Alger - l'Algérie

COMMUNES ET VILLAGES FRANÇAIS DU SAHEL D'ALGER - 1830-1962
Les trois villages du sahel Koléa
Les smalahs françaises installées sous l'Empire

---- Georges Bouchet:

mise sur site le 2-6-2008

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Les smalahs françaises installées sous l'Empire

Les smalahs françaises installées sous l'Empire ne furent qu'une adaptation de ce modèle turc.

Elles regroupèrent autour d'un bordj solide, des spahis indigènes qui avaient reçu des terres à cultiver, 10 à 20 hectares selon la zone. Ils se logeaient comme ils l'entendaient, sous la tente ou dans des gourbis. Ils n'étaient pas encasernés et vivaient en famille. Le bordj ne servait qu'aux cadres dispensés d'agriculture ; il pouvait aussi offrir un refuge en cas d'alerte.

Chaque spahi devait prendre soin de son fusil et de son cheval. Ses missions non agricoles étaient de servir de sentinelle en renseignant les autorités françaises sur l'état d'esprit des populations, et de participer à des enquêtes de police ou à des arrestations dans les tribus voisines.

Pour le choix des emplacements des smalahs, les Français suivirent la même stratégie que les Turcs La carte souligne que l'on a privilégié les axes de communication majeurs en région montagneuse (ex. Berrouaghia et Moudjebeur dans le Titteri sur la RN 1) ou en périphérie de massif montagneux (ex. Aïn Touta, El Outaya ou Zeribet el Oued autour de l'Aurès).

En 1871, quand les Bureaux Arabes furent supprimés par la République, il y avait 16 smalahs correspondant chacune à un escadron. Aucune, bien évidemment, n'était située dans le Sahel algérois. Mais cette expérience exceptionnelle de colonisation française par des soldats-cultivateurs arabes, a dépassé de beaucoup, en importance et en durée (les deux dernières furent dissoutes après 1918) celle des soldats-colons de Bugeaud dans le Sahel, pourtant mieux connue. C'est la raison de ce rappel historique un peu en marge de mon sujet.

Le nombre de smalahs proches de la frontière tunisienne, si loin des grands axes de communication est étonnant.

Il s'explique néanmoins aisément par le souci d'empêcher les incursions de pillards kroumirs venus de Tunisie, dans cette zone montagneuse des monts de la Medjerda difficiles à surveiller. C'était bien sûr avant le traité du Bardo de 1881 qui fit de la Tunisie un protectorat français.Là les sphis des smalahs jouaient le rôle de gardes-frontiére. Il en allait de même du côté du Maroc, face à Oujda.