* - Carte Michelin n° 172 - plis 17 et 18 - Schéma p. 64.
BISKRA
Bâtie sur la rive droite de l'oued au lit caillouteux qui porte
son nom, Biskra, station hivernale et climatique située à
la limite Nord du grand désert, est une des oasis sahariennes les
plus visitées. Occupée dès l'antiquité romaine
sous le nom de Vescera, elle fut, avec Négrine, la seule oasis
à avoir été chrétienne avant de devenir musulmane.
La renommée universelle de Biskra et la vogue touristique qu'elle
connut entre les deux guerres sont dues au développement de ses
ressources hôtelières et aux séjours qu'y firent Fromentin
en 1848 et surtout André Gide en 1896. Guéri à Biskra
d'une maladie pulmonaire, ce dernier invita ses amis parisiens à
venir passer avec lui des heures enchanteresses dans cette oasis. Et nous
retrouvons les échos de ce réveil à la vie dans certaines
pages célèbres d' " Amintas " et des " Nourritures
terrestres ".
Les palmeraies de Biskra et des Ziban produisent les fameuses dattes "
Deglet-Nour " dont le nom arabe signifiant doigt de lumière,
évoque ce fruit translucide sous le soleil saharien.
Biskra occupe un site éminemment touristique au pied de la chaîne
de l'Aurès qu'embrase le soleil couchant, à proximité
des verdoyantes oasis des Ziban, et en bordure Nord des chotts de l'oued
Rhir dont la surface se trouve par endroit à 31 m. au-dessous du
niveau de la mer. Cette oasis a pris de l'importance dans la vie de l'Algérie
moderne au moment de la construction de la voie ferrée vers Touggourt.
LA VILLE MODERNE
La Biskra moderne au plan régulier, aux rues larges,
rectilignes et parallèles où se groupent les administrations,
les hôtels et les commerces vaut surtout par le spectacle animé
et curieux qu'offre son marché, le matin surtout. Tout près
les rues Arcelin et Lapeyrousse abritent quelques cafés maures
où, le soir venu, les Ouled-Naïl viennent danser en public
leurs danses étranges et attrayantes (p. 79). Les squares fleuris
et agréables contribuent à donner à cG quartier son
atmosphère propre.
Jardin Landon. - Visite provisoirement
suspendue. Cet enclos de 10 ha, encore connu sous le nom de " Maison
Bénevent ", est l'oeuvre du comte de Landon de Longueville
qui avait entrepris d'y acclimater des essences méditerranéennes
et tropicales. Une promenade dans les allées sablées de
ce jardin, au milieu des cassies ou acacias de Farnèse, tamaris,
cyprès, lauriers roses et blancs, belombras, hibiscus rouges, bougainvilliées
violacées, ficus, palmiers et fougères, est à la
fois reposante et agréable.
LE VIEUX BISKRA
Le Vieux Biskra compte l'ensemble des ksour qui groupent
leurs maisons aux murailles croulantes dans la célèbre palmeraie
de 150.000 palmiers. Les villages disséminés dans l'oasis
sont bâtis en " toube " (brique de terre et de paille
foulée et séchée au soleil).
La meilleure façon de visiter en auto le Vieux Biskra et de parcourir
les parties les plus intéressantes de sa palmeraie est de suivre
l'itinéraire indiqué sur la carte ci-contre.
Vieux fort turc.
- Ce fort, en terre séchée, s'écroula sous les obus
français lors de la prise de Biskra en 1844. Mais, plus que la
guerre, l'eau tombant là, en averses aussi violentes que rares,
nivella ses murailles jusqu'à en faire le plateau de terre crevassée
qu'il est de nos jours.
ENVIRONS
Les dunes: paysages
désertiques. 18 km en auto AR. Quitter Biskra par la sortie n°
3 du plan et prendre à droite après l'aérodrome une
piste bien tracée (rouler très prudemment: cassis) - franchir
la voie ferrée, aussitôt après apparaissent les dunes.
Ces dunes qui n'ont ni la hauteur ni la majesté de celles des grands
ergs sahariens intéresseront le touriste qui ne pénétrera
pas plus au coeur du Sahara.
Sidi-Okba : ville sainte de l'Islam
mogrebin. 34 km en auto AR plus 1 h. de visite. Quitter Biskra par la
rue Lazerge et la sortie n° 2 du plan. Après avoir traversé
l'oued Biskra, prendre à droite une piste goudronnée qui
traverse les petites oasis d'El-Alia,,,cle Filiache, puis parcourt pendant
15 km le désert sablonneux en vue du massif de l'Aurès,
à gauche, avant d'atteindre la palmeraie et la ville de Sidi-Okba.
Description p. 136.
Cañon de l'oued El-Abiod**
: succession d'oasis dans le fond du canon. Description p. 66.
Branis : oasis de montagne. 44 km
en auto AR plus 1/2 h. de visite. Quitter Biskra par la sortie n"
1 du plan. La route s'élève d'abord vers le col de Sfa d'où
se révèle un large panorama sur le désert au Sud.
Au pied du col de Sfa, sur le versant Nord, prendre à droite le
D 54 étroit et goudronné sur 4 km. 6 km plus loin, on pénètre
dans la montagne et la route atteint les premiers contreforts de l'Aurès.
Bientôt, à droite de la route, apparaît l'oasis de
Branis dans son cadre de montagnes très colorées. Sa palmeraie
s'étend, bien irriguée, dans la vallée de l'oued
qui décrit là un méandre à l'intérieur
duquel s'élève le village.
Les oasis des Ziban : bel ensemble
d'oasis dont les villages et les palmeraies sont intéressants à
parcourir. 76 km AR plus 2 h. de marche ou de visite. Quitter Biskra par
la sortie n" 4 du plan. Le D 31, goudronné, procure une vue
d'ensemble de la vaste palmeraie de Biskra puis longe à droite
les collines desséchées des monts du Zab avant de pénétrer,
à hauteur de Bouchagroun dans les célèbres oasis
des Ziban.
Lichana. - A 1,5 km de la piste. Vaste
ksar pittoresque, la palmeraie alentour produit d'excellentes dattes.
Zaatcha. - A gauche de la route, s'élève
un monument à la mémoire des officiers, sous-officiers et
soldats tombés là au cours de la campagne d'Afrique. Le
ksar et la palmeraie ont été rasés à la suite
de l'insurrection de 1849.
Farfar. - Village pittoresque et coloré.
Sa palmeraie verdoyante s'étend au bord de la route. Tolga. - C'est
la plus importante oasis des Ziban. Ses rues très animées
offrent un spectacle pittoresque. Sa mosquée est intéressante.Du
haut de son minaret, que l'onatteint par un escalier s'élevant
autour d'un massif pilier carré, on jouit d'une vue d'ensemble
sur l'oasis. Sa palmeraie abrite de vastes jardins arrosés par
l'eau de puits artésiens dont on voit les larges conduits modernes.
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