Les ports maritimes algériens
par Paul Laurent, ingénieur des ponts et chaussées
Les petits ports secondaires
Les port de Nemours, Beni-Saf, Arzew, Tenes, Cherchell, Tipasa, Dellys, Port-Gueydon,Djidjelli, Collo, Herbillon, La Calle.

- collection B.Venis
sur site le 27-10-2010...+ ici le 30-12-2011

33 Ko
retour
 
En cliquant sur les mots ou groupes de mots en rouge, soulignés en rouge, vous accédez à la page correspondante.

Les ports secondaires
Les petits ports secondaires
du département d'Oran

NEMOURS
Le port des confins algéro-marocains

Cliquer sur l'image pour agrandir
150 ko
Nemours
Nemours
Coll.B.Venis
Cliquer sur l'image pour agrandir

nemours
Nemours : église et port
7-1-2011

La création de la ville de Nemours remonte à 1847, trois ans après l'installation à cet endroit d'un poste militaire, lors de la campagne contre Abd el Kader.

Sous la domination turque, des forbans avaient installé leur repaire sur le plateau de Taount dominant la ville actuelle, d'où le nom de Djemaa Ghazaouat (la réunion des pirates) donné à cette ancienne agglomération.

Jusqu'à la conquête de l'Est marocain par Lyautey en 1907-1908, Nemours était le débouché maritime d'un arrière-pays peu étendu ; aussi les ouvrages portuaires ne consistaient-ils qu'en un débarcadère et en deux éléments de quais au pied des falaises Est et Ouest.

Situé à 5o km. environ à l'Est de la limite algéromarocaine, dans une anse ouverte au Nord-Nord-Ouest, laissant à désirer du point de vue nautique, le port dut son importance première à la pacification du Maroc Oriental. Sa construction fut décidée dés 1910. Le programme des travaux, approuvé le 15 mars 1912, fut réalisé dans la période 1912-1950.

Pour faire face à un accroissement de trafic, des travaux complémentaires, consistant en la construction des trois môles équipant le bassin et du prolongement du brise-lames, furent exécutés de 1931 à 1938.

Le port actuel est compris entre l'embouchure de l'Oued Ghazouanah à l'Ouest et le cap formant l'extrémité nord du plateau de Taount. Son unique bassin de. 12 ha. 5 de plan d'eau, dont onze dragués à -9 m. et le reste à -5, est protégé par deux digues à talus convergentes : la jetée Ouest de 305 m. de longueur, le long de laquelle est accolé le môle aux minerais, et la jetée Nord de 410 m. de longueur. La passe d'entrée de 100 m. de largeur, offrant des fonds de 12 m., est ouverte au Nord- Ouest et abritée par un brise-lames de 620 m. de longueur.

Les quais ont une longueur totale de 1.200 m., dont 1.000 offrent aux navires une profondeur de 9 m. La surface des terre-pleins est de 12 ha.

Le môle aux minerais est doté d'une grue électrique sur portique de 12 tonnes, d'une grue à vapeur de 2 tonnes, d'un cabestan électrique et d'une fosse de chargement. Sur le môle central, le commerce dispose d'un cabestan électrique et de deux fosses de chargement et sur le môle Est de deux grues électriques sur portique de 3 tonnes et d'une fosse de chargement. 8o m. de tapis roulants desservent les fosses. En outre, dans la petite darse existe une grue à main de 5 tonnes.

Le réseau des voies ferrées de quais a une longueur de 5 km.

Le port est depuis 1936 l'extrémité du chemin de fer à voie normale qui rejoint à Zoudj-el-Beghal, à proximité de Marnia, la grande rocade ferrée Tunis-Alger-OranTlemcen-Oudjda-Casablanca.

Il est ainsi relié à Oudjda, distant de 70 km., qui est la future plaque tournante du Méditerranée-Niger et de la rocade Nord-africaine. Il sera ainsi avec Oran l'une des deux têtes de lignes du Méditerranée-Niger ; les deux ports de Nemours et d'Oran sont en effet situés respectivement à 70 et 88 km. d'Oudjda, à 673 et 69 milles de Sète et à 676 et 602 milles de Marseille. Nemours sera ainsi le port de la Méditerranée le plus rapproché du Soudan. Il est donc appelé à faire face dans l'avenirà un important trafic qui le classera parmi les grands ports algériens.

Pour l'instant, c'est le port algéro-marocain tirant son activité principale de l'exportation des minerais que lui apporte la ligne à voie normale Oudjda-Bou-Arfa, prolongée sur 100 km. depuis décembre 1941 jusqu'aux gisements de charbons de Kenadsa par l'Administration du Méditerranée-Niger : houille de Kenadsa, anthracite de Djerada, manganèse de Bou-Arfa et plomb.

Le port est aussi le lieu de transit des alfas et des produits agricoles du Maroc Oriental et de la plaine de Manda. Cette dernière est en cours d'aménagement hydraulique au moyen des eaux du barrage des BeniBandel sur le cours supérieur de la Tafna.

En 1938, le trafic (entrées et sorties réunies) a été de 288.500 tonnes de marchandises dont 94.800 tonnes de charbons, 46.300 tonnes de manganèse et 39.900 tonnes d'alfa ; le tonnage de jauge des navires a été de 827.700 tonneaux.

Les terre-pleins et l'outillage ont été concédés le 9 décembre 1941 à la Chambre de Commerce d'Oran.

La Commission Consultative et la Commission d'enquête du Port comprennent à égalité des membres algériens et des membres marocains.

Des travaux d'extension du port vers l'Ouest, avec déviation du cours inférieur de l'Oued Gazouanah pour éloigner le débit solide de cette rivière de la nouvelle passe d'entrée projetée à l'extrémité Nord-Est du brise-lames actuel, sont actuellement à l'étude en vue de doter cet établissement portuaire des aménagements que va réclamer l'accroissement rapide de son trafic lorsque la situation internationale sera redevenue normale.

LE PORT MINIER DE BENI-SAF

A 5 milles environ à l'Est de l'embouchure de la Tafna, le port de Beni-Saf a été construit entièrement aux frais de la Compagnie des Usines de Soumah et de la Tafna (maintenant Compagnie de Mokta el Hadid) qui en avait obtenu la concession en 1876 pour l'exportation du minerai de fer de ses mines situées dans un rayon de 10 km. autour de la ville.

Cliquer sur l'image pour agrandir
port de Beni-Saf
port de Beni-Saf (sur ce site)
Coll.B.Venis

Les travaux ont été effectués de 1877 à 1889. Le port comprend un seul bassin de forme rectangulaire et de 17 ha. de superficie ouvert au Nord-est et protégé au Nord et à l'Ouest par deux jetées à angle droit, de 937 m. de longueur totale et à l'Est par une jetée de 270 m.

La profondeur du bassin varie de 8 à 9 m., ce qui permet aux navires de 7.000 tonneaux de venir y charger aux deux appontements aménagés le long de la jetée Ouest ; l'appontement des minerais construit en 1921 est desservi par une voie ferrée et par une installation de chargement d'un débit de 509 tonnes par heure.

Pendant les années 1924 et 1925, la jetée Est a été élargie vers l'extérieur du port ; des terre-pleins y ont été aménagés et des hangars construits à l'usage du commerce local.

La partie Sud-ouest du port, à l'enracinement de la jetée Est, est affectée aux bateaux de pêche ; des bâtiments ont été ou sont en cours de construction pour les pêcheurs.

Le port possède aussi une cale sèche.

La longueur des quais est de 55 m., la surface des terre-pleins de 13.000 m. carrés et celle des hangars de 1.885 m. carrés. Les voies ferrées de 1 m. et o m. 8o ont un développement total de 780 m.

Beni-Saf est avant tout un port minier ; sur 278.400 tonnes embarquées en 1938, le minerai de fer entrait pour 211.300 tonnes embarquées sur trente et un navires pour la majeure partie à destination de l'Angleterre. Cette même année, 566 navires sont entrés et sortis à Beni-Saf (jauge totale 821.200 tonneaux).

Les importations se sont élevées en 1938 à 20.800 tonnes de marchandises pour le ravitaillement des mines et de la région de Beni-Saf à Tlemcen desservie par une ligne de chemin de fer.

L'industrie de la pêche y est prospère, le poisson débarqué en 1938 représentait plus de 21 500 000 francs pour un poids de 4.000 tonnes.

LE PORT D'ARZEW

Arzew est un des meilleurs abris naturels de la côte algérienne protégé au Nord et à l'Ouest par le Djebel Orous et utilisé, avant les Français, par les Romains et par les Turcs.

Rien pourtant ne subsistait comme ouvrage maritime à l'arrivée du Général Desmichels en juillet 1833.

Des travaux furent exécutés tout d'abord en 1847 et 1848, puis de 1868 à 1872, après la construction du chemin de fer à voie étroite d'Arzew à Saïda pendant les années de 1890 à 1899, enfin de 1906 à 1912.

Mais l'avant-projet de port fermé ne fut pris en considération qu'en septembre 1910 et le programme des travaux prévus fut arrêté par la loi du 12 mars 1931.

Le port actuel est abrité des tempêtes de Nord-est par une jetée de 325 m. de longueur enracinée à la pointe du Fort. Sa nappe d'eau, d'une superficie de 76 ha., est fermée : vers l'Est par une jetée de 400 m. de longueur prolongeant un grand quai de 320 m. de longueur et de 5o à 4o m. de largeur ; et vers le Sud par une jetée de 940 m. La passe ouverte vers le Sud a une largeur de 250 m.
Dans l'unique bassin du port existent deux petits môles utilisés par les barques de pêche et un môle de 260 m. de longueur et de 100 m. de largeur.

Les quais ont une longueur totale de t.850 m. dont 700 m. avec profondeur de plus de 6 m. La surface des terre-pleins est de 3 ha. 1/2.

Le port ne possède aucun outillage public.

Dans l'angle Sud-ouest, à l'enracinement de la jetée Sud, a été installée la base d'aéronautique navale.

La situation privilégiée d'Arzew, près de l'embouchure de la Macta, au débouché des riches plaines du Sig et de I'Habra, les excellentes conditions nautiques de la rade auraient donné une importance de premier ordre au port si cet établissement avait été doté de l'eau nécessaire.
Actuellement, l'amélioration de l'alimentation en eau potable de la ville est à l'étude. Si la reprise du trafic le nécessitait, il pourrait être fait appel à l'eau des grands barrages voisins ainsi que l'Administration le fait déjà pour la ville d'Oran au moyen des eaux du barrage des Beni-Bandel.

Depuis 1932, les exportations par le part d'Arzew ont dépassé les importations. En 1938, les premières ont atteint 80.600 tonnes alors que les secondes ne représentaient que 30.400 tonnes, soit un total de 131.000 tonnes représentant un peu plus de la moitié du tonnage maximum de 241.800 tonnes atteint en 1930. Le tonnage de jauge des navires ayant utilisé le port a été de 405.200 tonnes en 1938 contre 931.300, maximum atteint en 1933.

Le port exporte-principalement de l'alfa provenant par la voie ferrée de Colomb.-Béchar des zones alfatières des hauts plateaux du Sud Oranais, du crin végétal et du sel extrait des salines Malétra situées au Sud-Ouest et à proximité d'Arzew.

Il importe de la houille et du pétrole. Les hydrocarbures provenaient d'Amérique et de la Mer Noire et étaient stockés dans les réservoirs des Sociétés pétrolières au Nord et au Sud-ouest du port d'une contenance de plus de 12.000 tonnes reliés par pipe-line au grand quai.

Arzew est en même temps un port de pêche dont la flotte est composée de 96 bateaux, y compris six chalutiers, montés par près de trois cents marins. En 1937, 1.140 tonnes de poisson ont été pêchées dont la valeur a représenté plus de 6.100.000 francs.

Les petits ports secondaires du département d'Alger

voir la suite ici