ARRIS ,
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Guides bleus Hachette, 1955, p.441 |
Extrait
de l'article : « A
soixante kilomètres de Batna et à cent de Biskra, à
1.200 piètres d'altitude - celle en somme de Djanet et de Tamanrasset
- Arris, chef-lieu administratif de la commune mixte de l'Aurès,
création " ex nihilo " de nos administrateurs, occupe
une langue de terre surélevée et déclive : une
sorte de promontoire, taillé entre deux oueds affluents de
l'Oued El-Abiod, lequel serpente en contre-bas, au pied du djebel
Zaouaille et du djebel Zellatou. Ce petit bourg de 73 Européens, ce hameau, je l'avais connu il y a douze ans. M'y revoici, et je n'y reconnais rien. Je le jure : venu en avion, et de nuit, au lieu d'être arrivé par Batna en auto, je me croirais l'objet d'une méprise du pilote, tellement l'Arris de 1934 est différent de l'Arris de 1922. Dès l'entrée du bourg, une " gendarmerie nationale ", toute neuve et polychrome, des écoles à foison, une recette postale, un hôpital, des villas à pergolas édifiées de deux côtés d'une large voie centrale, des arbres vigoureux, des courants d'eau limpides, des fontaines, et le soir l'électricité, voilà qui dépayse le revenant ébloui, dont l'il n'avait souvenance que de revêches bâtisses disposées de guingois ou long d'une rue étroite, tortueuse et raboteuse, et la nuit éclairées de quinquets à pétrole. Enfin, il y a un hôtel, un hôtel digne de ce nom, d'un style et d'un agencement adéquats au milieu, tel enfin qu'on en voudrait un à chaque commune algérienne, car cet hôtel est "communal". Nous voilà loin du fondouk de 1922, dont je n'ai gardé qu'un souvenir : celui d'un troupeau de canards déambulant et caquetant deux heures après minuit ! Que l'hôtel municipal - qui est pour moi un paradis après l'enfer du vieux fondouk - soit aussi bien tenu qu'il a été bien conçu ; qu'on y soit accueillant ; qu'on s'y amabilise et apprenne à sourire ; que le silence y règne et une propreté stricte ; qu'il soit la bonne auberge tenue par une bonne hôtesse, et il aura rempli sa mission - qui est double : attirer le voyageur ; et surtout le retenir. |
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carte Michelin, n°172,1958,Algérie-Tunisie |
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aout 2021 | Arris,
ville des roses Afrique illustrée du 29-12-1935 |