Une uvre injustement méconnue1
-----A l'occasion
du vingtième anniversaire de Généalogie Algérie
Tunisie Maroc, pour l'assemblée générale nous avons
eu le grand plaisir d'écouter la riche et très intéressante
conférence de l'adjudant Emilio Condado-Madera, conservateur du
musée de la Légion étrangère, à Aubagne.
Tous les participants ont tenu à rendre hommage à l'action
de cette dernière, en particulier celle trop peu connue de bâtisseur
exemplaire.
-----Pour prolonger cette reconnaissance,
nous sommes heureux de publier ce texte de notre adhérente Renée
Lignez (n° 1743). La Légion, ce fut son enfance et sa jeunesse,
puisque son père a servi dans cette arme de 1928 à 1951.
En souvenir de lui, elle a voulu elle aussi témoigner ici. Renée
Lignez a notamment effectué des recherches au Service historique
de l'armée de Terre (SHAT) à Vincennes, en particulier dans
les journaux de marche. Ils illustrent bien son propos.
Merci à tous deux.
Création
de la Légion
-----Au cours de
mes recherches dans les bulletins des lois, pour compléter les
pensions, de 1830 à 1866, puis jusqu'en 1900, j'ai trouvé
" l'ordonnance du roi relative à la formation de la Légion
étrangère " (Bulletin des lois, année 1831,
numéro 1313).
" A Paris, le 10 mars 1831, Louis Philippe, roi des Français,
à tous présents et à venir, salut, vu la loi du 9
mars 1831,
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Etat au département
de la Guerre.
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit
Article 1 er Il sera formé une légion composée d'étrangers
: cette légion prendra la dénomination de Légion
étrangère.
Art. 2. Les bataillons de la Légion étrangère auront
la même formation que les bataillons d'infanterie de ligne française
excepté qu'ils n'auront point de compagnie d'élite...
Art. 3. L'uniforme sera bleu, avec simple passe-poil garance et le pantalon
de même couleur : les boutons seront jaunes, et porteront les mots
Légion étrangère...
art. 9. notre ministre, secretaire d'etat au département de la
Guerre est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
Signé : Louis Philippe.
Par le Roi, le ministre secrétaire d'Etat de la Guerre. Signé
: Maréchal duc de Dalmatie. "
C'est ainsi que la Léglon a été présente en
Algérie dès septembre 1831.
JOURNAUX DE MARCHE
-----" En mars
1831, la Légion étrangère est définitivement
formée. Elle comprend 7 bataillons ayant chacun 8 compagnies.
-----Après
leur formation, tous ces bataillons se réunissent à Toulon,
où le dépôt a été définitivement
installé, et à la fin du mois d'août 1831, ils s'embarquent
pour l'Algérie. En 1832, la Légion étrangère
occupe les points suivants: Alger, Oman, Bône ; les légionnaires
font partie de l Armée d'Af nique. Ils sont occupés à
l'assèchement des marais, à la construction des redoutes
et à ouvrir des routes. Par traité conclu entre la France,
l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal en date du 28 janvier 1835, la
Légion étrangère tout entière est cédée
à l'Espagne. L'ordonnance du Roi du 29 juin 1835 prescrit que la
Légion étrangère cesse de faire partie de l'armée
française.
-----Le 30
juillet 1835, une escadre de 10 bâtiments embarque à Alger
la Légion à destination des îles Baléares.
-----En 1836,
l'ordonnance royale du 11 août, prescrit la formation d'une nouvelle
légion. De nombreux engagements étant contractés,
six nouvelles compagnies sont organisées le 1 er octobre et deux
autres le 21 novembre. Le bataillon quitte Pau le 5 décembre 1836
et embarque le 11 à destination d'Alger. "
-----Quelque
temps après, il est envoyé au camp de Kouba construire la
route de l'oued Kermal.
Légionnaire soldat
et bâtisseur
-----" En 1832,
le deuxième bataillon de la Légion sous les ordres du capitaine
Drouault, partit du camp de Mustapha; établit entre Douéra
et Boufarik une route qui reçut le nom de " chaussée
de la Légion ".
-----Les travaux
avaient été poussés avec tant d'ardeur que, en moins
de deux mois, ils étaient terminés. On vit sortir du fond
des marais infects et souvent impraticables, une chaussée élevée
à deux mètres au-dessus du sol, bordée de fossés
larges et profonds de deux rangs de peupliers et de fontaines ".
Roger de Beauvoir (2.)
-----" A partir de 1837, la Légion réalise
un grand nombre de travaux d'utilité publique dans les provinces
d'Oran et d'Alger.
-----L'activité
bâtisseuse est telle qu'en 1838 le général Rulhière,
conclut dans son rapport d'inspection que le maniement des armes a été
oublié, conséquence de la diversité des tâches
confiées aux légionnaires "(1)
Construction de la route
de l'Edough
-----Extrait
de l'ordre de la subdivision de Bône le 16 janvier 1842:
-----"
M le Gouverneur général a décidé qu'une route
serait ouverte dans l 'Edough afin de pouvoir parcourir librement la montagne
: il a chargé de ce travail les troupes de la subdivision de Bône.
Cette opération commencera demain lundi 17 dans l'ordre suivant
chacun des deux régiments d'infanterie commandera 400 travailleurs
qui seront formés en quatre divisions, etc... En ouvrant la route
de l'Edough, les troupes de la subdivision auront puissamment contribué
au bien de la colonie, et afin que le souvenir ne s'en perde pas des bornes
militaires indiqueront le nom des régiments qui auront pris part
à cet utile travail et le nombre de jours qu'ils y auront employés,
etc... La Légion étrangère prendra la partie la plus
élevée du tracé de la route dont le général
Randon a entrepris la construction pour donner accès à ce
pays difficile et parvenir à l'exploitation des forêts "'.
-----"
A peine vient-il d'être créé que le deuxième
régiment étranger se forge déjà une vocation
d'unité du génie. Les légionnaires deviennent terrassiers
et sont employés au profit du général Randon, qui
a entamé l'ouverture d'une piste longue de 19 kilomètres.
Une colonne de 4 mètres de hauteur, élevée à
la sortie de Bône, commémorait la fn du chantier de la route
de 1 Edough "(3)
-----"
En 1842, fin janvier, un convoi de ravitaillement pour le général
de Lamoricière opérant autour de Mascara, revenant vers
Mostaganem est surpris par une tempête de neige et perd un certain
nombre d'hommes ; au printemps ce sont des pluies torrentielles qui assaillent
la colonne"'.
-----"En
novembre 1843, le 3é Bataillon du 1er Etranger reçoit l'ordre
d'installer un de ces relais en un lieu dont le nom Sidi Bel Abbès
désigne alors un marabout assez mal entretenu II s'agit seulement
d'abord d'établir là un magasin de vivres clos par une enceinte.
Mais bientôt, une garnison permanente va s y installer, qui édifiera
un plus vaste ensemble fortifié sur une superficie d'un hectare
comprenant tentes et ambulances pour les militaires, baraques pour les
approvisionnements.
-----Fin 1843,
la Légion crée un poste à SidiBel Abbès qui
sera surnommé " biscuit ville".
-----Tout
autour, la région est un mélange de déserts et de
marécages. La végétation y est pauvre et rabougrie
: elle se réduit à quelques palmiers nains. Mais les légionnaires
vont se mettre au travail. Ils vont ouvrir des routes, assécher
les marais, planter des arbres.
-----Bientôt,
une ferme permettra d'entreprendre des cultures sur des surfaces de plus
en plus importantes. Et autour du fortin militaire, comme à Boufarik
dix ans plus tôt et dans tant de bivouacs d'Algérie, les
civils affluent, attirés par les perspectives d'un fructueux commerce.
Depuis qu'il y a des troupes en campagne, le repos du guerrier fait le
bonheur du marchand.
-----En quelques
années, la Légion va planter quarante mille arbres, établir
plusieurs fermes, tracer des rues et des jardins. C'est une véritable
cité qui surgit de terre et des mains de la Légion.
-----Elle
est ceinturée par des murs de pierre rouge qui s'élèvent
jusqu'à cinq mètres de hauteur, coupés seulement
par quatre portes monumentales qui permettent de pénétrer
dans la ville.
-----En 1850,
le général Pélissier, en visite à Sidi-Bel-Abbès,
dira en ces termes son étonnement et son admiration
-----"
D'un camp, vous avez fait une ville florissante, d'une solitude, un canton
fertile, image de la France. Les routes carrossables, les barrages, les
canaux, les ponts qui ont changé l'aspect du pays, vous sont dus.
C'est sur vous que les colons reconnaissants reporteront le mérite
de ces grandes uvres "(4)
-----"
En 1849, le 1 E régiment continue les
travaux de colonisation à Oran, à Sidi Bel Abbès
au Sig et sur l 'Isser. Les compagnies font les barrages et les travaux
du Sig, ceux de l'Isser et des Ouled Mimoun, la plupart des fontaines,
des puits et des abreuvoirs d'Oran ; elles construisent en outre les routes
de Bel Abbès à Oran, de Mascara de Tlemcen et de Daya ;
les ponts de la Tenira et de l'oued Sarno ; les postes de télégraphie
aérienne depuis Oran jusqu'à Lamoricière "'.
Une uvre archéologique
unique
-----C'est
là un autre aspect important de l'oeuvre de la Légion étrangère.
J'emprunte ici une partie de l'article de l'adjudant Emilio Condado-Madera,
conservateur du Musée, paru dans la revue Képi blanc de
décembre 2001:
-----"
Dans le domaine scientifique, les légionnaires ont également
prouvé leur savoir-faire. Les travaux les plus célèbres
demeurent les fouilles de Lambèse, au nord de l'Aurès et
les découvertes géologiques au sud de l'Oranais.
-----En 1848,
à l'initiative du colonel Carbuccia chef de corps, les légionnaires
du 2éme régiment de la Légion étrangère
s'adonnent à une ambitieuse entreprise scientifique et réalisent
des prospections archéologiques dans les ruines romaines de la
subdivision de Batna . Carbuccia était un officier d'une très
grande curiosité intellectuelle et avait un constant souci d'approfondir
ses connaissances, notamment en archéologie, alors qu'il n'avait
aucune formation dans ce domaine. Pendant six mois, il repère l'implantation
romaine dans les Aurès, aidé parles légionnaires
qui ont utilisé leurs loisirs de garnison ou leurs marches en colonne
dans l'intérêt de la science.
-----Dans
son rapport au général Herbillon, il adresse des éloges
à ses subordonnés, entre autres au lieutenant Vient et au
sergent Steffert ancien professeur de mathématiques à l'Ecole
militaire de
Berlin et très habile dessinateurs (5); il demande avec insistance
un témoignage de satisfaction pour tous ses soldats, qui ont travaillé
avec zèle et bonne volonté. En réalité, la
main-d ceuvre qualifiée ne lui a jamais manqué.
|
----- |
-----J'avais dans
mon régiment - écrivait Carbuccia - des architectes, des
ingénieurs, des artistes. Quand j'avais besoin d'un savant, d'un
écrivain, d'un peintre, je le demandais par la voie de l'ordre(6).
-----Le 31
août 1849, il envoie au ministre de la Guerre la première
partie de ses travaux, pour communication à l'Académie des
Inscriptions et Belles lettres .Il reçoit les félicitations
du secrétaire perpétuel M Walckenaer. Le 25 juillet 1851,
Carbuccia reçoit la médaille d'or du concours des Antiquités.
Il rédige alors une lettre de remerciements pour l'honneur qui
vient d'être décerné au
2ème régiment de la Légion étrangère
en sa personne.
-----Grâce
aux fouilles des légionnaires, Lambèse (actuellement Tazoult)
est devenue le symbole de la grandeur romaine en Algérie. Le maréchal
de Saint
Arnaud qui visite ces ruines en 1850, écrit dans une missive adressée
à son frère : (..)
-----"
Quelles ruines ! Quatre lieues de pierres énormes, gigantesques,
une via sacra de deux kilomètres, menant au temple de la victoire
admirablement conservée (...) ; un temple d'Esculape, sur les marches
duquel je suis resté
absorbé une heure, pendant que la musique de la Légion me
jouait des valses de Strauss. "
-----Le choléra
emporte Carbuccia le 17 juillet 1854, alors qu'il débarque à
Gallipoli pour y servir à la tête de la Légion. Son
rapport, intitulé Archéologie de la
subdivision de Batna, est conservé à la bibliothèque
de l'Institut de France.
Découverte de
charbon
-----La pénétration
dans le sud algérien a nécessité l'amélioration
des pistes pour faciliter la mobilité et la construction de postes
afin d'assurer le ravitaillement et le repos des colonnes. Mais le vrai
problème dans ces confins a toujours été le ravitaillement
en eau Ainsi, en 1907, la 24è compagnie montée du 1er régiment
étranger est chargée de l'exécution de forages de
puits à Douifa et à Gueltet Ahmed Ben Salak
-----Le capitaine
Maury, âgé alors de 38 ans, est à la tête de
l'unité. Cet ancien instituteur de Vannes va révéler
aux autorités militaires la présence de houille dans la
région du Guir.
Visitez
le musée de la Légion étrangère.
2, route de Marseille 13400 AUBAGNE - Tél, :04 42 84 04 23
/ www.legionetrangere.fr
Le Musée d'Aubagne regroupe les souvenirs les plus importants
de l'histoire de la Légion étrangère. Ce musée,
ouvert au public, attire chaque année plus de 18 000 visiteurs.
Il fait également partie de la vie du légionnaire.
Celui-ci y commence et y termine sa carrière : c'est dans
la salle d'honneur du musée que le candidat retenu reçoit
officiellement son acte d'engagement, c'est là également
que lui sera signifié dans quel régiment il va aller
servir au sortir de son instruction.
|
-----Le 15 juin,
il adresse un premier rapport au sujet de ses recherches géologiques:
à Douifa il remarque la présence de fossiles végétaux
de la période carboniférienne et à Gueltet Ahmed
ben Salah il trouve même des traces de charbon. Il fait également
part de ses découvertes à M.Flammand, géologue, et
au général Jourdy, qui dès 1902 avait annoncé
la probabilité de gisements de houille dans le sud oranais. En
novembre 1907, Maury fut chargé d'aménager une piste entre
Béchar et Ménourar par Gherassa .Attiré par la profusion
des fossiles épars aux environs du camp de Gherassa il récolte
encore des échantillons. Je fus puissamment
secondé dans mes recherches - écrit-il- par plusieurs caporaux
et légionnaires de ma compagnie qui s'intéressaient à
la question et qui, en dehors de leurs heures de travail grattaient le
sol.
" Je n'ai
pas besoin de vos baïonnettes, j'ai besoin de vos bras armés
de pelles et de pioches "
(Lyautey, aux Légionnaires)
|
-----C'est dans
la séance du 16 mars 1908, que la Société géologique
de France fera part des trouvailles de la Légion .Le général
Jourdy y apportera un échantillon provenant des environs de Haci
Ratla en un point que le capitaine Maury avait appelé pour la circonstance
Djorf El Feham, le rocher du charbon en langue française.
-----Nul ne
doute de l'ampleur des travaux réalisés par la Légion
sur toute l'étendue du territoire marocain .En portent pour témoignage
non seulement les journaux de marche et opérations conservés
aux archives d 'Aubagne, mais aussi les récits de Pechkoff, Ward
Price, Jean Martin, Antoine Sylvère ou du prince Aage, qui ont
vécu l'aventure légionnaire sur ces terres.
-----En 1907,
les troupes françaises avancent sur Oujda et Casablanca c'est le
début de la pénétration au Maroc. Dès l'année
suivante, le général d'Amade remarque déjà
dans son rapport que les légionnaires fournissent souvent au Génie
des auxiliaires habiles, ardents à la besogne et se passionnant
pour leur tâche. Ainsi, le 28 avril 1908, ils participent aux terrassements
d'une voie de chemin de fer entre Casablanca et Ber-Rechid .La 3è
compagnie montée du 1er Etranger s'occupe de l'aménagement
de pistes d'Aglad-Cedra, de Moul El Bacha, de Zavourit..., tandis que
les autres unités du régiment construisent des postes comme
ceux de Taourit, de Maharidja
ou de Safafat.
-----Des lignes
télégraphiques sont installées aussi par les légionnaires,
le 3è bataillon réalise en mars 1911 la ligne de Taourirt-Moul
El Bechar. Auparavant, la compagnie de discipline avait tracé pendant
trois mois celle d' Al Aioun .La compagnie du capitaine Rollet bâtira
en 1913 le poste sur l'Oued-Tihili, au col de Zegottta .Curieusement,
de retour au Maroc après la Grande Guerre, le lieutenant-colonel
Rollet, qui prépare le projet de réorganisation de la Légion
sur le territoire émettra ses réserves visà-vis de
la formation d'un bataillon de Génie Légion. Néanmoins,
le gouvernement en décidera autrement.
-----En 1921,
des unités de la Légion à vocation Génie parcourent
l'Afrique du Nord .Ce sont les compagnies de sapeurs pionniers (CSP) dont
chaque régiment a été doté. Le 1er REI compte
deux unités de ce type. La 1è CSP opère en Algérie
où elle construit la ligne de chemin de fer entre Tlemcen et Beni-saf,
puis contribue à l'embellissement de la Maison mère de Sidi-Bel
Abbés. En 1929, près du village d'Oued-Chouly, au lieu-dit
Sidi Hamza ses légionnaires seront chargés d'extraire d'une
carrière l'onyx nécessaire pour revêtir le monument
aux morts.
-----La 2è
CSP participe à l'agrandissement de la gare de la Sénia
avant d'être dirigée en 1925 sur le Maroc pour prendre part
aux combats du Rif. Les sapeurs pionniers du 2è Etranger, stationnés
au Maroc, participent à la construction de nombreux ponts et ouvrages
d'art dans le cercle de Beni Mellal. C'est la CSP du 3ème REI qui
est sans doute la plus connue de ces compagnies car elle a laissé
son empreinte dans la percée du célèbre tunnel du
légionnaire.
-----Entre
le 24 juin 1927 et le 4 mars 1928, les 39 gradés et légionnaires
de l'adjudant Michez perceront dans un éperon rocheux un tunnel
de 62 mètres de longueur et 6 mètres de largeur, ayant une
hauteur à la clef de voûte de 3 mètres. Marcel René
Michez, originaire de Cumières, serrurier de profession s'était
engagé à la Légion étrangère pour la
durée de la guerre en 1915. Ancien du RMLE, il rengage en 1919
et il est dirigé sur Tlemcen au sein du 3è Etranger. Le
27 août 1927, l'adjudant Michez est affecté à la CSP
puis mis à la disposition du génie pour terminer le tunnel
de Foum Zabel. A l'entrée, un légionnaire a gravé:
" La Montagne nous barrait la route, ordre
fut donné de passer quand même. La Légion l'exécuta
" A l'autre bout, " l'énergie
de leurs muscles et leur indomptable volonté furent leurs seuls
moyens. " 1927-1928.
-----Enfin
le 24 août 1926 à Marrakech, est constituée la CSP
du 4ème REI qui réalise l'extraordinaire route de Tizi N'Tichka
longue de 220 kilomètres. Toutes ces unités de sapeurs pionniers
sont successivement dissoutes.
-----Les dernières
à survivre sont la CSP du 3è REI, dissoute en 1940 après
avoir construit le poste de d' Assoul et la lè SCP du 1er Etranger,
qui cesse d'exister le 1er novembre 1940. La piste du Ziz, qui relie Midelt
à Ksar es Souk est aussi l'une des grandes constructions auxquelles
ont participé les unités de la Légion Elle a été
réalisée dans les années 1927-1928, puis des travaux
d'amélioration ont été poursuivis dès 1929.
-----Lors
de l'installation d'une ligne téléphonique entre Kerrano,
Ksar es Souk et Erfoud, le commandant Von Borziskowski, alors légionnaire
à la 2e compagnie montée du 2e REI, garde le souvenir d'un
hiver très froid ayant rendu particulièrement pénibles
les travaux à la barre à mine pour préparer les trous
d'implantation des poteaux de ligne(7).
-----L'épopée
marocaine de la Légion ne doit pas faire oublier que des compagnies
ordinaires ou parfois de sapeurs pionniers ont uvré sur tous
les territoires où elles ont été engagées,
en Afrique, en Syrie et au Tonkin. "
-----La légion
étrangère s'est installée en France fin 1962. La
maison mère est à Aubagne, près de Marseille.
Renée Lignez
-----GAMT renouvelle
ses plus vifs remerciements à l'adjudant Emilio Condado-Madera,
notamment pour les photographies qui illustrent ce texte.(note
du site : je ne les ai pas incluses...le lecteur s'en sera aperçu!)
-----Sources
1) SHAT Vincennes. Les journaux de marche
2) Livre d'or de la Légion étrangère
3) Képi Blanc, décembre 2001, article de l'adjudant Emilio
Condado-Madéra
4) Mémorial de la Légion étrangère
5) Dondin-Payre Monique, Antiquités africaines, CNRS, Paris 1997
6) De Beauvoir Roger, La Légion étrangère, Didot
Pans (1997)
7) Soulte Pierre, La route du ZIZ (archives de la Légion)
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