Constantine - Villes et villages d'Algérie
L'ENSEIGNEMENT EN ALGÉRIE : Le premier Lycée de Constantine
Auteur : André Spitéri
parus dans GAMT, n°78,80 et 81 ,2è et 4è trimestres 2002, 1er trimestre 2003...adhérez !...
sur site le 24-08-2003...mise à jour oct. 2012

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-----Auteur : Nos sources ont été le livre édité en 1958 par l'Association des Anciens Elèves à l'occasion du centenaire de ce lycee et un article de la dépêche de Constantine du 22 février 1958, signé Claude Mouton, extrait des archives de l'Amicale des Anciens du Lycée ; malgré nos sollicitations (personnellement nous n' y avons passé que les oraux des bacs) nous n'avons pu obtenir et reprendre quelques anecdotes qui auraient pu égayer ce récit technique.

--------D'après l'indicateur général de l'Algérie de 1848, Constantine ne dispose cette année là que d'un enseignement primaire assuré par Mlle de la Derrière et MM. Poirine et Orsac ; c'est là l'embryon à partir duquel se développera tout au long de la présence française un complexe d'établissements diversifiés : cours complémentaires, écoles professionnelles, collèges, lycées, écoles primaires supérieures et écoles normales, médersa qui permettront, un siècle plus tard, d'accéder aux enseignements prodigués par l'Institut Ben Bâdis (1947), un Collège Juridique Universitaire (1954) puis un Collège Littéraire Universitaire (1959).

--------En 1942, tous les établissements d'enseignement devaient rendre hommage par leur baptême à un personnage illustre de l'Algérie ; c'est ainsi que le Lycée de garçons devint le 14 mai 1942 le "Lycée d'Aumale" dont nous allons tenter de retracer la tumultueuse histoire.

--------Pour mieux appréhender celle-ci, rappelons que deux établissements secondaires ont fonctionné simultanément selon le calendrier suivant :

  Collège Communal   Collège Arabe-Francais

06/02/1856
Création de l'Institution secondaire 02/08/1861 Le maréchal Pélissier prône la création d'un collège arabe-français
01/02/1858
Ouverture de l'Institution
26/08/1864
Mac Mahon approuve et fixe l'implantation surle plateau de Sidi M'Cid
Mai/juin 1865 Napoléon III autorise 1500 m2 d'extension
26/03/1865

Décret impérial de création
01/09/1869 Livraison du premier tiers du programme de constructions 01/01/1867
Ouverture de l'établissement
       

Nous allons voir comment ces deux entités ont vécu jusqu'à leur fusion en un Collège Mixte.

LE COLLEGE COMMUNAL

--------De 1848 à 1856 la population européenne a triplé pour atteindre près de 5 800 habitants et la nécessité d'un enseignement secondaire est ressentie ; les familles résidentes ne souhaitent plus envoyer leurs enfants en métropole ou internes au lycée d'Alger lui-même créé dès 1848.

--------Le 6 février 1856 la municipalité vote la création d'une institution secondaire et l'inscription budgétaire d'un crédit de fonctionnement de 8 000 F. L'institution s'ouvre le l' février 1858 au Dar-Kaiserli sur 600 m2 (situé dans l'angle nord-est du futur lycée). M. Martin, inspecteur primaire établit le programme d'enseignement, M. Olivier, directeur de l'école de Philippeville, se propose de diriger l'établissement sans rémunération à la double condition d'être logé et d'ouvrir un internat.

--------Ainsi naît "le Collège Communal" avec 46 élèves dont 15 pensionnaires. En 1859 l'effectif est de 125 élèves. M. Olivier devenu principal, rétribue les surveillants ; sous son autorité officient un "surgé" et 3 "profs" (sciences, rhétorique et logique).

--------M. Contencin maire, devant le succès de cet établissement, conçoit un projet ambitieux de constructions neuves. Il obtient de Napoléon III lors de sa visite à Constantine du 28 mai au 5 juin 1865, une dotation de 180 000 F permettant l'édification de 1 500 m2. Le premier tiers de cette opération, confiée aux frères Pinget, périclite en raison des difficultés financières consécutives à la grande famine de 1867, mais aussi du fait des évolutions internes des enseignements qui, d'abord classiques avec le principal M. Batier, deviennent scientifiques avec son remplaçant, M. Batut. Ces conflits, la création du collège arabe-français et l'existence des écoles congréganistes, accélèrent la désertion du collège.

--------La municipalité renonce à l'oeuvre de M. Contencin, décédé le 17 juillet 1867, reprise par son successeur Séguy-Villevaleix. Le principal Olivier est parti dès 1866, les collégiens rejoignent alors le collège arabe-français à Sidi-M'Cid.

--------Malgré ces vicissitudes, les bâtiments du premier tiers sont livrés le 1er septembre 1869. La façade de 33 mètres domine les gorges, le fronton porte gravé dans la pierre "Collège communal". La ville, qui a voté les crédits du second tiers en décembre 1868, tente d'honorer ce titre en y conservant quelques élèves de secondaire et en y installant cinq écoles primaires auxquelles elle a retiré le caractère confessionnel (catholique, laïque, protestante et trois israélites).

LE COLLEGE ARABE-FRANÇAIS

--------Pendant que les autorités civiles s'emploient à réussir leur entreprise, le maréchal Pélissier obtient par décret impérial du 26 mars 1865 la création d'un collège arabe-français dont les plans du général Périgot et l'implantation sur le plateau de Sidi-M'Cid ont été approuvés par le maréchal Mac-Mahon.

--------Ce projet correspondant au voeu de Napoléon III : "S'attacher les populations par des bienfaits positifs" est largement doté en crédits d'investissement (1600 000 F) et en personnel payé par l'Etat. La gestion est d'abord confiée au capitaine Aublin auquel succède le professeur Emile Neyrand, mais la pression militaire reste constante. Pour assurer le succès apparent de l'opération, 30 des 80 internes proviennent du collège identique algérois, créé depuis 1848. Les élèves sont les enfants des notables musulmans, certains sont mariés. Les inscriptions se font sans limite d'âge ni contrôle des connaissances. Des enfants de troupe viennent renforcer ces effectifs. Le régime militaire soumet les professeurs aux obligations de la milice.

--------L'inspecteur général Faurier obtient l'admission des européens : certains proviendront du collège communal dont la municipalité, le 20 mars 1871, a renoncé à assurer le maintien. La fusion des deux établissements sera alors consommée de facto. Le 14 septembre 1871, elle est consacrée par décret.

LE COLLEGE MIXTE DE SIDI-M'CID

--------Le 1er décembre 1871, les élèves, les cinq professeurs, mais aussi les moyens matériels, sont intégrés au sein d'un établissement mixte que la municipalité, par des voeux multiples, désire voir ériger en "lycée national mixte".

--------Implanté sur le plateau de Sidi MCid mal desservi par l'unique pont "El Kantara", malgré les efforts des uns et des autres, cet établissement luxueux "régresse". En 1869, il comptait 206 élèves dont 90 européens, quatre ans plus tard, l'effectif se réduit à 141 élèves, sujets à de nombreux troubles liés aux conditions de température des locaux, difficiles à ventiler l'été ou à chauffer l'hiver; le médecin est tenu de s'y rendre chaque jour. Les plaintes se multiplient et le 20 novembre 1872, il est décidé de ramener le collège mixte en ville. Un an plus tard, est lancée la deuxième tranche du projet Contencin. L'ancien collège abrite la distribution des prix de juillet 1874 (M. Brunache étant alors maire de la ville) et accueille la prochaine rentrée bien que les locaux soient inachevés.

--------Le collège de Sidi M'Cid cède ses locaux à l'hôpital civil mais, auparavant, il aura conduit son élève Alphonse Brenot au titre de premier bachelier ès-sciences.

LE RETOUR EN VILLE

--------Un hommage particulier peut être rendu au principal Ulysse Hinglais qui, malgré les difficultés liées au chantier, aux tracasseries et sollicitations du voisinage, assure l'essor de l'établissement. Une saine gestion et la qualité des professeurs permettent d'atteindre en 1875 l'effectif de 384 élèves dont 107 pensionnaires, mais l'espace reste insuffisant malgré les extensions sur les maisons voisines, Abdelhadi et Zagoutha. Le ministère exige toujours 5 600 m2, des adaptations importantes, mais accepte par décret du 20 décembre 1876 l'érection du collège en lycée à l'achèvement (reconnu par certificat contradictoire) des aménagements imposés par l'article II : extension, équipement mobilier et scientifique.

--------Le troisième tiers reste à réaliser "aile, avec perron sur la rue Sergent Atlan et une aile sur le petit lycée" Il s'achève en 1883 et donne au lycée l'allure d'un quadrilatère régulier.

--------Sept ans se sont écoulés depuis le décret, le ministre accepte le 9 juin 1883 que le Lycée National de Constantine s'ouvre à la prochaine rentrée.

--------Au début du XXè siècle, des expropriations et des extensions permettront d'adjoindre le "Petit Lycée" au "Grand Lycée", ces volumes resteront pratiquement inchangés.

Le lycée d'Aumale

--------Le 14 mai 1942, le lycée a pris le nom de "Lycée d'Aumale". A cette occasion, M. Hardy, recteur de l'académie d'Alger, convie les élèves à suivre l'exemple du duc d'Aumale.

--------Nous sommes certains qu'une suite à cet article descriptif conduira nos lecteurs à découvrir que les plus remarquables artisans, nombreux élèves ou professeurs, ont œuvré avant même ce baptême pour le plus grand renom de leur "bahut" et, au delà, ont témoigné de l'action éducatrice de la France.

Voici la suite
Les personnages

--------Dans la revue 78,(note du site: textes ci-dessus) nous inspirant très largement des "notes d'histoire"; signées de M. Joire proviseur du lycée d'Aumale, lors du centenaire de l'établissement, en 1958, nous avons retracé les vicissitudes matérielles du développement de l'enseignement secondaire à Constantine.
--------Nous avons tu souvent les noms des élus, militaires, fonctionnaires administratifs ou enseignants, entrepreneurs ou élèves qui, parfois avec des concurrences intestines, animèrent une guerre de trente ans : de la création de la première Institution, en 1856, jusqu'à la victoire que fut le décret du 9 juin 1883, consacrant l'ouverture du lycée National.


--------Nous citerons en premier lieu les élus.
--------Seguy-Villevaleix, maire, nommé par décret en 1856, propose la création de l'institution secondaire et obtient de son conseil municipal un crédit de fonctionnement de 8000 FF.
--------De Contencin, maire en 1864, désigné comme son prédécesseur, est le concepteur du projet qui constituera en 1958 l'essentiel du Grand Lycée. Il décède le 17 juillet 1867 sans avoir vu la réalisation du premier tiers financé de son projet.
--------Battandier, maire enfin élu, reçoit, le 1er septembre 1869, le premier tiers du programme de son prédécesseur, mais ne peut empêcher le 20 mars 1871 la fermeture du collège communal au profit du collège Arabe-Français
--------Brunache, est élu en avril 1871. Son fils est l'unique élève de Rhétorique du collège mixte de Sidi M'Cid, né de la fusion des deux collèges. Ce maire, dont le mandat expire à la rentrée de 1878, fait voter un emprunt de 200 000 FF pour poursuivre l'édification du futur lycée, qui abrite désormais le collège qui a refranchi le ravin en 1874.
--------Germon, son adjoint, en 1876, prononce le discours de la remise des prix et, retrace toutes les difficultés vécues. Il rend un hommage particulier à l'abnégation des professeurs. Il accède à la magistrature municipale en 1879.
--------Chevalier,Ernest Mercier, Bonifay, Casanova, maires successifs, les chefs d'établissement et les professeurs, au travers des chantiers et des embûches sociales ou politiques, conduisent le lycée, ouvert en octobre 1883, vers sa forme définitive et son plein rayonnement Ainsi, le dernier élu connaît-il en 1891 la mutinerie des élèves en réaction à l'inconfort et à la sévère discipline, indispensable outil face aux désordres qui animent les mes de la ville ou règnent dans l'établissement
--------Busquet, proviseur de 1892 à 1910, assure la reprise en mains ; il peut recevoir le président Loubet en 1903, puis le gouverneur général Jonnart en 1908 pour le cinquantenaire du lycée.
--------Cet éminent proviseur est le treizième. Quels sont ses prédécesseurs ?
--------Olivier, successivement directeur de l'Institution ouverte le 1er février 1858 et principal du collège communal, de 1860 à 1866.
--------Batier, défenseur des lettres classiques, se retire quand la ville opte pour des enseignements scientifiques.
--------Mercadier (1867/1869) satisfait aux orientations nouvelles, mais ne peut freiner la désertion de l'établissement par les "classiques".
--------Batut gère un établissement à peu près vide où, pourtant, le premier tiers du projet Contencin est achevé (1er septembre 1869). II voit, le 20 mars 1871, les derniers élèves du collège communal rejoindre le collège Arabe-Français.
--------Aublin, capitaine du Génie, puis Neyrand, professeur licencié ès-lettres, ne peuvent empêcher cet établissement de péricliter à son tour, en raison de son inaccessibilité.
--------Ulysse Hinglays, en 1873, assure le retour du collège mixte en ville, le dirige jusqu'en 1880. Bien que son intelligence et sa foi aient été injustement contestées, il revient, à sa retraite, à Constantine ceuvrer pour la cité et le lycée.
--------Léon Paris lui succède et poursuit la lutte contre l'inconfort et l'insalubrité tout en maintenant la qualité des enseignements jusqu'à l'ouverture du lycée dont les trois premiers proviseurs sont Combes, Rouquet, Audel.
--------Zéphyrin Busquet, déjà cité, leur succède en 1892 et conduit l'établissement pendant dix-huit ans, ayant traversé avec calme et énergie les désordres publics de 1897. Il laisse le souvenir d'un administrateur sévère mais juste et bienveillant Pendant son mandat le Petit lycée est inauguré le 1er novembre 1910. Il abrite toutes les classes depuis l'Enfantine jusqu'aux 4èmes.
--------Césaire Legrand est proviseur de 1911 à 1917. Il affronte les difficultés inhérentes aux hostilités : pénurie de personnel, insuffisance des moyens, épidémies. II ne peut enrayer un compréhensible fléchissement des effectifs et des résultats.
--------Lucien Callot, ancien élève du collège et du lycée à ses débuts, fort des expériences vécues, assume avec rigueur et souplesse le provisorat de 1917 à 1932. Dès 1922, le lycée retrouve sa prospérité.
--------Louis Blanc, de 1932 à 1941, administre l'établissement avec les qualités de son ancien maître, Zéphyrin Busquet.
--------Le proviseur Joire achève là le portrait de ses prédécesseurs en disant : "Laissons au temps le soin avec le recul nécessaire, de faire le bilan de cette période récente d'un établissement maintenant centenaire. "
--------II a maintes fois cité des professeurs et évoqué leurs qualités et leur courage. Dans ce livre, notre source bien restreinte, de célèbres anciens élèves remercient leurs maîtres. L'évocation de ces quelques noms ici rassemblés doit être considérée, non comme une sélection mais comme un hommage à tout le corps enseignant qui exerça pendant le premier siècle du lycée.
--------La généalogie nous inviterait à une présentation alphabétique qui aurait l'inconvénient de dissocier les "équipes" d'une époque. Nous nous laisserons donc guider par le récit de M. Joire et les témoignages des anciens.
--------Si nous connaissons M. Olivier, premier directeur de l'Institution, qui devient collège communal, nous ignorons les noms des enseignants de l'époque, si ce n'est celui de Mercadier qui impose l'enseignement scientifique et devient principal en 1867.
--------Pendant plus d'une décennie, c'est l'errance des élèves, avant de trouver une certaine stabilité avec le retour en ville du collège mixte.
--------M. Wolters y enseigne l'histoire. Né en Allemagne,français d'adoption, il devient le premier professeur agrégé du lycée de Constantine. De retour, après quatre années passées à Alger et Oran, il décède en 1897 sans avoir cessé d'enseigner.
--------Alphonse Callot, ancien élève, jeune professeur (futur proviseur) ferme l'année 1883 en souhaitant que de nombreux élèves s'illustrent un jour...
--------Escarry, basque, est parti de l'état de berger à celui de professeur de mathématiques. Il veille à découvrir les aptitudes insoupçonnées de ses élèves, parmi lesquels le jeune Ernest Mercier. Le début du XXè siècle est marqué du rayonnement de ses professeurs, ils ne peuvent tous être cités.
--------Cherbonneau, Moulieras, Gourliau, Machuel, tous arabisants, et, avec eux, Mejdoub ben Kalafat, traducteur en arabe des fables de la Fontaine.
--------Albert Grenier et Michel Vars, archéologues, ce dernier spécialiste de la Cirta romaine.
--------Halbewacks, sociologue, et les littéraires Henri Beslais, Gaston Cayrou et Martino, plus tard recteur de l'académie d'Alger.
--------Pierre Goux, Paul Blanchet et René Chudeau, historiens, géographes ou géologues spécialistes de l'Afrique. Goualard, célèbre pour avoir composé l'hymne du 3è Zouaves.
--------Après la Grande Guerre, le lycée bénéficie des enseignements de futures sommités, telles l'historien Fernand Braudel, le germaniste Bodevin.
--------En 1922, l'ancien élève Callot, devenu proviseur, rend hommage à ses collègues tombés au champ d'honneur : Jugue, Caussot et Neoller, "ce dernier tué le même jour que ses deux frères, professeurs comme lui".
--------Il n'oublie point "les répétiteurs Bonnell, Guinara Jouve, et les surveillants Canet, Moreau et l'agent Fernand" ni ceux qui figurent dans le marbre du hall du lycée.
--------Trois anciens élèves (que nous retrouverons plus tard avec leurs condisciples) apportent leur témoignage au livre du "Centenaire du lycée". Ils se souviennent avec émotion et reconnaissance de leurs maîtres.
--------Edmond Sergent cite Prévost, professeur de seconde, et Aghulon. Le premier faisait ouvrir sa classe par une stophe de l'Hymne, de Victor Hugo:
Ceux qui pieusement sont morts pour laPairie,
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et
prie

--------À la classe suivante, l'élève voisin se levait et prenait la suite.
--------Le second leur a fait connaître Jules Payot et son livre : "L'Éducation de la volonté".
--------René Péricat, dans un poème retraçant la vie du lycée depuis ses origines, évoque Senketsen (soit dit en passant, il m'interrogea en math à l'oral du second bac !), Vega-Ritter, Martin, Lucien Hauvet, Hartz, Leca, Recouly, Henri Bonnet, Canazzi, le lettré, Stanislas Devaud, le philosophe.
--------Jules Paoli nous livre ses maîtres du "primaire", Périer et Puech, puis Faugère (latin), Zévaco, agrégé de grammaire, Poli, agrégé d'italien.
--------Le livre d'or du lycée 1858/1958 foisonne du nom des élèves venus de tous les confins du Constantinois, et dont l'ascension sociale, les succès professionnels et les sacrifices ont contribué à la renommée de cet établissement.
Qui allons-nous rencontrer ? ?
(A suivre, ci-dessous)

Le lycée de garçons de Constantine(3)

-----Comme nous le disions précédemment, le livre d'or du lycée 1858/1958 foisonne du nom des élèves qui ont contribué à la renommée de l'établissement. Ils sont si nombreux que, comme dans un annuaire, nous recourons à l'ordre alphabétique et faisons alors rentrer dans le rang et pour la première fois, le plus célèbre d'entre eux : le maréchal Alphonse Juin !

Attali Max
compagnon fidèle et affectueux de Paoli
Ben Badis Mouloud appartient aux souvenirs de Paoli
Bendjelloul
Médecin, nationaliste algérien
Benhabyles
lequel? Fit de la politique. Cette famille semble s'être dispersée
Ben Kalafat élève en 1870, devint professeur arabisant distingué
Benoist Charles 2e prix de géographie au Concours général de 1879
Blanc Charles proviseur, élève de 1894 à 1900 de Z. Busquet
Boumali "mon série x camarade pendant 11 ans" dit Paoli

Brenot Alphonse
1er bachelier ès-sciences du collège de Sidi-M'Cid
Brunache Paul
explore le Sahara et l'Afrique noire
Busquet Raoul historien de Marseille et de la Provence
Callot Alphonse fut un élève brillant puis professeur, âgé de 56 ans s'engage en 1914
Cuttoli deux frères qui font une carrière politique

Delrieu Marcel
devint sénateur
Derrieu Gaston fait partie des amis inoubliables de Paoli
Devaux M
député, Elle fut élève en 1925 de Braudel et autres professeurs
Famelard Georges 2` prix de géographie au concours académique de 1871
Faure Gratien Président de la chambre d'agriculture de Constantine
Ferrando Henri explore le Sahara et l'Afrique noire
Gaillard
médecin général, explore Sahara et l'Afrique noire
Guichet fait partie des amis de Paoli
Guigon Edouard fait partie des amis de Paoli
Jolaud Léonce Paléontologue, explore le Sahara et l'Afrique noire
Juin Alphonse Maréchal de France, président d'honneur des Anciens élèves

Loup Albert
se distingue par ses travaux scientifiques
Martin Noël

président des Anciens élèves, s'engage en 1914
Massina Louis fait partie des amis de Paoli
Mazo Henri fait partie des amis de Paoli
Mercier Maurice Membre de l'Académie des sciences d'outre-mer, est accompagné ici de ses trois frères
Mercier Ernest o 04/02/1878 polytechnicien, P` Union EdF, puis de la Compagnie française des pétroles

Mercier Gustave
o 1875, apparemment littéraire et philosophe
Mercier Louis o 1880, activité restant à identifier
Mercuri Toussaint
explore le Sahara et l'Afrique noire
Meyer Eugène actif dans le monde politique

Moulis Robert
avocat à la cour d'appel d'Alger, fait partie des amis de Paoli
Paoli Jules professeur de droit à la faculté de Dijon, évoque donc ses nombreux amis


Pericat Rene
ode au lycée, hommage à ses professeurs et condisciples
Pimienta Sam fait partie des amis fidèles de Paoli

Piquet
Médecin,explore le Sahara et l'Afrique noire
Ribere Marcel fait partie des amis fidèles de Paoli
Saingery Louis 1879 élève distingué latiniste (arrière grand-père maternel de ma petite-fille)
Saux fait partie des fidèles amis de Paoli

Sergent Etienne
avec son frère élève pendant 3 ans, brillant en sciences
Sergent Edmond
directeur de l'Institut Pasteur d'Alger, membre des Académies de médecine et sciences

Sid Cara
homme politique, ancien secrétaire d'Etat à l'Algérie

Sirand Lucien
Elève aspirant en 1914 à Saint-Julien-du-Sault avec Paoli et d'autres
Stephanopoli B
auteur d'un poème hommage au lycée et à ses profs

Stora Sauveur
né en 1868, élève de 81 à 86, doyen des anciens élèves en 1958
Talabot
fait une carrière politique
Thabaud Frcs notaire vers Paris, ami de Paoli
Tramini Louis
avec Saingery obtient un 2` accessit de latin au Concours général

Vallet Eugène

se distingue par ses travaux scientifiques

----Mais aussi, comment ne pas avoir le coeur serré en découvrant la liste, si longue, hélas ! de ceux qui, parmi les élèves, sont morts pour la France lors des deux grandes guerres mondiales du XXè siècle. Nous nous faisons un devoir de la reprendre ici.

1914-1918
Abadie René.
Abrahami Edmond.
Acheux Pierre.
Allaert Jean.
Armand Georges.
Audiffret René.
Barkatz Robert.
Barriac Zephyrin.
Baudin Henri.
Bellon Raoul.
Benedetti Ange.
Benedetti Barthélémy.
Bensimon Armand.
Béraud Paul.
Béraud René
Berthon Maurice.
Blanchard Albert
Boffa Auguste.
Boisnier Armand.
Bonnard Léon.
Bonnell Paul.
Borel d'Hauterive.
Bouzon Armand.
Breichner Félix.
Brua Jules.
Brulebois Marius.
Bruncher Henri.
Canet Emile.
Caries Paul
Cassegrain Jean.
Cécile Charles.
Cécile Fernand.
Chartier Francis.
Chaussende Louis.
Chenivesse Jean.
Chevalier Léon.
Cohen-Bacrie Emile.
Cohen-Namia Armand.
Courmontagne Marcel.
Cre Louis.
Crete Edmond.
Dedier Louis.
Defert Jean.
Defert Léon.
Delage Robert.
Derrieu Armand.
Doussinaud Paul.
Duc André.
Dufourg Jean.
Espanet Raou
lFerrand Frédéric.
Fiorini Amédée.
Franchi Jean.
Garnier Celestino
Gaussot Paul.
Germon Robert.
Geynet Gabriel.
Ghenassia Simon
Gilard Auguste.
Girier Marcel.
Gisselbrecht Emile.
Grima Léon Joseph.
Guerreau Jean.
Gueyraud Yvan.
Guichard Charles.
Guinard Georges.
Gulgon Edouard GuyFrédéric.
Humbert Bernard
Isaac Armand.
Jacob Fernand.
Jansen Pierre.
Jonquet Augustin .

Jouve Aimé.
Jugue Paulin.
Ksentine Andre Simon.
Ksentine José.
Laherre Lucien.
Lanfranchi Alfred.
Lanfranchi Jacques
Legroux Armand.
Lemoine René.
Levy Joseph.
Levy Marcel.
Lovichi Jean.
Magnificat Georges.
Malartic René.
Marcou Louis.
Marty Charles.
Massot Henri.
Mattei Adolphe.
Mercadier Emile.
Mercadier Max.
Morato Edouard
Moreau Roger.
Neollier Louis
Ochs Charles
Orosco Jean.
Ottl Jean.
Ourmade René.
Pairault Charles.
Pantalacci Théodore.
Pavet Paul.
Pelut Gaston.
Perrot Charles.
Persan Gabriel.
Pieri Paul.
Pigache René.
Piquet André.
Pommereau Emile.
Prevot Hector.
Raymond Gabriel.
Raymond Georges.
Revertegat Pierre.
Revillet Georges.
Rieder Jules.
Robert Henri.
Robert Marius.
Sabatier Louis.
Salvan Charles.
Saucerotte Henri.
Scherb Camille.
Schittenhelm Henr iAdolphe.
Seguin Maurice.
Spina Salvator.
Susini Ildevert.
Taillefert Frédéric.
Tertian Raymond.
Tourdonnet Roger
Tridon Georges.
Tridon Henri.
Truchot Raoul.
Turlin Louis.
Valle Pierre.
Vidal Jules.
Vidal Raymond.
Viola René.
Weill André.
Zagrewski Jules.
Zannettacci-Stephanopoli Antoine.
Zannettacci-Stephanopoli Etienne
Zigliara Fernand.

1939-1945
Adda Roger.
Adida René.
Alaize Fernand.
Arnaudies Roger.
Assoun Jean.
Atlan Paul.
Bilhaud Yves.
Bonnafous Hubert.
Bonnard Yves.
Bouakkaz Hamadi.
Brua Georges.
Carriou Georg
Cautres René.
Cazeaux Pierre.
Cohen-Bacrie André.
Cohen-Tenoudji Fernand.
Cornet Bernard.
Demoyen Jacques.
Deray Marcel.
Elbaz Fernand
Falzon Christian.
Filleron Robert.
Foisset Jean.
Gaillard René-Louis.
Gervais Maurice.
Ghozlan Roger.
Ghozland Moïse.
Lavorel André-Henri.
Leoni Jean.
Marcet Raymond
Mars Louis.
Marty Guy.
Masselot Marc.
Mathey Charles.
Meyer Henri.
Mineo Marcel.
Mounier André.
Muracciole Roger.
Nakache Roger.
Ottavy Jean.
Paulus Yves.
Quenza Jean-Jacques.
Reitz Charley.
Rique Louis.
Ronbenay André.
Schiano Francis.
Sultan Léon.
Thewes Henri.
Wolf Christian

-------C'est malheureusement sur cette triste évocation que nous voici arrivés à la conclusion de notre "dissection" du "Livre d'or" du centenaire du lycée de garçons de Constantine. Faute de sources multiples, nous avons procédé, sans aucune valeur ajoutée, à un regroupement des divers éléments de lecture afin de constituer des thèmes particuliers : la création de l'établissement et son évolution, les élus, les proviseurs, les professeurs et les élèves.

A. Spitéri, adh 930

-------Lors d'émissions de télévision que Jean-Louis Bringuier a consacrées à Fernand Braudel, en 1984, récemment rediffusées sur la chaîne Histoire, du bouquet satellite TPS, l'historien de la Méditerranée déclarait notamment : " Mon année au lycée de Constantine fut ma plus belle année d'enseignement. "

-------Classe de Mathématiques élémentaires, 1900.
-------Debout, deg. à d : Bel Daniel Oddou, Blan, Bienfaix
Catinat (oun Catino ?). Assis : Moatti, Grandjean, Meudi
(ou Mehdi ?).
-------Daniel Oddou fils de gendarme, a épousé Célina Mayer,
de Penthièvre, et a suivi une carrière d'officier d'artillerie.
Il a combattu en 1914-1918, puis au Maroc. En 1940,
colonel commandant un régiment basé à Tunis, il reçut
devant Beauvais le choc des blindés allemands.(1)
(1) Voir Algérie : mémoire déracinée, de René Mayer (édit. L'Harmattan). René Mayer, adh. 1512, a eu l'obligeance de
nous communiquer cette photographie.