cinémas d'Alger
de l'A.B.C au Vox

1.- Les extérieurs du film "LE GRAND JEU'' seront tournés à Touggourt
2.- Avant de ramener nos hôtes américains à Paris
Le « Comet » d'Air-France a déposé à Maison-Blanche l'équipe du Grand Jeu
3.- POUR 48 HEURES A ALGER GINA LOLLOBRIGIDA
a déjà oublié les brumes parisiennes et... les vespas romain

4.- DES SÉQUENCES DU « GRAND JEU » SONT TOURNÉES A ALGER
Jean Claude PASCAL a dit adieu durant... quatre heures à Gina LOLLOBRIGIDA

Les extérieurs du film "LE GRAND JEU'' seront tournés à Touggourt


Réalisateur, techniciens et artistes (dont Gina Lollobrigida) seront sur place fin novembre Gina Lollobrigida, Jean-Claude Pascal. Raymond Pellegrin, Peter Van Eyck (le Bimba du « Salaire de la peur »), plus de cinquante acteurs et techniciens du cinéma seront de passage à Alger d’ici la fin du mois. Pas pour longtemps du reste, puisque le gros de la troupe, arrivé dan s notre ville par « Comet ». le 26 courant, en repartira le lendemain aux premières heures, et Gina, qu’accompagne son mari, et Raymond Pellegrin prendront le train du soir après avoir débarqué le 27. à midi, de l’ « El-Djezaïr »

Destination : Touggourt. lieu de tournage en extérieurs du « Grand jeu ». le dernier film de Robert Siodmak.


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Du plus sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Flesh_and_the_Woman

Nota: une ou plusieurs séquences furent tournées à la caserne Pélissier, en face du lycée Bugeaud. Quelques souvenirs extraits du site "lycée Bugeaud

Souvenirs de Francis : "..."le grand jeu" dont une (très brève) séquence a été tournée en face du lycée à la caserne Pélissier. Devant la multitude de caméras et la foule qui entourait la scène mon coté badaud face à cet événement exceptionnel m'a incité à m'en approcher et à suivre ce qui s'y déroulait en oubliant d'aller en classe ce matin là. J'ai même tenté sans succès d’obtenir la signature d'une des vedettes mais l'assistant qui récoltait les carnets d'autographes a refusé dédaigneusement de prendre la copie double que j'avais sorti de mon cartable....

5-12-2005
Michel SEGUI
-La scène du film tourné par Jean-Claude PASCAL et Gina LOLLOBRIGIDA sur le perron de la Caserne Pélissier en face du lycée, inoubliable, nous étions tous scotchés aux grilles du lycée.

19-03-2004, J.C.Bousquet
Cela se passait au début des années 50 (je pense). Un bruit a courru, un aprés-midi, dans les galeries qu'une scène de film était en cours de tournage devant le lycée.
Mieux encore, il y aurait Gina Lollobrigida en personne !!! .... tu parles d'un évènement !
Effectivement, les plus curieux tapent KO (nous étions beaucoup) , entassés sur les barrières des TA, face à la caserne Pelissier où les caméras sont en place avec leurs équipes, projecteurs etc ...
Gina est là, magnifique dans ses 20 ans, elle va et vient nonchalemment dans une robe légère ... au bout de quelques minutes Jean-Claude Pascal sort de la caserne en tenue de légionnaire, prend Gina Lollobrigida par le bras ...ils partent amoureusement enlacés ... COUPEZ.
Au grand bonheur des lycéens cette courte scène a été reprise 7 ou 8 fois. C'est la seule fois que j'ai vu Gina en chair surtout et peu en os; quant à Jean-Claude Pascal, mort depuis, je l'ai croisé une fois dans un restaurant de Toulon dans les années 60.

Quatre articles à la SUITE

Echos d'Alger des 19 et 27/11 et 10-12-1953 Envoi : Francis Rambert
sur site février 2025

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Les extérieurs du film "LE GRAND JEU'' seront tournés à Touggourt


Réalisateur, techniciens et artistes (dont Gina Lollobrigida) seront sur place fin novembre Gina Lollobrigida, Jean-Claude Pascal. Raymond Pellegrin, Peter Van Eyck (le Bimba du « Salaire de la peur »), plus de cinquante acteurs et techniciens du cinéma seront de passage à Alger d’ici la fin du mois. Pas pour longtemps du reste, puisque le gros de la troupe, arrivé dan s notre ville par « Comet ». le 26 courant, en repartira le lendemain aux premières heures, et Gina, qu’accompagne son mari, et Raymond Pellegrin prendront le train du soir après avoir débarqué le 27. à midi, de l’ « El-Djezaïr »

Destination : Touggourt. lieu de tournage en extérieurs du « Grand jeu ». le dernier film de Robert Siodmak.

Ces nouvelles, M. Picard, directeur de la production, pour Speva-Film, ies diffusait hier aux journalistes au cours d’une conférence de presse.

Dans quelques jours donc, Touggourt connaîtra une animation inaccoutumée et le 2 décembre au plus tard, lorsque, venant de Paris par Phüippeville et Biskra. le convoi de six camions et remorques aura apporté matériel et groupes électrogènes à pied d’œuvre, le premier tour de manivelle sera donné, et les scènes en extérieurs du « Grand jeu » 1953 enregistrées jusqu’au 22.

Déjà Siodmak, le réalisateur des s Hommes du dimanche », « Tumultes », « Le sexe faible » et plus récemment de « Deux mains la nuit », « Les tueurs » et « Le corsaire rouge », a prospecté les lieux du tournage et s’est déclaré enchanté de l'endroit - qui rivalisera avantageusement avec les vues enregistrées au Maroc lors du premier « Grand jeu ».

Car le « Grand jeu » 1953 sera le « remake » du film que Feyder réalisa en 1935 sur un scénario de Charles Spaak. C’est encore Spaak qui est le scénariste de cette coproduction franco-italienne tournée en Eastmancolor dont le budget s’élève à quelque 200 millions.

Une réalisation d'une telle envergure pose évidemment de multiples problèmes, non seulement techniques - et celui de la couleur n’est pas le moindre - mais aussi humains. M. Picard nous en expose quelques-uns et explique le choix que d’aucuns trouvaient arbitraire de Touggourt, comme lieu de tournage. Mais si la présence du désert pouvait être trouvée ailleurs – et peut-être dans de meilleures conditions - c’est encore là qu’une cinquantaine d’acteurs et techniciens exigeants trouveront le mieux asile, sans oublier les plus faciles liaisons aériennes et ferroviaires avec l’extérieur. C’est encore à Touggourt que l'on a trouvé une caserne adéquate qui ne sera autre que la maison des sœurs blanches ! Encore faudra-t-il lui fournir des pensionnaires...
La Légion, après avoir été mise à toutes les sauces dans diverses productions, se fait tirer l’oreille aujourd’hui pour reparaître sur l’écran. A tout hasard le matériel comporte les tenues et armements complets pour deux sections et une clique. Ira-t-on jusqu’aux petites annonces pour louer des épaules susceptibles de les porter ?

Mêlées aux « Intérieurs » terminés récemment dans les studios parisiens, les vues de la terre algérienne, du Sud comme de notre cité où la troupe séjournera une semaine à son retour apporteront un témoignage - si petit soit-il - des possibilités cinématographiques de notre pays

Puisse-t-il être profitable à tous.

Bonne chance le « Grand jeu » !


Avant de ramener nos hôtes américains à Paris

Avant de ramener nos hôtes américains à Paris
Le « Comet » d'Air-France a déposé à Maison-Blanche l'équipe du Grand Jeu

Alger devient le point de ralliement des vedettes internationales.

Il y avait beaucoup de monde, acteurs et spectateurs, hier matin à Maison-Blanche. Du « Comet » d’Air France descendait, à 9 heures 30, l’équipe qui va tourner « Le Grand jeu » à Touggourt. Gina Lollobrigida, Jean-Claude Pascal, Peter Van Eyck et le metteur en scène Robert Suodmak. La bonne humeur était aussi du voyage et tout le monde se prêta de fort bonne grâce aux exigences des photographes, des reporters. des admirateurs et des amateurs d’autographes.

Dans le hall (envahi) du buffet-restaurant, qui était hier matin à mi-chemin du studio et du caravansérail, Gina Lollobrigida partageait la vedette avec Jean-Claude Pascal, Peter Van Eyck, le colosse blond, que le « Salaire de la peur » a rendu célèbre, évoquait son premier voyage à Alger, où il a tourné « Au cœur de la Casbah ».
Robert Suodmak comparait l’Algérie à Hollywood : sable, montagne, palmiers, « avec toutefois un peu moins de néon ». Et Chalvet, le décorateur, se voyait comparé (physique et talent) à Christian Bérard.

Gina Lollobrigida quittera Alger ce soir par le train de 21 heures avec son mari. Le reste de la troupe a aussitôt gagné Tourggourt par DC3 spécial.

Le « Comet » a ramené à Paris les vedettes et directeurs de journaux invités par Air France à visiter Alger et Bou-Saâda. Jinx Falkenburg, la vedette de la Télévision américaine, quittait Alger avec peine. Margaret Bourkewhite, reporter-photographe de « Life », premier correspondant de guerre à débarquer en Afrique du Nord fin 1942, nous a dit combien elle avait été frappée par le développement.. de l’agriculture algérienne. « Il y a là, déclara-t-elle, quelque chose de saisissant. »

M. Goudand a salué, au nom d’Air France, les visiteurs américains sur l’aire de départ.






POUR 48 HEURES A ALGER GINA LOLLOBRIGIDA
POUR 48 HEURES A ALGER GINA LOLLOBRIGIDA
a déjà oublié les brumes parisiennes et... les vespas romain

J’ai surpris, hier après-midi, Gina Lollobrigida dans la maison amie où elle est descendue à Alger. Une villa proche d’El-Biar, paisible et retirée.

Confortablement installée dans un fauteuil, Gina me dit en souriant :
« Ce pays est merveilleux ». On y voit du soleil... Et on n’y entend pas de vespas. Les vespas font dans les rues de Rome un vacarme insupportable. » Son front se plisse. « C’est atroce, savez-vous ! J’aime tellement ma ville ! »

C’est dans une rue de Rome, précisément, que le destin l’a abordée. Le destin, ce jour-là - c'était en 1946 - avait la silhouette (et l’intuition) de Mario Costa, le réalisateur bien connu.

Mario Costa croise Gina, via del Trittoria. Il est frappé par sa beauté et - comme on le voit au cinéma - lui propose aussitôt un rôle. Elle accepte.

Regrette-t-elle sincèrement la peinture et le chant qu’elle travaillait alors ?

Elle l’affirme en tout cas : « Le cinéma est une loterie. Quand le public en aura assez de moi, je recommencerai à chanter et à peindre... »

Cette « super-vedette » annoncée, un peu partout, à grand renfort de publicité, est d’une simplicité étonnante... J’allais écrire désarmante.

Elle s’exprime en français, très facilement. Parfois pointe un accent italien curieusement chantant.

Gina évoque ses débuts. « Folie de l’opéra » son premier film. Puis un autre film toujours avec Mario Costa.
Une inconnue figurait au générique : Silvana Mangano. Des enthousiasmes, des déceptions, en attendant la consécration : « Fanfan la Tulipe. »

Entre temps elle découvre l’homme de sa vie, Mildo Skofic, un jeune médecin yougoslave qui est aujourd’hui son imprésario et l’accompagne dans (presque) tous ses déplacements.

Howard Hugues avait invité le couple à Hollywood. Il ne lui envoya qu’un billet d’avion. Gina se trouva si malheureuse toute seule aux U.S.A. qu’elle rentra bien vite en Europe, « A Hollywood, soupire-t-elle, Cecil B. de Mille m’a proposé de tourner « Sous le plus grand chapiteau du monde ». J’étais l’invitée d’Howard Hugues. J’ai refusé. » Et elle ajoute avec conviction : « Je suis très polie ! »

Depuis « Fanfan-la-Tulipe », c’est une longue suite de succès : « Heureuse époque » avec de Sica, « Les belles de nuit », de René Clair, « La Provinciale », de Mario Soldati, « Le trésor de l’Afrique », avec Humphrey Bogart et Jennifer Jones, « Pain, amour et fantaisie », récemment avec de Sica ; son dernier film, celui qu’elle préfère.

Je lui parle de Gérard Philipe. Elle s’enthousiasme. « Un grand acteur vraiment. Un comédien remarquable. J’en pense tout le bien possible. » Elle apprécie aussi beaucoup « la Magnani », (comme elle dit avec respect).

Gina se lève pour profiter d’un dernier rayon de soleil. Elle est belle comme seules les Romaines savent l’être. Harmonie de la silhouette. Pureté du visage. Ovale parfait, souligné par un casque de cheveux bruns et courts. La bouche est bien dessinée.
Les yeux étonnamment expressifs...

Gina Lollobrigida quitte Alger ce soir pour Touggourt. Son mari doit arriver, dans l’après-midi, de Paris.

Elle regrette de partir si vite. « La villa Idless est si charmante et Mme Robert Ghanassia a su m’y réserver une hospitalité tellement agréable !

Mais comme vous dites en français, le devoir m’appelle. J’ai dans le « Grand Jeu » un double rôle. Je suis tour à tour une coquette très superficielle et une petite pauvre très gentille.

Mais je reviendrai bientôt à Alger où M. Jean Siari (qui m’a déjà fait visiter votre ville) m’a invitée à présider, le 15 décembre, l’inauguration du nouveau cinéma « Le Français ».





DES SÉQUENCES DU « GRAND JEU » SONT TOURNÉES A ALGER
DES SÉQUENCES DU « GRAND JEU » SONT TOURNÉES A ALGER
Jean Claude PASCAL a dit adieu durant... quatre heures à Gina LOLLOBRIGIDA

...mais la scène (pathétique et spontanée) ne durera que quelques secondes à l'écran Cette scène a duré quatre heures. A la fin , Gina Lollobrigida avait vraiment envie ... de pleurer

Nous avons vu l’équipe du « Grand jeu » en plein tournage.

C’était hier à Alger, au débarcadère de la Compagnie générale transatlantique.

Sur le plateau encerclé d’une foule bruyante de curieux et de figurants, Jean-Claude Pascal (très ému) adressait ses adieux à Gina Lollobrigida.

Il les adressa même durant toute la matinée !

Cette scène, qui sera pathétique et fugitive sur l’écran, fut en effet très laborieuse : elle dura quatre heures, revint à un million et coûta quelques colères au metteur en scène Robert Siodmak... tandis que le mari de la belle vedette, impavide et décontracté, prenait des photos...

Au terme de la séquence, la grande artiste italienne nous confia qu’il faisait beaucoup plus chaud à Alger qu’à... Touggourt !

Quant aux figurants qui défilèrent sans arrêt sur la passerelle, avec leurs valises (heureusement vides), ils estimaient ne pas avoir volé leurs cachets (12.000 francs pour cinq jours).

Les derniers tours de manivelles seront donnés dans une semaine quand Gina Lollobrigida quittera Alger pour la métropole.