sur site le 13/1/2003
-Une Algérie au jour le jour...
Historia Magazine , guerre d'Algérie n°9

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------Pour les pieds-noirs, et à la frange, pour beaucoup de musulmans, le coup de Trafalgar de la Toussaint rouge tomba vite à plat. Il y avait des morts, des dégâts, bien sûr. Mais quoi ! ce n'était pas la première fois que ces choses-là arrivaient. On évoqua Sétif, en 1945
------- Il a suffi à l'armée de montrer les dents !
------Remontant plus loin dans les souvenirs de vêpres algériennes, on évoqua la révolte de Margueritte, en 1901. Déjà, une institutrice avait été tuée
------- Depuis le temps, tout ça est bien fini...
------Remontant encore plus loin, on commenta la révolte des Kabyles, en 1871, et les soulèvements saisonniers de l'Aurès, pour finalement conclure
------- Dans ces coins-là, il y a toujours eu des bandits !

La franc-maconnerie des piscines

------Quant à la Mitidja, il était reconnu que " déjà, les Hadjoutes, au temps de la conquête "... Bref, chacun se retourna, et se rendormit sur ces belles certitudes. A la vérité, en cet automne de 1954, le fait marquant avait été le tremblement de terre d'Orléansville - dont la liste . des morts s'arrêta à 800, avec des douars complètement engloutis, comme celui des Beni Rached -, beaucoup plus bouleversant que les pétards, les torches et les rafales lâchées par une " poigne
d'excités ". Et puis il y avait la France, si le pire se produisait
------- Elle ne nous laissera pas tomber. On l'a laissée tomber, nous, en 1940 ?
------Pour la majorité des gens, la guérilla, dans l'Aurès, avait beaucoup moins d'impact, alors, qu'un meurtre à grand tapage dans le Dauphiné. Etrangement, les pieds-noirs ne connaissaient de l'Algérie que leur ferme, leur village, la cité la plus proche, les villes sahariennes, pour le tourisme de Pâques, et les plages, en été. Quand un Algérois se rendait à Oran ou à Constantine, c'est qu'il y avait de la famille. Bref, il ne regardait ni à droite ni à gauche. Plutôt au nord et au sud. Il fallut des années pour qu'il réalisât la rébellion dans son ensemble, et replaçât ce drame dans son contexte national. Au départ, donc, en 1955, rien ne modifia la vie quotidienne en Algérie.A l'ombre d'une terrible menace, chacun poursuivit son train-train. Un laborieux mais savoureux train-train.

--- Le" Club des Pins ", avec ses immenses dunes et kilomètres de plage était une station très " fermée ", que les dirigeants de l'Algérie annexeront en 1962, pour en faire... une station très " fermée ".
Le Yacht-Club d'Alger. Comme le R.U.A. (Racing Universitaire Algérois), le Yacht-Club est une piscine en pleine mer, la plus snob d'Alger. En 1971, Yacef Saadi était le président du club.

-----Les villes étaient actives, les villages gais, les bleds soumis au rythme des travaux, aux récoltes, aux vendanges.
-----A Alger, dès le mois d'avril, on prenait ses quartiers d'été. Ce qui frappait beaucoup d'étrangers, c'était d'abord une impression de vacances. Cela tenait au rayonnement du ciel, à la splendeur de la mer, à l'explosion des jardins, au rutilement des marchés et au comportement des Algérois. Ils allaient travailler avec leurs affaires de bain dans l'auto et, sortant du bureau ou du chantier, " descendaient à la mer ". En fait, on travaillait à Alger autant qu'ailleurs, mais la journée commençait à 8 heures et s'achevait à 7 heures du soir, avec une interruption-baignade de deux heures, trop courte pour aller à la plage. En semaine, on se baignait au large des môles du port, sur les blocs des jetées, en des points aménagés en piscines, dont chacune avait son caractère, ses " fans " et sa vie propre. Voilà qui créait des franc- maçonneries estivales. On était du Yacht-Club, du Rowing, du R.U.A. ou d'El-Kettani. Expliquons : le Yacht-Club, c'était le fin du fin. Le rendez-vous plutôt snob - noblesse oblige -de ceux qui possédaient un yacht ou, à défaut de yacht, une situation huppée, un sens aigu de son " milieu ", de sa " caste ", bref, ceux du Yacht-Club ne frayaient pas. Le Rowing était un sous-Yacht-Club. A mi-chemin entre le Yacht-Club et le R.U.A. Le R.U.A. ? Ah ! le R.U.A. ! C'était le royaume d'été de toute la jeunesse. Racing Universitaire Algérois. La beauté des filles était à se pâmer.

-----Une vespa, dans une rue éclaboussée de soleil, c'était, jusqu'à la fin de l'année 1955, une image classique d'Alger. Dans ces rues-là, bientôt, et jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie, le sang coulera. Souvent, les bombes seront glissées dans les sacoches et réglées pour exploser à l'heure voulue.
-----Le R.U.A. (Racing UniversitaireAlgérois), haut lieu des étés algérois. C'était la piscine des étudiants, des sportifs, des pieds-noirs. Certains bateaux énormes qui entraient au port ou en sortaient, glissaient le long des murs bas de la piscine, comme au théâtre. Maints " fanatiques " du R.U.A. y passaient leur mois de vacances.
-----La Madrague. Si les habitués du Yacht-Club allaient à la plage au " Club des Pins ", ceux du R.U.A. choisissaient
la Madrague, où la fête était permanente. On y vendait des brochettes et de la barbe-à-papa; les filles y étaient splendides. On disait à Alger : " Un dimanche à la Madrague
et mourir... "

Ce pied-noir pensait en anglais

-----A la vérité, les gars ne se pâmaient pas. Ils poussaient leurs avantages dans une joyeuse exubérance, passant du flirt au volley-ball et aux plongeons. Si ceux du Yacht-Club et du Rowing passaient leurs soirées à la terrasse du Saint-George, ou dans les somptueuses villas des hauts de la ville, ceux du R.U.A. envahissaient l'Otomatic ou les bistrots folkloriques de Bal-et-Oued. La faune du R.U.A. ? Des étudiants, des professeurs (mais jeunes), des médecins (mais jeunes), des avocats (mais jeunes), des journalistes... Tout ça se répandait autour d'une piscine d'un bleu éblouissant, dominée par une série de gradins, d'où on suivait les championnats de natation, ou de water-polo quand il y en avait, et où on s'étendait au soleil, les jours sans compétition. Au-delà de la piscine, tout un complexe d'escaliers et de passerelles menait aux blocs. D'énormes blocs en ciment, qui semblaient avoir été jetés là, en désordre, par une main gigantesque. La mer léchait les blocs, avec des fonds de six à sept mètres. Les filles s'y rôtissaient et les garçons plongeaient avec le plus de brutalité possible, afin que l'eau rejaillît sur ces sirènes...
-----Le R.U.A. était le domaine du rire, des farces, des amours d'été. Citoyens du R.U.A., peuple gorgé de sel et de soleil, affamé de vie et de plaisirs peu compliqués ! Avant de " remonter " en ville, les " ruaïstes " déjeunaient là. Sur une petite terrasse, en plein vent et en plein soleil, où ils prolongeaient le " bronzing " (terme consacré, signifiant bain de soleil), en avalant d'énormes assiettes de spaghetti, de couscous, précédées de la rituelle salade algérienne et largement arrosées de vin rosé. Des personnages dominaient le R.U.A. Faglin, l'entraîneur, intraitable sur les " temps " ; Jean Voilley, Algérois d'adoption, héritier d'une des plus grosses fortunes de Constantine, mais qui avait choisi de vivre à sa guise, délaissant les domaines paternels pour une agrégation d'anglais. Il passait ses étés au R.U.A., dans un vieux short, une chemise achetée aux surplus de la VIIIe armée, les pieds nus et la mèche en bataille. Il jouait au volley-ball avec les mêmes étudiants qui allaient suivre ses cours, deux heures plus tard, à la fac. Ce Voilley-là avait aboli depuis belle lurette le cours magistral et l'ère des mandarins. Etrangement, cet authentique pied-noir pensait en anglais, et si certains de ses camarades du R.U.A. " parlaient arabe comme une mosquée ", lui, il pratiquait la langue
de Shakespeare " comme l'abbaye de Westminster ".

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Suivons le rivage algérois jusqu'à El-Kettani, au seuil de Bab-el-Oued. La piscine des officiers. Superbe, mais un peu guindée. Ces dames refaisaient salon au pied du plongeoir, on réclamait une carte à l'entrée, et les jeunes pieds-noirs, quand ils s'y rendaient sur invitation, s'y sentaient vite dépaysés.

Fort-de-l'Eau, la Mecque des brochettes

-----Après venait Nelson. (Nelson, qu'on prononçait comme Nino Ferrer prononce téléfon.) C'était la plage de la famille Hernandez, avec la couleur, le verbe, les paniers pleins de victuailles, les cris terrifiés des mammas, quand leurs gosses nageaient trop loin :
------ Norbert, si tu te noies, je te tue !
-----On allait à Nelson pour rire. Cinéma permanent. Sous un soleil radieux, un drame en épisodes, car les gens de Babel-Oued, si merveilleusement portés au rire, avaient l'art de vous monter une tragédie, avec un peu de houle et un baigneur défaillant
------ Y va mourir, je vous dis ! Y va mourir, il est tout bleu !
------ Y z'auraient pas pu mettre le drapeau noir ? C'est une honte !
------ Regardez comme il a l'air mort ! Sa mère, la pauvre !...
-----En fait, ce triton n'était pas bleu du tout, et s'il s'était étendu sur la plage, c'était pour reprendre souffle. Quand il se relevait, la joie de la plage était à la mesure de la peur (pas tout à fait vraie) que l'incident venait de provoquer
------ Eh bien, vous savez, j'en ai la chair de poule !
- ----- Prenez un peu de menthe Ricqlès, avec un sucre, ça réchauffe...

 

-----Et Padovani ? Cette grande baraque en planches, dominant un ruban de plage, à Bab-el-Oued toujours. Le " Dancing Padovani ", c'était le rendez-vous un peu trouble, où l'on dansait " serrés ", dans le crépuscule, après un bain très court.
-----Les plages ! C'était, dès le dimanche matin, le grand exode vers les plages. On y allait en auto, en bus, à Vespa, à vélo, en stop. Comme pour les piscines, chacune avait son style, son standing, sa faune. Le Yacht-Club et le Rowing se transportaient au Club des Pins ou à Moretti, des kilomètres de sable blanc, ourlés de dunes, plantés de pins. On se baignait devant sa propre villa. Le R.U.A. émigrait vers la Madrague. Une foire. Bizarrement, après l'Indochine, la Madrague accueillit un restaurant vietnamien, à l'enseigne de " la Baie d'Along ". Son succès n'eut qu'un temps. Très vite, les riverains retournèrent à leurs brochettes.
-----Mais le paradis des brochettes c'était Fort-de-l'Eau. A l'ouest d'Alger, un village de pêcheurs mahonnais, qui était à la charcuterie et aux brochettes ce que Montélimar est au nougat. Une Mecque. Les terrasses des bistrots s'alignaient, l'une après l'autre, le long de l'immense rue principale, où le vent de la mer agitait les palmiers. L'odeur des brochettes et des merguez venait audevant des amateurs dès l'entrée du village. Rituelle, la halte du dimanche soir, en rentrant des plages de l'ouest, Surcouf, Jean-Bart, petites stations ravissantes, parties de villages de pêcheurs, installées dans des criques très déchiquetées, pleines de jardins, d'ombre, et dont la fête, chaque année, drainait tous les estivants du rivage, de la côte est à la côte ouest.

Ils avaient créé tous les villages

-----Ces étés-là duraient de la mi-printemps à la mi-automne. Près de six mois. Ils ne variaient pas et, quand le F.L.N. commença d'attaquer les plages, les habitudes de l'été l'emportèrent sur le danger.
-----A aucun moment, les pieds-noirs ne sacrifièrent leurs joies dominicales le long des rivages. Ni les dîners à Bab-el-Oued, en semaine, après leur travail. Vers 19 heures, la jeunesse du centre de la ville se retrouvait à la terrasse des quatre bistrots du quartier des facultés : le " Bar des Facs ", l' " Otomatic ", le " Coq Hardi ", la " Cafeteria ". C'étaient les points de rencontre. Le point de départ de soirées qui se prolongeaient, un peu comme en Espagne. Le temps béni, quoi !
-----Et le bled, pendant ce temps?... En 1955, exception faite pour le Constantinois, la rébellion n'y était qu'un mot. Dans les villages, il n'y eut aucune rupture entre les musulmans et les Européens.Les colons mirent un certain temps à moissonner le fusil à l'épaule.
-----Et les ouvriers mirent un certain temps, eux aussi, à déserter leur travail pour rejoindre les maquis.
-----Dans le bled, des liens plus étroits entre les deux communautés faisaient que les Européens vivaient au rythme de leurs coutumes et de celles des Arabes, et que les Arabes vivaient au rythme des leurs et de celles des Français. Un village de colons, en Algérie - et tous les villages d'Algérie furent créés par eux, c'est-à-dire qu'ils s'installèrent sur une terre nue, alors qu'en Tunisie ou au Maroc, souvent, ils le firent dans des centres déjà créés par les musulmans -, donc, un village de colons, c'était une place, avec l'église, la mairie, l'école et le marché. Autour, les maisons des premiers arrivants. Autour encore, celles des derniers arrivants : les musulmans, venus peu à peu pour travailler et vivre au contact des colons. Parmi ces musulmans, les commerçants remontés du Mzab, épiciers ou marchands de tissus, et des Kabyles entreprenants, tenant généralement les cafés maures, le commerce des céréales, le bain maure. Une vie remarquablement paisible. En fait, la plupart des colons vivaient hors du village, dans des fermes dispersées à travers la plaine, îlots de murs blancs et d'eucalyptus, elles-mêmes attirant autour de leur enceinte les gens des douars, dans leurs mechtas, qui sont des groupes d'habitations arabes très rudimentaires, faites de murs de torchis et de toits en diss, une herbe longue qui ressemble à l'alfa. Ces gens des mechtas, travaillaient en général chez le colon. Avec le temps, et passé les difficultés matérielles des premières années de colonisation, les colons prospères logeaient leurs ouvriers dans de petites cités proches de leur ferme. Dans certains grands domaines, un dispensaire et une école étaient bâtis pour le personnel.

Le commerçant vivait son heure faste

-----Le village vivait du colonat. Banques, commerce, firmes de machines agricoles, organismes stockeurs de céréales, commerces d'alimentation, de meubles, de linge, charrons, plombiers, tiraient leur prospérité de celle des colons. Restaient les fonctionnaires. La vie quotidienne du village finissait par suivre, dans ses espoirs ou ses inquiétudes, celle des fermes. Quand la récolte était mauvaise, chacun en pâtissait ; quand elle était bonne, les colons ne lésinant pas sur les dépenses, toute l'économie du centre reprenait souffle. Dès le mois de mars, le village se tournait vers les champs, surveillant la levée du blé. De mai à juillet, c'était la fièvre des moissons, des expéditions, le roulement continu des camions transportant les récoltes dans les docks-silos des gares, dans les coopératives. C'est à cette époque que le commerce vivait son heure faste. Le colon changeait son auto, réapprovisionnait sa ferme, depuis les armoires à linge, la garde-robe et les buffets à vaisselle et à provisions jusqu'aux réserves de carburants, aux garages de machines.

Mi-pionniers, mi-provinciaux.

-----En fait, il " claquait " allégrement les gains d'une année de travail, pour le plaisir de vivre largement. Les vastes horizons donnant de vastes appétits. En cela, le colon pied-noir était infiniment plus proche du fermier du Middle West que de celui de la Beauce. Il concevait mal de passer ses vacances en France sans une voiture neuve, sans avoir retenu ses chambres dans un hôtel d'excellente catégorie et sans avoir choisi un copieux programme de réjouissances. C'était peut-être, c'était sans doute, ce qui donnera du colon pied-noir, une image de marque assez éloignée de la réalité. Le cas était courant de colons moyens s'offrant en métropole un mois de repos de millionnaires, avec des pourboires américains, puis, à leur retour, en septembre, venant frapper à la porte du directeur de la caisse agricole, pour un emprunt sans lequel il leur eût été pratiquement impossible de démarrer les labours. C'est dire à quel point il regardait le ciel, dès février, attendant " la pluie du Seigneur ".
-----La vie quotidienne d'un village avait ceci d'original qu'on y menait une vie de pionnier et de provincial.
-----La sortie de la messe, chaque dimanche matin, n'avait rien à envier à Romorantin. Paroissiens compassés, accompagnés de ces dames en toilette, le cou tanné pris dans un col éblouissant, le costume strict, le chapeau à la main. L'itinéraire ne variait pas : de l'église à la pâtisserie, pour le dessert dominical, après le gigot. Et, de la pâtisserie, on se rendait, en famille, au café huppé du village.

C'était la bourseaux nouvelles

-----Le dimanche après-midi, toujours en procession, on allait au cinéma. Et quand il y avait une fille en âge de tournoyer, toute la famille restait à la " sauterie ", dans cette même salle de cinéma où, à la hâte, on dégageait une piste.
-----Invariables dimanches. Invariables lundis, qui rendaient au village des colons en pataugas crottés et en chemises à carreaux largement ouvertes sur la poitrine, un vieux feutre vissé sur la tête. Le nombre d'hectares n'avait rien à voir avec la mise. La silhouette standard du colon d'Algérie ? Les pataugas, de vieilles fringues, des manches retroussées et une liberté d'allure plus cordiale qu'insolente. Avec ça, le verbe haut, le rire prompt, le goût de l'anisette autour d'un comptoir, une fois les affaires courantes expédiées. Là, des palabres qui duraient des heures, auxquels participaient les Arabes du coin, que l'alcool n'a jamais rebutés.
-----On ne disait pas " le bistrot ", mais " le café ". Le café, c'était la bourse aux nouvelles, la foire aux cancans et, avec le temps, le lieu des commentaires politiques à n'en plus finir.
-----Le temps des anisettes, les femmes attendaient, dans les fermes, l'oeil sur le " carillon Westminster ". Le " carillon Westminster ", une vraie folie, dans le bled. Ces horloges sonnant anglais, on en trouvait dans toute maison bien installée. C'était même un des premiers signes de la prospérité. Les Arabes nantis s'y étaient mis aussi.
-----Il semblait, en 1955, que rien ne pût jamais changer. Et que chez les uns et les autres, les " carillons Westminster " continuassent à sonner la même heure. On sait ce qu'il en advint.

Marie ELBE