AZAZGA , à 30 km d'Alger
AZAZGA en 1900
par Edgar Scotti (†)

Extrait de l' A.E.A, n°135, déc.2016 =
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mise sur site : déc 2016

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Implanté sur le plateau d' Il-Maten, AZAZGA, créé en 1883, est le chef-lieu de la commune mixte du Haut-Sebaou.Situé à 140 km à l'est
d'ALGER et à 35 km de TIZI-OUZOU, ce centre y est relié par une route construite vers 1880. Cette voie suit la vallée du Sebaou, qu'elle traverse sur le pont de BOUGIE et qu'elle surplombe en certains endroits.

La population de la commune mixte était en 1900 de 41 000 habitants Kabyles, parmi lesquels 654 Français dont 436 résidaient à AZAZGA. La commune mixte couvre 59 210 ha de montagnes et plateaux. L'agglomération d'AZAZGA s'étend sur 2620 ha traversés par l'oued Diss.

L'eau d'alimentation y était abondante et excellente.

En 1900, la ville était reliée à TIZI-OUZOU par un courrier hippomobile. Dépourvus d'électricité, les habitants avaient recours à des lampes à pétrole pour leur éclairage.

Nombreux marchés dont le plus important se déroulait le samedi, avec ceux des lundi, mercredi, jeudi et dimanche dans les douars de Fréha, Tamda et Yakouren.

AZAZGA en 1900

La température minimale est de 5° C au-dessus de 0 en hiver avec un maximum de 40° C en été.
Le centre d'AZAZGA est à une altitude de 322 m. Il est entouré de très belles forêts de chênes-lièges, chênes zéens (ou chênes des Canaries), chênes-verts, frênes et caroubiers.

Administration municipale en 1900

Premier adjoint : M. Barbaroux ;
deuxième adjoint : M. Cogno ;
secrétaire : M. David ;
secrétaires adjoints : MM y,
Pizzini, Re Murati (état civil) ;
agent-voyer communal : M. Debieuvre ;
garde- champêtre : M. Larue ;
Ponts et chaussées :conducteur M. Barbet ;
voierie départementale : M. Lèbre ;
agent voyer, Eaux et forêts : M. Jahier brigadier ;
gardes :MM Bartoli, Mohamed Saki, Belkeroubi, Bezombes, Abdelkader Cherfaouï, Cornut, Faure, Gassiole, Ali Naït, Ali Mahiout, Ponsardin.
En résidence à Tala-Kaci, près d'AZAZGA, le garde Ponsardin était assassiné le 20 novembre 1902 ;
interprète : M. Nour ;
instituteur : M. Farral ;
institutrice : Mme Patard ;
médecin : Dr Coquil ;
Poste et télégraphe : Mme Roussel, receveuse ;
facteur des postes : M. Marcelin.

Commerçants et artisans en 1900

Bouchers : MM Ali lgoubriouene, Muraire ;
bouchonniers : MM Sautès, Jublon ;
boulangers : MM Sautès, Blachère ;
charrons : MM Henri Balazut, Marcelin ;
cafetiers : MM Kolher, Ghebhardt, Lebry, Vayssières, Hoeltzel, Peguilhan ;
épiciers : MM Hadjadj, Viola, Latard ;
entrepreneurs de travaux : MM Baudoin, Deschanel, Viola, Croisé ;
menuisiers : MM Badaracco, Delacoste fils, Vaysse ;
débit de tabac : M. Viola.

Agriculteurs viticulteurs en 1900

La région dispose d'excellentes terres, bien arrosées. A la fin du XIXème siècle, figuiers et oliviers ne satisfaisaient que péniblement les besoins familiaux. En 1900, la Kabylie comptait plus de 100 moulins modernes produisant une huile commercialisable à des cours rémunérateurs payant largement les travaux de sur-greffage des oléastres, de taille et d'entretien des oliviers.

Oliviers et figuiers de Kabylie
Avec l'amélioration des techniques culturales, l'autoconsommation estimée à 300 litres, par famille et par an, laissait tout de même un excédent commercialisable de 8 000 tonnes d'huile d'olive.

Il en est de même pour les fruits des variétés Tam'riout et Taran'imt dont chaque "karouba " (famille prise au sens large) consommait
environ 700 kg de figues sèches par an. Les améliorations apportées dans la " caprification ", le séchage et la désinsectisation permirent de développer les circuits d'exportation des fruits.

A côté de ces productions traditionnelles, de bonnes terres étaient très favorables à la céréaliculture et à la viticulture.

A quelques kilomètres d'AZAZGA, commençait la grande et magnifique forêt de Yakouren.

Dans les années trente, les Messageries de la Grande Kabylie assuraient la liaison entre ALGER, MEKLA et AZAZGA.
Départs de la Rampe Chasseloup-Laubat à 6 heures pour AZAZGA et à 8 heures pour MEKLA.

Cette note succincte, certainement incomplète, évoque les activités d'hommes et de femmes de toutes origines qui firent de ce centre, un des plus visités. Les nombreux touristes français et étrangers appréciaient la beauté du site et la qualité des produits de l'artisanat local. Cette synthèse pourra être développée par tous ceux qui demeurent attachés à ce pays ou qui eurent des liens familiaux dans ce village.

Références bibliographiques :
- la Kabylie et les coutumes kabyles, de MM Hanotaux et Letourneux. Paris 1893.
- L'oeuvre agricole française en Algérie, ouvrage collectif publié et édité par l'Association amicale des anciens élèves des écoles d'agriculture.
- Le guide Louis Piesse, 1887.
- Le guide Adolphe Joanne, 1908.
- La Kabylie, ses figuiers et ses oliviers, de M. Claude Chaux. ingénieur horticole, chef de la station expérimentale de Sidi-Aich (Constantine).

Remerciements :
L'auteur exprime sa bien vive gratitude au Dr Georges Duboucher et à M. Jacques Piollenc, qui lui ont ouvert leurs archives.