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       L'Algérie 
        N° 10 du 2/3/1844  
         
      -----Il 
        nous paraît utile de faire connaître à tous ceux qui 
        voudraient obtenir des concessions de terrains, à titre gratuit 
        ou onéreux, les conditions, les avantages, les garanties qui sont 
        assurés par le Gouvernement aux colons de l'Algérie. Les 
        dispositions que nous rapportons plus bas sont extraites d'une note sur 
        les concessions rurales et sur la formation des villages, que M le Ministre 
        de l'Intérieur a adressée aux Préfets des départements 
        ; nous y avons ajouté d'utiles renseignements fournis par le Guide 
        du Colon et de l'Ouvrier en Algérie, excellent petit livre dont 
        l'édition est entièrement épuisée. 
        -----Nous compléterons une autre fois 
        ces documents en indiquant 
        1°/ les formalités à remplir en France par ceux qui 
        veulent demander du terrain en Algérie et les conditions qui leur 
        sont imposées avant et après les concessions  
        2°/ les avantages offerts aux cultivateurs et aux ouvriers en Algérie. 
      Concessions gratuites de terrains emplacement 
        à bâtir, terres cultivables 
      -----Il est 
        attribué à chaque centre de population un territoire dont 
        l'étendue commune est de 4 à 800 hectares; quelques-unes 
        sont plus vaste. Ce territoire est soigneusement divisé en lots 
        qui permettent à chaque concessionnaire d'avoir à la fois 
        des terres propres au jardinage, au labourage, des prairies et des broussailles. 
        -----L'emplacement du village est partagé 
        en lots à bâtir disposés de manière à 
        recevoir une maison, des étables, une basse-cour et un petit jardin. 
        Les emplacements à bâtir sont ordinairement de 4 à 
        5 ares chacun, quelques fois plus, suivant l'importance des constructions 
        que le colon se propose de faire élever pour abriter sa famille, 
        ses bestiaux et ses récoltes. Les lots de terres cultivables sont 
        communément de 4 à 10 hectares et peuvent être portés 
        à 72 hectares, suivant la nature du sol, sa fertilité, les 
        arbres et autres plantations existantes, suivant aussi, les ressources 
        du colon, sa profession habituelle, le nombre d'individus dont sa famille 
        se compose, suivant même son propre désir. Ainsi, les colons 
        qui justifieraient de moyens d'action considérables, et qui inspireraient 
        à l'Administration une certaine confiance, pourraient recevoir 
        des concessions d'une plus grande étendue; mais cette exception 
        ne peut avoir lieu que par un arrêté spécial, et sauf 
        approbation du Ministre. Dans le cas où des personnes d'une moralité 
        reconnue et jouissant d'une influence avérée sur les habitants 
        d'un pays quelconque, soit en France, soit à l'Étranger, 
        seraient en position de se mettre à la tête d'une émigration 
        de plusieurs familles, l'Administration serait disposée à 
        les récompenser de leurs soins et des démarches qu'elles 
        auraient faites, par une concession plue importante, à leur choix, 
        et par d'autres avantages; mais il faudrait, au préalable, que 
        leurs propositions eussent été définitivement agrées 
        et adoptées par le Ministre de la Guerre. Les Préfets. et 
        les agents diplomatiques soit consulaires veillent à ce qu'aucun 
        individu ne se mette à la tête de projets d'émigration 
        sans y avoir été préalablement autorisé. 
         
        -Concessions gratuites de matériaux à bâtir 
        -----Lorsqu'il est reconnu que les colons 
        n'ont pas de ressources pécuniaires suffisantes pour bâtir 
        leurs demeures, l'Administration leur en facilite le. moyen par des secours 
        en matériaux dont la valeur peut s'élever , suivant les 
        circonstances et en considération du zèle et de l'aptitude 
        du colon, jusqu'à 600 francs; mais ce secours n'est, le plus ordinairement, 
        que de la valeur de 3 à 400 francs. Voici en quoi il consiste 
        1 porte solide avec son cadre ---------25 francs 
        1 croisée idem ---------------------------25 francs 
        30 planches de Trieste à I fr. 60 -----48 francs 
        5 madriers de 5 mètres à 5 fr. --------25francs 
        1 mètre 50 cent. cube de chaux à 28 fr. --42francs 
        1 millier de briques --------------------35 francs 
        1 millier de tuiles ----------------------60francs 
        Transport des matériaux ci-dessus (deux 
        journées de voiture à trois colliers) --36 francs 
        Total -------------------------------------296 francs 
        La pierre à bâtir est, d'ailleurs, partout à portée 
        des colons, et ils peuvent l'extraire à volonté. 
         
       Prêts de bêtes de labour, 
        concession d'instruments aratoires, de semences, plants et graines. 
      -----Dans le 
        but d'aider à la mise en culture des terres, il est prêté 
        temporairement aux colons des bêtes de labour; il leur est donné 
        des instruments aratoires et des semences, quelques fois àtitre 
        gratuit, d'autres fois sous condition de remboursement, selon les circonstances. 
        Ils participent aussi à des distributions de graines, de boutures 
        d' arbres fruitiers et autres que fournissent les pépinières 
        du Gouvernement 
         
        -Faculté donnée aux colons de laisser prendre hypothèque 
        sur leur concessions. 
        -----Outre ces avantages directs, il est 
        accordé aux concessionnaires une autre facilité qui, sans 
        être une charge pour le Gouvernement, n'en témoigne pas moins 
        de toute sa sollicitude pour le succès des colons. 
        -----Il s'agit de la 
        faculté qui leur est laissée de constituer immédiatement 
        des hypothèques sur leurs concessions, bien qu'ils n'en soient 
        d'abord propriétaires que conditionnellement. Mais cette faculté 
        n'est accordée que dans le but spécial de leur faciliter 
        les moyens de se procurer le numéraire qui leur manquerait pour 
        achever la construction ou pour opérer les cultures auxquelles 
        ils sont obligés par la concession elle-même.  
        -----Ils ne peuvent par conséquent, 
        grever l'immeuble concédé provisoirement, qu'avec l'autorisation 
        expresse du Directeur de l'Intérieur, qui du reste ne manque jamais 
        de seconder les efforts des colons laborieux en la leur accordant, lorsqu'ils 
        prouvent que par ce moyen ils peuvent activer l'oeuvre de leur établissement. 
         
        -Exemption d'impôt foncier. 
        -----Les concessions gratuites ne donnent 
        lieu à une redevance qu'au bout d'un certain temps après 
        la délivrance du titre définitif de propriété. 
        Il n'y a encore rien de décidé à cet égard, 
        car la législation est à faire. On peut cependant préjuger, 
        dès aujourd'hui, que la période d'immunité sera de 
        5 à 10 années, suivant les localités, les circonstances,les 
        sacrifices faits par les colons, etc... Cette redevance sera uniforme 
        pour une quantité de terres donnée, et distincte pour 
        les terres cultivables et pour les emplacements à bâtir. 
        La propriété construite sera également affranchie 
        de toute taxe pendant un temps 
        qui toutefois n'excédera pas 10 années. 
        -----Les redevances ou taxes seront d'ailleurs 
        fixées de la manière la plus modérée. 
         
        -Concessions à titre onéreux. 
        -----Dans les villes et leurs faubourgs, 
        et dans les localités où il existe déjà un 
        noyau de population, les concessions ne ne font plus à titre 
        gratuit mais à titre onéreux, avec ou sans franchises temporaires, 
        suivant les cas. 
        -----Ces concessions à titre onéreux 
        se paient moyennant une redevance annuelle dont le taux est quelques fois 
        fixé de gré à gré entre l' Administration 
        et le concessionnaire, et quelques fois établi uniformément 
        pour toutes les propriétés concessibles d'une même 
        nature et dans une même localité.  
        -----Sauf de très rares exceptions, 
        on ne fait plus de concessions d'emplacements à bâtir, ni 
        de terrains à cultiver dans l'intérieur, ni dans les environs 
        des principales villes de la colonie telles qu'Alger, Oran, Bône, 
        Constantine, Philippeville, Blida, Colea, Mostaganem, etc... mais le Domaine 
        y vend un grand nombre d'immeubles aux enchères publiques; moyennant 
        les rentes annuelles, perpétuelles et rachetables. On peut acquérir 
        par ce moyen de fort belles propriétés, en plein rapport, 
        avec habitations, orangeries, jardins, fontaines, réservoirs, puits, 
        arbres fruitiers, vignes, etc..ainsi que des emplacements à bâtir 
        et des maisons en bon état ou en ruines. 
         
        Titre provisoire de concession changé en titre définitif 
        de propriété. 
        -----En prenant possession de son lot, le 
        colon reçoit du Directeur de l' Intérieur un titre de concession 
        provisoire sur lequel sont inscrites toutes les conditions qu'il doit 
        accomplir dans un certain délai. Lorsque le concessionnaire a satisfait 
        à ces conditions, il reçoit un titre définitif qui 
        le constitue propriétaire incommutable et libre des immeubles mis 
        à sa disposition: il peut alors vendre, affermer, et exercer, en 
        un mot, tous les droits attachés à la propriété 
        absolue. 
      L'Algérie N° 
        11 du 6/3/1844  
      -Conditions et formalités à 
        remplir en France pour obtenir en Algérie des concessions. 
        -----Voici la marche à suivre et les 
        formalités à remplir pour demander des concessions, et les 
        conditions imposées pour les obtenir. 
        -----Si le pétitionnaire est 
        domicilié en France et français, il adresse sa 
        demande au Ministre de la guerre, par l'intermédiaire du Préfet 
        du département.  
        -----La demande doit être accompagnée 
        d'un certificat délivré par le Maire de sa commune et constatant 
        que le postulant est de bonne vie et moeurs. Cette pièce doit indiquer 
        avec détails les individus dont la famille ne compose, les noms 
        et prénoms, le sexe, l'âge, la profession de chacun d'eux 
        et la réputation dont ils jouissent; elle devra annoncer le chiffre 
        précis des ressources pécuniaires ou réalisables 
        en espèces dont le colon pourra disposer, à son arrivée 
        à Alger, pour mettre son projet à exécution. 
        -----L'expérience a prouvé 
        que ces moyens pécuniaires doivent s'élever, pour une famille 
        composée de 5 à 6 individus, de 1200 à 1500 francs, 
        au moment où elle prend possession de la concession. 
         
        -----Les 
        étrangers qui désirent obtenir 
        une concession de terres en Algérie doivent comme les français, 
        en adresser la demande au Ministre de la Guerre, avec cette seule différence 
        qu'elle doit passer par l'intermédiaire des ambassadeurs, ministres, 
        consuls, ou autres agents diplomatiques de France résidant dans 
        les divers états de l'Europe. Ces agents donnent aux étrangers 
        qui désirent émigrer pour l'Algérie, tous les renseignements 
        qu'ils peuvent désirer et leur accordent toutes les facilités 
        en leur pouvoir. 
        -----À la demande des sujets étrangers 
        doivent être jointes des pièces analogues à celles 
        exigées en France pour des habitants du Royaume, et qui devront 
        être établies par les autorités compétentes 
        de la localité où le pétitionnaire est domicilié 
        et visées par l'agent diplomatique ou consulaire français 
        accrédité dans le pays. 
        -----Les 
        étrangers domiciliés en France, comme ceux qui s'y trouvent 
        momentanément, suivent la marche tracée 
        pour les français, en adressant leur demande eu Ministre de la 
        Guerre par l'intermédiaire du Préfet du département 
        qu'ils habitent, en les accompagnant des pièces justificatives 
        établies par les autorités de leur pays, et revêtues 
        des légalisations d'usage.  
        -----Lorsque 
        les étrangers sont domiciliés en France depuis longtemps, 
        ils peuvent se dispenser de produire des pièces 
        établies par les autorités des pays dont ils sont originaires. 
        Les attestations des autorités locales françaises, ou de 
        leurs ambassadeurs ou consuls suffisent. Les étrangers de cette 
        catégorie peuvent aussi, s'ils le préfèrent, s'adresser 
        au Ministre de la Guerre par l'intermédiaire de l'ambassadeur, 
        ministre, ou de tout autre agent diplomatique de leur pays, accrédité 
        près la Cour de France. Les pétitionnaires étrangers 
        sont inscrits sur les listes de concessionnaires de terres, concurremment 
        et sans aucune distinction avec ceux du Royaume. 
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       L'Algérie 
        N° 12 du 12/3/1844 
         
      -Suite des formalités à 
        remplir/Passage gratuit de Toulon à Alger. 
        -----Aussitôt que les formalités 
        indispensables à l'inscription des postulants sur les listes des 
        concessionnaires sont remplies, le Ministre de la Guerre fait parvenir 
        au nouveau colon une autorisation de passage gratuit de Toulon à 
        Alger pour lui et sa famille. 
         
        -Indemnités et secours de route accordés jusqu'au port 
        d'embarquement. 
        -----Mr le Ministre de l'intérieur 
        a décidé que le passeport serait gratuit, avec secours de 
        30 centimes par myriamètre ( 15 centimes par lieue ) serait accordé 
        par les Préfet: 
        1°/ aux familles d'émigrants français allant prendre 
        possession de leurs terres, depuis un point de départ jusqu'au 
        port d'embarquement 
        2°/ aux familles d'émigrants étrangers se rendant en 
        Algérie dans le même but, depuis le chef-lieu du département 
        par lequel ils entrent en France jusqu'au même port  
        -----Les secours de cette nature étant 
        à la charge des départements, c'est uniquement aux Préfets, 
        et par l'entremise des mairies, que doivent être faites les demandes 
        ayant pour objet de les obtenir. 
      -Itinéraire des colons jusqu'au 
        port d'embarquement.  
        -----Chalon sur Saône est le point 
        central sur lequel doivent ne diriger les voyageurs venant de quelques 
        uns des départements des Côtes de la Manche, de ceux riverains 
        du Pas de Calais, de toute la frontière du Nord et de l'Est de 
        la France jusqu'au Jura, ainsi que les voyageurs des départements 
        de l'intérieur compris entre cette frontière et une ligne 
        qui partant de Cherbourg et passant par Alençon, Orléans, 
        Nevers et Chalon sur Saône même irait aboutir à Lons 
        le Saulnier. La ville de Chalon sur Saône doit être, par conséquent, 
        le centre de ralliement des émigrante de 1a Hollande, de la Belgique, 
        de la Prusse,. 
        de la Confédération du Rhin, de la Suisse etc.,..qui, pour 
        entrer en France, sont obligés de passer les frontières 
        du Nord et de l'Est, et de traverser quelques-uns des départements 
        qui viennent.d'être indiqués. 
        -----Les émigrants des départements 
        riveraine de la Manche, de la Seine Inférieure et du Pas de Calais, 
        pourront passer par Paris, soit en remontant la Seine, soit par voie de 
        terre, et de là gagner Chalon sur Saône. Cette voie est la 
        plus sûre, la plus prompte et la plus économique. Les colons 
        qui viendront de l'Ouest de la France, les émigrants du Midi, se 
        rendront à Toulon par 1a Gironde et la Garonne s'ils n'en sont 
        pas éloignés, et de là à Béziers par 
        le canal du Languedoc, puis à Montpellier, Nîmes, Avignon 
        et Marseille. 
        -----Nous avons dit que la voie qui doit 
        surtout être préférée, est celle de Chalon 
        sur Saône. De cette ville on va à Lyon en bateau à 
        vapeur, et de Lyon à Avignon, Arles et Marseille, par la même 
        voie. Les voyageurs disposent en outre de nombreux moyens de transport 
        à la portée de toutes les bourses, s'ils préféraient 
        se rendre de Lyon à Marseille ou Toulon par terre, en passant par 
        Avignon et Aix dans le premier cas, et par Avignon, Aix et Roquevaire, 
        dans le second.  
        -----En résumé, le trajet de 
        Paris à Lyon par Chalon sur Saône, et de Lyon à Marseille 
        et Toulon, peut être facilement fait en six ou sept jours et moyennant 
        70 à 100 francs, suivant les moyens de transport plus ou moins 
        économiques dont on se traite sous le rapport de la table.  
        -----Les émigrants voyageant à 
        pied et en nombre considérable dépenseront bien moins, s'ils 
        ont le bon esprit de vivre en commun pendant la route et de charger les 
        plus expérimenté d'entre eux des détails du logement 
        de la nourriture et du transport des effets.  
        -----Le transport des gros bagages et des 
        marchandises se fait, entre Paris, Marseille et Toulon, par des services 
        accélérés ou ordinaires -----Ces 
        frais sont assez coûteux, les colons pourront les éviter 
        en faisant, avant de quitter leur pays, l'acquisition d'une charrette 
        et d'un cheval, qui, en même temps qu'ils transporteraient leurs 
        objets de literie, leur linge,leurs ustensiles et leurs instruments aratoires, 
        pourraient servir à délasser eux et leur famille pendant.la 
        route. 
      L'Algérie. N°: 
        I5 du 26/3/1844 
      -Formalités à remplir par 
        les colons et les ouvriers. 
        -----Arrivés à Marseille ou 
        à Toulon, les émigrante n'ont plus à choisir, comme 
        ils ont pu le faire avant d'atteindre ces deux ports, entre différents 
        moyens de transport..Êtant, pour la plupart, munis d'autorisations 
        de passage gratuit délivrées par le Ministre de la Guerre, 
        ils sont embarqués à ce titre (sauf de très rares 
        exceptions) sur les bâtiments que l'Administration emploie pour 
        le service de la correspondance, et qui sont, disposés pour recevoir 
        des passagers de tous les rangs. 
        -----Six expéditions ont lieu chaque 
        mois de France à Alger, et en nombre égal, d'Alger en France 
        par le concours de bateaux à vapeur de la Marine Royale à 
        Toulon, et: des bateaux à vapeur de la maison Ch. et Aug. Bazin 
        et compagnie de Marseille avec laquelle le Gouvernement a traité 
        pour cet objet. 
        . 
        - Service des bateaux à vapeur de l'État. 
        -----Les départs de bâtiments 
        affectés aux communications entre Toulon et Alger ont lieu 3 fois 
        par mois : le 10,le 20 et le dernier jour de chaque mois, à 8 heures 
        du matin. 
        -----Ces bâtiments, partent d'Alger 
        pour Toulon, le 5, le 15 et le 25 de chaque mois à la même 
        heure. 
        -----La traversée se fait ordinairement 
        en 55 ou 60 heures. 
        -----Les colons porteurs d'un permis de passage 
        gratuit sont logés sur le pont ou dans l'entrepont du bâtiment 
        et couchés dans des hamacs garnis de leurs couvertures. Ils reçoivent 
        la ration du bord; cette ration se compose, à chaque repas, d'un 
        plat de viande et d'un plat de légumes, de pain et de vin. C'est 
        la nourriture ordinaire des matelots du bâtiment. 
        -----Les voyageurs non pourvus de permis 
        de passage gratuit qui désirent faire la traversée à 
        bord de ces bâtiments, de préférence à ceux 
        qui partent de Marseille en ont la faculté, moyennant le paiement 
        du prix du passage et jusqu'à concurrence du nombre de places disponibles. 
        -----Chaque passager est admis à embarquer 
        les effets à son usage, dont toutefois le poids ne pourra excéder 
        100 kilogrammes.  
        -----À leur arrivée à 
        Toulon, les passagers, n'importe à quel titre, doivent faire viser 
        leurs passeports à la Mairie, qui est située sur le port. 
        Ensuite, ceux qui sont porteurs de permis de passage gratuit, se présenteront 
        au bureau du sous intendant militaire chargé du service des embarquements. 
         
        -----Les bureaux de ce fonctionnaire, situés 
        rue Saint Roch, No9, sont ouverts au public de 8 heures du matin à 
        5 heures du soir.  
        -----Le sous intendant militaire aux porteurs 
        d'autorisation de passage gratuit, en échange de cette autorisation, 
        délivre un bulletin d'embarquement indiquant le navire sur lequel 
        ils doivent être reçus, la place qu'ils occupent à 
        bord, le jour et l'heure du départ.  
        -----Les passagers qui ne peuvent trouver 
        place sur le bateau partant sont répartis, d'après l'ordre 
        de leur inscription, sur les bateaux qui partent successivement . 
        -----Les passagers qui ont accompli les formalités 
        prescrites doivent porter leurs effets la veille du jour du départ. 
        Ils y sont reçus à toute heure de la journée sur 
        l'exhibition du bulletin d'embarquement signé par le sous intendant 
        militaire. Cette pièce doit être présentée 
        au Capitaine d'armes du bâtiment.  
        -----L'embarquement des porteurs d'autorisations 
        de passage gratuit a lieu, le jour du départ, à 6 heures 
        I/2 du matin en été, et à 7 heures en hiver. Tout 
        passager de cette catégorie qui ne s'est pas rendu au rivage de 
        Castigneau à l'heure ci-dessus fixée, suivant les saisons,et 
        qui n'a pas répondu à l'appel des passagers inscrits, est 
        rayé des états d'embarquement et ne peut plus être 
        admis.  
        -----Lorsque 1e nombre de passagers dépasse 
        celui des places dont l'Administration peut disposer, il arrive que les 
        derniers inscrits soient obligés d'attendre de nouveaux transports. 
        Dans ce cas, l'Administration accorde une indemnité, jusqu'au jour 
        de leur embarquement, à ceux d'entre les émigrants qui sont 
        reconnus pour en avoir réellement besoin. Cette indemnité 
        a été fixée ainsi qu'il suit, par une décision 
        ministérielle du 12 Novembre I841 :  
        ----- Pour les individus des deux sexes âgés de 14 ans et 
        au-dessus, 1 franc par jour .  
        ----- Pour les enfants au-dessous de cet âge, 50 centimes.  
        La même subvention est accordée aux émigrants retenus 
        au port par le mauvais temps. 
         
       D'après 
        "L'Algérie, courrier d'Afrique, d'Orient et de la Méditerranée" 
         
        conservé à la Bibliothèque Nationale à Versailles 
         
        ( In folio 3025 Fevrier 1983) 
      Communiqué par 
        Paul SCHWALL 
         
       Une demande de 
        concession. 
        Demande de concession à SIDI BEL ABBES formulée par MUNOZ 
        Louis 
        (archives d'Outre-Mer -Côte 3 M 498) 
        Munoz Louis formule sa demande le 17Décembre1877 . 
        -il se dit âgé de 25 ans et né à Oran (en fait 
        les papiers le font naître à Saint Denis du Sig, département 
        d'Oran) 
        -il n'indique pas sa filiation 
        -il se dit marié à Perrine LAFOREST 20 ans née à 
        BEAUJEUX (Rhône) et père d' une fille Angèle âgée 
        de 4 ans. 
        -il est naturalisé par décret du 9 Juillet 1875 dont le 
        numéro n'est pas 
        précisé. 
        .-il est attesté qu'il est de bonne moralité et que son 
        beau père,installé à Oued-Imbert s'engage à 
        l' aider. 
        -il est sorti de l' orphelinat à 23 ans et en 1877 il est "préposé 
        commissionné pour la perception des Droits et places du Marché" 
        - i1 fournit un certificat sur papier timbré émanant du 
        Directeur de l'Orphelinat de MISSERGHIN dans lequel, il est dit qu'il 
        est orphelin de père et de mère et recueilli à cet 
        orphelinat depuis le 10 Février 1859. Il y est demeuré jusqu'au 
        1.01.174 (majorité). 
        -il a été employé à l'élevage et à 
        l'agriculture 
        -il s' est montré intelligent et laborieux. 
        Sa demande sera rejetée par les autorités sur le motif qu'il 
        n'y a "pas de concession en ce lieu" 
        . 
         
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