Ben-Aknoun
- El-Biar: le Petit Lycée
|
101 Ko |
De haut en bas, de gauche à droite: Il grandit en Algérie et subit les lois de Vichy en 1940 lorsque sa famille est déchue pendant deux ans de la nationalité française[4]. De 1935 à 1941, il va à l'école maternelle et primaire d'El-Biar. Les enfants sont obligés de manifester leur attachement au Maréchal de multiples manières. Derrida en qualité de juif doit laisser au deuxième de la classe sa place pour le lever de drapeau. Son frère et sa soeur ont été exclus de l'école pour la même raison[5]. En 1941, il est lui-même exclu du lycée Ben Aknoun et il est inscrit jusqu'en 1943 au lycée Émile-Maupas, mais il ne supporte pas l'atmosphère communautaire. Il retourne au Lycée Ben Aknoun en 1944. Derrida connaît ainsi, durant sa jeunesse, une scolarité mouvementée. Il voit les métropolitains comme oppresseurs et normatifs, normalisateurs et moralisateurs. Sportif, il participe à de nombreuses compétitions sportives et rêve de devenir footballeur professionnel. Mais c'est aussi à cette époque qu'il découvre et lit des philosophes et écrivains comme Jean-Jacques Rousseau, Friedrich Nietzsche, André Gide et Albert Camus. Il commence à écrire un "journal intime". En 1947-1948, en classe de philosophie au Lycée Gauthier d'Alger, il lit Bergson et Sartre. En 1948, inscrit en lettres supérieures au Lycée Bugeaud, il est marqué par la lecture de Kierkegaard et Heidegger[6]. En 1949, il vient en France pour étudier en classe de première supérieure au lycée Louis-le-Grand à Paris, où il se lie d'amitié avec Pierre Bourdieu, Michel Deguy ou Louis Marin. Son professeur de philosophie Etienne Borne trouve que ses dissertations sont "plotiniennes"[7]. il entre après deux échecs à l'École normale supérieure en 1952. Il y fait la rencontre de Louis Althusser, qui exerce comme "caïman". Derrida milite dans des groupes d'extrême-gauche non communiste. |