-----De la prise
de sa Casbah en 1850, la ville, étouffée dans ses remparts
et minée par la malaria, changea très peu.
-----Les relations
maritimes étaient rares et incertaines vu l'absence d'un mouillage
sûr. Celles par la terre avec les provinces de Constantine, d'Alger,
et la Tunisie étaient inexistantes faute de routes et de sécurité.
-----Les marais
couvraient la plaine jusqu'aux remparts... BÔNE, ville militaire,
subsistait grâce à sa garnison importante.
-----En effet,
pendant la guerre de Crimée, BÔNE, de par sa position naturelle,
devint la "porte de l'Orient", le point de concentration des
troupes françaises, du matériel, du ravitaillement.
-----Mais
tout s'arrêta brusquement avec la fin de cette guerre.
LES MINES
-----Un événement
la tira alors de sa torpeur : ce fut l'exploitation des gisements de fer
d'AIN-MOKRA. Une puissante société française, créée
spécialement, la "Compagnie des minerais de fer magnétiques
du MOKTA EL HADID", obtint la concession et commença immédiatement
l'extraction.
-----Un nombreux
personnel fut occupé à la mine, à la construction
et à l'exploitation du chemin de fer amenant le minerai au port
de BONE.
-----La
voie ferrée BÔNE-GUELMA, annoncée
en 1875, fut prolongée de DUVIVIER jusqu'à SOUK-ARHAS et
la frontière tunisienne, puis jusqu'à TEBESSA.
-----Le port
fut aménagé : petite darse, puis de 1890 à 1900,
la grande darse, la jetée du Lion, l'avant-port.
Cependant, le gisement de MOKTA s'épuisait... plus exactement,
l'extraction effectuée de plus en plus profondément, devenait
onéreuse. La Cie arrêta complètement son activité.
-----Un autre
gisement fut alors mis en exploitation : le phosphate. Mais celui-ci était
moins important, et la ville ne retrouva pas la prospérité
que lui avait donnée le " MOKTA ".
L'AGRICULTURE
-----Dans la plaine,
l'agriculture passait par une crise très grave. Les villages, les
fermes dépérissaient, se vidaient. Le paludisme sévissait
: les eaux stagnantes du marais du FETZARA le rendaient redoutable.
-----La sécheresse,
alternant avec les inondations, réduisaient les récoltes
qui se vendaient mal. L'élevage, empirique, était sans défense
contre les épidémies.
Les agriculteurs avaient mis leur espoir dans le vignoble, péniblement
créé sur les encouragements gouvernementaux : le phylloxéra,
le mildiou et surtout la crise vinicole, les frappèrent durement.
C'est alors que quelques capitaux métropolitains échappés
au krachs financiers de l'Union générale et de Panama vinrent
s'investir.
-----Ainsi
furent créés les grands domaines : MONVILLE, GUEBAR, CHAPEAU
DE GENDARME, La LORRAINE, BENGIN, DARHOUSSA, SAINT PAUL, GAzAN...
-----BÔNE
exporta des vins et aussi les céréales et les moutons des
régions de TEBESSA, KHENCHELA, AÏN-BEIDA, qui furent plus
tard détournés sur PHILIPPEVILLE.
-----Survint
alors la guerre de 1914-18. Le port connut à nouveau une grande
activité comme point de concentration des convois de navires transportant
troupes et armements des armées d'Orient.
-----Mais
au lendemain même de l'armistice, à partir de 1920, une véritable
résurrection économique de la ville et des campagnes se
produisit dans tous les domaines de l'activité.
-----L'exploitation
intensive des mines de 1'OUENZA et du KOUIF reprit, entraînant la
réfection, puis l'électrification des voies ferrées,
le transport et la mise en état sur le carreau des mines, de puissantes
machines et, à BÔNE même, sur les quais, l'installation
de moyens d'embarquement accélérés.
-----Le trafic
du port s'éleva alors rapidement classant BÔNE premier port
exportateur d'Algérie et premier port minier de la Méditerranée.
Un atout important :
"la COOPERATION"
Coopérative agricole
-----Mais le principal
élément et le plus stable de la prospérité
économique de BÔNE, fut le remarquable développement
de la plaine. La période 1920-1939 demeurera dans les annales de
l'Est algérien comme celle de la prospérité par l'agriculture.
-----Deux
modes d'exploitation se conjuguèrent : petite et moyenne cultures
par la coopération : grande culture par le capitalisme privé
ou sous forme de sociétés anonymes.
-----Les oléiculteurs
d'abord, puis les planteurs de tabac sentirent la nécessité
de s'unir pour demander aux pouvoirs publics de s'intéresser à
eux... mais ils comprirent rapidement qu'ils devaient commencer par s'entraider
avant de demander aide à l'administration !
-----Quatre
hommes se rencontrèrent pour coordonner, discipliner et donner
l'impulsion nécessaire : MM. Mihoub BENYACOUB, Laurent SAUNIER,
Joseph SERDA et Charles MUNCK qui fut le 1e` Président de "l'Union
agricole de BÔNE" créée en 1919.
-----Les débuts
furent pénibles, l'Union ne disposait ni de capitaux, ni de crédits,
et les agriculteurs français et musulmans étaient dans leur
ensemble encore trop individualistes et rebelles à la mutualité
et à la coopération.
-----Il fallut
la foi tenace, la volonté sans cesse tendue des dirigeants pour
amener quelques planteurs à s'organiser, à créer
des Docks coopératifs à MONDOVI, afin de traiter en commun,
avec la. Régie française, au lieu de vendre séparément
leur tabac.
LE TABAC
-----Le 17 février
1921, fut ainsi créé la "TABACOOP" par la fusion
des "Docks coopératifs" et de la "Société
des Planteurs". L'unité d'action fut encore renforcée
par la transformation en avril 1921, de l'Union agricole de BÔNE
en "Union agricole de l'Est", association syndicale professionnelle.
-----Entre
toutes les cultures, le tabac offrit le meilleur champ d'application à
la coopération, parce qu'il est une culture familiale traditionnelle
: 1 kg de tabac représentait une journée de travail et faisait
vivre 100 000 personnes. En 1955, on comptait 6 500 sociétaires
qui livraient chaque année la production de 18 000 hectares.
-----Conseil
d'administration TABACOOP
Président : MUNCK Charles
Vice-Présidents : VERNEDE Henri, BENYACOUB Mohammed
Secrétaire : AUGERAUD Elie
Trésorier : GIULIANO Edouard
Administrateurs : AILLOUD Gabriel ,BENDJEDDOU Mohammed, BENHAMANA Saddek,
BENOUHIBA Amob, BERTAGNA Roland, BERTRAND-CADI Robert ,BEY-LAGOUN Mohammed,BEZZINA
Paul, BORG François, BOUTALEB Hocine, CHERIFI Cherif, HAMAMI Ahmed,
LACOUME François, LAID Abdallah, LAOUABDIA Sellami, MAYER René,
OLLIVIER Auguste, POGGI François, SERDA Augustin, TAHRAOUI Mohammed,
VIRICEL Jean,
LA TOMATE
-----La tomate,
plante essentiellement méditerranéenne était cultivée
depuis toujours dans la région de BONE mais uniquement pour satisfaire
aux besoins locaux.
Alors que dans la région d'Alger, les maraîchers mahonnais
avaient introduit la culture de la tomate primeur ou tardive destinée
à être exportée, les agriculteurs bônois ne
cultivaient qu'une seule variété sur de petites superficies.
-----La "TOMACOOP"
fut donc créée en 1922 afin de réaliser du concentré
de tomates. Elle eut des débuts pénibles, connaissant des
années d'insuccès dû au fait que les tomates venant
à maturité en saison estivale, leur concentration demandait
à l'époque des techniciens avertis !
-----De plus,
la recherche d'une seule variété industrielle, riche en
extrait sec et peu sensible aux maladies, était difficile et d'ailleurs
pas encore résolue...
-----Enfin,
une fois le concentré mis en boîte, il fallait le vendre
et vaincre ce préjugé qui voulait que la conserve italienne,
implantée depuis quelque temps déjà, était
d'une qualité supérieure...
-----Mais
l'opiniâtreté finit par l'emporter, et progressivement, on
vit les superficies consacrées à la culture de la tomate
passer de 200 ha en 1924 à environ 1 600 ha en 1955.
-----L'automatisme
de la fabrication s'améliora et la qualité se diversifia.
On connût ainsi les concentrés "CIRTA", "Reine
de l'été",,puis les boîtes de tomates entières
pelées.
-----Conseil
d'administration TOMACOOP
Président : THOLANCE Jean
Administrateurs : BELDI Mohammed, BENYACOUB Abdelmajid, BORG François,
BRAIA Mohammed, CALLEJA Bernard, GATT Antoine, GERMAIN Didier, GUECHE
Mohieddine, GIULIANO Edouard , JOANNON Maurice, KADRI Nouri, LIGNIER Louis,
MUNCK Georges, ROVILLAIN René.
LE COTON
-----Cette plante
n'était pas spontanée en Algérie. Le coton était
venu d'Asie depuis des millénaires puisque les Romains le connaissaient
et que les Turcs le cultivèrent, de même que le lin aux XVème
et XVIème siècles.
-----Les Français
le trouvèrent comme plante d'ornement et même à l'état
sauvage dans les marais.
Comme l'alfa et le tabac, le coton exige une nombreuse main d'ceuvre et
à bon marché, qui ne peut se trouver que dans la petite
exploitation familiale. Soulignons en passant, que l'Algérie n'utilisait
pas "d'esclaves" comme les Etats-Unis...
-----Par ailleurs,
l'impératif était d'en assurer l'écoulement. Alors
qu'aux Etats-Unis et en Egypte, c'est en fait les gouvernements qui achètent
toutes les récoltes, l'administration française n'avait
jamais réalisé un tel débouché.
-----Et c'est
ce que les associations agricoles ont tenté et réussi, grâce
à la comprehension des industriels de la métropole, de l'assemblée
algérienne, et aussi de l'administration française enfin
convaincue.
-----Dans
le département de Constantine, il y eut deux régions de
culture bien distinctes : la région de BÔNE et celle d'EL-ARROUCH.
-----Dans
la 1è, la culture s'est effectuée sur les terres fortes
de la plaine, ainsi que dans les terres basses ou légèrement
chlorurées, se substituant alors peu à peu à celle
du tabac.
-----Dans
la 2nde, la culture s'est développée sur les terres noires
ou compactes, le coton remplaçant de plus en plus les cultures
de légumineuses, en nette régression.
-----L'expérimentation
et la sélection étaient effectuées à la "station
expérimentale du "BOU-HAMRA", par les techniciens du
gouvernement général de l'Algérie et les génétistes
de l'I.R.C.T. (Institut de Recherches cotonnières et textiles)
ainsi que par la coopérative cotonnière.
-----En 1955,
on créa encore une nouvelle station d'expérimentation près
de DUZERVILLE, en plein centre des champs de coton.
-----La qualité
de la fibre était excellente et pouvait remplacer en filature les
cotons américains. En outre, la graine contient environ 20 % d'huile,
qui, traitée sur place constitua un apport intéressant dans
l'économie algérienne : les tourteaux servaient à
la consommation du cheptel (N.D.L.R., moins dangereux que les farines
animales... ).
-----Par la
suite, l'initiative de grouper sur le plan industriel et commercial l'intégralité
des planteurs de coton en Algérie, est partie de BÔNE. La
coopérative cotonnière "COTOCOOP" disposa ainsi
de 3 usines : BÔNE, ORLEANSVILLE et ST DENIS DU SIG.
-----L'usine
d'égrenage de BONE fut cependant celle qui connut le développement
le plus spectaculaire, avec un équipement des plus modernes.
-----En 1955,
l'Algérie exportait vers la France : 5 000 tonnes par an, alors
que la France en consommait 265 000. Le CONGO et l'AOF exportaient alors
40 000 tonnes.
-----Chaque
kilo de coton produit dans ses colonies, permettait à la France
une économie de près d'un dollar, ce qui n'était
pas négligeable pour la balance commerciale française.
-----Les filateurs
du Nord, de l'Est et de Normandie s'intéressèrent alors
à cette production, et en octobre 1953, un important groupe de
responsables vint visiter les champs et les installations de la coopérative
cotonnière de BONE. Encouragé par cette évolution,
le syndicat national de la Filature française signa alors une convention
avec la coopérative cotonnière. Le développement
de cette culture était donc en bonne voie...
-----Conseil
d'administration COTOCOOP
Président : MUNCK Charles
Administrateurs : ABDI dit LABIDI
BENDJEDDOU Mohammed, BENOZENE Abdelkader, BEY-LAGOUN Abdelmajid
Administrateurs : BOUDJEMAH Mohammed,
BENYACOUB Mohammed , BREYSSE Gilbert, BRUCKER Marcel, CALLEJA Bernard,
FONDECAVE Laurent ,GIULIANO Edouard, HARBI Brahim, LIGNIER Eugène,
MARMET Désiré, MUNCK Georges, PAPALIA Hubert, PELLARIN Armand,
VERNEDE Henri, VIRICEL Jean.
L'AGRICULTURE
-----Les cultures
de blé et d'orge allaient bon train. Dès 1920, les dirigeants
des associations agricoles comprirent la nécessité d'édifier
des "Docks-silos" à proximité des centres d'importation
et d'exportation. BONE était le débouché pour l'Est
algérien, des territoires céréalifères de
GUELMA, SEDRATA, TEBESSA.
-----Le Président
Laurent Saunier parcourut inlassablement et pendant des années,
la région, pour convaincre les producteurs.
-----Enfin,
en 1934, les Docks-silos s'élevaient sur les terre-pleins de la
chambre de commerce, à proximité des quais de la grande
darse.
-----Leur
capacité de 30 000 quintaux au départ fut rapidement portée
à 110 000.
-----Au cours
de l'année 1954, les Docks-silos ont stocké les quantités
suivantes : 179 000 quintaux de céréales, dont 126 000 de
blés durs et tendres, et 53 000 d'orge.
-----Conseil
d'administration des DOCK-SILOS
Président : BERTRAND-CADI Robert
Vice-Présidents : LIGNIER Eugène SAUNIER Pierre GUECHE Mohieddine
Secrétaire-Trésorier : MAYER Marcel
Administrateurs : BENYACOUB Mohammed, BEY-LAGOUN Abdelmajid, BORG François,
BOSSUOT Georges, BRUN Etienne, COLONNA-CECCALDI, GIULIANO Edouard, JAUBERT
Robert, MUNCK Charles, VERNEDE Henri
LES LABOURS
-----La "LABOURCOOP"
avait pris naissance dans les années 1920, mais ce n'est qu'en
1945 qu'on vit apparaître "l'Union des coopératives
de Labours", qui regroupait 10 coopératives de villages, et
possédait ainsi des moyens suffisants pour acquérir du gros
matériel thermique et l'entretenir.
-----10 chantiers
de labourage ont pu alors se répartir chaque année dans
la plaine de Bône et assurer tout le travail demandé par
les agriculteurs pendant une période de 4 mois, 8 000 hectares
étaient ainsi retournés et sous-solés par ce puissant
matériel.
-----Conseil
d'administration des LABOURCOOP
Président: LIGNIER Eugène
Vice-Présidents : BENYACOUB Mohammed VERNEDE Henri
Secrétaire : RIOLS Louis
Trésorier : THOLANCE Jean
Administrateurs : BENDJEDDOU Mohammed BERTRAND-CADI Robert
BEY-LAGOUN Abdelmajid
CALLEJA Bernard
FABRi Georges
GASNIER René
GERMAIN Didier
GIULIANO Edouard
LANDRER Robert
MUNCK Georges
PELLARIN Armand
POGGi Emile
PREL Augustin
VIRICEL Jean
LES CAVES COOPÉRATIVES
-----La 1ère
fut implantée en 1905 à DUPLEIX dans le département
d'Alger, et la région de BÔNE ne vit qu'en 1914, la naissance
des caves coopératives de MORRIS et BLANDAN, logeant respectivement
38 000 et 20 000 hectolitres.
-----Dès
après la guerre, en moins de 10 ans, furent créées
8 caves coopératives nouvelles, d'une capacité de logement
- LE TARF (en 1921) : 11 020 hl
- RANDON (en 1922) : 31 440 hl
- MONDOVI (en 1922) : 27 745 hl
- BONE (en 1924) : 23 760 hl
- DUZERVILLE (en 1925) : 8 000 hl
- ZERIZER (en 1928) : 22 000 hl
- MECHMECH (en 1931) : 20 000 hl
-OUED FRARAH (en 1932) : 20 000 hl
-----La superficie
totale du vignoble rattaché aux caves coopératives couvrait
en 1953 : 2 512 ha sur les 9 800 qui constituaient l'ensemble de l'arrondissement
de BÔNE. Tous les coopérateurs étaient affiliés
à la Confédération générale des vignerons
d'Algérie par l'intermédiaire de la Fédération
départementale et des sections locales.
-----Conseil
d'administration des CAVES COOPÉRATIVES
Présidents
Blandan : RIOLS Désiré-Philippe
Bône : SULTANA Michel
Dazerville : POLYCARPE Henri
Le Tarf : PECLAT-MAUNDER G.
Mondovi : CARDENTI Marcel
Morris : LACOUME François Oued-Frarah : BOSSUOT Georges
Randon et Mechmech : VERNEDE Henri
Zerizer : GIULIANO Edouard
-----Conseil
d'administration des FÉDÉRATIONS DE VIGNERONS
Président : PELLARIN Armand (Section d'Hippone)
AdministrateursAUGER Francis
BERTAGNA Roland
BOSSUOT Georges
BREYSSE Gilbert
BRISSON Michel
BRUCKER Marcel
COUX Charles
GERMAIN Didier
GIACOBBi Maurice
GIULIANO Edouard
LACOUME François
LATRILLE Jean
PAVET Jean
POLYCARPE Henri
RIOLS Désiré
ROVILLAIN René
SULTANA Henri
SULTANA Michel
TUCCi Albert
VERNEDE Henri
"L'OLEOCOOP"
-----En 1932, les
oléiculteurs des régions de BÔNE, DUVIVIER et GUELMA
se groupèrent à leur tour en coopéi tive, sous cette
appellation.
-----A cette
époque, les huiles d'olives subissaient la loi d'une sévère
concurrence venant de la Tunisie.
-----Cependant,
les huiles de GUELMA en particulier étant d'un goût très
apprécié, il convenait par des coupages judicieux, de livrer
toute une gamme de produits plus ou moins fruités répondant
aux diverses exigences des consommateurs.
-----Les installations
de l'OLEOCOOP permirent donc traiter en une année normale, 300
000 k° d'huile. Une récol exceptionnelle atteint même
une année, le chiffre record 600 000 k°.
-----Conseil
d'administration OLEOCOOP
Président : MUNCK Charles
Administrateurs : BOSSUOT Georges
LA VIE Louis
POGGI Emile
SAUVAGE Henri
"L'AGRUMECOOP-
FRIGECOOP"
-----Dans le domaine
du stockage et de la commercialisation des agrumes, les coopérateurs
bônois firent encore preuve d'initiative et de hardiesse.
En effet, c'est en 1933 qu'ils décidèrent la constitution
d'une coopérative destinée à échelonner les
fruits et les légumes, à la demande de la consommation métropolitaine.
Ils créèrent une usine dotée d'appareils de triage
mécanique et de réfrigération des plus modernes.
-----Mais
son exploitation était trop en avance sur l'utilisation du "froid".
La chaîne n'étant pas continue, l'AGRUMECOOP éprouva
des difficultés de fonctionnement intégral.
-----Pendant
la guerre de 39-45 : les bâtiments furent occupés, de 1942
à 1945, par les troupes alliées qui apportèrent à
l'installation intérieure des modifications et transformations,
la rendant à peu près impropre à sa destination première.
-----Le plein
emploi ne sera repris que plus tard, lorsque la chaîne du froid
entre l'Algérie - dont BONE - sera continue du producteur au consommateur.
-----Conseil
d'administration du Syndicat des agrumes
Président d'honneur SEYTRE Marcel
Président: TABONI Edgard
Administrateurs de Bône et de Guelma
BOSSUOT Georges
BOUJOL Maurice
GIACOBBi Maurice
LATRILLE Jean
LIGNIER Eugène
MUNCK Charles
PELLARIN Armand
RISLER René
SULTANA Michel
IMPORTANCE ou CHEPTEL DANS LA RÉGION EN 1954
BOVINS : 120 130
OVINS : 83.500
CAPRINS : 70 500
----LE
LAIT
-----La production
laitière était fournie par 63 étables industrielles,
groupant 1 850 vaches de race comtoise, assurant une consommation quotidienne
de 14 000 litres.
-----Le cheptel
était renouvelé totalement par importation métropolitaine,
tous les 3 ans.
-----L'absence
d'organisme assurant la collecte dans les campagnes, empêchaient
les milieux ruraux de s'intéresser à une extension. La création
des Ets BERTAGNA, à Bou-FARAH, marqua alors une étape importante
dans cette évolution : 800 litres de lait réfrigéré
purent être livrés quotidiennement.
L'ELEVAGE
-----Sur
les 351 570 ha d'une région limitée par LA CALLE, LAMY,
DUVIVIER, NECHMEYA, HERBILLON, l'élevage disposait de 75 000 ha
de pâturages et parcours, et, sous cer taines conditions restrictives
qui en limitaient considérablement l'utilisation, de 150 000 ha
de forêts.
-----La station
expérimentale d'élevage fut crée par le service de
l'hydraulique en 1953.
ÉQUIDÉS7 900
ASINS : 4.900
MULETS : 6.500
PORCINS : 2.500
-----Conseil
d'administration du SYNDICAT D'ELEVAGE
Président: GERMAIN Didier
Vice-Présidents : BEGHAIN Robert
CAMILLERI Philippe
GIULIANO Edouard
Trésorier: BERTAGNA Jérôme
Trésorier Adjoint : MUNCK Georges
Administrateurs : BENYACOUB Abdelmajid BOUCHIE DE BELLE G.
BRUCKER Marcel
GIULIANO Georges
HAMAMI Ahmed
MAYER Marcel
VERNEDE Henri
LE CRÉDIT AGRICOLE
------Le
1er de ces organismes a été implanté à Bône,
au lendemain de la promulgation de la loi organique du 8 juillet 1901,
instituant des "Caisses Régionales de Crédit Agricole
Mutuel" en Algérie.
Conseil d'administration de la CAISSE REGIONALE DE BONE:
Président: MUNCK Charles
Vice-présidents : BENYACOUB Mohammed VERNEDE Henri
Secrétaire : GIULIANO Edouard
Trésorier : BEY-LAGOUN Abdelmajid
Administrateur délégué : ARNAL Georges Administrateurs
:ALBERTINI Antoine
BENDJEDDOU Mohammed
BERTRAND-CADI Robert
BOUMAIZA Abdelmajid
CHERIFI Chérif
COUR Charles
DENDEN Amor
GUECHE Mohieddine
LACOUME François
LIGNIER Eugène
MAYER Edouard
OLLIVIER Auguste
SAUNIER Pierre
Commissaires aux comptes :COUTANT Charles
MIR Maurice
CAISSE LOCALE DE BONE
Président : MUNCK Georges
Vice-Président : VERNEDE Henri
Secrétaire : SAUNIER Pierre
BELDI Hasnaoui
BENMERZOUGA Allaoua
BENHAMANA Saddek
BOUMAZA Youcef
GIULIANO Edouard
GUECHE Mohieddine
LACOUME François
LIGNIER Louis
TEDDE Marc
Commissaires aux comptes BEY-LAGOUN Abdelmajid
MAYER René
CAISSE LOCALE DE L'EDOUGH
Président : BENYACOUB Mohammed
Vice-Président : DENDEN Amor
Secrétaire : ZERARI Salah
Trésorier : SOLTANI Mohammed
Administrateurs : BEY-LAGOUN Abdelmajid BOUKACHABIA M.T.
DENDANI Mohammed
OUANES Ali
RHAMANI Bachagha
SELLAMI Ahmed
TAHRAOUI Mohammed
TALAI Abdelhafid
Commissaires aux comptes DENDEN Ahmed KHORICI Salah
------Ces
institutions régionales ont parfaitement répondu aux besoins
exprimés et ont participé largement au développement
de l'agriculture individuelle et coopérative, que ce soit dans
le domaine des "avances" ou dans celui des "prêts",
à moyen ou à long terme.
Vice-Présidents
LA MUTUALITE AGRICOLE
------La
Caisse Régionale d'Assurances Mutuelles "BONE-ASSURANCES"
fut créée en 1910 afin de couvrir les risques menaçant
les agriculteurs : la grêle, l'incendie, la mortalité du
bétail, de même que les attelages, les risques automobiles
(qui commençaient à apparaître), les accidents de
travail, etc...
------M. Edmond
FILLACIER en fut l'un des Directeurs.
Conseil d'administration de BONE-ASSURANCES
Président : MUNCK Charles
Vice-Président : BERTRAND-CADI Robert
Trésorier : VERNEDE Henri
Administrateurs : LANDRER Robert
MAYER Marcel
MUNCK Georges
PARTIDA Antonin
SAUNIER Pierre
COOPERATIVES DE PEUPLEMENT
------C'est
en se reportant aux années 1927 et 1928, que l'on peut comprendre
la nécessité de la création de tels organismes.
------La population des centres
de colonisation s'était accrue fortement au fur et à mesure
de leur implantation et de leur réussite. Mais les fils d'agriculteurs
arrivaient à leur tour en âge de s'établir, et le
manque de terres les contraignait souvent à s'expatrier.
------Afin d'éviter cet exode,
la Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel de BONE investit
une partie importante de son capital et de ses réserves dans l'acquisition
de lots de terres incultes et de domaines en partie délaissés.
Ces exploitations furent mises en état et équipées
de matériel neuf, des maisons d'habitation furent construites.
------Ces essais furent tentés
en 1928 dans 2 régions différentes : à RANDON où
8 familles s'installèrent sur une propriété de 300
ha qui prit le nom de "Coopérative de MECHMECH" et à
OUED-FRARAH où 5 familles se partagèrent une exploitation
de 820 ha.
L'HABITAT
------Tandis
que les coopératives de peuplement oeuvraient dans les campagnes
pour les agriculteurs, les employés de villes ne furent pas oubliés.
------L'Union Agricole de l'Est,
mettant à profit les dispositions légales de la loi Loucheur
a construit à BONE des habitations dites "à bon marché.
C'est ainsi que dans la période 1930-1931, 2 sociétés
furent créées "la MAISON-000P" et le "CREDIT
IMMOBILIER".
------Des terrains furent achetés
qui permirent la construction d'une centaine de villas, permettant à
de nombreux employés des associations agricoles, de devenir propriétaires.
L'une de ces "cités-jardins" domine SAINT-CLOUD-LESPLAGES.
------Par la suite, des immeubles
furent édifiés sur le même système. On cite
la copropriété "la LOGIscooP", et un immeuble
près de la cité de l'AGRICULTURE.
------Le personnel des docks de
MONDOVI ne fut pas oublié. Des villas ont été également
construites, et une cité installée pour loger les employés
et ouvriers de toutes confessions.
LA COOPERATION DANS LES OEUVRES
SOCIALES
------C'est
la TABACOOP, la plus ancienne de toutes les sociétés coopératives
qui a pris l'initiative des "oeuvres sociales" au profit de
son personnel. Par la suite, ces réalisations se sont étendues
à toutes les sociétés_ dépendant de l'Union
Agricole de l'Est.
Sources : Livre "La coopération agricole dans la région
de Bône" édité par l'Union Agricole de l'Est
Algérien en 1955.
------Coopérative
ouvrière : elle avait pour but de venir
en aide au personnel des docks situés dans le périmètre
d'HIPPONE et trop éloignés du centre-ville.
Une cuisine modèle, des réfectoires spacieux et d'une propreté
exemplaire, permettaient de servir chaque jour des repas copieux à
un prix modique.
------Garderie
d'enfants : elle avait été mise en place pour les enfants
des femmes (musulmanes pour la plupart) qui travaillaient dans les manufactures
de tabacs.
------Accueillis
tous les matins par la Directrice et l'oeuvre, les enfants jusqu'à
l'âge de 10 ans, sont lavés, soignés et habillés,
reçoivent une nourriture saine et abondante, très lactée.
Un dortoir et une salle de bains sont équipés d'une façon
moderne. Des monitrices leur apprennent le français, tandis qu'un
médecin les visite régulièrement.
------La sécurité
et la prévoyance sociale : une caisse de secours au personnel a
été organisée, alimentée par des cotisations
de tous les groupements et sociétés de l'Union Agricole
de l'Est. Cette caisse rembourse les soins médicaux et pharmaceutiques
sur la base de 80 %.
------Ces
avantages sont consentis également à l'épouse et
aux enfants à la charge de l'employé.
------Des
allocations spéciales sont prévues à l'occasion d'un
mariage, d'une naissance ou d'un décès.
------Ils
bénéficient de l'aide et des conseils d'une assistance sociale.
Des visites pré et postnatales sont organisées. La clinique
Sainte-Thérèse est édifiée par la "Sécurité
agricole" et accueille tout le personnel.
Enfin, les organisations agricoles se devaient également de garantir
leurs agents permanents contre les risques accidents, invalidité,
vieillesse (retraite) et décès.
Elles ont donc souscrit leur affiliation auprès de la "Caisse
Mutuelle d'Action Sociale" à Alger.
LES SYNDICATS AGRICOLES
------La
Maison de l'Agriculture a naturellement accueilli les syndicats spécialisés
- La confédération générale de l'agriculture
"C.G.A." - La Fédération des vignerons - Le Syndicat
d'élevage de la région de Bône - Le Syndicat des producteurs
d'agrumes.
Répartition des crédits de
campagne aux Sociétés coopératives en 1954.
Sur 2 milliards de francs:
Céréales : 28%
Tabacs : 44%
Coton : 17%
Tomates : 10%
Divers : 1%
Madiana DELAYE-LASTRAJOLI
Sources : Livre "La coopération
agricole dans la région de Bône" édité
par l'Union Agricole de l'Est Algérien en 1955.
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