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 Sous le chapiteau de six mâts
 Le cirque Amar offre aux Algérois un spectacle de classe internationale
 Les hautes autorités 
          ont assisté lundi au gala d'ouverture
 De réputation mondiale. le Cirque Amar étend chaque leur 
          sa popularité par la variété de ses programmes 
          et la valeur de ses artistes.
 
 Au cours du gala d'ouverture qui a eu lieu lundi soir en présence 
          des hautes autorités, nous avons pu nous rendre compte des efforts 
          qu'ont dû faire les frères Amar pour la réalisation 
          d'un tel spectacle.
 
 En premier lieu, nous parlerons de la ménagerie qui constitue 
          pour les directeurs le plus grand capital et aussi les plus grands risques.
 
 Nous rendrons tout de suite hommage au célèbre dompteur 
          hindou Damoo, qui a, non seulement dresse panthères noires et 
          panthères mouchetées à un travail et à une 
          discipline remarquables, mais aussi réussi à leur inculquer 
          des sentiments de tendresse. Caressantes et câlines, deux des 
          plus affectueuses panthères se réfugient dans les bras 
          du dompteur, comme un bébé se blottit dans les bras de 
          sa mère, au grand étonnement du public, qui a fait à 
          Damoo une longue ovation. Peut-être faut-il ajouter qu'en retour 
          Damoo ne ménage pas ses caresses à ses bêtes 1orsqu'elles 
          ont obéi rapidement ou réussi pleinement l'exercice imposé.
 
 Le mérite du dompteur Saulevitch, qui a présenté 
          un groupe de 8 lions de toute beauté, et les magnifiques éléphants 
          équilibristes n'en est pas pour autant affecté, pas plus 
          que celui du dompteur Hans, qui a réalisé un excellent 
          numéro avec ses ours amusants..., mais pas toujours commodes.
 
 Il y aurait beaucoup à dire sur l'importance et la variété 
          de la cavalerie, dirigée de main de maître par M. Willy 
          Meyer. On devine la somme d'efforts et de patience qu'a nécessité 
          le dressage. Toutefois, nous sommes de ceux qui auraient aimé 
          voir quelques-uns de ces chevaux présentés avec des exercices 
          de voltige d'écuyers ou d'écuyères.
 
 Parmi les autres attractions, le " V-2 humain " était 
          attendu avec impatience. C'est un numéro de quelques secondes 
          angoissantes. Le spectateur ne réalise que plus tard l'intrépidité 
          de l'artiste qui se trouve, du départ à sa chute, en danger 
          de mort. C'est vraiment une attraction de classe internationale.
 Serge, cycliste équilibriste, dans son numéro agréablement 
          combiné : ;les Ipoly, trapézistes modernes dans leurs 
          audacieux travaux exécutés à la force des mâchoires, 
          sont d'excellents intermèdes que complètent les catcheurs, 
          les danseurs existentialistes et le " Chimpanzé géant 
          ".
 
 Les clowns sont passés trop rapidement sur la piste. Si ce numéro 
          était augmenté d'une scène drôle, il pourrait 
          être parfait. Les acteurs ont démontré leurs talents 
          dans une autre attraction : celle des cascadeurs comiques.
 Souples, adroits, trépidants, possédant un souffle inépuisable, 
          les " Duxy " exécutent avec une extrême aisance 
          des mouvements invraisemblables, dont les initiés connaissent 
          la grande difficulté.
 
 Ils forment, avec la troupe hongroise de sauteurs à la bascule, 
          les deux grands numéros d'acrobatie du cirque. Double saut périlleux 
          arrière et saut périlleux rattrapé à la 
          quatrième hauteur d'homme, sont les mouvements qui sont, à 
          juste titre, les plus applaudis.
 
 Le cirque Amar continue la tradition.
 
 
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         DEUIL 
          AU CIRQUE AMAR L'homme V 2 s'est tué au cours de son numéro
 Lorsque nous écrivions 
          dans notre numéro du 18 octobre que le numéro de l' "homme 
          V2 " présenté au Cirque Amar, était un danger 
          de mort permanent pour l'artiste, nous ne faisions qu'exprimer un sentiment 
          commandé à la fois par l'expérience et les difficultés 
          de ce genre d'exercice.
 Hélas ! cette opinion a été confirmée, trop 
          vite confirmée, par la tragédie qui, hier, a endeuillé 
          la famille des " gens du voyage ".
 
 C'est au cours de la séance d'hier après-midi que l'" 
          homme V2 ", M.Emile Tzaut, 31 ans, originaire de Lausanne, a trouvé 
          la mort.
 
 Donné pour la première fois en public à Alger, 
          ce spectacle de grande valeur. n'aura connu que 29 représentations.
 
 LES CIRCONSTANCES DE L'ACClDENT
 
 Comme à l'ordinaire, l'" homme V2 " passait en fin 
          de programme. M. Tzaut, aidé de sa compagne, prenait place dans 
          l'engin. Le signal " prêt " était donné 
          par l'artiste et de l'extérieur le contact déclenché, 
          La fusée lancée sur sa rampe par un contre-poids de 400 
          kilos à une pression de 16.000 kilos allait atteindre l'extrémité 
          de sa course pour stopper violemment contre les buttoirs à une 
          hauteur de 9 mètres et projeter ainsi l'" homme V2 " 
          dans le vide, lorsque la porte de l'engin s'ouvrit trop tôt (un 
          centième de seconde peut-être) et heurta les buttoirs.
 
 La puissance de l'éjection fut diminuée et la course réduite. 
          Tout cela se passa avec une extrême rapidité et quand M. 
          Tzaut, ancien trapéziste voulut se " grouper " pour 
          sauter dans le filet éloigné de 6 mètres du point 
          de départ, il s'aperçut certainement que son élan 
          était court. On le vit faire un geste comme pour essayer de s'agripper 
          au bord du filet.
 
 Malheureusement la chute fut trop rapide et l'infortuné M. Tzaut 
          tomba au bord de la piste a 60 centimètres du filet, sur la tête.
 
 Relevé aussitôt par le personnel du cirque, la victime 
          était transportée en toute hâte à l'hôpital 
          de Mustapha, tandis que les 3.000 spectateurs se retiraient consternés.
 
 On espérait encore, mais on dut vite se résigner. De l'avis 
          des médecins. M. Tzaut a été tué sur le 
          coup, victime d'une fracture de la vertèbre cervicale.
 Le malheureux artiste laisse deux enfants (8 ans et 6 ans) qu'il avait 
          emmenés dans sa tournée. Ses parents qui sont à 
          Lausanne ont été prévenus.
 
 Nous compatissons à la douleur de la famille si durement éprouvée.
 
 Une enquête a été ouverte par le commissariat du 
          1er arrondissement.
 
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