l'Agha - Alger
La Construction d'un dépôt de bitume liquide dans le port d'Alger.


Nous en voulons pour preuve la surprise qui nous a été réservée il y a quelques jours, alors que nous parcourions les nouveaux terres-pleins de l'Agha. Attirés par la vue d'un chantier où régnait une activité insoupçonnée, nous avons rencontré là une délégation de la Chambre de Commerce, composée de M. Daurces, vice-président, et MM. Lepage, Schiaffino, Solal et Tamzali membres de cette Compagnie accompagnés de M.M. Brigole et Vermande, ingénieurs du port. Sous la conduite de M. Mouriès, représentant de la Société Mord-Africaine des Pétroles et de M. Moll, ingénieur des travaux, ces personnalités venaient visiter un bâtiment en cours de construction, destiné à usage très curieux. Il s'agit en effet de la création prochaine d'un dépôt de bitume liquide.

Voir:
En 1932 : LES NOUVELLES INSTALLATIONSDE STOCKAGE DE COMBUSTIBLE LIQUIDE DU PORT D'ALGER

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1931. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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Afrique du nord illustrée du 24-1-1931 - transmis par Francis Rambert
mars 2021

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La Construction d'un dépôt de bitume liquide dans le port d'Alger.
Plan Vrillon de 1959
Cela est peut-être, je suppose, cet endroit


La Construction d'un dépôt de bitume liquide dans le port d'Alger.

La Construction d'un dépôt de bitume liquide dans le port d'Alger.

S'il est vrai que presque chaque semaine est à Alger, marquée par quelque manifestation nouvelle de l'activité urbaine, il est une partie de la ville qui, pour être plus difficilement accessible à la majorité de ceux que l'on a convenu d'appeler " les hommes de la rue ", n'est pas moins le théâtre d'une continuelle transformation : c'est le port.

Nous en voulons pour preuve la surprise qui nous a été réservée il y a quelques jours, alors que nous parcourions les nouveaux terres-pleins de l'Agha. Attirés par la vue d'un chantier où régnait une activité insoupçonnée, nous avons rencontré là une délégation de la Chambre de Commerce, composée de M. Daurces, vice-président, et MM. Lepage, Schiaffino, Solal et Tamzali membres de cette Compagnie accompagnés de M.M. Brigole et Vermande, ingénieurs du port. Sous la conduite de M. Mouriès, représentant de la Société Mord-Africaine des Pétroles et de M. Moll, ingénieur des travaux, ces personnalités venaient visiter un bâtiment en cours de construction, destiné à usage très curieux. Il s'agit en effet de la création prochaine d'un dépôt de bitume liquide.

Cette installation, due à l'initiative d'une filiale de la " Standard ", est certainement à Alger, la première du genre. Elle constitue une innovation au double point de vue de son aménagement dans notre port et des perfectionnements qu'elle va apporter dans la technique de l'utilisation des bitumes sur les routes algériennes.

En ce qui concerne l'aménagement du nouveau dépôt de bitume en vrac, voici rapidement tracés, tels que nous les avons entrevus, les principaux éléments : quatre réservoirs de tôle d'acier de chacun 780 mètres cubes de capacité sont calorifugés extérieurement par un revêtement de laine minérale. Intérieurement est établi un système de serpentins où circulera de la vapeur portant le bitume à une température suffisamment élevée pour le rendre fluide au point d'en permettre le pompage. Le bitume arrivant à quai par des navires-citernes sera - nous à expliqué M. Mouriès - envoyé dans ces réservoirs par les moyens du bord, à la température de 120 degrés environ, à travers des tuyaux chauffés et isolés.

" De ces grands réservoirs, le bitume fluide sera, à mesure des besoins, refoulé, au moyen de pompes rotatives électriques vers des bacs secondaires de capacité moindre d'où il pourra être réparti, par simple gravitation, entre les camions et wagons-citernes, et l'usine d'émulsion établie à proximité. Les camions-citernes conserveront au bitume son état de fluidité grâce à un brûleur à mazout. Les wagons-citernes maintiendront cette fluidité pendant deux jours environ grâce a une enveloppe calorifuge.

Le bitume chaud arrivera ainsi, prêt à être utilisé à pied d'œuvre, et les chantiers n'auront plus qu'à l'épandre. Voilà qui nous changera du moyen de transport actuellement pratiqué : le cylindre métallique, coûteux, encombrant, d'une manipulation et d'une répartition difficiles.

Grâce à une telle organisation il sera possible d'envisager plus de rapidité et plus de précision dans ces travaux.

Les techniciens de la Société Nord-Africaine des Pétroles nous ont montré quelle économie cette formule permet de réaliser sur le mode ordinaire d'emploi de bitumes par les équipes volantes. Cette économie, on le conçoit immédiatement, résulte du principe trop ignoré, de la spécialisation et de la centralisation des fonctions : il s'agit en l'occurrence de porter et de maintenir à une température déterminée une masse déterminée de bitume. Il est normal, mécaniquement, que l'opération réalisée par un poste perfectionné comme celui qui fonctionnera prochainement dans le port d'Alger, ait un rendement économique supérieur à ceux d'une multitude de petites installations roulantes et dispersées.