Biskra, et les Zibans
UNE RUE DES OULED-NAÏLS

(dans le Titteri des Français, Bou-Saada, par Georges Bouchet)
Le spectacle des danseuses Ouled-Naïl
était le clou de la fin de journée, après le dîner.
Les touristes pouvaient se rendre en famille à l'adresse fournie par la réception de leur hôtel, car rien ne distinguait, à l'extérieur, le " maison de danses " de ses voisines. Il s'agissait d'un spectacle de danses folkloriques divisé en deux parties.

Au début les filles étaient habillées de la tête aux pieds, de tenues vivement colorées et de lourds bijoux d'argent. Les spectateurs, auxquels on avait servi une tasse de thé à la menthe, étaient assis sur des chaises banales alignées le long de trois des quatre côtés d'une " beit el kebira (grande pièce) ; sur le côté restant, trois musiciens soufflaient dans une raïta (flûte) ou tapaient sur une sorte de tambour aux sons assourdis.

Pour la seconde partie, il fallait payer un supplément. Les musiciens se tournaient alors vers le mur et les touristes étaient les seuls à pouvoir voir les danseuses revenir toutes nues et parfaitement épilées. La salle et la musique était moins agréables qu'aux Folies Bergères, mais le spectacle plus achevé.

Cette particularité chorégraphique locale n'était que l'aspect le plus présentable d'une tradition naïlate séculaire qui avait survécu sans peine à la prohibition d'Abd el-Kader et s'était fort bien adaptée à l'époque française. Elle a fait l'objet, en 2003, d'une étude menée par Berkahoum Ferhati et parue dans la revue Clio N° 17-2003 sous le titre " La prostituée dite Ouled-Naïl ". C'est ce texte qui a nourri la notule que voici.(voir le Titteri des Français, Bou-Saada, par Georges Bouchet)


datée 1911
sur site en avril 2012

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