Alger - l'Algérie

         BREVES MONOGRAPHIES COMMUNALES
Les six communes de la ceinture du Fahs
 o      BIRKADEM 

Texte, illustrations : Georges Bouchet

mise sur site le 16-3-2008

154 Ko
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 o      BIRKADEM 

Birkhadem existait déjà lorsque nous sommes arrivés en 1830. Ce n'était peut-être pas un vrai village, mais il y avait déjà suffisamment de monde dans les haouchs alentour pour qu'une mosquée ait été construite dès le XVIIIè siècle. Il y avait aussi, au centre de la cuvette une belle fontaine aménagée en 1797 par le Dey turc Hassan Pacha.

Elle était alimentée par un aqueduc en partie souterrain, venu de Tixeraïne ; il n'est pas impossible que cet aqueduc ait été tracé et creusé par des esclaves espagnols. Il était encore indiqué sur la carte de 1873.

L'histoire a transformé la fontaine en puits (bir) et la légende a ajouté une négresse (khadem) pour former le toponyme Birkhadem qu'il aurait fallu prononcer Bir Rhadem et que nous prononcions Birkadem.

Sur les collines environnantes de belles villas mauresques appartenaient à des dignitaires turcs ou arabes ; et suffisamment de bons musulmans pour participer à la prière commune du vendredi.
 

En septembre 1830 Clauzel y installe l'un des trois camps retranchés de la protection d'Alger ; les deux autres étant Dély Ibrahim et Kouba. Ce camp est renforcé en décembre 1831 par le Général Duvivier qui établit un escadron de spahis sur une colline, dans le haouch Ben Siam.

En 1833-1834 les soldats de Voirol ouvrent la route venant d'Alger par Birmandreis. Et des Européens, dont quelques Allemands du sud venus de Kouba, s'installent spontanément dans la cuvette où se trouve le centre du village. C'est le 22 avril 1833 que Clauzel crée un centre de peuplement " dans cet endroit bien alimenté en eau ". Et le 25 juillet de la même année les Turcs sont expulsés d'une grande ferme fortifiée en bordure de la Mitidja, et que l'on transforme en ferme expérimentale. Cette ferme apparaît sur les cartes avec le nom de " ferme modèle ".

De 1830 à 1840 le camp de Birkhadem est le plus menacé et le plus actif des trois camps retranchés déjà cités. En 1834 un bataillon tombé dans une embuscade près de l'Oued Kerma, subit de lourdes pertes ; et en 1839, lorsque Abd el-Kader proclame le djihad, c'est à Birkhadem que l'on concentre les colonnes mobiles qui vont à Fondouk et permettent d'éviter l'évacuation de cette garnison française implantée de l'autre côté de la Mitidja au pied de l'Atlas. Cependant les récits des réfugiés de la Mitidja, aggravent le sentiment d'insécurité ; et après l'incendie de deux fermes et l'enlèvement de trois colons près de la ferme-modèle en avril 1840, quelques Européens abandonnent Birkhadem. La population diminue au moment où Guyot rédige son plan qui intègre Birkhadem à la ceinture du Fahs (ou de banlieue) et en parle en ces termes

Ce village s'est établi autour de la belle fontaine du même nom. Il ne s'agit que de seconder les particuliers qui se portent naturellement sur ce point. Un plan du village est dressé en ce moment. Des terres domaniales de l'ordre de 100ha seront aliénées par le Domaine, à charge pour les acquéreurs de prendre en même temps un lot au village et d'y bâtir : une école et une église achèveront d'y attirer et d'y fixer la population. Cette localité deviendra très importante à cause du passage de la route de Blida.

Guyot ne s'est pas trompé en ce qui concerne le rôle de la route qui devint, à partir de 1845 la RN numéro 1.

Quant à l'école et à l'église ses promesses furent rapidement tenues. A la même date, 1843, l'école est ouverte, comme l'avait été la Mairie, dans la mosquée, et l'église est construite par les soldats du Génie. Elle est consacrée à Sainte Philoméne par Monseigneur Dupuch en personne. Son maître autel de marbre vert et noir est un don du roi de Naples Ferdinand II dont une fille portait ce prénom. Et lors de son passage en 1865 Napoléon III offrit 2 grands tableaux de peinture.

Sur cette carte de 1873 on voit clairement que le village n'a pas encore dépassé les limites du périmètre de sécurité et que son plan est un damier presque parfait. Le plan de 1833 est donc conforme à ce qui deviendra la règle pour la plupart des villages de colonisation lorsque le relief s'y prêtait.

Le pénitencier qui a remplacé la caserne des spahis de 1831 est encore loin du village. En 1962 il sera rattrapé par le quartier de villas appelé " Clos Saint Jean ". On peut suivre aussi le cheminement de l'aqueduc qui alimente la fontaine de 1797 : il est tracé en pointillé et marqué " souterrain ".

Le cimetière est toujours resté assez loin du village, sur la route de Kaddous. Au-dessus du portail une inscription latine peu réjouissante " Hodie mihi, cras tibi ".
Je traduis pour les non latinistes : "aujourd'hui pour moi, demain pour toi". On ne serait mieux nous prévenir de notre avenir commun en quatre mots à peine.

Quelques dates notables

1830 - septembre, Clauzel implante un camp militaire
1831 - décembre Duvivier renforce beaucoup la garnison
1833 - 22 avril. Décret de création du centre de peuplement sous A. Avizard, Commandant par intérim
1833 - 25 juillet. Confiscation des haouchs turcs, sous Théophole Voirol Commandant par intérim
1840 - Installation de la Mairie dans la mosquée
1843 - Ouverture d'une école dans la mosquée. Un bâtiment spécial sera construit en 1887-1889
Consécration de l'église Sainte Philomène
1845 - Fin de la construction de la route de Birkhadem à la Mitidja (future RN 1)
1848 - Ouverture d'une Gendarmerie. Un nouvelle caserne sera inaugurée en 1867
1856 - Birkhadem devient CPE, avec comme annexes Birmandreis et Saoula
1860 - Implantation d'un abattoir
1865 - 8 mai. Visite de l'Empereur Napoléon III
1882 - 5 novembre. Naissance de Catherine Sintès, future maman du futur prix Nobel Albert Camus
1889 ou 1896 - Ouverture du CSR Centre Spécialisé de Rééducation
1899 - Inauguration d'une nouvelle mairie
1913 - Aménagement d'un réseau d'égouts collecteurs
1932 - Inauguration de la salle des fêtes
1956 - 15 octobre. Découverte d'un laboratoire clandestin de fabrication d'explosifs pour le FLN
Arrestation de 7 terroristes dont trois juifs, Arbib, Timsit et Smadja, qui avaient mal évalué le
degré réel d'empathie du FLN pour le peuple élu.
1959 - Création d'une SAS

Le territoire communal

Avec ses 1600 ou 1800ha selon les sources, Birkhadem est une commune d'une étendue moyenne pour le Sahel. Elle est limitée sur deux côtés, le sud et l'ouest, par l'oued el Harrach et son affluent l'oued Kerma. L'oued el Harrach (on disait l'Harrach), est celui qui traverse Maison Carrée (aujourd'hui El Harrach) avant de se jeter dans la mer. La faiblesse des altitudes, moins de 200m explique que les pentes soient modérées au-dessus de la Mitidja et que les versants aient été presque tous défrichés et mis en culture. Dès le début du XXè siècle, il ne restait guère de broussailles.

Par ailleurs cette commune est un peu atypique, comparée à ses voisines du Sahel, pour au moins les trois raisons que voici.
o Son territoire déborde légèrement sur la plaine de la Mitidja, jusqu'aux rives de l'oued el Harrach. C'est juste un peu au-dessus de la plaine que se trouve la ferme-modèle. La voie ferrée d'Alger à Oran traverse ce bout de la commune tout droit, mais il n'y a pas de gare ni de halte : les gares de Baba Ali et du Gué de Constantine sont dans les communes voisines de Saoula et de Kouba.

o Il y a beaucoup de vigne, mais aussi beaucoup d'autres cultures. La proximité d'Alger, l'abondance de l'eau à faible profondeur, les sols hamri légers ont permis aux Mahonnais, dès les années 1840, de développer les cultures maraîchères et surtout fruitières. Birkhadem était connu pour ses vergers de pêchers ; on y a cultivé également d'autres fruits, des pommes de terre, et du tabac. On avait même essayé la sériciculture car les mûriers poussaient bien ; sans vrai succès.

o La situation sur RN 1, qui a constitué à partir de 1845, l'axe majeur de circulation routière vers le sud et l'ouest, a beaucoup aidé Birkhadem à dépasser le stade du village. Les recherches pétrolières, après la guerre de 1939-1945, ont donné un vrai coup de fouet, aux activités liées aux transports.

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Le territoire communal  de Birkadem
Le territoire communal

Les activités des Birkhadémois étaient donc multiples et dépassaient largement le cadre de l'agriculture. Birkhadem n'était certes pas une ville, mais c'était mieux qu'un village. On y trouvait dans les années 1950 des ateliers de conditionnement des fruits pour l'exportation (firme Fédélich), des entreprise de transport à longue distance (transports Tixidor), et même un atelier de carrosserie pour équiper à la demande du client, des châssis de camion livrés nus (établissements Leroy).

Birkhadem offrait à ses 9000 habitants (en 1954) de nombreux services absents de la plupart des villages du Sahel :médecins, pharmacie, agence bancaire, gendarmerie, mécaniciens automobiles, commerces non alimentaires divers, par exemple celui de matériels électriques du maire de l'époque, Monsieur Borderie.

Il y avait enfin le centre d'éducation ou de rééducation spécialisé pour mineurs délinquants que l'on appelait habituellement centre de redressement et qui occupait les bâtiments de l 'ancien pénitencier.

Le village centre

La comparaison des cartes de 1873 et de 1935 montre que le site originel de fond de cuvette a commencé à être débordé. Le village s'est allongé surtout sur les routes d'Alger et de Kouba qui étaient en pente montante.

Et le plan en damier de 1833 n'apparaît plus. Vingt ans plus tard de nouveaux lotissements ont été créés ; le Clos Saint-Jean entre la route de Kouba et le pénitencier, et les Vergers de l'autre côté du pénitencier et en contrebas, vers Birmandreis. Ces derniers lotissements n'ont que des villas en 1962.

Et même au village il n'y a que des immeubles bas à un ou deux étages.

Au centre une grande place avec kiosque à musique où l'on dansait pour la fête du village. D'un côté de la place le groupe scolaire, de l'autre l'église, et en face la Mairie et la poste.. Cette place était longée par la RN 1 qui constituait la principale rue du village et au bord de laquelle se situaient la plupart des commerces et des ateliers. Au-dessus de la route à droite en venant d'Alger il y avait un quartier arabe, appelé, me semble-t-il, Djenan el Malik (le petit jardin).

Le quartier des vergers était un peu isolé du reste du village. On y trouvait des terrains de tennis.

Après 1945 la desserte du village par les transports en commune fut assurée par deux sociétés ; la société Seyfried ensuite rachetée par les autocars blidéens, et la RSTA (ex CFRA).

Il existait entre Birkhadem et Birmandreis une petit car Seyfried qui prolongeait en fait la ligne de trolleybus I venue de la Grande poste et qui faisait de Birkhadem une grande banlieue d'Alger.

Contrairement aux autres bus qui avaient chauffeur et receveur, ici c'est le chauffeur qui vendait les billets.

A Birkhadem s'arrêtaient tous les cars blidéens partis de la place du Gouvernement et desservant la route du sud jusqu'à Djelfa, ainsi que le village de Saoula.

Birkhadem était le terminus de la ligne RSTA 14. Cette ligne qui n'arrivait pas très loin du lycée Bugeaud à Alger, permettait aux lycéens Birkhadémois d'éviter la pension.

Bien longtemps auparavant, entre 1862 et 1914, Birkhadem avait été le seul centre du Sahel non littoral à être relié régulièrement à une gare, celle de Baba Ali située dans la Mitidja, et hors de la commune ! Les voyageurs descendus du train franchissaient les 7km grâce à des services de corricolos, diligences à claire-voie munies d'un large coffre. En 1900 il y avait 11 aller-retour par jour. La voiture et le bus ont, après la guerre, tué cette liaison avec Alger plurimodale, longue et lente.

Autres lieux habités notables

Les 9161 habitants de Birkhadem en 1954, dont 2183 Européens, ne vivaient pas tous au village. Il pouvait y en avoir une moitié, guère plus, car outre les nombreuses fermes moyennes disséminées sur tout le territoire, il y avait, aux deux extrémités de la commune, une grande ferme au sud et un village indigène au nord.
        • Le village indigène de Tixeraïne
Il existait bien avant 1830. D'ailleurs le Dey y possédait un palais où il venait parfois l'été. Guyot évoque ce lieu dans son plan, non pour prévoir une implantation de centre européen, mais pour signaler qu'il serait desservi par la paroisse et le curé de Birkhadem. S'il avait imaginé que des chrétiens viendraient s'y installer, il s'est trompé : le village est resté purement indigène, même si quelques fermes européennes en étaient proches.

On disait sa population plus kabyle qu'arabe. Il était situé à l'extrême limite de la commune, en lisière des communes de Birmandreis et de Draria. Il avait été bâti sur un ressaut de terrain au-dessus de l'oued Kerma. C'est tout juste si on l'apercevait de la route d'El Achour qui passait plus bas.
Après 1954 ce bout de route sinueux et pentu eut une mauvaise réputation et l'on ne s'y attardait pas.

        • La ferme-modèle

la ferme modèle
Le bâtiment principal, une ferme fortifiée turque aux murs crénelés, est antérieur à 1830 lui aussi. Cet haouch est connu sous le nom d'Hassan Pacha ou d'Haouch el Dey. Il était situé à peine au-dessus de la Mitidja, à 1km de l'oued el Harrach et à moins de 10km des vastes marais des Ouled Mendil, donc tout près des réservoirs à moustiques.

Clauzel y installe un poste militaire dès l'été 1830 à 10km du pont sur l'Harrach de Maison Carrée (Bordj el Harrach à l'époque turque), chargé de protéger les accès du pont. L'année suivante ce fort a servi de poste avancé des camps retranchés de Birkhadem et de Kouba. Clauzel a également tenté de créer, en octobre 1830, une vaste ferme sur des terrains confisqués aux Turcs. Cet haouch couvrait environ 1000ha le long de l'oued vers Maison-Carrée. La ferme était organisée en société anonyme par actions de 500 francs. Les terres lui étaient louées avec un bail reconductible de 9, 18 ou 27 ans.

Dans l'idée de Clauzel cette ferme devait être un exemple. Mais l'insalubrité, le harcèlement des indigènes et le désintérêt des successeurs de Clauzel, amenèrent vite l'abandon de " cette ferme-modèle qui ne fut pas , dit un contemporain, un modèle de ferme ".

Le projet fut repris en 1833 par Voirol pour une ferme plus modeste et expérimentale de 290 ha. Pourtant le nom de ferme-modèle s'est maintenu jusqu'au bout.

Cette ferme a échoué en tant que centre d'expérimentation de cultures tropicales. Ni la canne à sucre, ni le coton, ni l'indigotier n'ont consenti à pousser.

Elle a réussi en tant que centre de refuge pour les colons aventureux établis dans la plaine de la Mitidja. Même si elle ne les a pas tous sauvés, elle en a sauvé la grande majorité lors de la reprise de la guerre sainte par Abd el-kader à l'automne 1839. Et de sa création jusqu'à l'élimination de la menace Hadjoute elle a servi de sonnette d'alarme contre les incursions des Hadjoutes (tribus maghzen non ralliées) et de centre de repli pour les colons menacés. Les annales signalent cependant encore 2 fermes incendiées et 3 colons enlevés en avril 1840.

La ferme-modèle servit , involontairement, à expérimenter les dangers des fièvres le long des oueds et à proximité des marécages. La fièvre est alors le nom donné à toutes sortes de maladies qui n'étaient pas contagieuses, mais qui étaient endémiques. Ces fièvres enrichirent le vocabulaire qui les qualifia de " malignes, putrides, insidieuses, rémittentes, comateuses, tierces, quartes etc. etc. ; et décimèrent garnison et colons. Aujourd'hui nous les appelons paludisme ou malaria. Elles ont fait plus de morts chez les civils et les militaires, que les Hadjoutes. On ne connaissait aucun remède ; on imagina de relever les soldats plus souvent, tous les mois, tous les 10 jours, tous les 5 jours. Cela offrit aux moustiques l'occasion de contaminer tous les soldats qui passaient par là.

Contre ce fléau les médecins étaient impuissants et ne songeaient même pas à incriminer les moustiques. Par chance médecin de l'hôpital de Bône, Maillot, trouva la bonne posologie du sulfate de quinine, un fébrifuge découvert en 1820 par le pharmacien Caventou. Dès qu'on fut capable de le produire en quantité, ce remède fut distribué largement et mit fin aux hécatombes sans mettre fin à l'endémie. Dans certains villages on achetait la quinine au café. Ce n'est qu'en 1880 et 1884, qu'à Constantine, Laveran découvrit que le responsable est un parasite hématozoaire du genre plasmodium et que le transmetteur est le moustique anophèle femelle. Laveran obtint le prix Nobel de médecine en 1907.

Au plus tard en 1913, la ferme cessa d'appartenir à l'Etat. Les 2 derniers propriétaires furent Keroulis et Germain. Après 1954 cette ferme privée hébergea un poste militaire qui joua, mutatis mutandis, les mêmes rôles d'alerte et de protection que dans les années 1830. Il y avait une moulin sur l'Harrach qui fut abandonné vers 1920, mais le barrage d'alimentation figure encore sur la carte des années 1930.

        • Le Pénitencier. L'inscription " pénitencier " sur les cartes de toutes les époques, désigne un ensemble de constructions situées sur une colline dominant la cuvette de Birkhadem, et qui a connu des utilisations diverses.

le penitencier

Avant notre arrivée c'est le centre d'un domaine appelé Haouch Ben Siam

Cet haouch est saisi et utilisé par l'armée française pour loger un régiment de spahis en décembre 1831 ; 143 hommes et 118 chevaux.

Lorsque la sécurité dans le Sahel et la Mitidja parut solidement établie, vers la fin des années 1850 on transforma les casernes en un pénitencier militaire qui pouvait recevoir 400 à 500 militaires. Il faut croire qu'il n'y avait pas assez de punis pour occuper toutes les places, car en 1893-1896 le centre servit de lieu de convalescence pour des soldats blessés de retour de Madagascar.

En 1927 au plus tard ce centre échappe à l'armée pour devenir une Maison d'Education Surveillée pour garçons mineurs condamnés. On parlait alors de centre de redressement de 200 places, voire plus en se serrant.

En 1945 le centre cesse d'être géré par l'administration pénitentiaire. Il est confié à la Justice.
Après 1951 la capacité d'accueil est ramenée progressivement à 160, puis 75 places. Et surtout on applique en Algérie l'ordonnance de février 1945 qui inverse les priorités : l'éducation ou la rééducation passe avant la punition du délit, pour les mineurs de 13 à 18 ans. La clientèle du centre de Birkhadem était composée de mineurs délinquants, ou vagabonds, ou moralement abandonnés. Le caractère pénitentiaire s'efface : plus de grilles, plus de cellules d'isolement. Il y avait neuf musulmans pour un européen chez les mineurs et une proportion inverse chez les éducateurs. Après 1954 la clientèle a été modifiée par l'arrivée des " politiques " arrêtés et jugés pour menées subversives. Ils étaient plus bourgeois, plus éduqués et meilleurs francophones que leurs prédécesseurs. Ils étaient aussi plus respectueux des personnels, mais ont vite acquis du prestige auprès des autres détenus. Sa destination a survécu à l'indépendance, au moins jusqu'aux années 1990. Puis il est devenu en 1996 en centre d'hébergement des SDF, sans domicile fixe, amenés d'Alger.

Supplément en images

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Vue générale avec minaret, clocher et route d'Alger
Vue générale avec minaret, clocher et route d'Alger

L'école de garçons de 1887
La rue principale du Clos Saint Jean en 1963
L'école de garçons de 1887
La rue principale du Clos Saint Jean en 1963

Les instituteurs en 1950
Les instituteurs en 1950

1-Lacrampe, 2-Bouchet, 3-Bart, 4-Laugel, Directeur, 5-Tanneu, 6-Gaudin, 7-Furio,
8- Lavallée, 9-Madame Bouchet, 10- Mademoiselle Gontran, 11-Madame Lacrampe