| Aïn-el-Turk 
        en 1900Edgar Scotti ()
 Créé en 1850, Aïn-el-Turk (la fontaine 
        des Turcs) situé à 15 km d'Oran, est à égale 
        distance de Mers el-Kébir et du cap Falcon. Selon le guide Piesse 
        de 1889, les maisons encadrées de verdure forment une rue principale 
        dominée par l'église terminée sur le bord de mer 
        par une place semi-circulaire, où l'on a construit une douane et 
        une fontaine abreuvoir.
 La plage d'Aïn-el-Turk servait de point de débarquement aux 
        janissaires d'Alger lorsqu'ils venaient assiéger Oran. C'est également 
        sur cette plage que débarqua le 30 juin 1732 le comte de Montemar 
        parti d'Alicante le 15 du même mois. Il entra le lendemain 1er juillet 
        dans Oran que les Espagnols avaient été contraints d'abandonner 
        vingt-quatre ans auparavant.
 
 À l'endroit dit Aïn-Beïda (la fontaine blanche) jaillissent 
        des eaux thermales très efficaces surtout pour les affections rhumatismales 
        et la paralysie. Aïn-el-Turk fut érigé en commune de 
        plein exercice par décret du 23 mars 1856.
 
 À la fin du xixe siècle sa population est de 870 habitants 
        dont 195 autochtones et 675 Européens. Sa superficie est de 2527 
        hectares en plaines et collines. Le bureau du télégraphe 
        et le facteur-boîtier dépendent de la recette de Mers el- 
        Kébir.
 Un phare de premier ordre signale la présence du cap Falcon, à 
        l'ouest d'Oran (feu blanc à éclipses de 30 secondes, portant 
        jusqu'à 25 milles nautiques soit 46 km). Le village avait une école 
        pour filles et garçons ainsi qu'une classe enfantine.
 
 Aïn-el-Turk, c'était aussi un lieu de villégiature 
        et un but de promenade pour les habitants d'Oran et des villages environnants. 
        Les nombreux cafetiers de la plage fournissaient un vin généreux 
        de 11 à 12°, couleur " pelure d'oignon ", et le couvert 
        et acceptaient que l'on prenne en famille le repas apporté de la 
        maison. Les eaux sont abondantes et les terres excellentes pour la culture 
        des céréales. Le vignoble d'Aïn-el-Turk donnait des 
        vins de couleur franche, convenant bien à la consommation directe, 
        variant entre 11° et 12°.
 Cité balnéaire
 À partir du cap Falcon, la côte s'incline vers le sud, formant 
        la baie des Aiguades. Les plages magnifiques de sable fin et galets, ainsi 
        qu'une source, sont à l'origine en 1900 de la création à 
        Aïn-el-Turk d'une station balnéaire réputée, 
        suivie de la construction de nombreux cabanons et de luxueux établissements 
        hôteliers.
 
 - Parmi les estivants on peut citer: R. Bruneau d'Oran; Chazeau d'Oran; 
        E. Debaix de Coulanges-la-Vineuse dans l'Yonne; A. Emerat d'Oran; Millery 
        de Paris; B. Palissier d'Oran; Peretti et Saint-Cyr d'Oran.
 
 Professions
 Boucher: Vve R Longhi; boulanger: Eugène Perrin; cafés: 
        Vve Ivagnès, Vve G. Pessoles, Auguste Pessoles, Vicente Sanchez, 
        Tournegros, Alfred Salomon, Jean Garcin, Marie Douche; cordonnier: Louis 
        Duthu; distillerie de fleurs : Alexandre Millery; épiciers : Arché, 
        Vicente Sanchez, Delgado, José Sevilla ; maréchaux-ferrants 
        : Boucabeille, Charles Castaing ; menuisier : François Duthu ; 
        tonneliers : Mognetti, Eusebio Gimenez.
 
 Agriculture
 Parmi les viticulteurs citons:
 Léon Arché 6 ha, Carlos Anton 10 ha, Henri Bailly 22 ha, 
        Alfred Bailly 15 ha, Vve Barthe 20 ha, Bernard Elzear 15 ha 75, Joseph 
        Botella 9 ha, Michel Botella 16 ha 25 a, Vve Pierre Botella 9 ha 50, Vincent 
        Botella 6 ha 50, Bayrang 8 ha, Raphaël Bruneau 7 ha 50, Chazeau 12 
        ha, Gustave Combet 20 ha, Alexandre Combet 15 ha, Eugène Debaix 
        15 ha, les héritiers de Pierre Longhi 17 ha, les héritiers 
        de Louis Longhi 15 ha 50, Vve Dominique Longhi 9 ha 25, Pierre Mari 10 
        ha, Millery 11 ha, Jean Pascuito 6 ha 40, Théophile Grué 
        10 ha, Louis Perrin 24 ha, Auguste Pessoles 5 ha, Frédéric 
        Pessoles 5 ha, Alfred Salancon 9 ha, Tiémont 2 ha, Louis Tournegros 
        9 ha, Joseph Vassas 13 ha, Douche 1 ha 75 a, Troupel 14 ha, François 
        Cubizolle 6 ha 60 a, Vve Germain Pessoles 2 ha 50, Jean Audoubert 7 ha, 
        Margail 1 ha, Joseph Sénac 22 ha, Castang 12 ha, Vve Olivérès 
        2 ha, Sareno 1 ha, Vve Perrin 5 ha, Vve Gibergues 5 ha 75 a, Vve Yvanès 
        4 ha 75, Louis Duthu 75 ha, Ferai 5 ha, Pierre Péral 9 ha.
 
 Références 
        bibliographiques:
 - Guide Piesse 1889. - Guide Piesse 1908.
 - La documentation du D' Georges Duboucher.
 
 N.D.L.A : Cette note succincte sur Aïnel-Turk doit être considérée 
        comme une remise en mémoire de ce village et des hommes et femmes 
        qui le créèrent. Ce témoignage ne constitue qu'une 
        ébauche susceptible d'être complétée et développée 
        par tous ceux qui y retrouveront la marque de leurs aïeux.
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