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site le 11/10/2002
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-----Quoique désignée à ses débuts sous différents vocables tels que "Corps naturels du pays", "Cavalerie Arabe", "Mameluks" , "Guides" , "Escadrons Turcs", "Zouaves à cheval", "Chasseurs-Spahis", "Chasseurs Algériens", "Gendarmes Maures" etc, la cavalerie indigène au service de la France existait effectivement depuis août 1830. Une loi du 9 mars 1831 devait consacrer son existence. D'autres décisions allaient suivre en 1832, 1834, 1835 et 1836, mais les escadrons puis régiments de spahis réguliers ne se sont constitués qu'à partir de 1841 et 1845 à Alger, Oran, Bône et Constantine. -----Malgré les cent trente ans d'histoire militaire que possèdent ces vieux corps de l'Armée d'Afrique, il n'existe pas à ce jour d'ouvrage d'ensemble pour les unités à recrutement dit "indigène", autrefois montées, de cette armée. Les documents et journaux de marche qui existent ne visent que certains régiments, certaines périodes, certaines campagnes des spahis. ORIGINES DES SPAHIS -----L'appelation "Armée d'Afrique" est employée officiellement pour la première fois dans une ordonnance du roi du 6 juin 1830, avant même le débarquement de notre corps expéditionnaire à Sidi-Ferruch, mais à l'époque, cette armée n'était constituée, bien entendu, que de troupes métropolitaines. Dès les premiers temps de l'occupation d'Alger, on reconnut l'utilité de créer des troupes indigènes afin de diminuer les fatigues imposées aux Corps Français très éprouvés par le climat. En utilisant les instincts guerriers des populations indigènes, on ne faisait du reste, que s'inspirer des errements de nos prédécesseurs en Algérie. Les " Maghzen" des princes barbaresques recrutés parmi les populations locales avaient été le plus ferme soutien de la domination turque. Ainsi, le général Clauzel, qui venait de remplacer comme gouverneur le maréchal de Bourmont - pour combler les vides qu'allait produire dans son armée le rappel par le gouvernement de juillet d'une notable fraction du corps expéditionnaire- prend à la solde de la France les mêmes hommes qui avaient servi le dey Hussein. -----Parmi ces hommes, il y avait des spahis ou cipahis, troupes montées turques ou mercenaires venus de tous les points de l'empire ottoman, qui après le licenciement de leur corps, viennent se ranger sous le commandement d'un brillant cavalier arrivé de Tunisie le 15 juin 1830 et brûlant de se distinguer dans les rangs de l'Armée d'Afrique: Yusuf. -----Le maréchal de Bourmont, avant son départ, avait déjà accepté le concours de cette cavalerie improvisée, de la valeur de deux escadrons, si désireuse de s'employer. Ce sera le général Clauzel, cependant, qui lui fera donner un statut légal. -----C'est son rapport au ministre de la Guerre du 8 octobre 1830 qui devait inspirer la loi du 9 mars 1831, autorisant les généraux en chef commandant hors du territoire continental à former des corps militaires composés d'indigènes et d'étrangers. -----De cette loi, consacrant une situation de fait, découleront les ordonnances, décrets et arrêtés qui concernent par la suite l'organisation des différents corps de "l'Armée d'Afrique". -----Alors que l'ordonnance d'application concernant la Légion Etrangère est du 10 mars, celle qui vise l'organisation des corps indigènes est du 21 mars 1831. -----Il s'avère qu'en dehors des quelques cavaliers "turcs" de Yusuf et Marey, les premiers indigènes qui viennent offrir leurs services aux Français en Algérie sont des Kabyles du Djurdjura de la tribu des Zouaoua, employés également jusque-là à la solde des deys. Le général Clauzel réalisera l'oeuvre entamée par son prédécesseur en créant, par arrêté du ler octobre 1830, un corps de "Zouaves" qui comprend un ou plusieurs bataillons (encadrés par des officiers et sous-officiers français volontaires) recrutés, non seulement parmi les Kabyles, mais parmi les Arabes, les Turcs, les Coulouglis et les ouvriers des villes et des campagnes. -----Clauzel crée également à côté des bataillons quelques escadrons de zouaves montés. La formation de ces unités d'infanterie et de cavalerie est consacrée et autorisée, comme il a été dit plus haut, par la loi du 9 mars 1931 et l'ordonnance du 21 mars. -----Les escadrons du "Corps des Zouaves" sont placés sous le commandement du chef d'escadrons Marey sous la dénomination de "Chasseurs Algériens". Ils seront versés cependant au 1" régiment de Chasseurs d'Afrique lors de la création de ce Corps, prescrite par ordonnance du 17 novembre 1831. -----Les 1er et 2ème régiments de Chasseurs d'Afrique, constitués par cette ordonnance (le 1er à Alger, le 2ème à Oran) sont des régiments de cavalerie légère, comprenant à l'origine des enrôlés français et indigènes et des cavaliers tirés des régiments de métropole. Ils pouvaient recevoir par escdron jusqu'à 40 cavaliers indigènes pourvoyant eux-mêmes à leur subsistance, habillement, remonte, équipement, armement, moyenant une première mise et une prime journalière. -----Selon la formule du général Paul Azan, dans son livre l'Armée d'Afrique, "Les Chasseurs d'Afrique, issus eux-mêmes des zouaves à cheval sont bien les ancêtres des spahis". Ce n'est pas inexact, mais il est cependant équitable de compléter cette formule en disant que les spahis avaient eu d'autres ancêtres, plus anciens, comme nous l'avons évoqué plus haut. -----SPAHIS RÉGULIERS ET IRRÉGULIERS -----Par ordonnance royale du 10 septembre 1834, est créé à Alger, sous le nom de spahis réguliers d'Alger un corps de cavalerie à 4 escadrons composé de 200 cavaliers indigènes retirés du 1er Chasseurs d'Afrique et de 500 volontaires. En effet, d'après un rapport du chef de corps, "les moeurs, les usages, la religion, l'habillement et la manière de vivre des indigènes, s'opposent à ce que des cavaliers arabes soient répartis dans les escadrons français du régiment des Chasseurs d'Afrique..." . -----Ce régiment, placé sous les ordres du Lieutenant-colonel Marey, sera porté à 6 escadrons par ordonnance du 12 août 1836. -----Les spahis réguliers de Bône et d'Oran sont également créés à 4 escadrons par ordonnances royales, respectivement du 10 juin 1835 et du 12 août 1836, ceux de Bône ont pour premier chef de corps le chef d'escadrons Yusuf Le Lieutenant-colonel de Thorigny commande le régiment d'Oran. -----Quant aux spahis irréguliers, les plus anciens étaient ceux de Bône créés en mars 1832 avec 80 cavaliers turcs, après la prise de la citadelle de cette ville par Yusuf. Deux mois après la prise de Constantine, en décembre 1837, est formé un nouveau corps auxilliaire qui comprend 200 cavaliers et 800 hommes à pied appelés respectivement "Spahis de Constantine" et "Tirailleurs de Constantine". |
-----Le Maréchal
Valée, nouveau Gouverneur Général qui n'était
pas partisan de la constitution d'unités indigènes régulières
prend, par contre, une série d'autres arrêtés organisant
les troupes irrégulières d'infanterie et de cavalerie indigènes.
En septembre 1840, c'est la création d'un escadron de spahis irréguliers
à Alger, un à Sétif et un au service de chacun des
trois khalifats de la province de Constantine, ainsi qu'à Philippeville,
La Calle et Guelma. Colonel Willing |