AVIATION
Club aéronautique de Tiaret
Texte, illustrations : Pierre Jarrige

------Pierre Jarrige, né en 1940, à Burdeau (dpt de Tiaret), fut pilote privé et pilote militaire (ALAT) en Algérie. Il fait des recherches, depuis très longtemps, sur l'histoire de l'aviation en Algérie. Il a déjà produit trois livres sur l'aviation légère et le vol à voile. Il continue les recherches en vue d'un livre sur l'histoire del'aviation commerciale et militaire.
------ Je le remercie d'avoir eu la gentillesse de nous faire parvenir ces textes afin que vous puissiez en profiter.

Son site : www.aviation-algerie.com

extraits du numéro34, juin 1986 de "l'Algérianiste", bulletin d'idées et d'information, avec l'autorisation de la direction actuelle de la revue "l'Algérianiste"
sur site le 20-11-2009
voir :
Tiaret, la capitale du Sersou. (On rappelle que le Sersou n'est pas un avare.)

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Pierre Jarrige, chef pilote à l'Ecole nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace de Toulouse, est né en 1940 à Burdeau (ancien département de Tiaret). Il a été pilote de tourisme, puis pilote militaire dans l'A.L.A.T. (Aviation légère de l'armée de terre). Avant juillet 1962, il avait déjà effectué six cents heures de vol au-dessus du territoire algérien.

EN avril 1931, Guy Cloitre, agriculteur, premier pilote de tourisme algérien (breveté en métropole) entreprend, alors qu'il n'a pas vingt heures de vol, le voyage Paris-Tiaret en trois étapes, dont le survol maritime Alicante-Oran. Son arrivée sur son Farman 231 (F-ALEK) déclenche un véritable délire parmi la population qui n'avait pas encore vu d'avion de tourisme.

Aussitôt, un comité composé de Guy Cloitre, Armand Viniger (ex- contrôleur des impôts, administrateur de biens), Lucien Grach (agriculteur), Gaston Clauzel, (quincaillier), Jacques Pradel (agriculteur), Ernest Boggio (négociant en matériaux), crée, le 7 mai 1931, le Club aéronautique de Tiaret. Placé sous la présidence d'Edmond Boyet, avocat, le C.A.T. est le premier club créé à l'intérieur du département d'Oran comme filiale du Club aéronautique de Tiaret. Placé sous la présidence d'Edmond Boyet, avocat, le C.A.T. est le premier créé à l'intérieur du département d'Oran comme filiale du Club aéronautique oranais.

Le but du C.A.T. qui se libérera rapidement de la tutelle du Club aéronautique oranais, est simple : " développer l'aviation de tourisme, regrouper les propriétaires d'avions, former des pilotes et entraîner ceux qui ont servi dans l'aviation militaire ". M. Goetz, ancien pilote de chasse durant la guerre, menuisier à Tiaret, adhère tout de suite au nouveau club.

Le comité provoque rapidement un puissant mouvement en faveur de l'aviation de tourisme. Une commission est chargée de trouver un terrain dans les environs de Tiaret. Le choix se porte sur l'hippodrome de la Grande-Jumenterie. Malheureusement, ce terrain appartient à l'Etat et il faut quinze mois de démarches incessantes, appuyées par l'action des élus du département, pour obtenir le terrain visé. L'autorisation est même retirée à la suite d'un rapport du Haras, prétendant que le bruit des avions provoque des mises bas prématurées. Il faut les interventions du général Vuillemin et du maréchal Franchet d'Esperey pour faire annuler la décision. Par la suite, les juments feront bon ménage avec les chevaux- vapeur. (Le Haras fournit en chevaux toute la cavalerie d'Afrique du Nord.) Un mois après l'attribution officielle, une aire d'atterrissage de 34 hectares est nivelée et balisée et un hangar de 300 m2 édifié, après avoir longtemps attendu le permis de construire.

Après l'exploit de Guy Cloitre, quatre pilotes se font tout de suite remarquer : Edmond Boyet, breveté en métropole en septembre 1931, entreprend de ramener en Algérie son Potez 36 F-ALJN (avec deux pannes en Espagne à la suite d'ennuis de moteur) et se dévoue ensuite inlassablement à la cause de l'aéro-club. Armand Viniger et Jacques Pradel, brevetés à Oran en octobre 1931 par Pierre Monville, donnent plus de 500 baptêmes de l'air sur des terrains de fortune de la région avec leur Potez 36 (F-AMKO) arrivé en caisses à Oran, en attendant la mise en service de l'aérodrome. Lucien Grach, breveté à Oran en septembre 1932, parcourt toute l'Afrique du Nord sur son Caudron 232 (F-AJXE) et porte les couleurs du C.A.T. dans tous les clubs qui se créent à cette époque.

Club aéronautique de Tiaret
1932. - Réunion du comité.
De gauche à droite : Ernest Boggio, Jacques Pradel, Marcel Urban, Guy Cloitre,
Ernest Grach, Mme Viniger, Edmond Boyet, Armand Viniger,
Gaston Clauzel, Mico.

L'été 1932, un constructeur amateur : Anthoine, construit une avionnette Mignet HM 8. Réalisé avec beaucoup de soin, cet ancêtre du Pou du Ciel n'obtient pas plus de succès que ses congénères.

Le 21 octobre 1932, après bien des vicissitudes, le terrain de la Jumenterie est enfin inauguré. 35 avions sont réunis pour la circonstance : 10 viennent d'Alger, 11 de Sidi Bel Abbès, 1 d'Orléansville, 2 d'Oran, 1 de Saïda, 2 de Mostaganem, plus 4 appartenant aux membres du Club aéronautique de Tiaret. 4 avions du ler groupe d'Afrique sont également au rendez-vous. Les courageux propagandistes de Tiaret obtiennent un grand succès.

En mai 1933, un deuxième hangar est construit dans le prolongement de celui existant, portant la surface utile à 800 m2. Le C.A.T. a besoin de place, car la flotte augmente. Début juillet 1933, arrive le Caudron " Phalène " (moteur Bengali) " Ville de Tiaret " convoyé de métropole par Guy Cloitre à plus de 150 km / h de moyenne. Il est suivi de près par André Vercruysse ramenant le Caudron " Luciole " (moteur Lorraine) F-AMDO.
Le C.A.T. embauche comme chef pilote André Vercruysse, ancien pilote militaire, breveté transport public avion et hydravion, ancien pilote de la Compagnie aérienne française, détenteur de trois records internationaux pour avions légers : altitude, vitesse et distance. Classé premier au tour de France aérien de 1931, il totalise 1 500 heures de vol.

En juin, six brevets sont obtenus sous le contrôle de R. de Dietrich et Gazaniol, commissaires de l'Aéro-Club de France, venus tous deux de Sidi Bel Abbès, chacun sur un " Luciole". Malgré le violent sirocco, Clert, Serge Cloitre, Ernest Grach, Malé, Marguier et Nusbaum passent brillamment les épreuves.

Par la suite, Lucien Grach sera commissaire de l'Aéro-Club de France et se chargera de faire passer les brevets.

En juillet, la flotte comprend 7 unités : 3 Potez 36 (Me Boyet, section de Montgolfier (F-ALNQ) et C.A.T. (F-ALNP), 1 Caudron " Luciole " (C.A.T.), 1 Farman 231 (Guy Cloitre F-ALEK), 1 Caudron " Phalène " (le " Ville de Tiaret"), 1 Caudron 232 (par la suite, Lucien Grach deviendra propriétaire d'un deuxième Farman 231).

Le 16 juillet, se déroule le baptême du " Ville de Tiaret " avec comme marraine Mme Bigorre et comme parrain M. Galibert, maire de la ville. Ce bel avion rouge, dont le capot s'orne d'une tête de lion et de l'inscription " Ville de Tiaret " qui rappelle l'aide généreuse de la municipalité sera mis à la disposition des membres du club à des conditions peu onéreuses.

Le chef pilote Vercruysse commence à obtenir des résultats : les élèves pilotes affluent en nombre : Albert Attia, Krief, Cauchi, les frères Vincent et Ernest Boggio, Nahon, Myara, Rouas, Mme Viniger, Serrero, Bresson, tous formés sur le Potez 36 et perfectionnés sur le "< Luciole ". Ernest Grach, à peine breveté, achète un " Phalène " (moteur Bengali) qu'il ramène de Paris à Tiaret en septembre 1933. Armand Viniger et Jacques Pradel commandent également un - Phalène ".

Marcel Urban est breveté ; il sera par la suite un conseiller technique très écouté et se dévouera inlassablement à la cause du club. 150 heures de vol sont effectuées en juillet.

En septembre 1933, le C.A.T. participe aux fêtes de Trézel alors qu'un déplacement prévu à Vialar le 29 octobre doit être reporté à cause d'une violente tempête.

Entre-temps, l'abbé Jules Pommiès, secrétaire de l'Aéro-Club de Montgolfier, se démène pour propager le culte de Notre-Dame-de-Montgolfier.

Faisant sans doute valoir le nom prédestiné de sa patronne, il avait obtenu, le 28 novembre 1925, de la sainte pénitencerie de Rome une indulgence de 300 jours en faveur de ceux qui invoquent sur place N.-D.-de-Montgolfier. Il obtient sans doute un certain succès qui lui permet de passer le communiqué suivant :
Protectrice-née de l'aéronautique, de par son vocable et son origine, Notre-Dame-de-Montgolfier, hier encore inconnue, est aujourd'hui vénérée non seulement en Algérie et dans la métropole, mais encore à l'étranger. C'est dire avec quelle sympathie son patronnage a été accepté dans les milieux aéronautiques. Sa protection assurée est tout naturellement invoquée par les catholiques qui emprunteront la voie des airs pour voyager. "

L'Aéro-Club de Montgolfier sera, par la suite, intégré comme section du C.A.T.

L'hiver 1934, pour des raisons de mauvais, temps et de difficultés financières, le moniteur Vercruysse va passer quolques mois à Biskra avec le Potez 36 vendu à ce club.

Le même hiver, Arnaud Viniger remplace Me Boypt qui devient président d'honneur et Armand Casabo devient secrétaire général. Serrero, Armand Pradel et les frères Boggio sont lâchés. Ils sont tous brevetés, ce qui porte à 19 l'effectif des pilotes du club. Armand Viniger, assisté plus tard de Mme Viniger, donnera un éclat tout particulier aux festivités du club.

Le général Vuillemin inaugure l'aérodrome

En mars 1943, 3 Phalène ", pilotés par Guy Cloitre, Ernest Grach et Armand Viniger, et ayant pour passagers Edmond Boyet, M. et Mme Serge Cloitre, M. et Mme Serrero, Suzanne Viniger et Jacques Pradel, font un voyage de trois jours au Maroc pour rendre visite au général Vuillemin (commandant alors l'aviation militaire du Maroc) et lui demander d'être le parrain de l'aérodrome de la Jumenterie. Le général accepte et prévoit de se rendre à Tiaret le samedi 10 avril pour préparer les grandes fêtes de l'inauguration officielle. Malheureusement, le mauvais temps arrête le général qu'accompagnent sa femme et ses deux enfants, à Laghouat (le général vient d'El Goléa où il possède une maison). La foule qui attend sur l'aérodrome rentre à regret en ville, mais le lendemain, à 9 heures, le général atterrit sur le terrain qui portera son nom. A midi, un grand déjeuner à l'Hôtel d'Orient réunit tout le conseil d'administration autour du général et de sa famille. Les grandes fêtes sont décidées pour Pentecôte.

Le 19 mai, nouveau contretemps, le général est appelé à Paris et l'inauguration est reportée au 10 juin. Ce délai permet de parachever les finitions du club-house et d'en embellir les abords.

Les 9 et 10 juin 1934 se déroulent enfin les grandes fêtes de l'inauguration officielle.

Le 9, à 17 heures, le général se pose après avoir été retardé à Oujda par le mauvais temps. Le C.A.T. a bien fait les choses : le club-house est carrelé au motif de la Cocotte " (fameux emblème de l'escadrille du général durant la guerre, devenu son emblème personnel et qui décore, bien sûr, son Caudron Phalène " F-AMCA) et les invités sont placés dans l'ambiance de la <‹ Croisière Noire " qui vient d'avoir lieu.

Le temps maussade, toute la journée, n'empêche pas quelques avions de se poser à Tiaret. Le capitaine Paolacci et l'adjudant-chef Vincent viennent de Colomb-Béchar en Potez 25.

De nombreuses personnalités saluent le général à sa descente d'avion : MM. Castanet, administrateur de la commune mixte de Tiaret, qui souhaite la bienvenue au nom du gouverneur général ; Galibert, maire de Tiaret, qui reçoit l'arrivant au nom de la municipalité ; Boyet, Viniger, Pourcher, directeur de la navigation aérienne ; Moppert, commandant d'arme ; Azam, conseiller général ; le capitaine Dassot, de la Jumenterie et une délégation des Croix de Feu. après avoir écouté la Marseillaise, le général visite les installations de l'aérodrome qui porte son nom puis se dirige vers le casino où, à 18 heures, il fait une conférence sur La Croisière noire " à laquelle assiste M. Masselot, sous-préfet de Mostaganem.

A 22 heures, une grande fête de nuit rassemble tous les participants dans les jardins de Jacques Pradel et Armand Viniger mis à la disposition du C.A.T. Après une nuit passée à danser, les Tiarétins voient se lever un soleil superbe. Toute la matinée, les arrivées se succèdent sans interruption sur l'aérodrome. Des équipages affluent de toute l'Algérie, des civils de tous les clubs, des militaires des trois groupes (capitaine Grabbe et Floret, lieutenant Vauthier, sergent Franu).

A 11 h 30, le vin d'honneur servi dans les salles du casino, présidé par Armand Viniger, réunit tous les équipages qui se sont déplacés, ainsi que de nombreux Tiaretins. La " Lyre tiaretienne " exécute, sous la baguette de son chef M. Jean les meilleurs morceaux de son répertoire.

A 12 h 30, un banquet rassemble 200 convives dans les salons de l'Hôtel d'Orient. Après le banquet, de nombreux discours célèbrent cette journée exceptionnelle.

Vers 16 heures, une file ininterrompue de voitures se dirige vers l'aérodrome où, en toute simplicité, le général Vuillemin déclare l'aérodrome de Tiaret inauguré, alors que de nombreux spectateurs sont baptisés par le " Ville de Tiaret " et qu'un parachutiste exécute une descente.

Puis l'envol général des aviateurs regagnant leurs aérodromes d'attache met un point final aux belles journées organisées par le C.A.T.

Le régime de croisière est atteint

André Vercruysse, revenu de Biskra au mois de juin, reprend son activité. Les élèves pilotes recommencent à voler; le fils Baudoin (de l'Hôtel d'Orient) est lâché en " Luciole " à dix-huit ans, après huit heures de double commande. Buisson commence à voler, ainsi que Joachim Socias, mécanicien du club. Les anciens pilotes continuent à voler activement; Lucien Grach va jusqu'à Londres et le sympathique député-pilote Paul Saurin vole régulièrement lors de ses passages dans la région.

Le 9 mars 1935, un grand bal masqué réunit tous les membres du club et ses sympathisants.

Le même mois, Simon Benassayag est lâché, alors qu'Armand Casabo et Louis Pradel continuent leur entraînement; le terrain est de plus en plus fréquenté les dimanches après-midi par les Tiarétins qui goûtent son cadre agréable et prennent nombreux le baptême de l'air. (Parmi eux M. Larré, âgé de quatre-vingt-cinq ans). De nombreux avions de passage apprécient l'escale que visitent souvent les Potez 25 militaires (général Lacolley, capitaine Schmither, sergent Dumont...).

En avril, Vincent et Ernest Boggio sont brevetés 2e degré. Joachim Socias et Krief sont lâchés et passent le 1 er degré. Le club commande un nouveau Potez 36 qui sera livré en juin 1935.

Le club combat vaillamment la crise de 1935 et réagit en décidant de passer commande d'un autre avion économique : le Caudron " Luciole " (F-AMMC) pour abaisser l'heure de vol à 150 francs et, à l'assemblée générale du 1 er mars 1936, le président Viniger peut présenter un bilan satisfaisant et demander d'intensifier encore la propagande. Un nouveau bureau est formé : vice-présidents : Ernest Grach et Guy Cloitre ; secrétaire : Armand Casabo; adjoint : Ernest Boggio; trésorier : Georges Séguret ; adjoint : docteur René Heuby ; directeur technique : Vincent Boggio ; adjoint : Girardot et Jacques Pradel; comité des fêtes : Mme Viniger, Mlle Baudoin, Edmond Narboni, Jules Boggio, Gaston Clauzel ; assesseurs : Brillant père, Pieaud, Albert Attia, Roger Clerc, Pierre Chautard. (Lucien Grach démissionne de son poste de directeur technique pour protester contre l'attitude du bureau Véritas d'Oran.)

De nouveaux élèves s'inscrivent : Choain (ingénieur du service vicinal), René Heuby (dentiste) qui ira en avion jusqu'à Lunéville, Castanet, Porthe, Mico, Dides, Dupieux ; Joachim Socias passe le brevet du 2e degré et assure aussitôt après les fonctions de moniteur-mécanicien avec un dévouement admirable.

Le 31 janvier 1937, comme sur tous les terrains du pays, une cérémonie émouvante rassemble tous les membres du club pour une manifestation en mémoire de Jean Mermoz et de l'équipage de la Croix du Sud". Tous les officiels sont là, dont le conseiller général Teissonnière et le maire, M. Azam.

Le dimanche 14 février, l'assemblée générale se réunit dans l'optimisme ; la crise est derrière et le club repart d'un bon pied ; des travaux doivent être entrepris sur l'aérodrome : nivellement, aménagement du club-house et des espaces verts, création d'un boulodrome... Le prix de l'heure de vol reste stable et le brevet revient aux environs de 2 000 à 2 500 francs. Des bourses de pilotage sont accordées par l'administrateur de la commune mixte et le maire suit son exemple.

Sous la présidence d'Armand Viniger et la présidence d'honneur de Guy Cloitre, un nouveau bureau est formé : vice-président : Vincent Boggio ; directeurs techniques : Serge Cloitre et Jacques Pradel ; trésorier : Séguret et R. Heuby ; secrétaire : Choain et Dides (employé des P.T.T.). De nouveaux membres apparaissent : Barbe, Caillemer et bien d'autres...

Dans le courant de l'année 1937, Armand Viniger, absorbé par ses mandats électifs, cède la présidence à Vincent Boggio qui sait maintenir une ambiance fraternelle. Le C.A.T. a une activité de plus en plus grande et l'aérodrome Vuillemin est de plus en plus apprécié des visiteurs. Les voyages inter-clubs se multiplient et de solides amitiés se forgent avec les pilotes de toute l'Algérie et ceux venus d'outre-mer.

Le 27 octobre 1937, le C.A.T. accueile à son passage le père belge Léon Bradfer. Ce sympathique missionnaire vole vers sa paroisse du Congo belge en pilotant lui-même le Caudron Phalène " OO-JHS, accompagné de Georges Van Damme et Edmond Dehart dans le Caudron " Phalène OO-MCE.

Après un voyage éprouvant d'Alger à Tiaret, rendu difficile par du vent de face et de la brume sèche (plus de trois heures pour parcourir 260 kilomètres!), les trois hommes sont heureux de découvrir le terrain et d'attendre dans une ambiance chaleureuse que le temps s'améliore.

Après une soirée passée à l'hôtel parmi tous les membres du club, les trois Belges repartent le lendemain pour Colomb-Béchar avec une meilleure météo et en gardant dans leurs coeurs le souvenir des Tiarétins.

Lorsque la guerre arrive, 12 avions sont basés à Tiaret, dont 3 du C.A.T. : 2 Potez 36, 1 Potez 43, 2 Farman 231, 3 Caudron " Luciole ", 1 Caudron " Aiglon " et 3 Caudron " Phalène ". Ils disparaîtront dans la tourmente comme " avions estafettes " après avoir bien servi l'aviation algérienne au sein du Club aéronautique de Tiaret.

Pierre JARRIGE.

N.D.L.R. - L'auteur et L'Algérianiste remercient M. Ernest Boggio pour la documentation qu'il a aimablement communiquée.
Précédents articles : Aéro-Club de Bougie-Soummam ", in L'Algérianiste no 32, décembre 1985, p. 15; "L'Aéro-Club de Blida-Mitidja", in L'Algérianiste no 33, p. 11. Prochain article : "L'Aéro-Club de Djidjelli "