-le coq
d'El Achour
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-----Ce volatile, depuis longtemps immortalisé comme symbole de la Résistance gauloise, de son courage, de sa pugnacité, a toute une histoire, imprégnée dans ses plumes de bronze. -----Le colonel commandant le centre d'instruction du train n° 160, stationné au camp de Béni-Messous ( banlieue ouest d'Alger), avait, en outre la responsabilité du secteur du Sahel, territoire situé à l'ouest de la ville d'Alger, comprenant notamment les localités de Guyotville, Sidi-Ferruch, Zéralda, Chéragas, Draria et El-Achour. -----Le sous-secteur était divisé en quartiers, le maréchal des logis-chef TOULIS, commandait le quartier d'El-Achour. Lors de l'indépendance de l'Algérie (1e juillet 1962), de nombreux édifices et monuments témoins de la présence française, furent pillés, profanés ou saccagés. Ce fut le cas du monument aux morts du petit village d'El-Achour. Quelques jours avant l'embarquement pour la métropole, du Centre d'instruction du train, les éléments stationnés dans le sous-secteur furent regroupés au camp de Béni-Messous. -----C'est ainsi que parmi les matériels divers rapportés de chaque quartier, le maréchal des logis-chef TOULIS rapporta du camp, le coq gaulois qui ornait le monument aux morts du village d'El Achour et qu'il avait retrouvé parmi les débris du monument saccagé. Cet emblème fut incorporé dans les bagages que le Centre d'instruction devait ramener avec lui en rejoignant le camp de Sissone (Aisne) où il devait être dissous. -----L'embarquement du Centre d'instruction eut lieu au port d'Alger, le 23 juillet 1962. Le Centre devait débarquer le 24 à Marseille et rejoindre Sissonne par voie ferrée dans les jours suivants. -----Mais, la veille de l'embarquement, le maréchal des logis-chef TOULIS eut la malencontreuse idée de retourner à son ancien PC. pour y régler quelques dernières affaires. On ne devait plus le revoir. Tout permet de supposer qu'il a été enlevé par les troupes du F.L.N. et qu'il a subi le sort des nombreux militaires français disparus à cette époque. -----Les recherches ayant été vaines, ce sous-officier fut porté disparu et quelques mois plus tard, la mention " Mort pour la France ", lui fut attribuée. -----Lors du débarquement à Marseille, le colonel dut informer avec les ménagements d'usage, la famille du chef TOULIS ( il était marié et avait trois enfants ), de sa disparition. -----Lorsque le matériel fut stocké au camp de Sissoine, le coq du monument d'El-Achour ne rejoignit pas les objets hétéroclites qui s'entassaient dans un des hangars. -----Le colonel commandant le Centre dissous l'emporta avec lui. Le coq le suivit donc dans sa nouvelle garnison (Besançon) où il occupait le poste d'adjoint au générai commandant le groupe de subdivisions. -----Il le conserva à son domicile jusqu'à ce qu'il put remettre cette relique aux promoteurs du monument "Municipalité Souvenir " érigé sur la promenade des Glacis à Besançon en mémoire des civils et militaires morts pour la France sur les territoires d'outre-mer. Ce monument fut inauguré le 1er octobre 1976, en présence de M. Edgar FAURE, président de l'Assemblée Nationale. -----Le coq est encastré à la base du monument. -----Il est en alliage de bronze et d'étain et mesure environ 0,50 m de haut. Cette relique a surtout une valeur symbolique, tant par ce qu'il représente comme emblème d'un monument aux morts que par l'histoire dramatique qui se rattache à sa récupération. -----Une plaque de cuivre apposée à ses côtés rappelle d'ailleurs les conditions de sa récupération et le sacrifice de la vie qu'elle a coûté au maréchal des logis-chef TOULIS. -----Cette page d'histoire ne méritait-elle pas d'être rappelée ?... |