la
cité de Diar-el-Mahçoul, de "la promesse tenue",
Alger,
mise
sur site le 6-10-2005
|
42
Ko / 10 s
|
Christian Ripoll : «...Bat E, Diar El Mahçoul, 3éme étage sans ascenseur.» À droite, sens de la fléche : la station du téléphérique |
-----------Dans
les années 1952/53, la Ville d'Alger, sous l'impulsion de son maire,
Jacques Chevalier, s'était lancée dans la réalisation
de grands ensembles d'habitation pour loger décemment toute une population
à petits moyens. -----------C'était bien avant l'heure les " logements sociaux " d'aujourd'hui. -----------Le premier ensemble réalisé a été la cité " Diar Es Saada ", la cité du Bonheur, énorme ensemble de deux ou trois mille logements, une ville à elle seule. -----------Sitôt terminé, la réalisation d'un autre ensemble a été lancée, entre La Redoute et le Clos Salembier, à côté de la villa Sesini, ( voir plan pour situer la villa, le téléphérique, le bâtiment E)la cité Diar El Mahçoul, la cité de " la promesse tenue ", sous la direction du même architecte, Fernand Pouillon. (note du site : qui avait rénové et construit ou reconstruit le vieux port de Marseille) -----------La "
première pierre " de Diar el Mahçoul consistait à
détruire un "bidonville" gigantesque qui occupait la
place. L'opération fut annoncée avec un souci de propagande
spectaculaire, et se déroula devant le Gouverneur Général
de l'Algérie, Jacques Soustelle, le maire d'Alger, Jacques Chevalier
et un grand nombre d'invités, hommes et femmes, probablement des
représentants et du personnel des administrations et entreprises
concernées, en gros, une centaine de personnes. -----------Les travaux furent menés grand train, en un peu plus d'un an les premiers appartements étaient livrés. Nous y sommes entrés en novembre 1955, pas dans les tous premiers, mais pas loin. -----------Novembre 1955, l'appartement est livré, nous allons nous y installer. Un matin je quitte notre 5 av Mal Lyautey à La Redoute (le Golf) pour la dernière fois après 15 ans, et le soir je suis revenu au Bat E, Diar El Mahçoul, 3éme étage sans ascenseur. Je pensais en éprouver une certaine nostalgie, et puis non, rien ! -----------Il faut
dire que le nouvel appartement était très agréable.
Pouillon était un architecte digne de ce titre. -----------Le matériau de construction fit couler beaucoup d'encre et de salive : les maisons étaient en pierres de tailles, une belle pierre de calcaire presque blanc, quasiment la même pierre que celle de ND de Paris (quand elle est propre). Le résultat était agréable à l'il, chaud au regard, esthétiquement loin de tout ce béton qui envahissait la ville. |
-----------C'était beau, mais Dés le premier hiver, dans les mois qui suivirent notre installation, avec les pluies battant la façade nord, l'eau se mit à suinter à l'intérieur ! Le chauffage, même efficace, ne parvenait pas à sécher le mur. Il faisait froid dans le séjour -----------Une polémique
commença alors sur le thème de " la pierre qui pleure
" ! Car, évidemment, nous étions tous concernés
par les suintements à l'intérieur des logements. -----------Je
ne sais pas quelle fut la suite. Le scandale a t il été
étouffé par les protagonistes, personnalités en vue
et puissantes, ou tout simplement parce qu'on avait d'autres préoccupations,
autrement plus grave ? Le temps de tout découvrir, nous étions
en 1957/58, alors, " vous m'avez compris "
----------Il n'en reste pas moins que l'appartement était bien agréable, et que j'y ai vécu avec beaucoup de plaisir. -----------L'ombre au tableau, c'était pour aller au collège du Ruisseau. Quel chemin ! C'était les mêmes lignes de bus, mais plus loin, donc plus long. J'allais jusqu'au Champ de Manuvre (avec le trolley des TA " K barré ") d'où je repartais en sens inverse (avec le tram des CFRA, les trams rouges que décrit A. Camus) jusqu'au Ruisseau. Ironie de la géographie, je repassais exactement au bas de Diar el Mahçoul, 150 m plus bas, mais sans moyen de communication commode entre les deux. -----------Un téléphérique
assurant la liaison entre Diar el Mahçoul et Belcourt était
en construction. -----------Le téléphérique fût réouvert au public, en mars 1956, et connut un succès immédiat et toujours actuel 50 ans plus tard. -----------Pour moi, c'était un soulagement : j'étais rendu à mon collège en 20 minutes, au lieu d'une heure quinze ! Je pouvais même revenir déjeuner à la maison entre midi et deux -----------La desserte de la cité était en outre assurée par deux lignes de trolleybus, les lignes K et K barré, qui menaient à la Grand Poste et au Champ de Manuvre, la ligne de la Grand Poste étant dotée de grands et modernes véhicules.
-----------On y
trouvait aussi écoles et église. |