| -----De la prise 
        de sa Casbah en 1850, la ville, étouffée dans ses remparts 
        et minée par la malaria, changea très peu.-----Les relations 
        maritimes étaient rares et incertaines vu l'absence d'un mouillage 
        sûr. Celles par la terre avec les provinces de Constantine, d'Alger, 
        et la Tunisie étaient inexistantes faute de routes et de sécurité.
 -----Les marais 
        couvraient la plaine jusqu'aux remparts... BÔNE, ville militaire, 
        subsistait grâce à sa garnison importante.
 -----En effet, 
        pendant la guerre de Crimée, BÔNE, de par sa position naturelle, 
        devint la "porte de l'Orient", le point de concentration des 
        troupes françaises, du matériel, du ravitaillement.
 -----Mais 
        tout s'arrêta brusquement avec la fin de cette guerre.
 LES MINES -----Un événement 
        la tira alors de sa torpeur : ce fut l'exploitation des gisements de fer 
        d'AIN-MOKRA. Une puissante société française, créée 
        spécialement, la "Compagnie des minerais de fer magnétiques 
        du MOKTA EL HADID", obtint la concession et commença immédiatement 
        l'extraction.-----Un nombreux 
        personnel fut occupé à la mine, à la construction 
        et à l'exploitation du chemin de fer amenant le minerai au port 
        de BONE.
 -----La 
        voie ferrée BÔNE-GUELMA, annoncée 
        en 1875, fut prolongée de DUVIVIER jusqu'à SOUK-ARHAS et 
        la frontière tunisienne, puis jusqu'à TEBESSA.
 -----Le port 
        fut aménagé : petite darse, puis de 1890 à 1900, 
        la grande darse, la jetée du Lion, l'avant-port.
 Cependant, le gisement de MOKTA s'épuisait... plus exactement, 
        l'extraction effectuée de plus en plus profondément, devenait 
        onéreuse. La Cie arrêta complètement son activité.
 -----Un autre 
        gisement fut alors mis en exploitation : le phosphate. Mais celui-ci était 
        moins important, et la ville ne retrouva pas la prospérité 
        que lui avait donnée le " MOKTA ".
 L'AGRICULTURE -----Dans la plaine, 
        l'agriculture passait par une crise très grave. Les villages, les 
        fermes dépérissaient, se vidaient. Le paludisme sévissait 
        : les eaux stagnantes du marais du FETZARA le rendaient redoutable.-----La sécheresse, 
        alternant avec les inondations, réduisaient les récoltes 
        qui se vendaient mal. L'élevage, empirique, était sans défense 
        contre les épidémies.
 Les agriculteurs avaient mis leur espoir dans le vignoble, péniblement 
        créé sur les encouragements gouvernementaux : le phylloxéra, 
        le mildiou et surtout la crise vinicole, les frappèrent durement. 
        C'est alors que quelques capitaux métropolitains échappés 
        au krachs financiers de l'Union générale et de Panama vinrent 
        s'investir.
 -----Ainsi 
        furent créés les grands domaines : MONVILLE, GUEBAR, CHAPEAU 
        DE GENDARME, La LORRAINE, BENGIN, DARHOUSSA, SAINT PAUL, GAzAN...
 -----BÔNE 
        exporta des vins et aussi les céréales et les moutons des 
        régions de TEBESSA, KHENCHELA, AÏN-BEIDA, qui furent plus 
        tard détournés sur PHILIPPEVILLE.
 -----Survint 
        alors la guerre de 1914-18. Le port connut à nouveau une grande 
        activité comme point de concentration des convois de navires transportant 
        troupes et armements des armées d'Orient.
 -----Mais 
        au lendemain même de l'armistice, à partir de 1920, une véritable 
        résurrection économique de la ville et des campagnes se 
        produisit dans tous les domaines de l'activité.
 -----L'exploitation 
        intensive des mines de 1'OUENZA et du KOUIF reprit, entraînant la 
        réfection, puis l'électrification des voies ferrées, 
        le transport et la mise en état sur le carreau des mines, de puissantes 
        machines et, à BÔNE même, sur les quais, l'installation 
        de moyens d'embarquement accélérés.
 -----Le trafic 
        du port s'éleva alors rapidement classant BÔNE premier port 
        exportateur d'Algérie et premier port minier de la Méditerranée.
 Un atout important : 
        "la COOPERATION"Coopérative agricole
 -----Mais le principal 
        élément et le plus stable de la prospérité 
        économique de BÔNE, fut le remarquable développement 
        de la plaine. La période 1920-1939 demeurera dans les annales de 
        l'Est algérien comme celle de la prospérité par l'agriculture.-----Deux 
        modes d'exploitation se conjuguèrent : petite et moyenne cultures 
        par la coopération : grande culture par le capitalisme privé 
        ou sous forme de sociétés anonymes.
 -----Les oléiculteurs 
        d'abord, puis les planteurs de tabac sentirent la nécessité 
        de s'unir pour demander aux pouvoirs publics de s'intéresser à 
        eux... mais ils comprirent rapidement qu'ils devaient commencer par s'entraider 
        avant de demander aide à l'administration !
 -----Quatre 
        hommes se rencontrèrent pour coordonner, discipliner et donner 
        l'impulsion nécessaire : MM. Mihoub BENYACOUB, Laurent SAUNIER, 
        Joseph SERDA et Charles MUNCK qui fut le 1e` Président de "l'Union 
        agricole de BÔNE" créée en 1919.
 -----Les débuts 
        furent pénibles, l'Union ne disposait ni de capitaux, ni de crédits, 
        et les agriculteurs français et musulmans étaient dans leur 
        ensemble encore trop individualistes et rebelles à la mutualité 
        et à la coopération.
 -----Il fallut 
        la foi tenace, la volonté sans cesse tendue des dirigeants pour 
        amener quelques planteurs à s'organiser, à créer 
        des Docks coopératifs à MONDOVI, afin de traiter en commun, 
        avec la. Régie française, au lieu de vendre séparément 
        leur tabac.
 LE TABAC -----Le 17 février 
        1921, fut ainsi créé la "TABACOOP" par la fusion 
        des "Docks coopératifs" et de la "Société 
        des Planteurs". L'unité d'action fut encore renforcée 
        par la transformation en avril 1921, de l'Union agricole de BÔNE 
        en "Union agricole de l'Est", association syndicale professionnelle.-----Entre 
        toutes les cultures, le tabac offrit le meilleur champ d'application à 
        la coopération, parce qu'il est une culture familiale traditionnelle 
        : 1 kg de tabac représentait une journée de travail et faisait 
        vivre 100 000 personnes. En 1955, on comptait 6 500 sociétaires 
        qui livraient chaque année la production de 18 000 hectares.
 -----Conseil 
        d'administration TABACOOP
 Président : MUNCK Charles
 Vice-Présidents : VERNEDE Henri, BENYACOUB Mohammed
 Secrétaire : AUGERAUD Elie
 Trésorier : GIULIANO Edouard
 Administrateurs : AILLOUD Gabriel ,BENDJEDDOU Mohammed, BENHAMANA Saddek, 
        BENOUHIBA Amob, BERTAGNA Roland, BERTRAND-CADI Robert ,BEY-LAGOUN Mohammed,BEZZINA 
        Paul, BORG François, BOUTALEB Hocine, CHERIFI Cherif, HAMAMI Ahmed, 
        LACOUME François, LAID Abdallah, LAOUABDIA Sellami, MAYER René, 
        OLLIVIER Auguste, POGGI François, SERDA Augustin, TAHRAOUI Mohammed, 
        VIRICEL Jean,
 LA TOMATE -----La tomate, 
        plante essentiellement méditerranéenne était cultivée 
        depuis toujours dans la région de BONE mais uniquement pour satisfaire 
        aux besoins locaux.Alors que dans la région d'Alger, les maraîchers mahonnais 
        avaient introduit la culture de la tomate primeur ou tardive destinée 
        à être exportée, les agriculteurs bônois ne 
        cultivaient qu'une seule variété sur de petites superficies.
 -----La "TOMACOOP" 
        fut donc créée en 1922 afin de réaliser du concentré 
        de tomates. Elle eut des débuts pénibles, connaissant des 
        années d'insuccès dû au fait que les tomates venant 
        à maturité en saison estivale, leur concentration demandait 
        à l'époque des techniciens avertis !
 -----De plus, 
        la recherche d'une seule variété industrielle, riche en 
        extrait sec et peu sensible aux maladies, était difficile et d'ailleurs 
        pas encore résolue...
 -----Enfin, 
        une fois le concentré mis en boîte, il fallait le vendre 
        et vaincre ce préjugé qui voulait que la conserve italienne, 
        implantée depuis quelque temps déjà, était 
        d'une qualité supérieure...
 -----Mais 
        l'opiniâtreté finit par l'emporter, et progressivement, on 
        vit les superficies consacrées à la culture de la tomate 
        passer de 200 ha en 1924 à environ 1 600 ha en 1955.
 -----L'automatisme 
        de la fabrication s'améliora et la qualité se diversifia. 
        On connût ainsi les concentrés "CIRTA", "Reine 
        de l'été",,puis les boîtes de tomates entières 
        pelées.
 -----Conseil 
        d'administration TOMACOOP
 Président : THOLANCE Jean
 Administrateurs : BELDI Mohammed, BENYACOUB Abdelmajid, BORG François, 
        BRAIA Mohammed, CALLEJA Bernard, GATT Antoine, GERMAIN Didier, GUECHE 
        Mohieddine, GIULIANO Edouard , JOANNON Maurice, KADRI Nouri, LIGNIER Louis, 
        MUNCK Georges, ROVILLAIN René.
 LE COTON -----Cette plante 
        n'était pas spontanée en Algérie. Le coton était 
        venu d'Asie depuis des millénaires puisque les Romains le connaissaient 
        et que les Turcs le cultivèrent, de même que le lin aux XVème 
        et XVIème siècles.-----Les Français 
        le trouvèrent comme plante d'ornement et même à l'état 
        sauvage dans les marais.
 Comme l'alfa et le tabac, le coton exige une nombreuse main d'ceuvre et 
        à bon marché, qui ne peut se trouver que dans la petite 
        exploitation familiale. Soulignons en passant, que l'Algérie n'utilisait 
        pas "d'esclaves" comme les Etats-Unis...
 -----Par ailleurs, 
        l'impératif était d'en assurer l'écoulement. Alors 
        qu'aux Etats-Unis et en Egypte, c'est en fait les gouvernements qui achètent 
        toutes les récoltes, l'administration française n'avait 
        jamais réalisé un tel débouché.
 -----Et c'est 
        ce que les associations agricoles ont tenté et réussi, grâce 
        à la comprehension des industriels de la métropole, de l'assemblée 
        algérienne, et aussi de l'administration française enfin 
        convaincue.
 -----Dans 
        le département de Constantine, il y eut deux régions de 
        culture bien distinctes : la région de BÔNE et celle d'EL-ARROUCH.
 -----Dans 
        la 1è, la culture s'est effectuée sur les terres fortes 
        de la plaine, ainsi que dans les terres basses ou légèrement 
        chlorurées, se substituant alors peu à peu à celle 
        du tabac.
 -----Dans 
        la 2nde, la culture s'est développée sur les terres noires 
        ou compactes, le coton remplaçant de plus en plus les cultures 
        de légumineuses, en nette régression.
 -----L'expérimentation 
        et la sélection étaient effectuées à la "station 
        expérimentale du "BOU-HAMRA", par les techniciens du 
        gouvernement général de l'Algérie et les génétistes 
        de l'I.R.C.T. (Institut de Recherches cotonnières et textiles) 
        ainsi que par la coopérative cotonnière.
 -----En 1955, 
        on créa encore une nouvelle station d'expérimentation près 
        de DUZERVILLE, en plein centre des champs de coton.
 -----La qualité 
        de la fibre était excellente et pouvait remplacer en filature les 
        cotons américains. En outre, la graine contient environ 20 % d'huile, 
        qui, traitée sur place constitua un apport intéressant dans 
        l'économie algérienne : les tourteaux servaient à 
        la consommation du cheptel (N.D.L.R., moins dangereux que les farines 
        animales... ).
 -----Par la 
        suite, l'initiative de grouper sur le plan industriel et commercial l'intégralité 
        des planteurs de coton en Algérie, est partie de BÔNE. La 
        coopérative cotonnière "COTOCOOP" disposa ainsi 
        de 3 usines : BÔNE, ORLEANSVILLE et ST DENIS DU SIG.
 -----L'usine 
        d'égrenage de BONE fut cependant celle qui connut le développement 
        le plus spectaculaire, avec un équipement des plus modernes.
 -----En 1955, 
        l'Algérie exportait vers la France : 5 000 tonnes par an, alors 
        que la France en consommait 265 000. Le CONGO et l'AOF exportaient alors 
        40 000 tonnes.
 -----Chaque 
        kilo de coton produit dans ses colonies, permettait à la France 
        une économie de près d'un dollar, ce qui n'était 
        pas négligeable pour la balance commerciale française.
 -----Les filateurs 
        du Nord, de l'Est et de Normandie s'intéressèrent alors 
        à cette production, et en octobre 1953, un important groupe de 
        responsables vint visiter les champs et les installations de la coopérative 
        cotonnière de BONE. Encouragé par cette évolution, 
        le syndicat national de la Filature française signa alors une convention 
        avec la coopérative cotonnière. Le développement 
        de cette culture était donc en bonne voie...
 -----Conseil 
        d'administration COTOCOOP
 Président : MUNCK Charles
 Administrateurs : ABDI dit LABIDI
 BENDJEDDOU Mohammed, BENOZENE Abdelkader, BEY-LAGOUN Abdelmajid
 Administrateurs : BOUDJEMAH Mohammed,
 BENYACOUB Mohammed , BREYSSE Gilbert, BRUCKER Marcel, CALLEJA Bernard, 
        FONDECAVE Laurent ,GIULIANO Edouard, HARBI Brahim, LIGNIER Eugène, 
        MARMET Désiré, MUNCK Georges, PAPALIA Hubert, PELLARIN Armand, 
        VERNEDE Henri, VIRICEL Jean.
 L'AGRICULTURE 
       -----Les cultures 
        de blé et d'orge allaient bon train. Dès 1920, les dirigeants 
        des associations agricoles comprirent la nécessité d'édifier 
        des "Docks-silos" à proximité des centres d'importation 
        et d'exportation. BONE était le débouché pour l'Est 
        algérien, des territoires céréalifères de 
        GUELMA, SEDRATA, TEBESSA.-----Le Président 
        Laurent Saunier parcourut inlassablement et pendant des années, 
        la région, pour convaincre les producteurs.
 -----Enfin, 
        en 1934, les Docks-silos s'élevaient sur les terre-pleins de la 
        chambre de commerce, à proximité des quais de la grande 
        darse.
 -----Leur 
        capacité de 30 000 quintaux au départ fut rapidement portée 
        à 110 000.
 -----Au cours 
        de l'année 1954, les Docks-silos ont stocké les quantités 
        suivantes : 179 000 quintaux de céréales, dont 126 000 de 
        blés durs et tendres, et 53 000 d'orge.
 -----Conseil 
        d'administration des DOCK-SILOS
 Président : BERTRAND-CADI Robert
 Vice-Présidents : LIGNIER Eugène SAUNIER Pierre GUECHE Mohieddine
 Secrétaire-Trésorier : MAYER Marcel
 Administrateurs : BENYACOUB Mohammed, BEY-LAGOUN Abdelmajid, BORG François, 
        BOSSUOT Georges, BRUN Etienne, COLONNA-CECCALDI, GIULIANO Edouard, JAUBERT 
        Robert, MUNCK Charles, VERNEDE Henri
 LES LABOURS -----La "LABOURCOOP" 
        avait pris naissance dans les années 1920, mais ce n'est qu'en 
        1945 qu'on vit apparaître "l'Union des coopératives 
        de Labours", qui regroupait 10 coopératives de villages, et 
        possédait ainsi des moyens suffisants pour acquérir du gros 
        matériel thermique et l'entretenir.-----10 chantiers 
        de labourage ont pu alors se répartir chaque année dans 
        la plaine de Bône et assurer tout le travail demandé par 
        les agriculteurs pendant une période de 4 mois, 8 000 hectares 
        étaient ainsi retournés et sous-solés par ce puissant 
        matériel.
 -----Conseil 
        d'administration des LABOURCOOP
 Président: LIGNIER Eugène
 Vice-Présidents : BENYACOUB Mohammed VERNEDE Henri
 Secrétaire : RIOLS Louis
 Trésorier : THOLANCE Jean
 Administrateurs : BENDJEDDOU Mohammed BERTRAND-CADI Robert
 BEY-LAGOUN Abdelmajid
 CALLEJA Bernard
 FABRi Georges
 GASNIER René
 GERMAIN Didier
 GIULIANO Edouard
 LANDRER Robert
 MUNCK Georges
 PELLARIN Armand
 POGGi Emile
 PREL Augustin
 VIRICEL Jean
 LES CAVES COOPÉRATIVES -----La 1ère 
        fut implantée en 1905 à DUPLEIX dans le département 
        d'Alger, et la région de BÔNE ne vit qu'en 1914, la naissance 
        des caves coopératives de MORRIS et BLANDAN, logeant respectivement 
        38 000 et 20 000 hectolitres.-----Dès 
        après la guerre, en moins de 10 ans, furent créées 
        8 caves coopératives nouvelles, d'une capacité de logement
 - LE TARF (en 1921) : 11 020 hl
 - RANDON (en 1922) : 31 440 hl
 - MONDOVI (en 1922) : 27 745 hl
 - BONE (en 1924) : 23 760 hl
 - DUZERVILLE (en 1925) : 8 000 hl
 - ZERIZER (en 1928) : 22 000 hl
 - MECHMECH (en 1931) : 20 000 hl
 -OUED FRARAH (en 1932) : 20 000 hl
 
 -----La superficie 
        totale du vignoble rattaché aux caves coopératives couvrait 
        en 1953 : 2 512 ha sur les 9 800 qui constituaient l'ensemble de l'arrondissement 
        de BÔNE. Tous les coopérateurs étaient affiliés 
        à la Confédération générale des vignerons 
        d'Algérie par l'intermédiaire de la Fédération 
        départementale et des sections locales.
 -----Conseil 
        d'administration des CAVES COOPÉRATIVES
 Présidents
 Blandan : RIOLS Désiré-Philippe
 Bône : SULTANA Michel
 Dazerville : POLYCARPE Henri
 Le Tarf : PECLAT-MAUNDER G.
 Mondovi : CARDENTI Marcel
 Morris : LACOUME François Oued-Frarah : BOSSUOT Georges
 Randon et Mechmech : VERNEDE Henri
 Zerizer : GIULIANO Edouard
 
 -----Conseil 
        d'administration des FÉDÉRATIONS DE VIGNERONS
 Président : PELLARIN Armand (Section d'Hippone)
 AdministrateursAUGER Francis
 BERTAGNA Roland
 BOSSUOT Georges
 BREYSSE Gilbert
 BRISSON Michel
 BRUCKER Marcel
 COUX Charles
 GERMAIN Didier
 GIACOBBi Maurice
 GIULIANO Edouard
 LACOUME François
 LATRILLE Jean
 PAVET Jean
 POLYCARPE Henri
 RIOLS Désiré
 ROVILLAIN René
 SULTANA Henri
 SULTANA Michel
 TUCCi Albert
 VERNEDE Henri
 
 
 "L'OLEOCOOP" -----En 1932, les 
        oléiculteurs des régions de BÔNE, DUVIVIER et GUELMA 
        se groupèrent à leur tour en coopéi tive, sous cette 
        appellation.-----A cette 
        époque, les huiles d'olives subissaient la loi d'une sévère 
        concurrence venant de la Tunisie.
 -----Cependant, 
        les huiles de GUELMA en particulier étant d'un goût très 
        apprécié, il convenait par des coupages judicieux, de livrer 
        toute une gamme de produits plus ou moins fruités répondant 
        aux diverses exigences des consommateurs.
 -----Les installations 
        de l'OLEOCOOP permirent donc traiter en une année normale, 300 
        000 k° d'huile. Une récol exceptionnelle atteint même 
        une année, le chiffre record 600 000 k°.
 -----Conseil 
        d'administration OLEOCOOP
 Président : MUNCK Charles
 Administrateurs : BOSSUOT Georges
 LA VIE Louis
 POGGI Emile
 SAUVAGE Henri
 "L'AGRUMECOOP- 
        FRIGECOOP" -----Dans le domaine 
        du stockage et de la commercialisation des agrumes, les coopérateurs 
        bônois firent encore preuve d'initiative et de hardiesse.En effet, c'est en 1933 qu'ils décidèrent la constitution 
        d'une coopérative destinée à échelonner les 
        fruits et les légumes, à la demande de la consommation métropolitaine. 
        Ils créèrent une usine dotée d'appareils de triage 
        mécanique et de réfrigération des plus modernes.
 -----Mais 
        son exploitation était trop en avance sur l'utilisation du "froid". 
        La chaîne n'étant pas continue, l'AGRUMECOOP éprouva 
        des difficultés de fonctionnement intégral.
 -----Pendant 
        la guerre de 39-45 : les bâtiments furent occupés, de 1942 
        à 1945, par les troupes alliées qui apportèrent à 
        l'installation intérieure des modifications et transformations, 
        la rendant à peu près impropre à sa destination première.
 -----Le plein 
        emploi ne sera repris que plus tard, lorsque la chaîne du froid 
        entre l'Algérie - dont BONE - sera continue du producteur au consommateur.
 -----Conseil 
        d'administration du Syndicat des agrumes
 Président d'honneur SEYTRE Marcel
 Président: TABONI Edgard
 Administrateurs de Bône et de Guelma
 BOSSUOT Georges
 BOUJOL Maurice
 GIACOBBi Maurice
 LATRILLE Jean
 LIGNIER Eugène
 MUNCK Charles
 PELLARIN Armand
 RISLER René
 SULTANA Michel
 IMPORTANCE ou CHEPTEL DANS LA RÉGION EN 1954BOVINS : 120 130
 OVINS : 83.500
 CAPRINS : 70 500
 ----LE 
        LAIT -----La production 
        laitière était fournie par 63 étables industrielles, 
        groupant 1 850 vaches de race comtoise, assurant une consommation quotidienne 
        de 14 000 litres.-----Le cheptel 
        était renouvelé totalement par importation métropolitaine, 
        tous les 3 ans.
 -----L'absence 
        d'organisme assurant la collecte dans les campagnes, empêchaient 
        les milieux ruraux de s'intéresser à une extension. La création 
        des Ets BERTAGNA, à Bou-FARAH, marqua alors une étape importante 
        dans cette évolution : 800 litres de lait réfrigéré 
        purent être livrés quotidiennement.
 L'ELEVAGE -----Sur 
        les 351 570 ha d'une région limitée par LA CALLE, LAMY, 
        DUVIVIER, NECHMEYA, HERBILLON, l'élevage disposait de 75 000 ha 
        de pâturages et parcours, et, sous cer taines conditions restrictives 
        qui en limitaient considérablement l'utilisation, de 150 000 ha 
        de forêts.-----La station 
        expérimentale d'élevage fut crée par le service de 
        l'hydraulique en 1953.
 ÉQUIDÉS7 900
 ASINS : 4.900
 MULETS : 6.500
 PORCINS : 2.500
 
 -----Conseil 
        d'administration du SYNDICAT D'ELEVAGE
 Président: GERMAIN Didier
 Vice-Présidents : BEGHAIN Robert
 CAMILLERI Philippe
 GIULIANO Edouard
 Trésorier: BERTAGNA Jérôme
 Trésorier Adjoint : MUNCK Georges
 Administrateurs : BENYACOUB Abdelmajid BOUCHIE DE BELLE G.
 BRUCKER Marcel
 GIULIANO Georges
 HAMAMI Ahmed
 MAYER Marcel
 VERNEDE Henri
 LE CRÉDIT AGRICOLE ------Le 
        1er de ces organismes a été implanté à Bône, 
        au lendemain de la promulgation de la loi organique du 8 juillet 1901, 
        instituant des "Caisses Régionales de Crédit Agricole 
        Mutuel" en Algérie.Conseil d'administration de la CAISSE REGIONALE DE BONE:
 Président: MUNCK Charles
 Vice-présidents : BENYACOUB Mohammed VERNEDE Henri
 Secrétaire : GIULIANO Edouard
 Trésorier : BEY-LAGOUN Abdelmajid
 Administrateur délégué : ARNAL Georges Administrateurs 
        :ALBERTINI Antoine
 BENDJEDDOU Mohammed
 BERTRAND-CADI Robert
 BOUMAIZA Abdelmajid
 CHERIFI Chérif
 COUR Charles
 DENDEN Amor
 GUECHE Mohieddine
 LACOUME François
 LIGNIER Eugène
 MAYER Edouard
 OLLIVIER Auguste
 SAUNIER Pierre
 Commissaires aux comptes :COUTANT Charles
 MIR Maurice
 CAISSE LOCALE DE BONE Président : MUNCK GeorgesVice-Président : VERNEDE Henri
 Secrétaire : SAUNIER Pierre
 BELDI Hasnaoui
 BENMERZOUGA Allaoua
 BENHAMANA Saddek
 BOUMAZA Youcef
 GIULIANO Edouard
 GUECHE Mohieddine
 LACOUME François
 LIGNIER Louis
 TEDDE Marc
 Commissaires aux comptes BEY-LAGOUN Abdelmajid
 MAYER René
 CAISSE LOCALE DE L'EDOUGH Président : BENYACOUB MohammedVice-Président : DENDEN Amor
 Secrétaire : ZERARI Salah
 Trésorier : SOLTANI Mohammed
 Administrateurs : BEY-LAGOUN Abdelmajid BOUKACHABIA M.T.
 DENDANI Mohammed
 OUANES Ali
 RHAMANI Bachagha
 SELLAMI Ahmed
 TAHRAOUI Mohammed
 TALAI Abdelhafid
 Commissaires aux comptes DENDEN Ahmed KHORICI Salah
 
 ------Ces 
        institutions régionales ont parfaitement répondu aux besoins 
        exprimés et ont participé largement au développement 
        de l'agriculture individuelle et coopérative, que ce soit dans 
        le domaine des "avances" ou dans celui des "prêts", 
        à moyen ou à long terme.
 Vice-Présidents
 LA MUTUALITE AGRICOLE ------La 
        Caisse Régionale d'Assurances Mutuelles "BONE-ASSURANCES" 
        fut créée en 1910 afin de couvrir les risques menaçant 
        les agriculteurs : la grêle, l'incendie, la mortalité du 
        bétail, de même que les attelages, les risques automobiles 
        (qui commençaient à apparaître), les accidents de 
        travail, etc...------M. Edmond 
        FILLACIER en fut l'un des Directeurs.
 Conseil d'administration de BONE-ASSURANCES
 Président : MUNCK Charles
 Vice-Président : BERTRAND-CADI Robert
 Trésorier : VERNEDE Henri
 Administrateurs : LANDRER Robert
 MAYER Marcel
 MUNCK Georges
 PARTIDA Antonin
 SAUNIER Pierre
 COOPERATIVES DE PEUPLEMENT ------C'est 
        en se reportant aux années 1927 et 1928, que l'on peut comprendre 
        la nécessité de la création de tels organismes.------La population des centres 
        de colonisation s'était accrue fortement au fur et à mesure 
        de leur implantation et de leur réussite. Mais les fils d'agriculteurs 
        arrivaient à leur tour en âge de s'établir, et le 
        manque de terres les contraignait souvent à s'expatrier.
 ------Afin d'éviter cet exode, 
        la Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel de BONE investit 
        une partie importante de son capital et de ses réserves dans l'acquisition 
        de lots de terres incultes et de domaines en partie délaissés. 
        Ces exploitations furent mises en état et équipées 
        de matériel neuf, des maisons d'habitation furent construites.
 ------Ces essais furent tentés 
        en 1928 dans 2 régions différentes : à RANDON où 
        8 familles s'installèrent sur une propriété de 300 
        ha qui prit le nom de "Coopérative de MECHMECH" et à 
        OUED-FRARAH où 5 familles se partagèrent une exploitation 
        de 820 ha.
 L'HABITAT ------Tandis 
        que les coopératives de peuplement oeuvraient dans les campagnes 
        pour les agriculteurs, les employés de villes ne furent pas oubliés.------L'Union Agricole de l'Est, 
        mettant à profit les dispositions légales de la loi Loucheur 
        a construit à BONE des habitations dites "à bon marché. 
        C'est ainsi que dans la période 1930-1931, 2 sociétés 
        furent créées "la MAISON-000P" et le "CREDIT 
        IMMOBILIER".
 ------Des terrains furent achetés 
        qui permirent la construction d'une centaine de villas, permettant à 
        de nombreux employés des associations agricoles, de devenir propriétaires. 
        L'une de ces "cités-jardins" domine SAINT-CLOUD-LESPLAGES.
 ------Par la suite, des immeubles 
        furent édifiés sur le même système. On cite 
        la copropriété "la LOGIscooP", et un immeuble 
        près de la cité de l'AGRICULTURE.
 ------Le personnel des docks de 
        MONDOVI ne fut pas oublié. Des villas ont été également 
        construites, et une cité installée pour loger les employés 
        et ouvriers de toutes confessions.
 LA COOPERATION DANS LES OEUVRES 
        SOCIALES ------C'est 
        la TABACOOP, la plus ancienne de toutes les sociétés coopératives 
        qui a pris l'initiative des "oeuvres sociales" au profit de 
        son personnel. Par la suite, ces réalisations se sont étendues 
        à toutes les sociétés_ dépendant de l'Union 
        Agricole de l'Est.Sources : Livre "La coopération agricole dans la région 
        de Bône" édité par l'Union Agricole de l'Est 
        Algérien en 1955.
 
 ------Coopérative 
        ouvrière : elle avait pour but de venir 
        en aide au personnel des docks situés dans le périmètre 
        d'HIPPONE et trop éloignés du centre-ville.
 Une cuisine modèle, des réfectoires spacieux et d'une propreté 
        exemplaire, permettaient de servir chaque jour des repas copieux à 
        un prix modique.
 ------Garderie 
        d'enfants : elle avait été mise en place pour les enfants 
        des femmes (musulmanes pour la plupart) qui travaillaient dans les manufactures 
        de tabacs.
 ------Accueillis 
        tous les matins par la Directrice et l'oeuvre, les enfants jusqu'à 
        l'âge de 10 ans, sont lavés, soignés et habillés, 
        reçoivent une nourriture saine et abondante, très lactée. 
        Un dortoir et une salle de bains sont équipés d'une façon 
        moderne. Des monitrices leur apprennent le français, tandis qu'un 
        médecin les visite régulièrement.
 ------La sécurité 
        et la prévoyance sociale : une caisse de secours au personnel a 
        été organisée, alimentée par des cotisations 
        de tous les groupements et sociétés de l'Union Agricole 
        de l'Est. Cette caisse rembourse les soins médicaux et pharmaceutiques 
        sur la base de 80 %.
 ------Ces 
        avantages sont consentis également à l'épouse et 
        aux enfants à la charge de l'employé.
 ------Des 
        allocations spéciales sont prévues à l'occasion d'un 
        mariage, d'une naissance ou d'un décès.
 ------Ils 
        bénéficient de l'aide et des conseils d'une assistance sociale. 
        Des visites pré et postnatales sont organisées. La clinique 
        Sainte-Thérèse est édifiée par la "Sécurité 
        agricole" et accueille tout le personnel.
 Enfin, les organisations agricoles se devaient également de garantir 
        leurs agents permanents contre les risques accidents, invalidité, 
        vieillesse (retraite) et décès.
 Elles ont donc souscrit leur affiliation auprès de la "Caisse 
        Mutuelle d'Action Sociale" à Alger.
 LES SYNDICATS AGRICOLES ------La 
        Maison de l'Agriculture a naturellement accueilli les syndicats spécialisés- La confédération générale de l'agriculture 
        "C.G.A." - La Fédération des vignerons - Le Syndicat 
        d'élevage de la région de Bône - Le Syndicat des producteurs 
        d'agrumes.
 Répartition des crédits de 
        campagne aux Sociétés coopératives en 1954. Sur 2 milliards de francs:Céréales : 28%
 Tabacs : 44%
 Coton : 17%
 Tomates : 10%
 Divers : 1%
 Madiana DELAYE-LASTRAJOLI Sources : Livre "La coopération 
        agricole dans la région de Bône" édité 
        par l'Union Agricole de l'Est Algérien en 1955.  
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