Les ports secondaires
Les petits ports secondaires
du département d'Oran
NEMOURS
Le port des confins algéro-marocains
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Nemours
Coll.B.Venis
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Nemours : église et
port
7-1-2011
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La création de la ville de Nemours
remonte à 1847, trois ans après l'installation à
cet endroit d'un poste militaire, lors de la campagne contre Abd el Kader.
Sous la domination turque, des forbans avaient installé leur repaire
sur le plateau de Taount dominant la ville actuelle, d'où le nom
de Djemaa Ghazaouat (la réunion des pirates) donné à
cette ancienne agglomération.
Jusqu'à la conquête de l'Est marocain par Lyautey en 1907-1908,
Nemours était le débouché maritime d'un arrière-pays
peu étendu ; aussi les ouvrages portuaires ne consistaient-ils
qu'en un débarcadère et en deux éléments de
quais au pied des falaises Est et Ouest.
Situé à 5o km. environ à l'Est de la limite algéromarocaine,
dans une anse ouverte au Nord-Nord-Ouest, laissant à désirer
du point de vue nautique, le port dut son importance première à
la pacification du Maroc Oriental. Sa construction fut décidée
dés 1910. Le programme des travaux, approuvé le 15 mars
1912, fut réalisé dans la période 1912-1950.
Pour faire face à un accroissement de trafic, des travaux complémentaires,
consistant en la construction des trois môles équipant le
bassin et du prolongement du brise-lames, furent exécutés
de 1931 à 1938.
Le port actuel est compris entre l'embouchure de l'Oued Ghazouanah à
l'Ouest et le cap formant l'extrémité nord du plateau de
Taount. Son unique bassin de. 12 ha. 5 de plan d'eau, dont onze dragués
à -9 m. et le reste à -5, est protégé par
deux digues à talus convergentes : la jetée Ouest de 305
m. de longueur, le long de laquelle est accolé le môle aux
minerais, et la jetée Nord de 410 m. de longueur. La passe d'entrée
de 100 m. de largeur, offrant des fonds de 12 m., est ouverte au Nord-
Ouest et abritée par un brise-lames de 620 m. de longueur.
Les quais ont une longueur totale de 1.200 m., dont 1.000 offrent aux
navires une profondeur de 9 m. La surface des terre-pleins est de 12 ha.
Le môle aux minerais est doté d'une grue électrique
sur portique de 12 tonnes, d'une grue à vapeur de 2 tonnes, d'un
cabestan électrique et d'une fosse de chargement. Sur le môle
central, le commerce dispose d'un cabestan électrique et de deux
fosses de chargement et sur le môle Est de deux grues électriques
sur portique de 3 tonnes et d'une fosse de chargement. 8o m. de tapis
roulants desservent les fosses. En outre, dans la petite darse existe
une grue à main de 5 tonnes.
Le réseau des voies ferrées de quais a une longueur de 5
km.
Le port est depuis 1936 l'extrémité du chemin de fer à
voie normale qui rejoint à Zoudj-el-Beghal, à proximité
de Marnia, la grande rocade ferrée Tunis-Alger-OranTlemcen-Oudjda-Casablanca.
Il est ainsi relié à Oudjda, distant de 70 km., qui est
la future plaque tournante du Méditerranée-Niger et de la
rocade Nord-africaine. Il sera ainsi avec Oran l'une des deux têtes
de lignes du Méditerranée-Niger ; les deux ports de Nemours
et d'Oran sont en effet situés respectivement à 70 et 88
km. d'Oudjda, à 673 et 69 milles de Sète et à 676
et 602 milles de Marseille. Nemours sera ainsi le port de la Méditerranée
le plus rapproché du Soudan. Il est donc appelé à
faire face dans l'avenirà un important trafic qui le classera parmi
les grands ports algériens.
Pour l'instant, c'est le port algéro-marocain tirant son activité
principale de l'exportation des minerais que lui apporte la ligne à
voie normale Oudjda-Bou-Arfa, prolongée sur 100 km. depuis décembre
1941 jusqu'aux gisements de charbons de Kenadsa par l'Administration du
Méditerranée-Niger : houille de Kenadsa, anthracite de Djerada,
manganèse de Bou-Arfa et plomb.
Le port est aussi le lieu de transit des alfas et des produits agricoles
du Maroc Oriental et de la plaine de Manda. Cette dernière est
en cours d'aménagement hydraulique au moyen des eaux du barrage
des BeniBandel sur le cours supérieur de la Tafna.
En 1938, le trafic (entrées et sorties réunies) a été
de 288.500 tonnes de marchandises dont 94.800 tonnes de charbons, 46.300
tonnes de manganèse et 39.900 tonnes d'alfa ; le tonnage de jauge
des navires a été de 827.700 tonneaux.
Les terre-pleins et l'outillage ont été concédés
le 9 décembre 1941 à la Chambre de Commerce d'Oran.
La Commission Consultative et la Commission d'enquête du Port comprennent
à égalité des membres algériens et des membres
marocains.
Des travaux d'extension du port vers l'Ouest, avec déviation du
cours inférieur de l'Oued Gazouanah pour éloigner le débit
solide de cette rivière de la nouvelle passe d'entrée projetée
à l'extrémité Nord-Est du brise-lames actuel, sont
actuellement à l'étude en vue de doter cet établissement
portuaire des aménagements que va réclamer l'accroissement
rapide de son trafic lorsque la situation internationale sera redevenue
normale.
LE PORT MINIER DE BENI-SAF
A 5 milles environ à l'Est de l'embouchure
de la Tafna, le port de Beni-Saf a été construit entièrement
aux frais de la Compagnie des Usines de Soumah et de la Tafna (maintenant
Compagnie de Mokta el Hadid) qui en avait obtenu la concession en 1876
pour l'exportation du minerai de fer de ses mines situées dans
un rayon de 10 km. autour de la ville.
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port de Beni-Saf
(sur ce site)
Coll.B.Venis
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Les travaux ont été effectués
de 1877 à 1889. Le port comprend un seul bassin de forme rectangulaire
et de 17 ha. de superficie ouvert au Nord-est et protégé
au Nord et à l'Ouest par deux jetées à angle droit,
de 937 m. de longueur totale et à l'Est par une jetée de
270 m.
La profondeur du bassin varie de 8 à 9 m., ce qui permet aux navires
de 7.000 tonneaux de venir y charger aux deux appontements aménagés
le long de la jetée Ouest ; l'appontement des minerais construit
en 1921 est desservi par une voie ferrée et par une installation
de chargement d'un débit de 509 tonnes par heure.
Pendant les années 1924 et 1925, la jetée Est a été
élargie vers l'extérieur du port ; des terre-pleins y ont
été aménagés et des hangars construits à
l'usage du commerce local.
La partie Sud-ouest du port, à l'enracinement de la jetée
Est, est affectée aux bateaux de pêche ; des bâtiments
ont été ou sont en cours de construction pour les pêcheurs.
Le port possède aussi une cale sèche.
La longueur des quais est de 55 m., la surface des terre-pleins de 13.000
m. carrés et celle des hangars de 1.885 m. carrés. Les voies
ferrées de 1 m. et o m. 8o ont un développement total de
780 m.
Beni-Saf est avant tout un port minier ; sur 278.400 tonnes embarquées
en 1938, le minerai de fer entrait pour 211.300 tonnes embarquées
sur trente et un navires pour la majeure partie à destination de
l'Angleterre. Cette même année, 566 navires sont entrés
et sortis à Beni-Saf (jauge totale 821.200 tonneaux).
Les importations se sont élevées en 1938 à 20.800
tonnes de marchandises pour le ravitaillement des mines et de la région
de Beni-Saf à Tlemcen desservie par une ligne de chemin de fer.
L'industrie de la pêche y est prospère, le poisson débarqué
en 1938 représentait plus de 21 500 000 francs pour un poids de
4.000 tonnes.
LE
PORT D'ARZEW
Arzew est un des meilleurs abris naturels
de la côte algérienne protégé au Nord et à
l'Ouest par le Djebel Orous et utilisé, avant les Français,
par les Romains et par les Turcs.
Rien pourtant ne subsistait comme ouvrage
maritime à l'arrivée du Général Desmichels
en juillet 1833.
Des travaux furent exécutés tout d'abord en 1847 et 1848,
puis de 1868 à 1872, après la construction du chemin de
fer à voie étroite d'Arzew à Saïda pendant les
années de 1890 à 1899, enfin de 1906 à 1912.
Mais l'avant-projet de port fermé ne fut pris en considération
qu'en septembre 1910 et le programme des travaux prévus fut arrêté
par la loi du 12 mars 1931.
Le port actuel est abrité des tempêtes de Nord-est par une
jetée de 325 m. de longueur enracinée à la pointe
du Fort. Sa nappe d'eau, d'une superficie de 76 ha., est fermée
: vers l'Est par une jetée de 400 m. de longueur prolongeant un
grand quai de 320 m. de longueur et de 5o à 4o m. de largeur ;
et vers le Sud par une jetée de 940 m. La passe ouverte vers le
Sud a une largeur de 250 m.
Dans l'unique bassin du port existent deux petits môles utilisés
par les barques de pêche et un môle de 260 m. de longueur
et de 100 m. de largeur.
Les quais ont une longueur totale de t.850 m. dont 700 m. avec profondeur
de plus de 6 m. La surface des terre-pleins est de 3 ha. 1/2.
Le port ne possède aucun outillage public.
Dans l'angle Sud-ouest, à l'enracinement de la jetée Sud,
a été installée la base d'aéronautique navale.
La situation privilégiée d'Arzew, près de l'embouchure
de la Macta, au débouché des riches plaines du Sig et de
I'Habra, les excellentes conditions nautiques de la rade auraient donné
une importance de premier ordre au port si cet établissement avait
été doté de l'eau nécessaire.
Actuellement, l'amélioration de l'alimentation en eau potable de
la ville est à l'étude. Si la reprise du trafic le nécessitait,
il pourrait être fait appel à l'eau des grands barrages voisins
ainsi que l'Administration le fait déjà pour la ville d'Oran
au moyen des eaux du barrage des Beni-Bandel.
Depuis 1932, les exportations par le part d'Arzew ont dépassé
les importations. En 1938, les premières ont atteint 80.600 tonnes
alors que les secondes ne représentaient que 30.400 tonnes, soit
un total de 131.000 tonnes représentant un peu plus de la moitié
du tonnage maximum de 241.800 tonnes atteint en 1930. Le tonnage de jauge
des navires ayant utilisé le port a été de 405.200
tonnes en 1938 contre 931.300, maximum atteint en 1933.
Le port exporte-principalement de l'alfa provenant par la voie ferrée
de Colomb.-Béchar des zones alfatières des hauts plateaux
du Sud Oranais, du crin végétal et du sel extrait des salines
Malétra situées au Sud-Ouest et à proximité
d'Arzew.
Il importe de la houille et du pétrole. Les hydrocarbures provenaient
d'Amérique et de la Mer Noire et étaient stockés
dans les réservoirs des Sociétés pétrolières
au Nord et au Sud-ouest du port d'une contenance de plus de 12.000 tonnes
reliés par pipe-line au grand quai.
Arzew est en même temps un port de pêche dont la flotte est
composée de 96 bateaux, y compris six chalutiers, montés
par près de trois cents marins. En 1937, 1.140 tonnes de poisson
ont été pêchées dont la valeur a représenté
plus de 6.100.000 francs.
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