Draria
LE CHATEAU BERAUD
Deux photos

Sa construction : 1882 à 1884
Devenu préventorium en 1951


Collection et envoi : Yves Guillot (voir ses pages ici.) :« J e viens de retrouver quelques photos de mon voyage organisé par l"armée française dans la région d'Alger , je pense que c'ést le château Beraud où nous allions monter la garde quand nous étions cantonnés dans l'école de Draria . N ous l'appellions le sanatorium . »

mise en ligne le 29-1-2012

Construit près de Draria sous Napoléon III
Le château BÉRAUD transformé en préventorium ouvríra ses portes en octobre
Echo du 4-9-1951 - Transmis par Francis Rambert
mai 2022

Construit près de Draria sous Napoléon III
Le château BÉRAUD transformé en préventorium ouvríra ses portes en octobre

Les pierres anciennes ne tombent pas toujours en ruines et quelquefois, lorsque le destin s'en mêle, elles sont consolidées pour abriter des institutions qui perpétuent la vie.

C'est ainsi qu'une fidèle reproduction d'un des châteaux de la Loire, érigée en 1880 sur les ordres de Napoléon III sur le territoire de la commune de Draria est devenue, par un coup de baguette magique de nos médecins, un établissement moderne de cure préventive contre la tuberculose.

Le château Béraud a son passé historique. Il demeure enfoui sous les hectares de vignes avoisinantes et les grands palmiers de son allée principale
Actuellement un grand événement se prépare dans ce cadre féerique qui surplombe toute la plaine du Sahel. Dans les premiers jours d'octobre soixante fillettes et autant de garçons viendront y trouver la santé et les forces nécessaires pour vivre.

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L'Algérianiste", n°119, sept. 2007
- Le château Beraud à El Achour? À l'attention de N. T (l'algériansir n° 118/1003).


Nous avions une exploitation agricole voisine du château. Le château Beraud est une exploitation viticole de 120 ha. Napoléon III n'a rien à voir dans son édification; la rumeur a laissé supposer que Napoléon III, lors de son voyage est 1870 en Algérie, était passé au château : cela a été démenti. Je ne sais pas si c'est M. Beraud ou un proche qui l'a édifié avec des fonds provenant d'une activité en Indochine en 1850-1870. Il avait coûté 3 000 000 F or à l'époque; ce qui a dépassé toutes les prévisions. Il ne restait plus de liquidités pour reconstituer le vignoble après le fléau du phylloxéra. C'est l'oncle de mon beau-père, Baptiste Meyer qui a assuré la gérance de 1910-1920 (je crois). Je connais ce chàteau pour y être allé plusieurs fois dans les années 1939 lors de réunions de jeunes. M. Daboussy, qui en avait la gestion, avait des enfants de notre âge. Le style de ce château ressemble aux châteaux de la Loire, avec ses tourelles et une couverture en ardoises, unique chez nous. Doté de soixante-dix pièces, la famille Daboussy y vivait. Il fut occupé par l'armée de l'Air française en 1940 et en 1942 par les Anglais. Il fut vendu dans les années cinquante aux Hôpitaux d'Alger qui en firent un préventorium pour enfants, à 90 % musulmans. La colonisation avait quand même du bon! Mon père faisait partie du conseil d'administration. Une ferme était près de ce château avec une cave de 12 000 hl et des bâtiments agricoles. Une anecdote : mon beau-père, Émile Roux, fit remarquer à son oncle lors de la reconstitution du vignoble, « qu'il fallait prévoir la mécanisation pour labourer les vignes ». Il lui répondit: « les bons patrons auront toujours de la main-d'oeuvre ». Il n'y en avait pas pléthore à ces époques quoi que l'on ait pu dire. Roger Daboussy, hélas ! décédé depuis peu, aurait pu vous donner davantage de détails. Peut-être pourrait-on interroger les enfants de ce dernier car je sais qu'il avait deux garçons?
Camille M.... 76 240 Bonsecours




Construit près de Draria sous Napoléon III
Construit près de Draria sous Napoléon III

Construit près de Draria sous Napoléon III
Le château BÉRAUD transformé en préventorium ouvríra ses portes en octobre

Les pierres anciennes ne tombent pas toujours en ruines et quelquefois, lorsque le destin s'en mêle, elles sont consolidées pour abriter des institutions qui perpétuent la vie.
C'est ainsi qu'une fidèle reproduction d'un des châteaux de la Loire, érigée en 1880 sur les ordres de Napoléon III sur le territoire de la commune de Draria est devenue, par un coup de baguette magique de nos médecins, un établissement moderne de cure préventive contre la tuberculose.
Le château Béraud a son passé historique. Il demeure enfoui sous les hectares de vignes avoisinantes et les grands palmiers de son allée principale
Actuellement un grand événement se prépare dans ce cadre féerique qui surplombe toute la plaine du Sahel. Dans les premiers jours d'octobre soixante fillettes et autant de garçons viendront y trouver la santé et les forces nécessaires pour vivre.

Un préventorium
La lutte antituberculeuse instituée en France par arrêté gubernatorial en 1945 a été étendue à l'Algérie en 1948. Nos médecins, nos hygiénistes et nos parlementaires conscients de leur responsabilité sociale ont voulu étendre aux trois départements extra métropolitains les bienfaits des réalisations françaises.
Sous l'énergique impulsion de M. Moline, directeur de la Santé publique au Gouvernement général, des professeurs Sarrouy, doyen de la Faculté de médecine d'Alger et Combe, spécialiste averti des affections pulmonaires, une vaste œuvre, particulièrement efficiente grâce à son unité, a été créée ici.
Elle comporte outre les services phtisiologiqucs de nos hôpitaux, les centres de traitement de Beni-Messous, le préventorium Béraud et l'aérium de Jean-Bart.
Il convient de définir ce qu'est un préventorium.
Voici un extrait de l'arrêté du 10 avril 1948 relatif à l'organisation et au fonctionnement de la lutte
antituberculeuse en Algérie.
Les préventoriums sont des établissements organisés pour l'application de la cure hygiéno-diététique comprenant avec l'aération continue, une cure de repos associée à l'entraînement physique et intellectuel, en régime d'internat, sous surveillance médicale constante.
Is sont destinés à recevoir des enfants, des adolescents, ou des adultes des deux sexes :
1°) présentant une réaction tuberculine positive et convalescente de primo-infection tuberculeuse récente, accompagnés d'une atteinte de l'état général ou d'une manifestation localisée d'adénopathie médiastinale, notamment des convalescents de pleurésie aérofibrineuse, d'érythème noueux.
2°) présentant des adénopathies périphériques ou des tuberculoses externes non suppurées ne relevant pas d'un traitement chirurgical ou orthopédique,
Les sujets atteints d'affections prévues aux deux paragraphes précédents ne peuvent être admis
qu'après disparition de la fièvre, des symptômes d'évolutivité, et lorsqu'ils ne sont pas contagieux.
Ainsi toutes les garanties sont offertes aux parents des enfants malades, et le fait d'envoyer des
jeunes êtres dans un préventorium ne peut constituer en aucun cas une entrave à leur développement
intellectuel.

Les réalisations
Certains épris des vestiges du passé, s'élèveront peut-être contre les profondes modifications apportées à l'architecture de l'ancien château napoléonien. Cependant quand on songe qu'il est destiné à abriter et à préserver des enfants ne faut-il pas faire abstraction de ces pensées ?
La façade extérieure du château Béraud a été blanchie, son toit en tuiles refait, ses immenses salles
intérieures partagées en différents tronçons, sa cage d'escalier en fer forgé pourvue d'un inesthétique
mais combien confortable, ascenseur et le progrès applique dans ses moindres détails au vieux ma-
noir. Le sous-soi comprend les cuisines, la buanderie, la chaufferie centrale, équipée d'une chaudière génératrice de vapeur, d'un circuit d'eau chaude et de multiples aménagements.
Des fonds considérables ont été investis dans ce préventorium. Ainsi les cuisines sont équipées d'un
matériel en acier inoxydable et de machines ultra modernes. La chaufferie est une usine où des appareils automatiques effectuent le travail de nombreux ouvriers.
Le rez-de-chaussée a, été aménagé en réfectoires clairs et ensoleillés prolongés par les préaux d'hiver.
Au premier étage se trouvent les dortoirs des filles avec des chambres pour les infirmières, des lavabos, douches et dépendances terminés par des galeries de cure solaire.
Le second étage est transformé sur le même modèle, pour les garçons.
Et nous arrivons aux combles, merveille d'architecture ancienne.
Là, les réalisateurs ont prévu la place pour les services de réserve de matériel, et la salle de spectacle est suffisamment vaste pour abriter deux cents personnes. Aucun détail n'a été négligé, c'est ainsi que des batteries peuvent fournir le courant nécessaire à un éclairage de secours en cas de panne de secteur ; des-monte-charges amènent les plats au réfectoire. Le linge sale est expédié directement à la buanderie par une sorte de vide vite automatique dans toutes les conditions
d'hygiène et de salubrité requises dans un milieu facilement accessible à la propagation de la maladie.

Les annexes *
Des constructions nouvelles ont été érigées à coté du vieux château.
Un bâtiment de service se trouve sur sa face arrière. Il comporte des bureaux médicaux, des salles d'examen, de radioscopie, une pharmacie, des laboratoires et des salles de réunion pour le personnel,
Le deuxième étage est partagé en deux appartements. Un incinérateur eg des garages complètent l'ensemble.

La scolarisation
Un groupe scolaire modèle a été aménagé dans le bois de pins. Sa particularité réside dans ses panneaux mobiles qui peuvent s'ouvrir de façon à ce que la classe fonctionne en plein air pendant l'été.
Des instituteurs désignés par l'Académie y enseignent toutes les matières usuelles des classes primaires.
Les salles sont conçues pour recevoir trente élèves à la fois.

Le lazaret
Tout à l'entrée du préventorium un bâtiment absolument indépendant abritera les enfants admis au
préventorium. C'est un lazaret conçu avec tous les aménagements nécessaires où les petits seront mis en observation avant leur admission définitive. Enfin des annexes comprenant la villa du directeur, une loge de concierge existent également à l'entrée du parc du château,

Une grande œuvre
Trois années d'efforts constants ont suffi pour transformer une demeure historique en établissement
de cure. Notre jeune génération est sure d'y être choyée et guéris. Des hommes au grand cœur tels que M. Krihiff, directeur de l'hôpital de Beni-Messous, du préventorium Béraud et de l'aérium de Jean-Bart ; le directeur Lengrand, lauréat des concours des sanatoriums de France, ancien élève du professeur Sarrouy, vont contribuer à cette tâche. Il est réconfortant de signaler en conclusion que cette œuvre n'a pu être menée à bien que grâce à l'unité de tous les services médicaux algériens.
Les formalités administratives sont simplifiées et les admissions d'urgence seront effectuées dans des conditions particulièrement rapides.
Ainsi un de nos monuments anciens servira utilement la cause de l'enfance.