur remplacement par 24 nouveaux concessionnaires
auxquels sont venus s'ajouter, entre le ler janvier et le 3 mars 1850,
treize nouveaux colons, ainsi que des isolés, donne un nouvel
élan au village.
De
meurtrières épidémies
En 1850, le choléra fait de nombreuses
victimes. C'est aussi l'année de l'arrivée des soeurs
de Saint-Vincent-de-Paul, accourues à la demande du directeur
du centre et de l'abbé Olivier, curé du village. Elles
ouvrent une infirmerie, un dispensaire, ainsi qu'une école maternelle
pour les enfants et un ouvroir pour les orphelines. El-Affroun conservera
longtemps de ces religieuses des souvenirs empreints de la plus vive
gratitude. Très dévouées et discrètes dans
leurs actions, s'il ne nous est pas possible de citer leurs noms, évoquons
au moins le souvenir de Soeur Marie, chargée de l'asile où,
jusqu'au début du xxe siècle, elle enseignait à
une soixantaine d'enfants. N'oublions pas non plus Mère Lagarde
(Mère Lagarde était
la tante d'Édouard Branly, inventeur du " cohéreur
", ou récepteur des ondes de la télégraphie
sans fil, lointain ancêtre de nos récepteurs),
au dévouement inépuisable pour secourir et aider, jusqu'à
son décès en 1888, tous les malheureux sans aucune distinction.
En 1867, le typhus cause de nombreux morts que la population démoralisée
accompagne au cimetière.
Les tremblements
de terre
Les 2 et 3 janvier 1867, de violentes secousses
sismiques accompagnées de pluies diluviennes, minent les fondations
des maisons construites par le Génie.
Le 6 janvier 1888, un deuxième et très violent séisme
détruit la majeure partie des habitations des colons, faisant
12 morts et 50 blessés. Le clocher de l'église est détruit.
Le village doit être reconstruit.
La population
du nouveau centre
À l'origine, El-Affroun c'était,
selon Mlle G. Lebel, 77 familles (composées de 77 hommes, 75
femmes, 59 garçons, 46 filles) et 22 célibataires. Originaires
de la région parisienne, avec une importante proportion d'habitants
du xiie arrondissement, les colons sont menuisiers, peintres, maçons,
serruriers, mécaniciens, imprimeurs sur étoffe, bijoutiers,
marchands de vin, charpentiers, pâtissiers, concierges, fleuristes,
instituteurs, compositeurs, graveurs, écrivains, typographes.
Les dures conditions d'existence d'hommes et de femmes minés
pour le restant de leur vie par les fièvres paludéennes,
exposés aux aléas du présent et aux incertitudes
de l'avenir, les incitent
malgré tout à s'attacher à cette terre qu'ils ne
sont d'ailleurs plus en mesure d'abandonner. D'autant plus que de nouvelles
familles s'installent à El Affroun et y apportent l'espoir. Parmi
les nouveaux arrivés, citons les familles Averseng, Pélissier,
Fabre, Gracis, Tissot, Lloret, Molina, Durra, Monja, Soler, Camacho.
Afin de remédier au manque de qualification agricole, le lieutenant
Buquet, du 1" régiment du Train des équipages, directeur
du centre d'El-Affroun, charge Alexandre Ravix, un colon en instance
d'attribution d'une concession à Ouedel-Alleug, de rédiger
un rapport sur les perspectives agricoles du village.
Projet de mise
en valeur agricole
Le 28 décembre 1848, Alexandre Ravix
remet au lieutenant Buquet un rapport sur l'aménagement des eaux
de cette partie de la Mitidja et notamment de la région de "
l'Affroun ". Le rapport insiste sur l'importance de l'irrigation
et sur les quantités d'eau à prélever dans les
puits à norias, les sources, les rivières ou les puits
artésiens dont les colons pourraient disposer. Il évoque
les ressources offertes par l'oued Bou-Roumi et celles plus limitées
de l'oued Djer, un affluent de l'oued Chiffa. L'auteur préconise
l'aménagement de ces cours d'eau dont certains seraient susceptibles
d'être captés pour actionner un moulin.
Alexandre Ravix termine son étude en insistant sur les dépenses
des aménagements proposés, bien inférieures aux
bénéfices que l'on pourra en tirer. " C'est un
devoir d'humanité et de mise en valeur bien comprise, écrivait-il.
Il y a trois choses indispensables en Afrique: de l'eau, des bras et
de l'argent. Les belles réalisations sont coûteuses à
leurs débuts, mais elles offrent une consolation bien grande
dans l'avenir: c'est la production. Ce mot résume tout. Si par
des essais, on pouvait arriver à créer des puits
artésiens, l'Afrique en général se réveillerait
du sommeil où elle a été plongée jusqu'à
ce jour ".
Cette conclusion prémonitoire, rédigée en fin de
la première moitié du xixe siècle préfigurait
l'avenir des villages d'Algérie. Elle dépeint bien l'état
d'esprit des pionniers qui transformèrent des marécages
en vergers.
En raison de sa qualité, ce rapport sera transmis par le lieutenant
Buquet dès le 5 janvier 1849 au gouverneur général
de l'Algérie.
Enfin, compte tenu des importantes et trop nombreuses responsabilités
confiées à des officiers insuffisamment préparés
à des tâches administratives, judiciaires, économiques,
techniques et sociales, le lieutenant Buquet s'est doté des services
du colon Blanchin, chargé du secrétariat.
Les directeurs
du centre
Durant cinq années, plusieurs officiers
se sont succédé à la direction du centre. Après
le départ du lieutenant Buquet, le capitaine Demésy, commandant
adjoint de la place de Blida, se désiste après une visite
du centre. C'est enfin le lieutenant Blanc, du 9' Zouaves, qui assure
le redressement d'une situation compromise par les difficultés
du défrichement d'un sol occupé par le palmier nain, avec
des moyens dérisoires.
Il faut, en effet, 500 journées d'hommes travaillant huit heures
par jour pour en défricher un hectare.
Un colon de Douéra, M. Lesigne, expérimente avec succès
une nouvelle charrue. Cependant les attelages fournis par le Train des
équipages ne permettent pas sa mise en oeuvre.
Après le départ d'Alexandre Ravix pour une concession
attribuée sur l'Aouch Caïd Chakor à Oued-el-Alleug,
un poste de moniteur horticole est confié, en juin 1849, au colon
Roy, fils de jardinier. Fort compétent, il est chargé
de mettre le " communal " en culture et de conseiller les
colons dans leurs travaux de jardinage.
L'arrêté
du 18 juin 1852
À son départ, le dernier
directeur du centre d'El-Affroun laisse un village organisé,
un plan de mise en valeur et une pépinière horticole d'un
hectare qui sera par la suite étendue sur deux, puis sur quatre
hectares, pour être enfin confiée au colon Auclair. Les
difficultés d'un milieu hostile où tout est à faire,
expliquent le transfert des responsabilités administratives dans
un premier temps à des civils désignés, puis par
la suite à des élus issus d'un scrutin électoral.
L'arrêté du 18 juin 1852 remettait en effet ce village
à l'autorité d'un maire et d'un adjoint désignés
à titre d'officiers d'état-civil à compter du 1er
janvier 1853.
Les 77 familles et les 22 célibataires du quatrième convoi,
arrivés à El-Affroun le samedi 12 novembre 1848, réunissaient
279 hommes, femmes et enfants. À la suite de l'éviction,
des décès ou des départs volontaires de 26 colons
et de leur remplacement par de nouveaux concessionnaires, le village
comptait au 10 janvier 1849: 289 personnes; au 30 juin 1849: 304 personnes;
au 31 décembre 1849: 297 personnes.
Après
les années de misère
En dépit de la dureté des
travaux d'assèchement des marécages, malgré les
fièvres paludéennes, les épidémies de choléra
ou de typhus, les séismes, les pluies de janvier 1851, les nuées
de criquets, ainsi que le sirocco et autres calamités qui anéantirent
leurs efforts, les survivants des 279 émigrants parisiens du
quatrième convoi sont à l'origine de la création
d'El-Affroun.
Bien mieux, les familles André, dont le chef était porte-drapeau,
Delas, Duthilleul, Fleddermann, Gonon, Cresson, Émile Monneret
(ancien instituteur), Sauvage, Tulet et Vidal (liste non exhaustive),
ont fait mieux que se maintenir. Elles créèrent en effet
une dynamique et une aisance favorables à l'accueil des Pavia
et Raphaell en 1858, Bérenguer, Villa, Mesquida, Llopis, Azéma
en 1860, avec en 1863 l'arrivée des familles Pérez.
Dans le respect et la considération de tous et de toutes les
convictions, le village d'El-Affroun va être à la pointe
du progrès social, économique et technique.
********
Bibliographie:
_ MARTIN-LARRAS (Émile et Simone), En chaland de Paris à
Marseille en 1848, Les Cahiers de la Batellerie n" 18 et 19, de
mai et juillet 1986.
- Historique de la commune d'El-Affroun.
- LEBEL (G.), docteur ès lettres, administrateur de la bibliothèque
d'Alger, auteur d'un ouvrage sur Les débuts d'un village de colonisation
dans la Mitidja: El-Affroun (1848-1850), publié dans Les actes
du 79' Congrès national des Sociétés savantes,
Alger, 1954.
- La documentation du Dr Georges Duboucher.
- La documentation de M. Michel Averseng.
- Biwa (Anne-Marie), de LA HOGUE (Jeanine), APPEL (André), BAROLI
(Marc), Des chemins et des hommes, collection Mémoire d'Afrique
du Nord.
- Les Carnets de Généalogie Algérie-Maroc-Tunisie,
1830-1962, sur Les convois de 1848, documentation de Maurice Bel, avril
1998.
Remerciements:
Cette remise en mémoire de la création du village d'El-Affroun
n'a pu être rédigée que grâce à des
archives personnelles, mais aussi aux encouragements, documents et souvenirs,
aimablement mis à notre disposition par MM. Michel Averseng,
Yvan Cuesta, Georges Duboucher, Robert Feutray, Mmes Marie-Madeleine
Faure, Roland Will.
L'auteur prie toutes ces personnes de bien vouloir accepter ses plus
vifs remerciements.