Implanté sur
le plateau d' Il-Maten, AZAZGA, créé en 1883, est le chef-lieu
de la commune mixte du Haut-Sebaou.Situé à 140 km à
l'est
d'ALGER et à 35 km de TIZI-OUZOU,
ce centre y est relié par une route construite vers 1880. Cette
voie suit la vallée du Sebaou, qu'elle traverse sur le pont de
BOUGIE et qu'elle surplombe en certains endroits.
La population de la commune mixte était en 1900 de 41 000 habitants
Kabyles, parmi lesquels 654 Français dont 436 résidaient
à AZAZGA. La commune mixte couvre 59 210 ha de montagnes et plateaux.
L'agglomération d'AZAZGA s'étend sur 2620 ha traversés
par l'oued Diss.
L'eau d'alimentation y était abondante et excellente.
En 1900, la ville était reliée à TIZI-OUZOU par un
courrier hippomobile. Dépourvus d'électricité, les
habitants avaient recours à des lampes à pétrole
pour leur éclairage.
Nombreux marchés dont le plus important se déroulait le
samedi, avec ceux des lundi, mercredi, jeudi et dimanche dans les douars
de Fréha, Tamda et Yakouren.
AZAZGA en 1900
La température minimale est de 5° C au-dessus de 0 en hiver
avec un maximum de 40° C en été.
Le centre d'AZAZGA est à une altitude de 322 m. Il est entouré
de très belles forêts de chênes-lièges, chênes
zéens (ou chênes des Canaries), chênes-verts, frênes
et caroubiers.
Administration municipale en 1900
Premier adjoint : M. Barbaroux ;
deuxième adjoint : M. Cogno ;
secrétaire : M. David ;
secrétaires adjoints : MM y,
Pizzini, Re Murati (état civil) ;
agent-voyer communal : M. Debieuvre ;
garde- champêtre : M. Larue ;
Ponts et chaussées :conducteur M. Barbet ;
voierie départementale : M. Lèbre ;
agent voyer, Eaux et forêts : M. Jahier brigadier ;
gardes :MM Bartoli, Mohamed Saki, Belkeroubi, Bezombes, Abdelkader Cherfaouï,
Cornut, Faure, Gassiole, Ali Naït, Ali Mahiout, Ponsardin.
En résidence à Tala-Kaci, près d'AZAZGA, le garde
Ponsardin était assassiné le 20 novembre 1902 ;
interprète : M. Nour ;
instituteur : M. Farral ;
institutrice : Mme Patard ;
médecin : Dr Coquil ;
Poste et télégraphe : Mme Roussel, receveuse ;
facteur des postes : M. Marcelin.
Commerçants et artisans en 1900
Bouchers : MM Ali lgoubriouene, Muraire ;
bouchonniers : MM Sautès, Jublon ;
boulangers : MM Sautès, Blachère ;
charrons : MM Henri Balazut, Marcelin ;
cafetiers : MM Kolher, Ghebhardt, Lebry, Vayssières, Hoeltzel,
Peguilhan ;
épiciers : MM Hadjadj, Viola, Latard ;
entrepreneurs de travaux : MM Baudoin, Deschanel, Viola, Croisé
;
menuisiers : MM Badaracco, Delacoste fils, Vaysse ;
débit de tabac : M. Viola.
Agriculteurs viticulteurs en 1900
La région dispose d'excellentes terres, bien arrosées. A
la fin du XIXème siècle, figuiers et oliviers ne satisfaisaient
que péniblement les besoins familiaux. En 1900, la Kabylie comptait
plus de 100 moulins modernes produisant une huile commercialisable à
des cours rémunérateurs payant largement les travaux de
sur-greffage des oléastres, de taille et d'entretien des oliviers.
Oliviers et figuiers de Kabylie
Avec l'amélioration des techniques culturales, l'autoconsommation
estimée à 300 litres, par famille et par an, laissait tout
de même un excédent commercialisable de 8 000 tonnes d'huile
d'olive.
Il en est de même pour les fruits des variétés Tam'riout
et Taran'imt dont chaque "karouba " (famille prise au sens large)
consommait
environ 700 kg de figues sèches par an. Les améliorations
apportées dans la " caprification ", le séchage
et la désinsectisation permirent de développer les circuits
d'exportation des fruits.
A côté de ces productions traditionnelles, de bonnes terres
étaient très favorables à la céréaliculture
et à la viticulture.
A quelques kilomètres d'AZAZGA, commençait la grande et
magnifique forêt de Yakouren.
Dans les années trente, les Messageries de la Grande Kabylie
assuraient la liaison entre ALGER, MEKLA et AZAZGA.
Départs de la Rampe
Chasseloup-Laubat à 6 heures pour AZAZGA et à
8 heures pour MEKLA.
Cette note succincte, certainement incomplète, évoque les
activités d'hommes et de femmes de toutes origines qui firent de
ce centre, un des plus visités. Les nombreux touristes français
et étrangers appréciaient la beauté du site et la
qualité des produits de l'artisanat local. Cette synthèse
pourra être développée par tous ceux qui demeurent
attachés à ce pays ou qui eurent des liens familiaux dans
ce village.
Références bibliographiques :
- la Kabylie et les coutumes kabyles, de MM Hanotaux et Letourneux. Paris
1893.
- L'oeuvre agricole française en Algérie, ouvrage collectif
publié et édité par l'Association amicale des anciens
élèves des écoles d'agriculture.
- Le guide Louis Piesse, 1887.
- Le guide Adolphe Joanne, 1908.
- La Kabylie, ses figuiers et ses oliviers, de M. Claude Chaux. ingénieur
horticole, chef de la station expérimentale de Sidi-Aich (Constantine).
Remerciements :
L'auteur exprime sa bien vive gratitude au Dr Georges Duboucher et à
M. Jacques Piollenc, qui lui ont ouvert leurs archives.
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