Draria
|
47 Ko |
.... « Vous savez, l'épisode
de l'école de Draria n'a pas été très long dans
ma carrière militaire " je ne suis pas un héros
" - je n'étais pas très passionné par l'armée.
Il a fallu que j'achète un ordinateur et que je demande ma retraite
pour que je retrouve tous ces souvenirs qui étaient à dormir
dans mon grenier depuis plus de 40 ans. Aussi certaines choses sont assez
floues. J'ai séjourné dans votre région . Tout d'abord au CIT160 à Beni Messous au camp Basset où je suis arrivé directement (classe 61/2/B) de Septembre 1961 à Février 62 ,pour être muté au 587 BT à Blida ou nous faisions des escortes de trains dans cette belle région des gorges de la Chiffa sur la ligne Blida - Boghari . mais à partir du 19 mars plus question de faire du tourisme, c'est ma date repère ! Nous sommes encore restés quelque temps à Blida ou nous logions dans le stade, puis nous avons été rapprochés d'Alger pour être désarmés certainement en Avril. À Draria,nous y étions à deux endrpoits, moi j'étais à l'école en bas et l'autre groupe un peu plus haut peut être la mairie mais Liliane qui connait bien ces lieux saura le dire d'après les photos qui malheureusement ne sont pas très bonnes. A l'école nous étions entourés de barbelés pour éviter toutes intrusions, mais finalement on était plutôt prisonniers, nous avions seulement la cour et le bâtiment de l'école où sont prises ces quelques photos. Nous allions parfois garder une grande bâtisse à quelques kilomètres de Draria que nous appelions le château ou le sanatorium. La Photo de la restauration du Monument aux Morts, je me rappelle très bien, il n'était pas dans notre périmètre mais à ras de notre limite juste de l'autre coté de notre barrage , c'était le 14 Juillet 62. Nous étions allés défiler peut être à Alger je ne me rappelle plus. Il n'y avait presque plus personne au camp et les civils sont venus pour nous narguer abattre le monument qui n'est pas très haut ; à notre retour voyant cela le capitaine était fou il a ordonné de mettre une mitrailleuse en batterie pour les empêcher de finir leur oeuvre. Je revois encore la scène. Ils avaient fait tomber la statue avec une grosse liure* et voulaient charger les morceaux dans leur tracteur et remorque, un Ferguson gris modèle TEA20 (je sais mon père avait le même) il n'y en avait certainement pas beaucoup à l'époque dans Draria !! Ils ont pris peur devant notre détermination et sont partis, alors notre infirmier est sorti dans la rue et avec 2 ou 3 autres. Ils ont réparé les bras et la tète de notre brave Poilu avec des bandes plâtrées comme un vulgaire trouffion qui ce serait cassé le bras !!! Et justement sur l'autre photo avec le drapeau je ne sais pas si c'est sur le toit de l'école pour terminer notre " cérémonie" ou si au sanatorium Voilà les dernières nouvelles de Draria Ensuite notre régiment a été dissous. J'ai été muté à Baraki au GT535 pour faire du transport surtout vers le port d'Alger pour rapatrier hommes et matériel. Le 10 Fevrier 63 je suis rentré en France pour toujours. Je suis agriculteur à la retraite dans le Calvados tout près de Bayeux (la Tapisserie et les plages du Débarquement !).»... * expression d'agriculteur normand. C''est la très longue et grosse corde qui sert " à lier " les chariots de paille ou de foin. Nous avons encore quelques restes de patois !!! |
Yves Guillot en 1962 |
|
|
|
Défilé du 14 juillet 1962 |
Cour de l'école |
|
|
Drapeau sur l'école |
Déménagement |
|
Restauration du Monument aux Morts |