l'Agha - Alger
La société algérienne des pétroles Mory
a inauguré son nouveau dépôt de combustibles liquides

Hier, au bassin de Mustapha en présence de très nombreuses personnalités
La société algérienne des pétroles Mory a inauguré son nouveau dépôt de combustibles liquides

" De la collaboration entre le capital privé et le budget public naîtront les plus heureuses réalisations " a déclaré M. Cuttoli
Hier matin, en présence des plus hautes personnalités de l'Administration, des parlementaires, délégués à l'Assemblée algérienne, membres du palais, de l'armée, du corps consulaire et des plus éminents représentants de l'économie algérienne, la société des pétroles Mory inaugurait. au grand môle de Mustapha son nouveau dépôt de combustibles liquides.

La Société des pétroles Mory démontrait par cette manifestation qu'une grande firme peut à la fois s'enorgueillir d'un passé vénérable et d'une jeunesse pleine de vitalité et d'audace constructive.

M. Henry Granier-Deferre, président directeur général de Mory et Cie recevait avec la plus grande courtoisie ses hôtes à l'entrée du nouveau dépôt. Assisté de M. Baron, directeur général, il accueillit d'abord M. Cuttoli. secrétaire général du gouvernement, représentant M. le gouverneur général Léonard, que d'autres obligations avaient empêché de répondre à l'invitation et M. René Mayer, ancien ministre et député de Constantine.

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Voir:
En 1932 : LES NOUVELLES INSTALLATIONSDE STOCKAGE DE COMBUSTIBLE LIQUIDE DU PORT D'ALGER
En 1934 : La Construction d'un dépôt de bitume liquide dans le port d'Alger.

Echo du 30-4-1952 - transmis par Francis Rambert
oct.2023

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Plan Vrillon de 1959
Plan Vrillon de 1959
quais de Dunkerque, Dakar, Falaise, Fort-de-France et Fécamp


Hier, au bassin de Mustapha en présence de très nombreuses personnalités
La société algérienne des pétroles Mory
a inauguré son nouveau dépôt de combustibles liquides

" De la collaboration entre le capital privé et le budget public naîtront les plus heureuses réalisations " a déclaré M. Cuttoli
Hier matin, en présence des plus hautes personnalités de l'Administration, des parlementaires, délégués à l'Assemblée algérienne, membres du palais, de l'armée, du corps consulaire et des plus éminents représentants de l'économie algérienne, la société des pétroles Mory inaugurait. au grand môle de Mustapha son nouveau dépôt de combustibles liquides.

La Société des pétroles Mory démontrait par cette manifestation qu'une grande firme peut à la fois s'enorgueillir d'un passé vénérable et d'une jeunesse pleine de vitalité et d'audace constructive.

M. Henry Granier-Deferre, président directeur général de Mory et Cie recevait avec la plus grande courtoisie ses hôtes à l'entrée du nouveau dépôt. Assisté de M. Baron, directeur général, il accueillit d'abord M. Cuttoli. secrétaire général du gouvernement, représentant M. le gouverneur général Léonard, que d'autres obligations avaient empêché de répondre à l'invitation et M. René Mayer, ancien ministre et député de Constantine.

Nous avons remarqué parmi la très nombreuse assistance la présence de personnalités représentatives de l'industrie du pétrole aussi bien métropolitaine, qu'étrangère et algérienne, notamment M. Moch, délégué général du Bureau des recherches de pétrole ; M. le gouverneur général Durand Oswald, administrateur de la Compagnie françaisede distribution des pétroles en Afrique ; MM. Carayol, directeur général de Desmarais frères ; Hure, de la Société générale des huiles de pétrole ; Baumgartner, de Lille, Bonnieres et Colombes ; Wallner, de l'Utilisation rationnelle du Gaz de France : Majorelle, du Comité professionnel des pétroles ; Vernon-Smith, directeur de la Shell francaise ; Robertson, de la Société générale des huiles de pétrole ; de Zerbi, de la même société ; Mumford esq., Harrison et Bayley, de la Shell de Londres ; Shelbourne et Watts, de l'Anglo-Iranian de Londres ; Moscheni, de la S.A. Petroli e derivati de Venise ; Hidalgo, de la S.A. Petroleos y derivados de Madrid ; Bosson, de la S.O.C.O.D.I. maritime de Genève ; de Metz, président, et de Montaigu, de la ComD?ãnie française des pétroles ; Perrin. président, et Bouisset de la Compagnie française de raffinage ; Masset et Mory, de Mory et Cie ; enfin, nos confrères de la presse du Pétrole ; le " Journal des carburants ", la " Revue pétrolière " et le " Journal de la marine marchande ".

La visite du dépôt

Un long cortège se forme alors qui, sous la conduite de M. Granier-Deferre, entreprend la visite détaillée du nouveau dépôt.

Les aménagements modernes n'ont rien à envier à ceux des plus grandes firmes mondiales et même le regard d'un profane ne se lasse pas d'admirer un ensemble d'installations dont la complexité tend, en définitive à simplifier le travail et à donner à son rythme l'impulsion rapide qu'exigent les conditions modernes de la distribution des carburants.

Au reste, si complexité il y a, les explications techniques extrêmement claires données par M. Granier-Defferre auraient suffi à nous faire comprendre, dans ses grandes lignes, le mécanisme rationnel d'une aussi vaste entreprise. Des graphiques. plans et schémas de canalisations de couleurs variées venaient à l'appui des démonstrations. et aidaient à comprendre le processus de la distribution. des tanks réservoirs aux soutes des navires.

Le dépôt dont la capacité a été portée à 60.000 m3 répartie en 10 tanks, alimente par des canalisations doubles de 10 pouces des bouches de prise situées sur les quais de Dunkerque, Dakar, Falaise, Fort-de-France et Fécamp. La capacité totale de pompage est de 1.000 tonnes par heure environ et l'excellente disposition de la station permet de " souter " un navire ex-warf avec un débit, par bouche utilisée, de 250 tonnes à l'heure. On peut également effectuer le soutage par berges par le moyen des deux citernes " Mory mazout I " et " Mory mazout II ".

La visite prit fin par un vin d'honneur offert a ses invités par la Société Mory. M. Granier-Deferre sut trouver les termes les plus délicats pour remercier tous ceux qui avaient répondu à son appel, témoignant ainsi de l'intérêt qu'ils portent non seulement à l'extension et à la modernisation de la firme qu'il préside, mais aussi à l'amélioration des conditions de ravitaillement des navires en carburant.

Il tint, en particulier, à exprimer sa gratitude au gouverneur général ainsi qu'à M. René Mayer, venu spécialement de Constantine.
Enfin M. Granier-Defferre parla de la Société Mory, de son passé, de ses projets, de ses ambitions. Il le fit avec l'accent d'un homme qui croit profondément à l'œuvre qu'il conduit vers un aboutissement qui n'est autre que l'intérêt Général de l'Algérie et de la nation.
M. Gand, directeur des cabinets civil et militaire du gouverneur général répondit en se faisant l'interprète de M. Léonard pour rendre un hommage mérité à l'activité déployée par la Société des Pétroles Mory, activité qui aboutit en définitive à faire d'Alger un des plus grands ports d'escale de la Méditerranée.

Le banquet à l'hôtel Soint-George

A 13 heures, un banquet réunissait, au Saint-George, la plupart des hautes personnalités qui avaient assisté le matin à l'inauguration des nouveaux dépôts de carburant du port.

M. Henry Granier-Deferre souhaita la bienvenue aux invités de la Société des pétroles Mory, et plus spécialement à M. Cuttoli, secrétaire général du Gouvernement général, représentant M. Léonard, gouverneur général de l'A1gérie.

Puis, évoquant l'évolution du problème de ravitaillement des navires en combustibles et en carburants depuis la disparition de la marine à voile, l'orateur donna des indications précises sur les tonnages de charbon et de pétrole chargés annuellement par les bâtiments en escale. Si, en 1914, 3 % seulement de la flotte marchande utilisait le pétrole, aujourd'hui ce pourcentage atteint 83 %.

On voit à quel point l'outillage et l'organisation des ravitailleurs deviennent primordiaux.
" Cependant, dit-il, il ne faut pas s'attendre à une progression spectaculaire, sauf événements imprévisibles, et surtout ne pas perdre de vue que le progrès marche à pas de géants et que d'autres sources complémentaires d'énergie peuvent se faire jour plus rapidement que nous le pensons.

L'équipement existant à Alger pour le soutage des navires permettant de répondre largement à une nouvelle extension du trafic, extension que nous souhaitons tous, il serait imprudent, et d'ailleurs contraire à l'intérêt général, d'augmenter les capacités affectées au soutage ou d'effectuer des investissements quelconques nouveaux sans que la nécessité n'en soit absolument démontrée. "

Et il conclut :
" Sans vouloir être trop présomptueux pour ma société,. je crois, en toute objectivité, pourvoir affirmer qu'elle a été à la pointe des efforts entrepris pour rendre au port d'Alger une activité soutière qu'il était en passe de perdre et qu'elle peut, à juste titre, s'en montrer satisfaite.

Et je puis vous assurer qu'elle continuera à participer à l'effort nécessaire pour amener notre port à transiter le million de tonnes que justifient les installations actuelles. "

Après lui. M. de Metz, président-directeur général de la Compagnie française des pétroles, fit un brillant discours ou il retraça les efforts gigantesques entrepris par les pétroliers français, souligna l'union qui avait permis la réalisation des magnifiques installations portuaires d'Alger, établissant les heureuses incidences que ces dernières avaient eues sur le commerce maritime français et, sur le trafic du port d'Alger en particulier ; il dessina ensuite un vaste tour d'horizon. Il parla de la situation générale des exploitations pétrolifères du monde entier, principalement depuis les derniers événements de l'Iran qui sont passés au premier plan de l'actualité.

Il tint à parler plus précisément .des magnifiques recherches entreprises par la S.N. REPAL en Algérie et dans le Sud. Nos ingénieurs n'ont-ils pas atteint dans le Chéliff le record de profondeur mondial de la prospection en descendant leurs sondes jusqu'à plus de quatre mille mètres, record égalé uniquement aux U.S.A. ? Parlant ensuite du Sahara, il souligne l'offre faite par la Compagnie française des pétroles de participer aux recherches faites par la S.N. REPAL, et de l'heureuse réponse faite par les services officiels. Des prospecteurs de toutes nations œuvrent en ce moment au Sahara. C'est le prélude nécessaire à une future exploitation industrielle des richesses du sous-soi ; en y associant ses capitaux, en allouant un fonds impressionnant de milliards à ces recherches, la Compagnie française des pétroles accentue ainsi la prépondérance de la France dans ce domaine.

Vivement applaudi, M. de Metz fut remplacé au micro par M. Cuttoli, secrétaire général du Gouvernement général, qui excusa M. le Gouverneur général de l'Algérie et assura les pétroliers français de toute la sollicitude des pouvoirs publics. Il tint à souligner l'œuvre magnifique accomplie en si peu d'années par la Société des pétroles Mory, ayant à sa tête M. Henri Granier-Deferre.
Constatant l'importance des investissements apportés par la Compagnie française des pétroles dans les recherches pétrolifères, il estima que de cette collaboration entre le capital privé et le budget public devaient naître les plus heureuses réalisations.
M. René Mayer. ancien ministre, assistait au banquet et s'entretint longuement avec les personnalités présentes.