| -----Koléa 
        est située au sud-ouest d'Alger, sur le revers méridional 
        du Sahel entre la Méditerranée dont elle est distante de 
        6 km et la plaine de la Mitidja, à 120 m. d'altitude. Par la route, 
        Koléa est à 38 km de la capitale. La cité, rayée 
        de la carte par les conquérants arabes, renaît vers 1550 
        avec des Maures chassés d'Andalousie. La ville, presque entièrement 
        détruite par un tremblement de terre en 1825 est immédiatement 
        rebâtie. Koléa, qui signifie en arabe "petit fort", 
        est visitée par les troupes françaises pour la première 
        fois le 25Septembre 1831. Elle est érigée en commune par 
        décret du 21 novembre 1851. A l'origine Douaouda, 
        Fouka, Castiglione, 
        Tefeschoun et Bérard 
        en faisaient partie.-----La commune 
        de Koléa comprend, outre l'agglomération, les hameaux de 
        Saint Maurice, Berbessa, Saighr et Chaïba-Messaoud. Sa superficie 
        est de 6.172 hectares, inchangée depuis 1912.
 -----En 1838, 
        le Colonel Lamoricière s' installe avec son régiment de 
        zouaves et fait construire quatre blockhaus au village annexe de Fouka, 
        aux quartiers Tombourouf et Ben Azzouz (démoli en 1950) et à 
        Mokta-Khera. La ville reçoit, en 1839, la visite du Duc d'Orléans.
 -----Koléa 
        s'est orthographié successivement et parfois simultanément 
        Coléa, Koléah, Coléah et enfin Koléa. Ses 
        habitants se disaient Koléassiens. J'ai toujours préféré 
        Coléens.
 Une petite ville prospère -----La population 
        de la commune, qui en 1892 comptait 4461 habitants dont 49,12% d'Européens, 
        passe en 1960 à 2 1963 habitants dont 10,52% d'Européens.-----La principale 
        ressource est l'agriculture. Le vignoble compte, à son apogée 
        en 1936, 2432 ha produisant des vins d'excellente qualité plus 
        45 ha de raisins de table. On vinifie dans des caves privées ou 
        dans les caves coopératives de Chaïba et Berbessa. Une autre 
        ressource agricole importante les agrumes oranges, mandarines, clémentines.
 -----Dans 
        les vignes et les orangeraies, on fait souvent des cultures intercalaires 
        de carottes, tomates, poivrons, pommes de terre, petits-pois, haricots 
        verts, salades et fèves. Ces mêmes légumes sont produits 
        dans des potagers.
 -----On cultive 
        le blé, l'orge, l'avoine, le riz, le maïs dans la plaine de 
        la Mitidja, 
        puis près de l'Oued Mazafran.
 Des pêchers, pommiers, cerisiers, néfliers et jujubiers ainsi 
        que des figuiers sont plantés soit dans des vignes soit dans des 
        petits vergers.
 -----La seule 
        industrie est la fabrication des briques et tuiles en bordure de Mazafran. 
        Il a toujours existé une activité de vannerie à la 
        sortie de la ville, route d'Alger et un atelier-ouvroir de broderies et 
        dentelles, couvertures et tapis, rue Jean-Baptiste Géry.(guides 
        Bleus 1955 : ouvroir de fillettes 
        musulmanes spécialisées dans la confection de broderies 
        et dentelles algéroises.)
 -----JJe vous ai dit que Koléa avait 
        reçu en 1839 la visite du Duc d'Orléans. Aujourd'hui, ce 
        sont des lecteurs de Pieds-Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui qui visitent 
        la ville en ma compagnie.
 Une belle promenade -----Partis d'Alger 
        en direction de l'ouest, nous traversons les agglomérations de 
          
        Saint-Eugène, Deux-Moulins, 
        Pointe 
        Pescade, Bains Romains, Guyotville 
        et Zéralda. 
        Passé le pont du Mazafran, nous prenons à gauche la route 
        qui gravit les coteaux du Sahel en direction de Douaouda. Nous roulons 
        jusqu'au hameau de Saint-Maurice et de là, nous nous laissons glisser 
        vers Koléa à travers de jolies fermes arborées.-----Arrivés 
        en haut de la ville, Place François Bailly, nous laissons notre 
        voiture près de la station ESSO, non loin de la forge Viguier, 
        et nous voyons au sud le Splendid Cinéma, inauguré en 1931, 
        le profil du Monument aux morts, le Poids Public, très sollicité 
        pendant les vendanges, et la magnifique Ecole des Filles de style mauresque 
        inaugurée en 1900.
 -----Nous 
        descendons la rue de la République en longeant l'imposant Monument 
        aux Morts, oeuvre du sculpteur parisien Eugène l'Hoest, inauguré 
        le 11 novembre 1932, implanté au milieu d'un grand parc rectangulaire 
        fleuri toute l'année. A travers les grilles, on remarque en arrière 
        plan, rue Berger, les détails de la façade de l'Ecole.
 -----Côté 
        opposé, après le Splendid Cinéma, nous passons devant 
        la minoterie Bailly, le magasin de cycles Abir, l'ancienne bourrellerie 
        Grosjean, le salon de coiffure du trompettiste Amédée Guttadoro 
        et nous arrivons à l'armurerie Briaud, à l'angle de la rue 
        d'Oran.
 -----Toujours 
        du même côté, nous longeons le Café du Centenaire 
        (ex Zerbini), la quincaillerie Pierre, l'ancienne poste, le magasin de 
        fourrages et céréales de M. Viguier, l'épicerie Chatain, 
        les bureaux de la briquetterie Mazzaroli, puis la Compagnie Algérienne 
        à l'angle de la rue Lamoricière. Côté ouest, 
        partis de la pharmacie créée en 1935 par M. Tapie qui fait 
        angle avec la rue d'Oran, on passe devant l'entreprise de peinture Riédi, 
        le salon de coiffure Lalanne, le café hôtel restaurant de 
        la Poste, le magasin de Melle Philo, le café glacier (ex Llorca), 
        le magasin de M. Nebot dans lequel M. Colaïori exerçait à 
        la fois la profession de photographe et d'agent Citroën en 1934 lors 
        du lancement de la traction-avant, la boulangerie Carrio, le tabac bazar 
        Fassi, puis la quincaillerie Desarbres, à l'angle de la rue Lamoricière. 
        Au carrefour des rues République et Lamoricière, se trouve 
        le Monument au Général Lamoricière et aux Zouaves 
        inauguré le 21Juin 1914 (aujourd'hui démoli). Marchant rue 
        Lamoricière vers l'ouest, nous passons devant la plomberie Mirallès, 
        la fabrique artisanale de brosses et balais, le magasin de chaussures 
        (ex Espasa), l'ancienne Brasserie Française, transformée 
        pendant quelques années en cinéma, le commerce de céréales 
        de M. Viguier, le Café hôtel restaurant de la Victoire (exPorcel), 
        l'église construite en 1870 (partiellement démolie et transformée 
        en mosquée), le bureau des autobus d'Alger, le commerce de Mme 
        Le Bihan, le salon de coiffure Ventura, le Café du Commerce, la 
        gendarmerie, quelques jolies villas dont la villa Terras, et au fond l'ex-Mécanocoop, 
        et à droite le grand immeuble locatif Terras séparé 
        de la rue par une petite plantation d'orangers.
 -----Vers 
        l'ouest de ladite rue, nous voyons après la Compagnie Algérienne, 
        la pharmacie Weber, l'ex-école Jeanne d'Arc où était 
        installée la mairie jusqu'en 1900. Ensuite la rue devient rue Carnot 
        où se trouvent le Café du Globe, l'épicerie Bergue, 
        la boucherie Laplanche, le magasin de tabacs de l'ami Fassi, face à 
        son concurrent Fourah, la boulangerie Ben Allel, des gargottes, des cafés 
        maures et des magasins arabes. Arrivés place du Temple, en bas 
        de l'allée des Mûriers, nous trouvons le temple protestant, 
        construit en 1870 près d'un abreuvoir. Un peu plus loin, la belle 
        villa Juanico. Revenons au carrefour Lamoricière pour continuer 
        la descente rue de la République.
 -----De suite 
        à gauche, le square Lamoricière toujours bien entretenu, 
        puis la rue Sainte avec, à l'angle, la Brasserie du Square, la 
        pâtisserie Zbentoute, la papeterie-journaux de Mme Manzano, le Café 
        de Madrid, le magasin de tissus indigènes Boaziz et la mosquée.
 -----Continuons 
        la descente de la rue de la République. Après, la Brasserie 
        du Square, l'Horlogerie Noble, la boulangerie Dantoine qui nous régale 
        de pain espagnol, la charcuterie Yvanès, l'horlogerie Breton et 
        la Maison du Colon (Crédit Agricole) qui fait l'angle avec la rue 
        de l'Orangerie, laquelle conduit côté est au marché, 
        côté ouest au boulodrome, au garage Girod, au Crédit 
        Foncier, au Cabinet du Docteur Pény et à la nouvelle poste.
 Le centre ville -----Arrêtons-nous 
        à présent devant la Place de la Mairie et contemplons ce 
        bel ensemble; au milieu, le kiosque à musique style "art déco", 
        construit en 1928 (aujourd'hui démoli).(guides 
        Bleus 1955 : monument en l'honneuer 
        du général lamoricière- 1806/1865 - le fondateur 
        des régiments de zouaves.) 
        Au fond, l'imposant Hôtel de Ville dont l'escalier monumental est 
        gardé par deux palmiers. La partie supérieure est occupée 
        par le service des impôts. Derrière, le commissariat de police, 
        la salle des fêtes et la Justice de Paix, construits en 1932 et 
        agrandis dans les années 50. De part et d'autre de la partie carrelée, 
        une double allée de ficus. En bordure de la nue de République, 
        trois stations-service Mobil face au square, Shell vers le bas, Beryl 
        à l'angle de la rue de l'Orangerie.Passée la rue de 
        l'Orangerie, la rue de la République devient avenue de la Gare. 
        Nous la descendons.
 -----Côté 
        ouest après la maison Rainizio qui fait l'angle, on passe devant 
        un quartier de belles villas, on laisse la rue pentue d'Aurelle de Paladines 
        qui rejoint la caserne, puis l'ancienne gare occupée par le service 
        des Ponts et Chaussées ( Koléa fut reliée à 
        Alger par le train de 1900 à 1936), Côté est, après 
        le Café des Amis, on passe devant la cave Mazzaroli d'où 
        l'on aperçoit en contre-bas la vieille mosquée du XVIè 
        siècle de Sidi Embarek , transformée en hôpital, et 
        le Marabout ou Koubba de Sidi-Ali-Embareck,(guides 
        Bleus 1955 :  important but 
        de pélerinage) puis on longe l'admirable 
        Jardin des Zouaves, sorte de jardin anglais complanté de platanes, 
        d'orangers et d'arbres exotiques, traversé par une allée 
        de bambous menant au Cercle Militaire, puis l'abattoir, l'avenue devient 
        alors route de Blida. A droite sur la butte, le cimetière européen. 
        Puis ce sont les premiers vergers qui descendent vers la plaine de la 
        Mitidja. En toile de fond à 20 km, l'atlas blidéen est splendide.
 -----Retournons-nous 
        vers le sud et nous avons une belle vue générale de la ville 
        marquée parla silhouette du clocher de l'église et le minaret 
        de la vieille mosquée.
 -----Faute 
        de temps, je n'ai pu vous montrer ni la rue du Marché avec la charcuterie 
        Alcaraz, le magasin d'espadrilles Gomis, l'épicerie Ziane, la boucherie 
        Belkacem et l'épicerie Ségui près de l'entrée 
        du marché, ni la rue général Leclerc avec les immeubles 
        Guirand et la belle maison Simonard, ni la rue Jean Jaurès dans 
        laquelle est installée l'étude du notaire où j'ai 
        débuté et que j'ai administrée en 1961/62 alors que 
        j'étais en fonctions à Blida, ni la rue Colonel Baril descendant 
        de la Place du lavoir (à l'intersection de la route d'Alger et 
        de la route de Castiglione) vers l'avenue de la Caserne, passant devant 
        le cinéma Palace, la justice de paix, la salle des fêtes 
        inaugurée en 1932, le commissariat de police, la bourrellerie Saunier 
        et les villas Lucciani et Louis Charles, la laiterie Cascalès et 
        la salle de gymnastique de l'UK. inaugurée en 1912, qui servit 
        jusqu'en 1932 de salle des fêtes et de cinéma.
 Nous quittons à regret cette jolie petite ville qui fut française 
        pendant 130 ans. Des cartes postales vous rappelleront cette rapide visite 
        virtuelle.
 Association des Anciens de KoléaMaître Porcel
 Le Pentagone
 82 bd Etienne Peyre
 83500 La Seyne-sur.Mer
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