ARRIS ,
entre Batna et Biskra

Guides bleus Hachette, 1955, p.441
L'Aurès
De Batna à Biskra
La vallée supérieure de l'oued El Abiod s'étend sur env. 30 k. jusqu'aux gorges de Tighanimine (cl-après), formant une sorte de triangle allongé dont Arris occuperait le sommet ; très peuplée et admirablement cultivée par la tribu chaouïa des Ouled Daoud, elle est le coeur de l'Aurès ..
60 k. Arris (services automobiles pour Batna et pour Biskra ;- hôt.Communal, 10 ch., rest., tél. 0-03), petite ville à 1.200 m d'alt.; ch.-1. de la commune mixte de l'Aurès de 66.800 hab., entourée de nombreux hameaux indigènes, dominant la vallée, et dont l'un renferme la guelaa, ou grenier à provisions de la tribu, dans une position défensive. Vestiges de constructions antiques aux abords de l'hôpital. Artisanat intéressant : poteries peintes, bois sculptés, etc. Marché le lundi.
ENVIRONS. — Arris est un excellent point de départ pour les excursions en montagne ; nous signalons entre autre :
Bali (12 k. O.) ; piste carrossable, petit village à 1.472 m. d'alt. sur la route dle Menaà (p. 445).
Khanguet-Zidame, gorges (4 h. aller et retour).
T'Kout, par le col de Tizert (8 h. aller et retour) ; on peut également atteindre T'Kout par la route (cl-après).
68 k. Pont sur l'oued El Abiod, que l'on suit un moment sur la rive g. — 66 k. A dr., confluent de l'oued Hamman et de l'oued Abiod (975 m.) ; nombreux villages sur les hauteurs ; à g., beaux rochers du Ras Louha (1.475 m.).

Extrait de l'article : « A soixante kilomètres de Batna et à cent de Biskra, à 1.200 piètres d'altitude - celle en somme de Djanet et de Tamanrasset - Arris, chef-lieu administratif de la commune mixte de l'Aurès, création " ex nihilo " de nos administrateurs, occupe une langue de terre surélevée et déclive : une sorte de promontoire, taillé entre deux oueds affluents de l'Oued El-Abiod, lequel serpente en contre-bas, au pied du djebel Zaouaille et du djebel Zellatou.

Ce petit bourg de 73 Européens, ce hameau, je l'avais connu il y a douze ans. M'y revoici, et je n'y reconnais rien. Je le jure : venu en avion, et de nuit, au lieu d'être arrivé par Batna en auto, je me croirais l'objet d'une méprise du pilote, tellement l'Arris de 1934 est différent de l'Arris de 1922.
Dès l'entrée du bourg, une " gendarmerie nationale ", toute neuve et polychrome, des écoles à foison, une recette postale, un hôpital, des villas à pergolas édifiées de deux côtés d'une large voie centrale, des arbres vigoureux, des courants d'eau limpides, des fontaines, et le soir l'électricité, voilà qui dépayse le revenant ébloui, dont l'œil n'avait souvenance que de revêches bâtisses disposées de guingois ou long d'une rue étroite, tortueuse et raboteuse, et la nuit éclairées de quinquets à pétrole.

Enfin, il y a un hôtel, un hôtel digne de ce nom, d'un style et d'un agencement adéquats au milieu, tel enfin qu'on en voudrait un à chaque commune algérienne, car cet hôtel est "communal". Nous voilà loin du fondouk de 1922, dont je n'ai gardé qu'un souvenir : celui d'un troupeau de canards déambulant et caquetant deux heures après minuit !

Que l'hôtel municipal - qui est pour moi un paradis après l'enfer du vieux fondouk - soit aussi bien tenu qu'il a été bien conçu ; qu'on y soit accueillant ; qu'on s'y amabilise et apprenne à sourire ; que le silence y règne et une propreté stricte ; qu'il soit la bonne auberge tenue par une bonne hôtesse, et il aura rempli sa mission - qui est double : attirer le voyageur ; et surtout le retenir.


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mise sur site : mars 2016...aout n2021

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