-----Blida est une
ville arabe fondée en 1535 (942 de l'Hégire) par Sidi Ahmed
El Kebir.
-----L'expression "
blida " que les Arabes prononcent et écrivent "
El Blida " est le diminutif de " Belda " qui signifie ville,
bourg, petit pays.
-----Un poète, Ahmed ben Youcef a
fait sur cette appellation ce distique:"on
t'appelle petite ville et moi je t'appelle petite rose ".
Et de fait, entourée de ses jardins et de ses orangeries comme
d'une parure éclatante adossée à la montagne qui
l'abrite et dont les sommets se revêtent en hiver d'une étincelante
blancheur, Blida ressemble à une fleur énorme épanouie
au pied de l'Atlas.
-----Blida la coquette était, par
sa nature même et par sa situation, destinée à devenir
la ville des plaisirs faciles. Elle n'y manqua pas et devint une succursale
de Djenna, le séjour favori des houris. Les Turcs et les Corsaires,
les premiers enrichis par leurs razzias sur les tribus arabes, les seconds
par leurs courses en Méditerranée, s'y rendaient en foule.
-----La "petite rose" n'était
que fêtes et amours.
-----Parlant du tremblement de terre de 1867
- dont il donne une terrifiante description dans son livre consacré
à l'histoire de Blida - le Colonel Trumelet écrit : "
L'incendie accompagnait généralement le séisme et
les ruines s'amoncelaient sans que la population blidéenne, familiarisée
avec tous ces fléaux cessât la vie, de plaisirs et d'orgies
qui en faisait une prostituée aux yeux des croyants. "
-----C'est, sans doute, la raison qui attira
sur ce milieu pervers, la colère divine qui se manifesta souvent,
car le destin lui fut longtemps cruel depuis la peste de 1556 jusqu'au
tremblement de terre de 1825, la ville eut à subir des épidémies
terribles en 1561, 1572, 1601, 1620, 1647, 1675, 1695,1698 et 1700.
-----Cette dernière fit périr
24.000 personnes à Alger et Blida. Puis, la peste et particulièrement
celle de 1787 fit 17.000 victimes dans la région de Blida.
-----Depuis 1830, on ne revit jamais de telles
épidémies, qui oserait douter des bienfaits que nos savants,
nos docteurs, nos infirmiers ont apportés avec eux. Tous les hommes
de bonne foi, dans le monde entier en restent convaincus.
-----Nous, leurs descendants, nous devons
en rester fiers. Cependant l'installation des Français ne se passa
pas comme une parade militaire.
-----Dix-huit jours après l'entrée
des Français à Alger, c'est-à-dire le 22 juillet
1830, le Général en chef De Bourmont, invité traîtreusement
par le Bey du Titteri, prenait la tête d'une colonne de 1.500 hommes
d'Infanterie, d'un escadron de Chasseurs et d'une demi batterie de campagne
et dirigeait sur Blida une excursion-reconnaissance qui n'avait guère
d'autre but qu'une simple satisfaction de curiosité.
-----Vers le soir, la troupe atteignit les
jardins qui environnaient la ville et y trouva la population mâle,
venue au devant des soldats avec les apparences les plus pacifiques, chargée
de rafraîchissements et de fruits variés. La colonne entra
dans la ville et y passa tranquillement la nuit et la journée du
lendemain.
-----Cependant les Kabyles descendaient nombreux
de la montagne et vers le milieu de la seconde nuit, ceux-ci attaquaient
sur tous les points. La bataille fut longue et périlleuse et se
continua jusqu'aux avants postes d'Alger.
-----Le Général Clauzel, nommé
après De Bourmont au commandement de l'armée, résolut
de venger cette trahison. Le 17 novembre 1830, il partit d'Alger avec
7.000 hommes de troupes, pour soumettre la plaine et installer à
Blida et Médéa un nouveau bey. Le 18 novembre, l'armée
arriva devant Blida et installa une garnison aux abords de la ville. C'est
là que prirent naissance Dalmatie, Montpensier et Joinville. Mais
pendant que l'expédition se dirigeait vers Médéa,
le Colonel Rullière, qui avait reçu le commandement de la
garnison, eut à subir de nouvelles attaques que sa présence
d'esprit réussit à juguler.
-----Toutes ces escarmouches décidèrent
le Général à renoncer à l'occupation de la
ville et ses troupes en repartirent sans y laisser de garnison.
-----La ville ne fut pacifiée qu'en
exécution du Traité de la Tafna, signé à Oran
le 30 mai 1837, entre Abd El Kader et le Général Bugeaud.
-----Le 3 mai 1838. le maréchal Valée
installa au nord de la ville le camp de Joinville et de Montpensier. Le
Colonel Duvivier en reçut le commandement et l'année suivante
les murs de la ville furent franchis et l'installation fut définitivement
faite.
-----Un arrêté du Gouverneur
Général de l'Algérie en date du 1er octobre 1840,
appela à Blida 300 familles qui furent le noyau de la nouvelle
population.
-----Un Commissariat civil
y fut créé par arrêté ministériel du
26 mai 1841. En 1841 les camps de Joinville-Montpensier étaient
érigés en villages. Quatre ans plus tard, l'organisation
de Blida en commune de plein exercice était réalisée
par ordonnance des 28 septembre 1847 et 31janvier 1848 et par arrêté
du Gouverneur Général de l'Algérie en date du 13
avril 1848.
-----Le premier Maire de
Blida fut élu le 15 mai 1848. Ce fut M. Choulet, dont l'arrière
petit-fils, Roger Choulet, Commandant de réserve d'aviation, officier
de la Légion d'Honneur est actuellement à Vence.
-----Blida peut être
considérée comme le berceau de deux magnifiques régiments
! Le 1e Chasseurs d'Afrique qui émigra au Maroc, mais surtout le
valeureux le régiment de Tirailleurs
Algériens qui firent sa fierté et ajouta à
son renom.
-----Le 1er Régiment
de Tirailleurs Algériens est né à Blida de l'un des
bataillons de Tirailleurs indigènes recrutés dès
1830 dans la province d'Alger par le Général Clauzel et
fut appelé : le bataillon de Tirailleurs des provinces d'Alger
et du Titteri.
-----Son drapeau décoré
de la Croix de la Légion d'honneur, de la fourragère aux
couleurs de la Médaille Militaire et de la Croix de guerre 1914-1918,
chargée de quatre palmes, porte en lettres d'or les noms des batailles
et des expéditions auxquelles il a participé Laghouat 1852,
Sébastopol 1854-1855. Turbigo, San Lorenzo 1863, Extrême
orient 1884-1885. Tchad 1900. Maroc 1907-1913-1918. La Somme, l'Aisne
l916-Saint-Thierry 1918.
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