sur
site le 19/8/2002
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-------Au
cours de l'année 1994, année du cinquantenaire des débarquements,
les médias('), y compris des revues militaires, n'ont, à ma
connaissance, pas assez mis en exergue le débarquement, le 15 août
1944, de l'armée B en Provence et sa chevauchée victorieuse
pour la libération du territoire. -------Cette armée comportait certes des "évadés de France", mais surtout des Maghrébins, des Africains noirs, des "PiedsNoirs" et des F.F.L. qui, après cette libération, poursuivirent victorieusement les Allemands du Rhin au Danube. Heureusement, grâce au Général de Lattre de Tassigny, ont été au sein de la Première Armée française "amalgamés" à ces troupes des volontaires F.F.I. qui avaient mené, sur l'ensemble de l'hexagone, des actions utiles et méritoires de Résistance. -------Mais il faut souligner qu'après le 25 août 1944, le Général De Gaulle n'a pas mobilisé les autres jeunes métropolitains. Or, en 1942, vivaient en Afrique du Nord 1 100 000 Français sur lesquels 176 000 ont été mobilisés dans l'Armée (soit 16,5% de la population) aux côtés de 233 000 Français-Musulmans d'Algérie, Marocains et Tunisiens, en majeure partie engagés volontaires. Il s'agissait là de l'armée d'Afrique reconstituée en 1941 par le Général Weygand. S'y ajoutèrent 20 000 "évadés de France" et les15 000 F.F.L. des Généraux Leclerc et Brosset. Voici comment a été constituée cette glorieuse "Armée de Lattre", ainsi que la 2ème ° D.B., libératrice de Paris et Strasbourg. -------J'ai été scandalisé en regardant le 4 juillet sur TF1 "les archives fabuleuses de l'armée française", émission d'Alain Decaux. Cet historien, académicien, a été de bout en bout le thuriféraire du général De Gaulle et de son action durant toute la période 1939-1945. -------Au cours de la campagne 1939-1940, durant laquelle le commentateur l'a effectivement indiqué, il y avait eu près de 100 000 Morts pour la France (2), il n'y a pas eu que la "victoire de Montcornet". A côté de certaines unités en déroute et malgré l'écrasante supériorité de l'aviation et des blindés allemands, il y aeu nombre d'actions héroïques et localement victorieuses de la part de beaucoup d'unités françaises : sur la rive droite de la Meuse, à l'est de Dinant, le 12 mai 1940, une brigade de cavalerie à cheval disposant de canons de 25 a, à partir d'une position bien choisie, détruit plusieurs dizaines de chars de la 7ème Panzerdivision . Parmi bien d'autres, rappelons les combats à Dunkerque, sur la Somme, en Lorraine, les "Cadets de Saumur", etc... -------Il ne faut pas oublier non plus le rôle primordial de la marine française pour le rembarquement de toutes les forces terrestres qui ont pu s'échapper de Dunkerque, ainsi que les combats aériens durant toute la campagne de France (six semaines) : "les unités françaises de bombardement, de reconnaissance et d'assaut consentirent les plus grands sacrifices et ce, le plus souvent, dans un état d'infériorité technique écrasante face aux chasseurs allemands"(3). La chasse française, elle, a perdu 204 tués, 188 blessés, 31 prisonniers en remportant 1 003 victoires. -------Le commentateur de l'émission n'a pas assez souligné que, si le Maréchal Pétain a demandé l'armistice, c'est parce qu'il fallait faire face à la situation peut être la plus désastreuse de l'histoire de France : "hexagone" qui allait être entièrement occupé, armée battue, deux millions de prisonniers, afflux vers le Sud d'un nombre considérable de réfugiés, administration complètement désorganisée. -------Cet armistice nécessaire a été un armistice sauveur parce qu'il a, en particulier, sauvé de l'invasion allemande et italienne notre Afrique du Nord et qu'ainsi, en novembre 1942, celle-ci a servi de plate-forme pour la reconquête par les Alliés - avec une armée française reconstituée là-bas par le Général Weygand - de la "forteresse Europe". -------Dès juillet 1940, le Maréchal n'a pas pensé qu'à la Révolution Nationale et à la protection des Français qu'il a assurée durant quatre ans, mais de plus en plus difficilement en raison des exactions et de la pression nazies. Il a pensé immédiatement à la revanche contre les Allemands, faisant état auprès des ses proches de son espoir de voir arriver un jour, comme en 1917-1918, les Américains et de la manière dont s'était relevée la Prusse après Iéna. -------Dans le cadre de l'Armée de l'Armistice ont été rassemblés dès décembre 1940 à Aix-en-Provence une promotion de Saint-Cyriens et une promotion de Saint-Maixentais qui ont été formés en vue de cette revanche. Après avoir, en juillet 1941, fait sortir les journalistes de l'amphithéâtre où étaient regroupés ces officiers-élèves, le Maréchal les a exhortés à se préparer à la revanche "en s'instruisant pour vaincre". Un peu partout dans la "zone non occupée" et dès juillet 1940, du matériel militaire a été camouflé et un service de renseignements face aux Allemands, réorganisé. |
-------Nommé
délégué général du Gouvernement en
Afrique en septembre 19400, durant 14 mois, le Général Weygand
allait lutter pied à pied et victorieusement contre tous les empiètements
des "forces de l'Axe" et préparer la remobilisation morale
et matérielle des forces françaises d'Afrique, camouflant
personnel mobilisable et matériel et "forgeant l'âme
de cette armée d'Afrique". Henry d'Humières,
(1) Encore que le "Spectacle du Monde" ait publié
en juin dernier un remarquable article de Georges Laffly : "l'Armée
oubliée. |