| ---------Après 
        l'ordonnance du 22 juillet 1834 créant un Gouvernement Général 
        des Possessions Françaises dans le Nord de l'Afrique, un élan 
        se dessine dans le milieu privé disposant de capitaux importants. 
        ---------Des 
        établissements se forment dans la plaine et achètent des 
        terres aux indigènes. Des métayers viennent de France à 
        l'appel des nouveaux propriétaires des terres acquises.
 ---------En 
        1836 l'on dénombre 5 500 Français et 9 000 étrangers 
        européens, la colonisation est officielle. Alors qu'Alger commence 
        à changer de physionomie, Boufarik se crée. Les environs 
        d'Alger, alors arides, voient l'installation d'exploitations sur le type 
        européen. Même les terrains les plus accidentés se 
        couvrent de vignobles. Les céréales se développent 
        par une culture plus sophistiquée grâce à des instruments 
        aratoires des plus perfectionnés. I. on fait des essais dans des 
        fermes modèles, telles celle du baron de Vialar.
 ---------Le 
        repli des colons sur Alger lors de l'insurrection de 1839, suite à 
        la déclaration de guerre dAbd-et-Kader réduit à néant 
        cette première colonisation.
 ---------Bugeaud 
        se voulait plus colonisateur ardent que combattant vainqueur, pour 
        fonder quelque chose d'utilement durable pour la France.
 ---------C'est 
        lui qui instaure le titre provisoire attribué aux colons. Ce titre 
        fixe les conditions a remplir et impartit le délai de mise en valeur 
        de la concession. Attaché à celleci, ce titre devient définitif 
        lors de la réalisation du contrat.
 ---------Il 
        fallait justifier être en possession de 1200 à 1500 francs 
        pour avoir, à partir de la France métroplitaine, droit au 
        passage gratuit pour l'Algérie. Ce pécule donnait droit 
        à l'attribution, à titre provisoire, dans les conditions 
        ci-dessus,
 d'un lot de 4 à 12 hectares de terre, pour de la culture.
 ---------Bien 
        sûr, chacun reçoit, suivant ses besoins, des matériaux 
        à bâtir, des instruments agricoles et des semences. C'est 
        la colonisation civile autour des centres qui se créent dans la 
        plaine.
 ---------Puis 
        Bugeaud crée des villages, dans des endroits désignés, 
        avec la main d'oeuvre militaire et avec des ouvriers qualifiés 
        civils transportés gratuitement maçons, charpentiers, charrons, 
        forgerons.
 ---------Chaque 
        émigrant reçoit un lot urbain dans le village et, concomitamment, 
        un lot rural. Bugeaud favorise aussi la colonisation religieuse ; il concède, 
        notamment aux Trappistes l'ancien camp de Staouéli.
 ---------Il 
        encourage aussi l'entreprise telle d'Union Agricole" qui installe 
        dans la plaine du Sig en Oranie, près de 300 familles, forme de 
        collectivisme qui ne perdure pas en Algérie.
 ---------D'anciens 
        soldats se fixent après avoir quitté l'Armée, mais 
        des soldats en activité reçoivent mission non seulement 
        de défendre le sol mais aussi de le cultiver. Ces soldats sont 
        des défenseurs, des bâtisseurs, des défricheurs, des 
        cultivateurs, des planteurs ; ce sont des colons dans la plénitude 
        du terme, ils fertilisent par leur travail, leur sueur, leur sang cette 
        terre inculte. Ils prennent femmes que Bugeaud va chercher, et fondent 
        des foyers.
 ---------Ils 
        exécutent aussi, en dehors de la période de travaux des 
        champs, des travaux d'utilité publique : voies de communication, 
        postes de défense prés des villages, en limite du Tell, 
        protégeant ainsi la population des invasions et des razzias des 
        nomades. C'est sous l'impulsion, de Bugeaud que la colonisation indigène 
        se développe grâce aux bureaux arabes qui prodiguent tous 
        les conseils nécessaires pour le développement des cultures 
        et la création de villages où se sédentarisent de 
        nombreux nomades ; ce programme s'adapte au fur et à mesure du 
        développement de la pacification.
 ---------Bugeaud 
        réclame des crédits indispensables pour poursuivre son heureuse 
        expérience. Devant le refus de lui accorder ces crédits 
        par les parlementaires, Bugeaud démissionne, mais laisse à 
        son départ, en 1847, 116 villages créés ou agrandis 
        représentant 105.000 hectares de culture. Le nombre des colons 
        s'est multiplié par dix (10) en six (6) années, pour atteindre 
        15.000.
 ---------Sur 
        les 161.000 habitants origine européenne peuplant l'Algérie, 
        le nombre de Français ne s'élève qu'à 52.000.
 Les années noires ---------Les 
        troubles sociaux de 1848 et la fermeture des ateliers nationaux inquiètent 
        le gouvernement de la II`m` République. Celuici, après les 
        émeutes parisiennes, cherche à donner du travail au peuple 
        qui en manque et ainsi ramener le calme. Dans ces perspectives, il invite 
        les citoyens français à se faire inscrire dans leur mairie 
        sur des listes ouvertes pour l'installation de douze mille (12.000) colons 
        émigrants, en Algérie. Près de cent mille (100.000) 
        se portent volontaires. |  | ---------Après 
        une sélection, 13.500 s'embarquent et chacun d'eux se voit attribuer 
        un lot de terrain de 2 à 10 hectares, une maison, des outils aratoires, 
        des semences, des bestiaux (chevaux et boeufs). Ils reçoivent, 
        jusqu'à ce que le sol qu'ils ont la charge de féconder leur 
        permette de subvenir à leurs besoins, des rations journalières 
        de vivres. Toutes les terres attribuées sont en friche ; le choléra 
        à l'état endémique ravage les adultes et les enfants. 
        La mortalité infantile est grande.Que de souffrances pour parvenir 
        sur les lieux de l'installation de ces colons qui quittent Bercy le 8 
        Octobre 1848 après la remise par le Général de Lamoricière 
        d'un drapeau français ; pour les exhorter à le respecter 
        il leur dit "Jurez tous de mettre en pratique les mots tracés 
        sur cet étendard, et rappelez-vous au jour de danger que, bien 
        que séparés de la mère Patrie, vous êtes ses 
        enfants chéris". Ils remplissent leur mission et tiennent 
        leur serment, tout comme leurs enfants et leurs descendants. La fraternité 
        préside toujours à l'éxécution de leur tâche 
        quotidienne.---------Ces 
        premiers colons, animés du désir de bien faire, travaillent 
        en symbiose avec les militaires.
 ---------Les 
        villages, construits en damiers, les rues plantées d'arbres, les 
        bâtiments collectifs achevés pour loger les ouvriers et abriter 
        les matériels, les colons ensemencent leurs terres, plantent des 
        arbres (peupliers, figuiers, noyers, amandiers), de la vigne et jardinent. 
        A l'abri du mur d'enceinte et du fossé, la vie de famille s'installe, 
        les enfants vont à l'école.
 ---------La 
        chaleur et les vents de sable ont une influence tant sur la santé 
        des personnes que sur les cultures. L'eau manque dans certains villages. 
        Si elle se trouve à 5 mètres à Novi ou Marengo, elle 
        est à 16 mètres de profondeur à Pontéba, dans 
        un sol croulant.
 ---------En 
        1850, les colons perdent le moral, la sécheresse sévit gravement 
        et le blé sèche sur pied, la malaria s'étend. Les 
        colons les plus solides résistent, les autres partent s'ils ne 
        meurent pas. Ils sont remplacés par de nouveaux volontaires.
 ---------1852 
        est une année qui voit poindre une amélioration bien que 
        la situation des colonies soit précaire.
 ---------Le 
        génie militaire poursuit ses constructions ou améliore celles 
        existantes. Des églises sont érigées, des moulins 
        à grains sont construits ainsi que des puits à noria. Les 
        récoltes semblent satisfaisantes mais voilà l'invasion de 
        sauterelles qui détruit de nombreuses cultures.
 ---------Les 
        indigènes trouvent les récoltes à leur goût, 
        ils coupent les blés dès leur maturité ou font une 
        razzia sur les gerbes éparses sur le terrain. Malgré cela, 
        les relations avec les autochtones sont pacifiques. Ils commercent avec 
        les colons qui remboursent leurs dettes à l'Etat.
 La colonisation progresse ---------Dans 
        la douleur, la sueur, le sang, les terres de concession sont mises en 
        valeur.---------A 
        partir de 1866, après constat par
 l'Administration de la bonne réalisation du contrat par le concessionnaire, 
        les colons qui se sont employés à créer des fermes 
        prospères reçoivent, à titre définitif, leurs 
        titres nominatifs. C'est ainsi que la colonisation progresse dans la Mitidja, 
        le Chélif et la haute plaine d'Aumale. Les plateaux de Sétif, 
        de Constantine et de Guelma se peuplent peu à peu.
 ---------Le 
        marché métropolitain s'ouvre aux produits (le l'Algérie 
        et les conséquences sont bénéfiques: 1.500.000 hectares 
        de surfaces cultivés en céréales, en 1851 alors que 
        de nouvelles cultures riches naissent et s'étendent, notamment 
        celles du coton, du lin, du tabac.
 ---------Entre 
        les années 1850 et 1860, les émigrants reçoivent 
        les dernières concessions gratuites, environ 50.000 hectares. Le 
        25 Juillet 1860 un décret met fin à la gratuité des 
        concessions. Un système de vente, lui fait suite, soit à 
        prix fixe, soit aux enchères ou de gré à gré, 
        sans obligation de résidence ou de mise en valeur. ---------De 
        plus, de grandes sociétés financières reçoivent 
        une partie des réserves domaniales contre soit la réalisation 
        de grands travaux au bénéfice de l'Algérie soit en 
        finançant des travaux publics. C'est ainsi que la Société 
        de l'Habra et de la Macta doit construire le barrage de Perrégaux 
        contre 24.000 hectares de ces réserves domaniales.
 ---------La 
        Société Générale Algérienne reçoit 
        [0.000 hectares contre une avance de 100 millions à l'Etat pour 
        les travaux publics. Ainsi les terres domaniales manquent à la 
        colonisation.
 Lt Colonel (ER) 
        Bautista
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