Alger, Algérie : documents algériens
Série économique :hydraulique
L'équipement hydraulique de l'Algérie

16 pages - n°129 - 8 février 1960

-----------L'essor économique de l'Algérie, qui jusqu'à nos jours était presque uniquement le fruit des efforts déployés dans le domaine de l'agriculture et de l'hydraulique agricole va dépendre dans l'avenir d'un nouveau facteur : l'expansion industrielle, principalement déterminée par l'exploitation des nouvelles sources d'énergie qu'offrent les gisements de gaz de pétrole du Sahara.
-----------Cette expansion industrielle à laquelle la France consacre, à juste titre, une part considérable de ses investissements,se développera parallèlement à l'oeuvre poursuivie dans les secteurs agricoles. Or, dans ce dernier domaine, les problèmes de l'eau présentent une exceptionnelle importance.

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-----------L'essor économique de l'Algérie, qui jusqu'à nos jours était presque uniquement le fruit des efforts déployés dans le domaine de l'agriculture et de l'hydraulique agricole va dépendre dans l'avenir d'un nouveau facteur : l'expansion industrielle, principalement déterminée par l'exploitation des nouvelles sources d'énergie qu'offrent les gisements de gaz de pétrole du Sahara.

-----------Cette expansion industrielle à laquelle la France consacre, à juste titre, une part considérable de ses investissements,se développera parallèlement à l'oeuvre poursuivie dans les secteurs agricoles. Or, dans ce dernier domaine, les problèmes de l'eau présentent une exceptionnelle importance.

LES CONDITIONS EXCEPTIONNELLES.

-----------Cette importance particulière de la question de l'eau provient des conditions naturelles elles-mêmes, dont il convient de rappeler, fût-ce brièvement et schématiquement, les caractères si l'on veut bien comprendre la nature même de l'équipement hydraulique, ce qu'il est actuellement, et ce qu'il doit devenir.

-----------Il est bon de rappeler tout d'abord que si la partie la plus prospère de l'Algérie est constituée par les quelques 120.000 km2 de la bande tellienne, fermée en gros par les bassins versants tributaires de la Méditerranée, il n'est plus permis aujourd'hui de limiter à ces seules régions ce qu'on pourrait appeler l'Algérie utile. Il faut y englober toute la zone des hautes plaines comprise entre le versant méridional de l'Atlas Tellien et le versant nord de l'Atlas Saharien, qui doit être aménagée pour l'élevage extensif ou, quand l'altitude diminue, pour la culture. Il faut y faire entrer aussi certaines régions proprement saha­riennes, au sens géologicue et géographique du terme, mais où la présence d'importantes ressources en eau crée des conditions favorables à la vie. C'est ainsi que, dans le Sud-Constantinois, la région des Zibans et de l'Oued-R'Hir tient une place honorable dans l'économie du pays.

-----------Au Sahara, la pluie est si rare qu'on ne peut compter sur les précipitations locales pour faire pousser les plants et alimenter les gens et les bêtes. L'eau employée, puisée dans les nappes souterraines, vient par un lent écoulement de régions plus clémentes.

-----------La zone des Hautes Plaines reçoit une hauteur d'eau non négligeable (entre 150 et 350 mm) qui, tou­tefois, ne permet qu'exceptionnellement la culture des céréales. On pourrait dire de la partie tellienne qu'elle est assez bien arrosée, si on ne considérait que les moyennes générales dans l'espace et dans le temps. Mais la seule considé& 'ion des moyennes conduirait à des conceptions très fausses.

-----------Tout d'abord, les précipitations sont très mal réparties dans l'espace. Elles atteignent à peine 400 mm par an en Oranie, où se trouvent pourtant les plus belles et les plus vastes terres. Elles sont de l'ordre de 800 mm dans l'Algérois et passent à des valeurs parfois très élevées, supérieures à un mètre quand on se déplace vers l'Est, où précisément la superficie des terres de plaine qui peuvent en profiter au maxi­mum diminue considérablement

-----------En second lien, l'irrégularité dans le temps est considérable, irrégularité au cours des saisons, qui sont inscrites dans le paysage. notamment sur les vallées d'oueds, et c'est à dessein que ce terme arabe est em­ployé ; un oued n'est pas une rivière au sens européen du mot. Qui parcourt l'Algérie est obligatoirement frappé par ces puissantes vallées franchies par des ponts très longs et au rond desquels coulent de sim­ples filets d'eau, ou qui sont même complètement sèches. Le voyageur curieux apprendra que tel pont, pourtant si disproportionné en apparence, est le successeur d'un ouvrage un peu plus modeste enlevé naguère par une crue de plusieurs milliers de mètres cubes par seconde. Depuis, l'oued est pratiquement à sec huit mois sur douze, et la plus forte crue n'a pas dépassé 200 mètres cubes seconde.

-----------Aridité ou serai-aridité de vastes régions, irrégu larité annuelle et interannuelle foncière, telles sont les caractéristiques fondamentales de l'Algérie hydraulique. Ajoutons-y la jeunesse des reliefs accusés par l'abondance des plaines suspendues, des bassins fermés, ainsi que par la forme très peu évoluée des profils en long des thalweg, le peu de dureté des roches géologiquement jeunes dans l'ensemble, la présence trop frénuente de sels et l'instabilité de la couverture végétale causée à la fois par les circonstances du climat et souvent, il faut bien le dire, par l'action néfaste de l'élément humain, et nous commencerons à bien comprendre l'allure générale du pays.

-----------L'eau torrentielle burine la montagne. dénude les pentes, alluvionne les plaines en haussant sans cesse des champs d'épandage sur lesquels les oueds changent leurs cours. Dans bien des régions, les récoltes en culture non irriguée sont médiocres ou nulles trois années sur cinq. Viennent à la suite l'une de l'autre quelques années sèches et les sources tarissent, les puits sont bas, villes et villages souffrent du manque d'eau potable, le cheptel meurt de soif. Et puis, un b eau jour, on voit des ponts partir, les oueds diva­guer à travers les cultures, les nappes phréatiques salées remonter brutalement et tuer les plantes, et surgir une attaque généralisée du paludisme, fruit des marécages mal drainés et des mares sans écoule-ment.

-----------Lutter contre tout cela, essayer de rétablir artificiellement une régularité qui n'est pas dans la na­ture des choses, et de discipliner ce qui est sauvage, voilà une tâche certes vaste et difficile, mais abso­lument indispensable si l'on veut faire vivre mieux un plus grand nombre d'hommes, d'une part en leur permettant de tirer d'une terre assainie, défendue et arrosée, des ressources vivrières plus abondantes, d'autre part en trouvant dans l'exportation des produits agricoles de choix une compensation aux impor­tations nécessaires de combustibles, de machines, de produits fabriqués et de compléments de nourriture.

-----------Les conditions naturelles étant ce qu'elles sont, on peut dire de l'eau en Algérie qu'elle est la meil­leure et la pire des choses.

-----------La pire des choses, par l'action néfaste qu'elle mène en montagne (érosion des pentes) et dans les plaintes (exhaussement des champs d'épandage sur lesquels les oueds changent leurs cours) en provo-quant l'inondation et le marais.

-----------La meilleure, lorsque, domestiquée et retenue en grande quantité, elle transforme de vastes étendues de terre inculte en opulents vergers.

-----------Ces données sont à la base de diverses activités de l'équipement hydraulique de l'Algérie :
-- Lutte contre les eaux nuisibles.
-- Mobilisation des eaux utiles.

L'OEUVRE ACCOMPLIE

LUTTE CONTRE LES EAUX NUISIBLES

-----------Un des aspects fondamentaux des travaux d'équipement hydraulique a trait à la lutte contre les eaux nuisibles Le ravinement des pentes est un mal chronique dont souffre l'Algérie. Rien ne vaut pour bien estimer la gravité de ce mal le survol du pays. il y a là quelque chose de très inquiétant, car le soI arable ne se reconstitue pas à l'échelle humaine. et son enlèvement supprime toute vie.

-----------La protection des pentes par les procédés désormais classiques du reboisement, de l'arboriculture frui­tière sur banquettes, de la culture en terrasse et de la régularisation des ravins, ne ressortit que d'assez loin à l'hydraulique. Mais ce travail conditionne étroitement le labeur de l'hydraulicien dans la plaine, lequel sait faire couler l'eau, mais est peu habile àmanier les galets, sable ou limon-

-----------Très schématiquement, trois genres de problèmes se posent à l'ingénieur :
-- Faire écouler le plus rapidement possible les eaux superficielles plus ou moins canalisées à travers les plaines cultivables ;
--
Supprimer les marais stériles et générateurs de paludisme, en rendant les terres à la culture ou à l'élevage ;
--
Drainer le sol partout où cela est nécessaire pour permettre aux plantes et surtout aux arbres, de disposer d'une tranche de sol saine sans que leurs racines risquent la pourriture ou l'asphyxie.

-----------Le drainage proprement dit est surtout indispensable en zone d'irrigation : de très importants travaux de drainage par fossé sont visibles en ces régions, notamment dans le Bas-Chéliff et dans les plaines de Relizane, de Perrégaux et du Sig. Quand la présence d'une couche perméable en sous-sol le permet, on peut songer à la mise en écoulement libre de ce drain naturel par puits de pompage. Ce procédé permet de substantielles économies par rapport au système classique des fossés, coûteux à faire et surtout à entre-tenir.

-----------L'écoulement des eaux superficielles à travers les zones cultivées a donné lieu dans le passé à des tentatives grandioses, mais peu fructueuses à cause des phénomènes d'alluvionnement. Que reste-t-il des lits canalisés de l'oued Sig de l'Habra, des oueds de la Mitidja ? Peu de choses utiles, hélas ! La leçon est pleine d'enseignements. Elle a eu le mérite d'apprendre aux Algériens qu'il était bien inutile de tenter une telle aventure, tant que l'eau arrivant dans la basse partie des cours, continuerait à charrier et à dé-poser autant de matières solides : on doit commencer par le travail en montage, et tout ce qu'on réalise en ce moment, sous l'empire de la nécessité et pour éviter des événements graves, n'a que le caractère d'un palliatif temporaire.

-----------En ce qui concerne la lutte contre le marécage et l'eau stagnante en général, par contre, les résultats acquis sont déià brillants et définitifs, et on peut. de confiance, poursuivre l'oeuvre entreprise. Pour ne citer que l'exemnle le plus marquant, une vaste partie de la plaine de Bône, 30.000 ha environ, été assai-nie et rendue à la culture, grâce à un réseau complexe de plus de 40.000 kilomètres de canaux d'écoule­ment, de 170 ouvrages d'art et à l'aménagement rationnel des exutoires à la mer. Bien d'autres travaux analogues sont réalisés, ou en cours à l'heure actuelle dans la même région de Bône, dans les plaines suc­cessives du Chéliff, et dans les basses plaines d'Oranie.

-----------Le caractère ingrat, peu spectaculaire et particulièrement difficile de la lutte contre les eaux nuisi­bles ne doit pas faire oublier que dans l'équipement hydraulique les réalisations de ce genre sont abso­lument fondamentales, et qu'elles sont, sans qu'il v paraisse bien, parmi les plus payantes.

MOBILISATION DES EAUX UTILES

-----------Il convient maintenant d'aborder le chapitre de l'eau utile ou plus exactement de l'eau que l'on peut rendre utile.

LES GRANDS BARRAGES-RESERVOIRS.

-----------Le caractère fondamental du pays étant l'irrégularité, on est bien obligé de penser immédiatement à la régularisation des cours d'eau, chaque fois qu'un débit annuel moyen suffisant le justifie, et que les circonstances topocrauhiques et géologiques permettent de trouver des emplacements favorables à la créa­tion de barrages-réservoirs. Cette dernière condition, est, hélas. bien peu souvent réalisée véritablement car en Algérie, les terrains d'assise sont rarement favorables à de telles constructions. Seul, un besoin aigu a poussé à l'édification d'ouvrages en des emplacements qui, en d'autres pays, eussent été abandonnés.

-----------Les pionniers avaient montré la voie avec des moyens précaires, mais aussi avec une constance et une hardiesse dignes d'éloges.

-----------Les anciens barrages du Tlélat, du Sig, des Cheurfas, de l'Oued Fergoug et de la Djidjiouia en Oranie, de Meurad, du Hamiz, sans compter de nombreux ouvrages secondaires, ont eu des histoires compliquées, agrémentées de ruptures souvent assez catastrophiques. Les survivants encore utiles sont rares, car leur ca­pacité trop faible les condamnaient à une vie courte, à cause de l'envasement. Certains d'entre eux ont pu être consolidés, parfois surélevés et rendent encore des services appréciés. C'est le cas de celui des Cheur­fas, sur le Mekerra en Oranie (St-Denis-du-Sig) et surtout celui du Hamiz, aux portes d'Alger, qui a été consolidé par l'amont, surélevé et muni d'un réservoir de capacité raisonnable en 1934 et 35.

-----------Création des grands ensembles hydrauliques actuels - ler Programme.

-----------Faisant suite aux ouvrages des sapeurs de la conquête, le premier grand programme de construction de barrages-réservoirs débuta en 1926 par la réalisation du barrage sur l'Oued-Fodda ; nous rappellerons brièvement la liste des principaux ouvrages de ce programme qui constitue la base de nos périmètres d'ir­rigation actuels.

-----------Le premier ouvrage construit fut le barrage de l'Oued-Fodda, barrage-poids d'une hauteur de 100 mè­tres environ, destiné à fournir l'eau d'irrigation au secteur actuellement appelé périmètre du Moyen Ché­liff.

-----------Une série de barrages en enrochements furent ensuite établis : barrage du Ghrib, sur le Haut Chéliff (périmètre du Chéliff), barrage de Bou-Hanifia sur l'oued El-Hamman (périmètre de l'Habra) en Oranie, barrage de Bakhadda sur la Mina (périmètre de la Mina).

-----------Dans le même programme figurent des ouvrages moins importants : barrage du Ksob, dans la région du Hodna, et barrages de Foum-el-Gueiss et des Zardezas, également dans le Constantinois.

-----------Nous citerons enfin, pour mémoire, le barrage de Beni-Bandel, très bel ouvrage à voûtes multiples qui fut construit sur l'Oued Tafna, près de ;a frontière marocaine ; quoiqu'entrepris dans le cadre du pro-gramme précédent, ce barrage est destiné à l'alimentation en eau potable de la ville d'Oran et des cen­tres voisins, et non à l'irrigation.

-----------Sans nous étendre sur les aspects techniques des barrages que nous venons d'énumérer, nous précise­rons qu'il s'agit, en général, d'ouvrages destinés à assurer la régularisation annuelle ou bi-annuelle des oueds sur lesquels ils sont établis ; comme nous l'avons expliqué plus haut, ces oueds ont en effet un ré­gime extrêmement irrégulier et la quasi totalité de leur débit annuel est le résultat de quelques crues très brèves se produisant au cours de l'hiver.

-----------Le Second Programme.

-----------En dépit de toutes les difficultés de l'heure, l'Algérie a eu, depuis la dernière guerre, la hardiesse d'entreprendre un nouveau programme de grands barrages.

-----------Le barrage en terre de l'Oued Sarno, en Oranie, permet de compléter la dotation en eau du périmètre du Sig.

-----------Le barrage-voûte de Foum-el-Gherza, sur l'Oued-el-Abiod, permet d'irriguer les riches palmeraies si-tuées aux environs de Piskra et constitue un facteur économique très important dans ce secteur situé à la limite du Sahara. Par exception. il s'agit là d'un ouvrage de régularisation largement interannuelle ; le volume de la retenue est tries grand par rapport au débit annuel moyen de l'oued, et celle-ci n'est rem-plie que tous le_ ouatre ou cinq ans environ par des crues d'une ampleur extraordinaire.

-----------En fin 1952, la construction d'un nouveau barrage a été entreprise sur l'oued Meffrouch, à proximi­té de Tlemcen. Ce barrage en béton, à voûtes multip les, a pour but essentiel .Je fournir l'alimentation en eau potable de la ville de Tlemcen et de compléter c elle de la ville d'Oran à artir du barrage (le Beni-Bandel ; un petit périmètre d'irrigation sera accessoi rement créé à proximité de Marnia, près de la fron­tière algéro-marocaine, si l'excédent du débit recueilli sur le débit réservé aux villes de Tlemcen et d'Oran le perme .

-----------L'achèvement de ce barrage, prévu pour 1960, ne marquera pas la fin du second programme ; celui-ci doit, en effet, comporter bien d'autres ouvrages actuellement en projets et sur lesquels nous reviendrons plus loin.

-----------Principales caractéristiques des ouvrages cités

DESIGNATION DU BARRAGE

Hauteur (m)

CUBE emmagasiné (m3)

DEBIT ANNUEL régularisé (m3)

Superficieirrigable (ha)

ALGEROIS
— Hamiz         

45

23.000.000

28.000.000

15.000

— Ghrib          

65

280.000.000

140.000.000

37.000

— Oued-Fodda          

89

220.000.000

100.000.000

25.000

ORANAIS
— Bakhadda   

45

37.000.000

50.000.000

10.000

— Bou-Hanifia            

54

73.000.000

100.000.000

20.000

— Cheurfas     

27

13.500.000

15.000.000

5.000

— Beni-Bandel           

54

63.000.000

50.000.000

-

- Oued Sarno  

28

22.000.000

10.000.000

3.000

— Oued Meffrouch    

25

18.000.000

18.000.000

CONSTANTINOIS— Zardezas    

35

11.000.000

30.000.000

5.000

— Foum-el-Gheiss     

23

2.500.000

6.000.000

5.000

— Oued Ksob            

32

12.000.000

30.000.000

10.000

— Foum-el-Gherza    

65

47.000.000

25.000.000

20.000

TOTAL           

 

822.000.000

602.000.000

155.000

-----------Les . cubes emmagasinés », donnés dans ce ta bleau, sont, en général, les capacités disponibles au moment de la mise en service du barrage, l'envasement n'étant pas pris en compte. La seule retenue pour laquelle l'envasement est vraiment considérable est celle des Cheurfas, dont la capacité actuelle est de 6.000.000 de m3 ; après dévasement, cette capacité doit être portée à 13.500.000 m3.

LES PERIMETRES D'IRRIGATION.

-----------La régularisation des ressources offertes par les oueds algériens nécessite, comme nous l'avons vu, d'énormes moyens, mais elle n'est cependant pas la partie la plus onéreuse de l'équipement hydrauli­que d'un périmètre. Il ne s'agit pas seulement d'accumuler l'eau, il faut encore la distribuer sur les terres en limitant les pertes au maximum et en assurant un service très souple, parfaitement adapté aux exigences diverses des terres et des cultures. Il faut également drainer les terrains irrigués pour leur conserver toute leur valeur agricole.

-----------Dans un périmètre d'irrigation, le barrage principal qui accumule les eaux est, en général, suivi par un ibarrage de prise de quelques centaines de milliers de mètres cubes de capacité, permettant une exploitation plus souple de l'usine hydro-électrique qui utilise éventuellement la chute créée par le barrage réservoir, et un meilleur réglage du débit d'irrigation. L'eau est ensuite admise dans le canal ou la conduite principale, qui se subdivise en canaux ou conduites de plus en plus petits menant l'eau jusqu'aux terres à irriguer.

-----------Enfin, complément indispensable de l'irrigation, l'exécution d'un réseau de drainage évite la stagna­tion des eaux d'irrigation ou la remontée des nappes souterraines parfois salées et garde aux terres du périmètre toute leur valeur agricole.

-----------Les différents périmètres.

-----------Le périmètre du Sig, alimenté par les barrages du Sarno et des Cheurfas, est constitué par des canaux préfabriqués en béton menant l'eau depuis un petit barrage de dérivation jusqu'aux cultures maraîchères et aux riches oliveraies de la plaine de Saint-Denis-du-Sig. Le cube d'eau distribué an­nuellement est, en moyenne, de 30 millions de mètres cubes qui assurent la mise 'en valeur de 7.500 ha (les chiffres donnés dans ce paragraphe correspondent à la surface équipée pouvant être considérée comme irrigable ; la surface classée des périmètres est souvent plus importante).

-----------Le périmètre de l'Habra, alimenté par le barrage de Bou-Hanifia, est dominé par le vieux barrage du Fergoug qui iui sert de barrage de prise. L'adduction est également assurée par des canaux préfa­briqués en béton. Le cube d'eau distribué annuellement est, en moyenne, de 70 millions de m3, irrigant 19.000 ha dans la zone fertile qui s'étend autour de Perrégaux.

-----------Le périmètre de la Mina, dominé par le barrage de Bakhadda englobe 9.000 ha de la riche plaine de Relizane. Il reçoit en moyenne 50 millions de m3 d'eau, dérivés au petit barrage de prise de Reli­zane vers un réseau de canaux qui en assurent la répartition.

-----------Le périmètre du Bas-Chéliff, qui utilise les eaux du Chéliff, dérivées au petit barrage de Charon, comprend 20.000 ha dans la région d'Inkermann et Saint- Aimé et reçoit en moyenne 120 millions de m3 par an. L'augmentation de la capacité de transport du tronc commun a permis récemment l'intro­duction de la riziculture dans ce périmètre.

-----------Le périmètre du Moyen-Chéliff, alimenté d'une part par le barrage de l'Oued Fodda, suivi du petit barrage de prise des Portes de Fer, d'autre part par les eaux du Chéliff, dérivées au barrage de Pontéba, est lune des plus belles réalisations algériennes dans le domaine de l'hydraulique. Il comprend 18.000 ha, auxquels 500 kilomètres de canaux et 200 kilomètres de conduites amènent en moyenne 110 millions de m3 d'eau par an.

-----------Le périmètre du Haut-Chéliff, alimenté par le barrage du Ghrib, est encore en cours d'équipe-ment. Il pourra recevoir 140 millions de m3 d'eau et englobera 37.000 ha dans la région d'Affreville ; la superficie équipée se limite actuellement à 11.000 ha environ.

-----------Le périmètre du Hamiz, dominé par le vieux barrage du Hamiz surélevé en 1935, englobe 18.000 ha de riches terres dans la plaine de la Mitidja. L'adduction des 21 millions de m3, distribués annuelle-ment en moyenne, est assurée par des conduites ; des pompages dans l'oued Bouréah complètent la ressource insuffisante que constitue la réserve du barrage (17 millions de m3 dans l'état d'envasement actuel).

MOYENNE ET PETITE HYDRAULIQUE.

-----------Les travaux désignés sous cette appellation pour être moins spectaculaires que ceux de la grande hydraulique qui nous a occupés jusqu'ici n'en sont pas moins d'une importance vitale pour l'agricul­ture algérienne. Les terres qui n'ont pas le privilège d'être dominées par une importante réserve d'eau représentent, en effet, 96 % des surfaces classées productives en Algérie.

-----------Il est donc indispensable de mobiliser à leur bénéfice toutes les ressources en eau superficielles et profondes, de les répartir en vue de leur utilisation rationnelle, enfin d'assainir les zones insalubres pour les rendre à la culture.

-----------Epandage de crues

-----------Un aspect très intéressant de la petite hydraulique est l'épandage des rares crues que les périodes pluvieuses font naître dans les oueds généralement secs.

-----------En étalant, dans des pays même très arides, une crue d'automne qui permet les labours et les semail­les et une crue de fin d'hiver qui assure la croissance des céréales, on assure des récoltes satisfaisantes, et souvent même prospères, grâce à la masse d'éléments fertilisants amenés par elle-même. Il n'est pas rare de voir, en zone saharienne, des récoltes splendides dont la valeur est multipliée du fait de leur précocité et de la région dans laquelle elles sont produites, en général très éloignées des gros centres de production.

-----------C'est pourquoi la construction des barrages d'épandage, utilisés de. temps immémoriaux, mais ren­dus plus efficaces et plus durables par les moyens modernes, présente une importance de plus en plus grande ; certaines réalisations de ce genre sont considérables, tels que le barrage d'El-Fatah, construit sur l'Oued M'zi, qui permet d'épandre, sur de vastes terres de culture des crues venant du Djebel Amour dans le Sud-Oranais.

-----------Les forages.

-----------Autre aspect de la petite hydraulique, l'exécution de sondages dans la zone des Hautes Plaines et au Sahara a permis l'utilisation des vastes réservoirs naturels que constituent les nappes souterraines affranchies des sujetions habituelles imposées aux réservoirs superficiels : évaporation et envasement.

-----------Les sources sont les exutoires naturels de ces nappes et le captage rationnel de ces émergences cons­titue déjà une tâche féconde ; mais, le plus souvent, l'utilisation des réservoirs souterrains exige le forage d'un puits, auquel il faudra adjoindre une station de pompage si la nappe n'est pas artésienne. Beau-coup de petits forages sont utilisés surtout pour l'abreuvement des troupeaux, comme nous allons le voir maintenant.

-----------Hydraulique pastorale.

-----------Dans la plus grande partie des Hautes Plaines et dans la zone Nord-Saharienne, l'élevage constitue la seule richesse exploitable. Les faibles précipitations que reçoivent ces régions entretiennent de mai­gres pâturages qui font vivre des troupeaux de moutons et quelques chameaux ; les troupeaux se dépla­cent constamment, à la recherche de nourriture, et les surfaces de parcours sont souvent limitées par l'absence de points d'eau pour abreuver le bétail.

-----------L'Administration a fait, ces dernières années, un effort considérable pour développer au maximum l'exploitation des hauts plateaux en créant plusieurs centaines de nouveaux points d'abreuvement, ren­ctant ainsi possible l'exploitation de milliers de kilomètres carrés de pâturages. On aura une idée de l'importance de l'oeuvre entreprise lorsqu'on saura que la distance optima entre deux points d'eau est de 10 km au plus et que la zone à équiper a environ 800 km de long sur 150 de large.

-----------Il est très difficile de dénombrer les points d'eaux qui existent actuellement dans les départements du Nord de l'Algérie, tant ils sont de nature et d'emploi variés. Mais on aura facilement une idée des efforts entrepris dans ce domaine en apprenant que, sur un nombre total (très approximatif) de 4.000 points d'eau existant en 1958, 1.050 ont été réalisés au cours des trois dernières années, tant pour l'abreuvement des troupeaux que pour l'alimentation en eau de petits douars ne disposant pas d'un véritable système d'adduction.

-----------Les points d'eaux destinés au bétail comprennent un petit réservoir de 100 m3 environ et un abreuvoir alimenté soit par une source, soit par un puits ou un forage équipé de pompes à main si le niveau de l'eau n'est pas trop bas, et par des pompes mues par des moteurs thermiques ou des éoliennes dans le cas contraire.

-----------Ces aménagements sont très rentables car, avec un prix de revient assez faible (5 à 8 millions), ils permettent la mise en exploitation de 10.000 ha de pâturages et l'élevage de 5.000 moutons. Cer­tes, l'équipement hydraulique n'est pas tout, et il reste, après sa réalisation, à créer des abris pour les troupeaux, à lutter contre la maladie, à défendre enfin le pâturage lui-même ; mais, sans amé­nagement hydraulique à la base, tous les efforts entrepris pour la mise en valeur des hautes plai­nes demeureraient stériles.

EXECUTION DU PLAN DE CONSTANTINE

-----------En 1960, les réalisations projetées, entreprises ou sur le point de l'être s'intègrent dans les gran­des lignes d'action traditionnellement suivies en matière d'hydraulique en Algérie :—        Lutte contre les eaux nuisibles.
—        Mobilisation des eaux utiles.

-----------Toutefois, pour replacer les actions entreprises dans le cadre général du Plan de Constantine, un classement un peu différent sera adopté ici.

-----------Seront examinés successivement :
—        L'alimentation des centres ruraux ou urbains, c'est-à-dire la satisfaction des besoins humains et, pour les grandes agglomérations, des besoins liés à l'activité industrielle en cours de développe-ment ;
—        L'amélioration de la production agricole liée aux réalisations de l'hydraulique agricole, qu'il s'agisse de la protection des terres cultivables menacées par les oueds (ce qui se rattache un peu aux travaux d'assainissement), de l'assainissement et de la récupération de terres inondables, marécageu­ses, etc... ou enfin, de la mise en place de systèmes d'irrigation petits ou grands.

HYDRAULIQUE DES CENTRES URBAINS ET RURAUX.

-----------L'équipement hydraulique des communes urbaines ou rurales de moyenne importante se poursui­vra, en 1960, à peu près au même rythme que les années précédentes ; mais celui des grands centres, ou plutôt des grandes régions urbaines dont la transformation par l'industrialisation sera la plus rapide (Oran, Alger et Bône notamment), va exiger dans les années qui viennent des travaux extrêmement considérables, en relation avec l'essor industriel.

-----------Si l'on examine en effet sommairement les prévisions d'accroissement de la consommation en eau des régions d'Alger, Oran et Bône, il semble bien, d'après ce que 1`on sait aujourd'hui des plans généraux, que leur dotation doive impérativement s'augmenter avant 1970 de quantités fort impor­tantes. D'ici cette date, Alger aurait besoin d'au moins 30 millions de m3 d'eau supplémentaires par an, Oran d'environ 28 millions de m3, et Bône d'à peu près 10 millions. Ceci, j'y insiste, représente l'augmentation annuelle de débit qu'il serait nécessaire d'assurer à ces trois régions seules.

-----------Pour ces oeuvres-là, l'année 1960 sera surtout une année d'études des problèmes posés sur le plan technique et sur le plan économique. Sur le plan technique : étude des régularisations, des barrages-réservoirs nécessaires des adductions, conduites, stations d'épuration, etc... Sur le plan économique : étude des options à prendre suivant la destination de l'eau, alimentation humaine, utilisation propre-ment industrielle ou utilisation agricole.

HYDRAULIQUE AGRICOLE.

-----------Les grands périmètres d'irrigation.

-----------Dans ce domaine, l'effort, en 1960, portera avant tout sur ce que l'on peut appeler la liquidation des travaux complémentaires à effectuer dans les périmètres existants afin d'obtenir l'emploi le plus rentable des quantités d'eau régularisées par les barrages-réservoirs actuels. Il n'y aura pas de créa­tion vraiment nouvelle de périmètres importants jusqu'à ce que le démarrage du programme d'amé­nagement de la région de Bône soit décidé et effectivement doté (je vous redirai tout à l'heure que le principe en est retenu, mais nous ne savons pas encore très exactement — c'est justement ce que l'on est en train de déterminer — à quelle date il sera entrepris : il s'agit, je le précise, de toutes tes réalisations dépendant du futur 'barrage de la Cheffia sur l'Oued-Namoussa.

-----------Moyenne et petite hydraulique.

-----------Une priorité toute spéciale sera donnée aux équipements d'intérêt local (petites aires d'irrigation par exemple) à gestion très déconcentrée, chaque fois que sera trouvée une quelconque ressource d'eaux pérennes (oued à débit d'étiage permanent suffisant, source, nappe souterraine exploitable, etc.) ; l'équipement à base d'épandages de crues permet — grâce à des travaux souvent fort impor­tants encore qu'ils demeurent sous la rubrique de petite et moyenne hydraulique — de répandre sur le sol les crues d'oueds non régularisables mais fournissant assez d'eau en moyenne dans l'année pour procurer une augmentation très notable des rendements en céréales. Ainsi arrive-t-on, dans des régions très défavorisées, à stabiliser largement une économie rurale qui reste''ait sans cela basée sur un élevage lui-même évidemment soumis à tous les caprices de la nature.

-----------Il convient encore de citer, pour la petite et moyenne hydraulique, un gros programme de petites choses » : la création de très nombreux points d'eau pour l'abreuvement des troupeaux, — notamment sur les pâturages de steppe où, le mouton paît de manière très itinérante. Ce pro-gramme est déjà fort avancé mais il sera poursuivi avec vigueur.

-----------Signalons enfin toute la série des petits travaux d'assainissement locaux, défense contre les oueds, assèchement de marécages, destinés aussi bien à la récupération de terres propres à la culture qu'à la protection des cultures existantes, ainsi qu'à la sauvegarde de l'hygiène publique par la sup­pression des sources d'anophèles.

UNE LEGISLATION NOUVELLE.

-----------La mise en oeuvre de toute cette catégorie de petits équipements doit être favorisée par une réforme importante qui a récemment vu le jour : il s'agit de l'apparition des crédits D.E.L. (Dépenses d'Equipement Local) inscrits à un nouveau chapitre comportant un certain nombre d'articles. Ils se caractérisent, tout d'abord, par une grande souplesse d'emploi, car l'ordonnateur secondaire peut, par exemple, opérer des virements d'un article à l'autre avec un minimum de démarches ; et d'autre part, c'est le préfet qui en sera l'ordonnateur secondaire. (Les Préfets seront naturellement aidés sur le plan technique, tant à la phase de dessin des projets D.E.L. qu'à la phase d'exécution, par les ser­vices techniques compétents).

-----------Parallèlement aux efforts de mise en valeur par les investissements publics, diverses réformes ont été étudiées ou le sont actuellement pour augmenter l'intérêt social ou la productivité des réalisa­tions en cours ou projetées.

-----------C'est ainsi qu'est en ce moment à l'étude à Paris un projet de décret portant une nouvelle for-mule de réforme agraire dans les périmètres d'irrigation à créer. Il existe déjà, vous le savez, un décret parfaitement adapté aux périmètres actuellement en exploitation, mais il a été jugé utile d'aller un peu plus loin, en ce qui concerne les zones d'irrigation à venir, dans la netteté, la recadastration, etc..., je ne m'étends pas sur ce sujet, il vous suffira d'apprendre que ce texte, qui fait l'objet d'une étude très sérieuse, sortira probablement bientôt.

-----------Sont également étudiés les problèmes que soulèvent la gestion et l'exploitation des zones d'irrigation d'intérét local — ce que nous appelons, en jargon juridique, les aires d'irrigation.

-----------La réforme agraire instituée par le décret n" 56-414 du 25 avril 1956 (pour les périmètres irrigués bien entendu, car je ne parle pas de la réforme agraire au sens large) n'en continue pas moins d'être ap_pl quce clans les périmètres existants, dont l'on pense qu'ils doivent livrer au total 20.000 hectares aus rccusements conduits par la Caisse d'Accession a la Propriété et à l'Exploitation Rurales ; ceci ne représente d'ailleurs, je le répète, qu'une faible p art — au moins en superficie — des attributions d2 la Caisse, dont les travaux tes plus importants intéressent des terres situées hors des périmètres d'irrigation et dont il ne sera naturellement pas question ici.

-----------Les expropriations en cours sous l'empire de cette réforme doivent, en principe, s'achever dans le courant de l'année 1961 ; les opérations effectuées en 1960 intéresseront de 10.000 à 15.000 hectares.

LE DETAIL DU PROGRAMME DE TRAVAUX

EQUIPEMEN'T DES CENTRES URBAINS ET RURAUX. -----------Grands Centres.

-----------Les grandes zones oranaise, algéroise et bônoise sont appelées à un développement important, qui commencera sous peu à la faveur de l'acheminement du gaz d'Hassi-R'Mel.

-----------Pour la région oranaise, l'année 1960 verra, tout d'abord, se poursuivre la construction du bar-rage du Meffrouch pour lequel est prévu un crédit de 814 millions de francs 1959 (280 millions en 1961). Cet ouvrage doit fournir environ 7 millions de m3 à la ville de Tlemcen (apportant ainsi une suiution très convenable, et pour de longues années, au problème de l'alimentation en eau jusqu'ici très insuffisante de ce centre), et un appoint du meure ordre à la région oranaise, grâce à un rac­cordement entre le barrage du Meffrouch (situé a u-dessus de Tlemcen, sur le plateau de Terni) et la conduite par laquelle les eaux de la Tafna sent amenées dans la région oranaise.

-----------Les besoins nouveaux de la région oranaise au sens large (Oran même, les gros villages de la Sebkha, le complexe militaire de Mers-ei-Kebir, les aérodromes civils et militaires de La Sénia et jusqu'à la région d'Arzew) étant évalués à 28 rn illions de m3 par an jusqu'en 1970, il faudra envi­sager d'ici-là la mise en service, aux environs de 1966, d'un nouveau barrage. Selon toute probabi­lité, il s'agira d'un ouvrage qui régularisera, un p eu en aval de Lamoricière, un important affluent de la Tafna : l'oued Isser. Seule, l'étude de ce f utur barrage et du tracé d'une nouvelle adduction v ers Oran (doublement de la conduite existante) figure au programme de 1960.

-----------Pour la région d'Alger, seront poursuivis, en 1960, les travaux d'adduction des eaux provenant des nappes semi-artésiennes de la Mitidja (des forages ont été effectués récemment au lieu dit Haouch Felit) et qu'il s'agit d'amener au pied de la station de refoulement (230 millions de crédits en 1960, et vraisemblablement 50 millions encore en 1961).

-----------Là encore, comme pour la région oranaise, les études sont orientées vers la recherche de nouvelles ressources ; or, les seules auquelles l'on puisse faire appel sont des ressources superficielles. L'on trouve heureusement, au Sud d'Alger, derrière le premier chainon de l'Atlas tellien, un autre Oued-Isser (sans rapport avec celui de l'Oranais), qui \ éhicule chaque année à la mer quelque 250 millions de m3 d'eau, sans profit pour personne ; il sera régularisé dans les années à venir.

-----------Mais il est possible que l'on en vienne à régulariser auparavant un bassin plus petit : celui de l'Oued Boudouaou, grâce à un barrage qui serait construit au lieu dit Keddara et mis en communi­cation avec le barrage du Hamiz, de manière à valoriser les deux bassins.

-----------Cependant, le problème posé par le barrage de Keddara n'est pas encore résolu. Contrairement aux conclusions des premières études, l'emplacement n'est pas très satisfaisant du point de vue géo­logique. Malheureusement, il n'y en a guère d'autre...

-----------Quoi qu'il en soit, il sera nécessaire de régulariser ces deux bassins dans les années qui viennent, par des barrages qui pourront d'ailleurs être construits en plusieurs étapes.

-----------La première étape devra représenter une capacité de régularisation de l'ordre de 150 millions de m3 par an. Sur cette masse, 40 millions de m3 d'eaux régularisées seraient réservés au périmètre d'irrigation du Hamiz (dont la dotation actuelle est très nettement insuffisante), les 110 millions de m3 restants devant couvrir les besoins de l'agglomération algéroise jusqu'en 1980, 1985 peut-être, selon l'accroissement de besoins que constateront les techniciens de cette époque.

-----------En ce qui concerne la région de Bône, on envisage maintenant très sérieusement la construc­tion du barrage de la Cheffia sur l'oued Bou-Nana oussa. Le principe de l'opération est décidé, et une autorisation de programme de 4 milliards va être portée à la prochaine nomenclature des programmes d'équipement.

-----------Il y a évidemment là une décision de principe fort importante, mais la date d'ouverture du chan­tier n'est pas encore fixée. Elle se fera au plus tard en 1961, et plus probablement dans le courant de l'année 1960. Une Commission est actuellement chargée d'étudier à fond ce problème, afin de bien déterminer l'intérêt que présente ce projet pour la région de Bône, tant sur le plan de l'alimentation humaine et industrielle que sur le plan agricole.

-----------Le débit annuel régularisé par le barrage de la Cheffia sera de 115 millions de m3 par an. Selon les perspectives actuelles (encore un peu incertaines puisque la décision ferme n'est pas encore prise, en ce qui concerne les extensions industrielles), 50 millions de m3 seraient réservés à la ville de Bône et à ses industries, et 65 millions de m3 à la création du périmètre d'irrigation dit « de Bône-Est » dont la superficie serait de l'ordre de 15.000 hectares, -- ce chiffre pouvant varier légèrement selon la nature des cultures que l'on décidera d'y faire.

-----------Toujours pour la région de Bône, l'année 1960 verra se poursuivre et s'accélérer l'étude de la conduite d'adduction et de la station de traitement des eaux destinées à la ville.

-----------Ce ne sont pas là de modestes travaux, car, les grandes adductions vers la plaine de Bône à partir du barrage de la Cheffia, les installations de refoulement des eaux et les stations de traitement coû­teront à peu près le double de ce que représente déjà le barrage.

-----------Autres communes urbaines et communes rurales.

-----------D'une manière générale, les travaux d'équipement communaux d'alimentation en eau et d'assai­nissement sont normalement exécutés dans le cadre des travaux subventionnés lorsque les collecti­vités intéressées disposent de ressources financières non négligeables.

-----------Des crédits de subvention plus larges que les années précédentes ont été prévus pour 1960. Le chiffre le plus significatif à cet égard est celui des crédits destinés aux subventions en capital, qui passe de 715 millions en 1959 (programme de 9 mois) à 1.340 millions en 1960 (programme de 12 mois). L'augmentation nette, c'est-à-dire l'accroissement du crédit correspondant à l'année pleine, est de 40 %. Cet effort, qui apportera jusque dans les tout petits centres le bien-être que représente toujours la présence de l'eau, est d'une importance particulière.

-----------L'ensemble des travaux d'alimentation en eau potable et industrielle et d'assainissement, compre­nant les travaux subventionnés et les investissements publics réalisés au profit des grands centres ou des collectivités dépourvues de ressources financières, coûtera au budget de l'Algérie 4 milliards 830 millions en 1960. Il y a donc là un effort d'une très grande ampleur.

HYDRAULIQUE AGRICOLE.

-----------Au cours de l'année 1960, différents programrn es seront poursuivis ou entrepris en matière d'hy­draulique agricole, dans le cadre :
--Des grands ensembles,
--De la petite et moyenne hydraulique,
--
Des grands forages d'intérêt rural,
-- De la défense contre les eaux nuisibles et de l'assainissement.

-----------Grands ensembles.

-----------En ce qui concerne les barrages-réservoirs et les périmètres d'irrigation qui constituent le chapitre des grands ensembles », sont à signaler :
------------- La surélévation du barrage de Bakhadda, sur la haute Mina, actuellement en cours. C'est un travail intéressant puisqu'il permet, moyennant une dépense relativement faible, d'augmenter de 14 millions de m3 la capacité de la retenue, celle-ci étant portée de 37 à 51 millions de m3. Ainsi pourra-t-on irriguer vraisemblablement 3.000 hectares supplémentaires dans le périmètre de la Mina (centré sur Relizane), tout en améliorant les irrigations existantes. Sur la dépense, chiffrée à 400 millions de francs actuels, 189 millions restent à dépenser en 1960.        '

-----------Le dévasement de certains des barrages existants, également en cours.

-----------Parmi ceux-ci, le barrage de l'Oued-Fodda est celui qui a donné aux techniciens les plus graves soucis.

-----------Lorsque le projet fut établi, pourtant, l'Oued-Fodda était considéré comme l'une des rivière les plus claires d'Algérie et il était permis de penser que le barrage ne risquait guère l'envasement... Cependant, lors de sa mise en service (il y a de n ombreuses années de cela), on s'aperçut que la rivière, loin d'être claire, charriait des débris sondes en quantités considérables ; ceci parce que dans i' ntervalie, le bassin versant avait été à peu près complètement déboisé.

-----------C'est pourquoi il fut décidé de tenter l'opéra Lion pratiquement « chirurgicale qui a consisté à percer d'orifices munis de vannes, vers sa ba se, le mur de l'ouvrage (qui est un grand barrage-poids d'une centaine de mètres de hauteur), afin d'évacuer la plus grande partie des eaux boueuses arrivant dans ia réserve ainsi qu'une certaine quantité de vase. L'opération était extrêmement difficile : le percement devant s'effectuer à partir de l'amont, il fallut y installer ce que l'on appelle un "suçon », c'est-à-dire une sorte de cage permettant de travailler en abri clos et que l'on fut obligé de faire descendre à travers quelques dizaines de mètres de vase... Elle n'en a pas moins été menée à bien. Sur une dépense totale d'un milliard quatre-vingt millions, 180 millions restent à dépenser en 1960.

-----------Une tranche ultérieure de travaux, non encor e dotée, consistera à creuser par dragages, dans les vases accumulées à l'amont des orifices percés dans le mur de l'ouvrage, un chenal qui permettra l'éva­cuation systématique des « courants de densité » apportés par les crues et responsables de la majeure partie de l'envasement.

-----------Dans les opérations de dévasement, un autre procédé — applicable aux seules retenues petites et moyennes — a été employé : celui du dragage direct, exigeant des études préalables extrêmement longues et soigneuses et même des travaux expérimentaux. Le procédé a été reconnu rentable, les capacités reconstituées représentant une dépense bien inférieure à celle que demanderait la construc­tion de réserves nouvelles, à supposer que l'on trouve les emplacements nécessaires !

-----------La drague utilisée, étudiée tout spécialement et construite pour les besoins de la cause, est un très gros engin dont la particularité est d'être démontable en éléments que l'on peut transporter par camions.

-----------C'est ainsi qu'il est actuellement procédé au dévasement du barrage des Cheurfas, qui se trouvait à peu près complètement envahi puisque la capacité libre n'était plus que de l'ordre de 2 millions de rn3 ; elle sera portée à 13,5 ou 14 millions de m3, pour le plus grand profit du périmètre d'irri­gation de Saint-Denis-du-Sig.

-----------Parmi les travaux qui vont être commencés et probablement presque terminés en 1960, il faut signa­ler encore la dérivation rIe la Mekerra, sur la cuvette du barrage du Sarno, destinée elle aussi à compléter la dotation du périmètre du Sig très mal alimenté pour l'instant.

-----------Le barrage du Sarno est un ouvrage en terre relativement récent, alimenté directement par un bassin versant de faible superficie ; aussi avait-il été prévu dès l'origine de compléter l'apport (Veau direct du bassin versant par une dérivation des pointes de crues de la Mekerra en amont de Sidi-bel-Abbès. Des difficultés financières ont jusqu'ici retardé ces travaux, qui vont être entrepris en 1960. L'apport supplémentaire escompté de l'opération représente un minimum de 15 à 20 millions de m3/an, ce qui est très irl.eressant. Coût total : 250 millions, dont 150 en 1960 et 100 en 1961.

-----------D'autre part, l'extension au périmètre du Moyen-Chéliff — centré sur Orléansville — en direc­tion du Nord, vers Medjadja-Warnier va se développer. Il s'agit de la mise en valeur de 10.000 hs nouveaux. La tranche exécutée en 1960 se montera à 950 millions.

-----------Enfin, le reste des travaux complémentaires dans les périmètres d'irrigation porteront sur un total de 5.000 hectares environ pour une dépense de 1 milliard 840 millions.

-----------Petite et moyenne hydraulique.

-----------Dans le domaine de la petite et moyenne hydraulique, un effort particulier sera porté en 1960 sur l'aménagement de nombreuses aires d'irrigation par eaux pérennes ou par épandages de crues, notam­ment dans le Sud algérois et surtout le Constantinois. La dépense totale qui sera consentie au coure: de cette période doit s'élever en principe à 1 milliard 190 millions (y compris les crédits D.E.L.) , correspondant à l'aménagement de quelque 5.000 hectares de terres dispersées sur l'ensemble de cep territoires. Du point de vue économique et du poi nt de vue social, ces travaux sont peut-être encore plus intéressants que ceux effectués dans les granas périmètres.

-----------Au programme de petite et moyenne hydraulique figure également l'aménagement de points d'eau destinés à l'abreuvement des troupeaux, à l'équipement du pâturage de steppe notamment. 640 millions environ seront dépensés, à ce titre, pour la construction d'une centaine de points d'eau bien équipés, tels qu'on sait les réaliser maintenant (réservoir de 50 à 100 m3, moyen de pompage -- c'est presque toujours, notamment sur les hautes plaines, une éolienne —, abreuvoirs dotés d'un système automati­que évitant le gaspillage de l'eau).

-----------Grands forages d'intérêt rural.

-----------Le programme d'hydraulique agricole pour 1960 comprend encore les forages pour l'exploitation de nappes souterraines d'intérêt rural, généralement à usage mixte : alimentation en eau de petits centres et petites irrigations à proximité de l'ouvrage. La dépense prévue à ce titre est de 463 millions. correspondant à 50-55 forages importants surtout dans l'arrière-zone d'Oranie la plus deshéritée et dans le Constantinois où s'achève actuellement un assez vaste programme intéressant en particulier les ré­gions de Philippeville, Châteaudun-du-Rhummel, Levasseur et le Khroubs.

-----------Défense contre les eaux nuisibles et assainissement.

-----------Les réalisations prévues en 1960 en ce qui concerne la défense contre les eaux nuisibles et l'assai­nissement s'appliquent à des oeuvres de très longue haleine encore au stade du démarrage.

-----------L'une des plus importantes est celle de l'assainissement de la plaine de la Macta, en Oranie. Cette plaine était autrefois un véritable marécage, à l'embouchure commune des oueds Sig et Habra. Des tentatives d'assainissement avaient été effectuées d ans le passé, qui ont malheureusement échoué parcs qu'on ne bénéficiait à l'époque ni des moyens d'étude, ni des moyens de réalisation dont on dispose aujourd'hui.

-----------Une première amélioration considérable a été obtenue par la réalisation d'un exutoire reliant direc­tement la plaine à la mer, à travers le cordon dunaire qui les séparait (le seul exutoire était jusque-là une sorte de petit fossé longeant l'intérieur du cordon dunaire sur plusieurs kilomètres avant de déboucher à ]a mer au voisinage de Port-aux-Poules). L'ouvrage maintenant terminé est stable, et protégé contre la barre au moyen d'un épi en mer ; il s'agit à présent de parfaire l'oeuvre commencée en créant à l'amont de l'exutoire des drains à travers toute la zone à assainir ; ce sont d'ailleurs non pas de petits fossés, mais de véritables canaux qui amèneront donc la côte zéro très loin vers l'inté­rieur des terres.

-----------Après quoi, dans les années à venir devra être réalisée la série des étapes suivantes, — colmatages, etc... On aura alors transformé le marécage parfaitement insalubre qu'était la plaine de la Macta à tout le moins en terres de pâturage (pâturage naturel ou amélioré), voire en terres de cultures irri­guées lorsque l'eau sera suffisante. Ceci est extrêmement intéressant, d'abord en soi, mais aussi en tant que complément de cette très belle région d'élevage itinérant que constituent les pâturages de steppe des hautes plaines oranaises. En effet, cet élevage est menacé, après quelques mauvaises an-nées, par la diminution du pâturage, qui prive les moutons de nourriture ; on essaie, bien entendu, de lutter contre cette situation par les moyens de nt on dispose aujourd'hui, mais il serait extrême-ment utile de pouvoir disposer, non loin des zones habituelles, de prairies d'embouche où le trou-peau serait sauvé de la famine.

-----------Une autre entreprise intéressante est à signaler pour la région oranaise au chapitre des assainis­sements : celle de la Sebkha d'Oran, bien qu'il ne s'agisse pour le moment que de travaux expéri­mentaux sur des superficies restreintes.

-----------La grande Sebkha d'Oran est une sorte de lac salé dont on se demande depuis des dizaines d'an-nées ce que l'on pourrait bien faire... Or. il serait très intéressant . d'assainir ce lac et de le consolider au voisinage d'Oran, ne serait-ce que pour récupérer là, sinon des terres urbaines, du moins des terrains permettant l'extension de la banlieue industrielle. Quant au reste de la superficie, il s'agit — et c'est une question depuis longtemps posée — de déterminer s'il est possible, avec beaucoup plus de patience, de convertir au moins en pâturages et peut-être beaucoup plus tard en terres de culture, cette vaste zone actuellement impropre à tout usage.

-----------Il n'est pas question en ce moment même de se lancer dans de très grandes entreprises, ce serait prématuré parce que la réussite ne serait pas certaine, et le coût trop élevé : or, il existe des réa­lisations plus urgentes à entreprendre. Mais les travaux expérimentaux engagés dans la Sebkha d'Oran (étude de l'évolution de la végétation dans certains casiers que l'on a endigués, essais de dessalement...) n'en conservent pas moins tout leur intérêt, pour une dépense d'ailleurs modeste : 20 millions en 1960.

-----------Le programme de travaux d'assainissement comprend encore de vastes travaux sur les hautes-plai­nes sétifiennes dans les régions de Saint-Arnaud et Bazer. Il s'agit pour l'instant d'assainir quelques di­zaines de milliers d'hectares. 150 millions seront investis à ce titre en 1960. Les « terres nouvelles » ainsi assainies seront particulièrement propices à des recasements dont le besoin se fait souvent sentir dans cette région assez défavorisée. Tout cela ne représente qu'une toute petite partie d'un très grand nrogramme à peine esquissé pour le moment : il se trouve que l'on a affaire, dans ces régions, à un bassin hydrographique complètement sénescent et désorganisé par le jeu des phénomènes naturels (mule finies chotts et petits bassins fermés), sous lesquels on en retrouve l'existence. L'idée de base (qu'il fau­dra des années pour mettre en valeur, mais que l'on peut réaliser par étapes) est précisément de rendre vivant cet ancien bassin hydrographique actuellement mort (dont l'exutoire est l'Ouest-M'Rir), afin de transformer de mauvaises terres de parcours en terres de culture à sec tout en transformant des terres impropres à tout usage en terres de parcours convenables. Ceci exigera probablement un certain nom­bre de dizaine d'années : mais tout ce que l'on fait, il est bon de le faire dans un cadre général afin de valoriser toutes les étapes.

-----------L'assainissement de la plaine de Cheria, inscrit à notre programme pour une somme de l'ordre de 100 millions .en 1960, représente environ 1.500 hectares de bonnes terres à récupérer dans le Sud du dé­partement de Bône. La zone assainie se prêtera vraisemblablement à l'irrigation, et l'eau pourra prove­nir de nappes souterraines assez importantes à exploiter.

-----------L'intérêt de ces programmes d'assainissement est réellement très grand puisqu'ils sont susceptibles de faire récupérer des terres nouvelles pour des dépenses qui ne sont généralement pas exagérées ; on évoquera uniquement l'assainissement du marais de M'Krada dans le département de Bône. (Ce problè­me est seulement à l'étude en 1960). Il s'agit de mett re en valeur 10.000 hectares environ de terres actuel­lement marécageuses, en les rendant à la culture ou au recasement. Il est difficile de se faire un idée, à l'heure actuelle, de la qualité de ces terres une foi s assainies et de savoir comment elles pourront évo­luer avec des cycles de végétation spécialement ada ptée, mais des travaux expérimentaux permettront vraisemblablement de le déterminer assez vite et si leur qualité s'y prête. elles seront englobées plus tard dans le futur périmètre d'irrigation de Bône.

-----------Diverses opérations d'assèchement, de protection contre les inondations, de réfection des berges des oueds sont conduites simultanément dans toutes les régions d'Algérie et plus particulièrement dans le Constantinois, où l'expérience des inondations de 1957-58 a montré la nécessité de protéger les riverains des oueds Soummam, Saf-Saf et Seybouse.

-----------Le total général des dépenses inscrites au programme 1960 pour la défense contre les eaux nuisi­bles, s'élève, crédits D.E.L.. compris, à 1 milliard 721 millions.

UNE ACTION QUI TROUVE PLACE DANS UN ENSEMBLE.

-----------La Direction de l'Hydraulique et de l'Equipement Rural exécute ses travaux en étroite liaison avec bien d'autres services : Services agricoles, lorsqu'il s'.:frit d'irrigations ou d'assainissements, se'ivice de la production animale pour les points d'eau pastoraux, s'r vi•ces de la Défense et de la Restauration des Sols, dont l'action intéresse au plus haut point la préservation des capacités des barrages-réservoi"s let la lutte contre les eaux nuisibles des oueds dans les plaines.

-----------D'autre part, les services de l'Hydraulique et de l'Equipement rural maintiennent et développent une étroite collaboration avec les divers services de l'Armée dans le cadre de l'oeuvre de pacification, car l'Armée leur apporte un concours extrêmement précieux lorsqu'il s'agit de protéger des chantiers et surtout des équipes de reconnaissance géologique, pédoloeique, etc... En revanche, ces services appor­tent à l'Armée un concours technique dans l'aménagement de points d'eau pour les bordjs, les S.A.S., les villages de regroupement, etc...

CREDITS CONSACRES A L'HYDRAULIQUE EN 1960.

-----------Le total général des crédits d'investissements prévus en matière d'hydraulique en 1960 s'élève à 12 milliards 236 millions, y compris les crédits D.E. L., inclus dans cette somme pour un montant de 1 milliard 100 millions de francs (voir en annexe un tableau comparatif des crédits inscrits en 1960 et en 1959).

-----------La somme des crédits D.E.L. effectivement con secrés à l'hydraulique, englobant ce que l'on appe­lait auparavant les e travaux T.I.C. », se monte à 5 milliards 330 millions, qui viennent ainsi s'ajouter à 11 milliards 136 millions de crédits du budget de l'hydraulique proprement dit.

-----------Les crédits D.E.L. seront employés conformément à des plans actuellement en voie d'établissement.

-----------Les préfets disposent à cet effet du concours des services techniques et de tout le personnel uti­le. Les décisions et les répartitions se plaçant désormais dans le cadre d'un plan local, on arrivera ainsi très certainement, à une amélioration considérable du développement du bled.

-----------Bien des dépenses de 1960 ne représentent qu'une partie des programmes : continuation d'ouvrages entrepris en 1959, ou première tranche de réalisations qui n'entreront pas en service au cours de l'an-née même.

-----------Dans le domaine de l'hydraulique, les programmes ne s'improvisent pas. Ils nécessitent de longues études et leur réalisation demande le plus souvent, plusieurs années.

ANNEXE

CHAPITRES

Crédits 1959
(Millions)

Crédits
1959 x 4/3

Crédits 1960 (y compris D.E.L   331)

Pourcentage net de variation

11 - 11 - Etudes Générales      

305

407

331

— 19 %

11 - 12 - Barrages       

1.630

2.173

1.626

— 25 %

11 - 13 - Périmètres    

2.170

2.893

3.039

+ 5 %

11 - 14 - Petite et Moyenne Hydraulique         

1.613

2.151

1.829

— 15 %

11 - 15 - Forages        

295

393

463

+ 18 %

11 - 18 - Chott Chergui           

75

100

50

— 50 %

11 - 17 - Eaux nuisibles           

1.124

1.499

1.721

+ 15 %

11 - 18 - Eau   potable et         industrielle   

1.371

1.828

1.747

— 4 %

11 - 19 - Subventions en capital           

715

953

1.430

+ 50 %

TOTAL           

9.298

12.397

12.236

— 1 %

D.E.L  

   

1.100

 
     

11.136