Chéragas - Alger , ses alentours
LE CONGRÈS DES TRANSFUSIONS
Les hématologues visitent à Chéragas l’usine de sang sec
Ils ont été reçus par M. Léonard au Palais d’Été

Extrait Echo d'Alger du 1-4-1953 - Transmis par F
rancis Rambert

LE CONGRÈS DES TRANSFUSIONS
Les hématologues visitent à Chéragas l’usine de sang sec
Ils ont été reçus par M. Léonard au Palais d’Été

Les travaux des congressistes se sont poursuivis dans la journée d’hier. Rapports et communications, présentés par des sommités algéroises, de la métropole et de l’étranger, étaient orientés sur les groupes sanguins et les différentes techniques de transfusion. Hématologie, spécialité-clef

Le grand public connaît plus ou moins l’existence de quatre grands groupes sanguins ; A, AB, B, O. En réalité, il en existe plusieurs dizaines d’autres, ce qui a amené les spécialistes à réviser certaines notions, en particulier celle du « donneur universel ». Et pour éviter de graves déboires, chaque opération de transfusion est précédée, à l’heure actuelle, d’un essai « in vitro ».

Les progrès de l’hématologie ont, en outre, mis en évidence le « facteur rhésus », importante découverte qui déborde sur d’autres spécialités médicales, la gynécologie notamment. Le facteur « rhésus » serait à la base d’avortements, de grossesses difficiles, toutes choses qu'on imputait auparavant à une hérédité chargée.

En ce qui concerne les différentes techniques de transfusion, l’Algérie, avec les professeurs Malmejac et Aubaniac préconisant de nouvelles méthodes, se place à l’avant-garde. « L'usine-pilote » ou « conserves de vie »


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mai 2024

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LE CONGRÈS DES TRANSFUSIONS
LE CONGRÈS DES TRANSFUSIONS

LE CONGRÈS DES TRANSFUSIONS
Les hématologues visitent à Chéragas l’usine de sang sec
Ils ont été reçus par M. Léonard au Palais d’Été

Les travaux des congressistes se sont poursuivis dans la journée d’hier. Rapports et communications, présentés par des sommités algéroises, de la métropole et de l’étranger, étaient orientés sur les groupes sanguins et les différentes techniques de transfusion. Hématologie, spécialité-clef
Le grand public connaît plus ou moins l’existence de quatre grands groupes sanguins ; A, AB, B, O. En réalité, il en existe plusieurs dizaines d’autres, ce qui a amené les spécialistes à réviser certaines notions, en particulier celle du « donneur universel ». Et pour éviter de graves déboires, chaque opération de transfusion est précédée, à l’heure actuelle, d’un essai « in vitro ».
Les progrès de l’hématologie ont, en outre, mis en évidence le « facteur rhésus », importante découverte qui déborde sur d’autres spécialités médicales, la gynécologie notamment. Le facteur « rhésus » serait à la base d’avortements, de grossesses difficiles, toutes choses qu'on imputait auparavant à une hérédité chargée.
En ce qui concerne les différentes techniques de transfusion, l’Algérie, avec les professeurs Malmejac et Aubaniac préconisant de nouvelles méthodes, se place à l’avant-garde. « L'usine-pilote » ou « conserves de vie »
La visite au domaine de la Trappe, près de Chéragas, procura aux congressistes quelques heures de détente. On sait que depuis la fin de la guerre, et grâce à la générosité du sénateur Borgeaud. une « usine de sang sec » a été édifiée et offerte aux services du professeur Benhamou et au Gouvernement général.
Ce centre est placé sous la direction du docteur Puglièse, qui expliqua aux visiteurs le processus de fabrication du plasma desséché. Une démonstration, effectuée par les soins de ce médecin et de l’Ingénieur Dugerie, permit d’apprécier cette merveilleuse réalisation.
Véritable « usine-pilote », unique en Afrique du Nord, elle ne nécessite l'intervention que de deux hommes.
Compresseurs et appareils de contrôle marchent automatiquement, défiant les éventuelles pannes de secteur. Lorsque celles-ci se produisent, elles déclenchent la mise en marche de groupes électrogènes.
L’usine, qui fournit tous les établissements hospitaliers d'Algérie, produit 300 bouteilles do plasma chaque jour. « La vie en conserve » sort ainsi, chaque jour, du centre, véritable enclave scientifique au sein d'un domaine agricole.

Les discours
M. Henri Borgeaud réunissait, quelques Instants plus tard, en un banquet où tout était prévu - sauf
le nombre de convives qui répondirent au delà de toute espérance à l’hospitalité de leurs hôtes - M. Roger Léonard, les représentants de l'Administration centrale, les congressistes et leur président, des parlementaires ; MM. les députés Blachette, Chevallier, Aït Ali, Paternot, Smaïl ; de l’’Assemblée algérienne, MM. Bélaïche, Mesbah, Segond ; de l’Assemblée de l’Union française, M. Rosfelder et ses collègues du conseil général. M. Gazagne, maire d’Alger, était également présent.
Prenant la parole, M. Borgeaud souhaita la bienvenue aux savants et remercia M. Léonard d'avoir accepté de présider cette manifestation. Il en précisa la signification : les Algériens sont tous unis lorsqu’il s’agit de défendre une cause sacrée. Ils l’ont prouvé sur les champs de bataille et le prouvent encore, sous l’égide de la métropole, en accomplissant dans ce pays d’exemplaires
réalisations sociales.
M. Blachette, au nom des parlementaires, adressa ses vœux aux congressistes, à leur président, le
professeur Benhamou, animé d’une foi médicale ardente et, se tournant vers M. Borgeaud, il lui dit en substance : « Grâce à vous la Trappe est restée fidèle au sens que ce terme exprime en dialecte percheron, le haut-lieu. Elle est restée effectivement un haut-lieu de charité ouvert à tous sans distinction de races ni de religions ».
Le sénateur Tamzali« médecin parlementaire musulman », selon ses termes, se félicita de voir le développement de la transfusion sanguine. Il rendit hommage au dévouement de son promoteur, le professeur Benhamou et au sénateur Borgeaud « gardien du patrimoine moral de sa famille. »
Le professeur Benhamou souligna le caractère de cette « Réunion du sang » : Fête fraternelle, où sur une terre historique, se mêlent pour se sauver réciproquement les sangs français et musulman.
M. Roger Léonard exprima aux congressistes son plaisir « d’effectuer une escale heureuse au milieu de leurs travaux et leva son verre à M. Henri Borgeaud, organisateur de cette réception. Au Palais d'Eté
Les hématologues quittèrent la Trappe pour reprendre leurs séances à l’amphithéâtre Widal. Un cocktail devait à nouveau les réunir en fin d’après-midi au Palais d’Eté, avec la plupart des officiels présents aux manifestations de la matinée.
La musique de l’Air agrémenta cette réception où il fut donné, aux visiteurs, d’apprécier l’exquise courtoisie de M. et Mme Léonard et le charme des salons gubernatorlaux.
Le congrès des Transfusions se poursuivra aujourd'hui et sera clôturé ce soir par un banquet au Saint-George.