Étienette G : « Mon oncle y est mort d’un crise cardiaque le 11 juin 1962 lors de son passage (Bône-Marseille), seulement assisté par sa fille de 14 ans.. Il n’avait –lui- même pas 50 ans. Si vous avez l’occasion de lire le très beau livre « LES VALISES SUR LE PONT La mémoire du rapatriement maritime d’Algérie – 1962 », récemment paru chez Marine Editions (Rennes) vous y verrez en page 49 la trace de ce décès, seul signalé dans tous les manifestes, ainsi qu’un suicide à bord du Kairouan. la personne s’est jetée à la mer en vue de Marseille, par désespoir. Le livre signale aussi un enfant mort-né. L’annexe de ce livre donne d’ailleurs tous les manifestes du rapatriement maritime de 1962.»
Le paquebot " El-Djezaïr ".
Un paquebot rapide sur la ligne Alger-Marseille.
Le 31 mars 1933, la Compagnie
de Navigation Mixte (Compagnie Touache) commandait un nouveau paquebot
aux Chantiers de la Seyne. Un an après, jour pour jour, il faisait
sa première sortie. C'est un record de rapidité dans les,
annales des constructions françaises. Il fait grand honneur aux
Chantiers de la Seyne et répond au souci des Armateurs de compléter
au plus vite la série de ses belles et rapides unités
qui ont enfin modernisé les relations maritimes entre la France
et l'Algérie.
" L'El-Djezaïr " a pratiqué ses essais officiels
les 10 et 11 avril, en battant un nouveau record, celui de la vitesse,
sur les lignes de la Méditerranée occidentale, enlevé,
en 1932 par l'" El-Kantara " et en 1933 par l'" El-Mansour
", autres paquebots de la même compagnie. La nouvelle unité
a en effet dépassé les 23 noeuds annoncés.
Il lui sera donc très facile de tenir les nouveaux horaires rapides
annoncés pour lui sur la ligne de Marseille où il est
entré en service le 24 avril. Ils prévoient 24 heures
de quai à quai, soit, en fait, 21 heures de mer. Car il faut
tenir compte de la durée des opérations d'accostage et
de départ. Plus leur tonnage augmente, plus les navires demandent
de temps, pour leurs évolutions dans les ports ; l'accroissement
de ses dimensions par rapport à ses devanciers, obligeront l'"
El-Djezaïr " à y consacrer une bonne heure. Grâce
à son large excédent de puissance, il pourra le faire
sans courir le moindre risque de ne pas respecter ses heures d'arrivée.
Les résultats des essais donnaient de belles promesses. Elles
ont été réalisées d'une façon remarquable
pendant le premier voyage d'inauguration. Le mauvais temps qui sévissait
à Alger laissait craindre le retard des courriers et une mauvaise
traversée pour les passagers. En fait l'" El-Djezaïr
", parti de Marseille à 10 h. 15, était en rade d'Alger
à 6 h. 30 et chacun à bord se félicitait d'avoir
ignoré le tangage et le roulis.
Sa stabilité a fait l'objet des soins particuliers des ingénieurs.
La longue expérience des chantiers constructeurs méditerranéens
et de la compagnie qui a toujours consacré ses soins exclusifs
aux lignes de la Méditerranée, ont permis de fixer sur
l'" El-Djezaïr " les caractéristiques adaptées
aux exigences des eaux qui séparent l'Algérie de la Métropole,
à la fréquence et à la longueur d'ondes particulières
de leurs lames.