Le problème sanitaire des coquillages
L'eau verdunisée procure des vitamines dont s'enrichit un vivier
de banlieue
LA méthode de verdunisation dont
nous avons fait mention dans notre récente étude sur le
contrôle sanitaire coquillages mérite que nous lui consacrions
aujourd'hui quelques lignes.
En matière d'ostréiculture nous avons vu que la santé
du coquillage est fonction de l'hygiène de
l'au dans laquelle il séjourne avant d'être livré
à la consommation. Dissipons donc tout malentendu qui pourrait
naître au sujet de classi?cation des zones : que les viviers soient
en zones dites " salubres " ou dites " non salubres ",
ce qui importe c'est la pureté absolue de l'eau.
VIVIER VERDUNISÉ
Nous avons visité un des viviers d'Algérie, installé
dans la proche banlieue algéroise, où les coquillages sont
immergés en eau verdunisée.
Dans ce bassin, aménagé suivant les dernières techniques,
la mer entre en légère pression par un créneau en
forme conique et reçoit la liqueur verdunisante. Le va-et-vient
constant de l''eau qui forme un circuit. dans le vivier, est un perpétuel
brassage. Celui-ci provoque " ce phénomène purifiant
" dont parle le savant, M. Bunau-Varilla.
" Il est base, dit-il, sur l'émission d'ultra-violets provenant
de la réaction des particules hypochlorite présent dans
la matière organique de l'eau. Il y a des myriades d'émissions
simultanées que rien n'arrête et qui traversent la masse
liquide en tous sens. " Et il ajoute : " ces réactions
transforment en vitamines (A et D) les éléments de la partie
non saponifiable des graisses ".
Nous ne nous étendrons pas sur le fonctionnement de l'appareil
verdunisant ni sur la composition de la liqueur de base de chlore libre
qui sont contrôlés, de même que l'eau et les coquillages,
par les services rattachés à la station d'aquiculture de
Castiglione.
Rappelons seulement que les prélèvements dans cette eau
vitaminée et journellement renouvelée sont conformes aux
exigences sanitaires, c'est-à-dire 0 colibacille.
LA DÉCOUVERTE DE VERDUN
C'est 5 Verdun - d'où le mot verdunisation - que M. Bunau-Varilla,
découvrit le procédé. Jusqu'à
cette époque il était convenu qu'une eau était, bien
traitée et stérilisée par l'hypochlorite lorsque,
après trois heures, elle contenait encore 0.5 milligrammes de chlore
libre par litre. Or, un tel excès de chlore rendait l'eau absolument
impropre à la consommation, à cause de son goût intolérable.
Aussi fallait-il une deuxième opération : l'absorption du
chlore libre par l'hyposulfite de soude... qui ne mettait pas à
l'abri d'une stérilisation imparfaite si, d'aventure, l'absorption
du chlore
était trop forte.
Quoi qu'il en soit, les deux opérations exigeaient la constante
intervention d'un laboratoire, ce qui
était pratiquement irréalisable en pleine bataille. C'est
alors que M. Bunau-Varilla démontra l'efficacité de sa.
découverte : l'addition d'un décimilligramme de chlore par
litre d'eau claire.
Les expériences qui suivirent plus tard confirmèrent le
double bienfait de la verdunisation. Les grandes villes de France et plusieurs
communes de la métropole et de l'Algérie emploient aujourd'hui
ce procédé pour l'assainissement des eaux de consommation.
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