l'Agha - Alger
Un quartier d'Alger où l'on est dévoré par les moustiques.


Un quartier d'Alger où l'on est dévoré par les moustiques.

Depuis qu'Alger s'agrandit, chaque saison voit, de nouveaux quartiers surgir et se développer.

Parmi eux, celui du boulevard Baudin, un des plus récents est actuellement en pleine activité. De beaux immeubles s'y montrent déjà, d'autres sont en voie d'achèvement, les derniers, ceux devant occuper les quelques terrains encore disponibles, sont à l'état de projet et n'attendent que les palissades, signe en général précurseur de l'ouverture des chantiers.

Certes, il serait malséant de se montrer mélancolique en constatant un fait qui prouve la vitalité de notre belle ville d'Alger. Mais au fur et à mesure que notre cité se développe, au rythme peut-être un peu trop accéléré par rapport aux difficultés d'organisation qui surgissent, elle englobe dans son centre certains services qui, en raison de leur caractère peu hygiénique avaient été placés autrefois en dehors de la ville.

En la circonstance, il s'agit de l'ancien marché de Tafoura transformé aujourd'hui en un vaste garage où viennent se réfugier les camions automobiles destinés à recueillir chaque matin les ordures ménagères et en des écuries donnant asile aux petits ânes chargés de la même besogne dans les ruelles de la Casbah.

Ces deux services, malgré l'effort réalisé pour y faire régner la propreté, sont autant d'éléments qui attirent et donnent asile aux moustiques, grosses mouches et autres insectes indésirables et dangereux surtout par les fortes chaleurs que nous subissons actuellement.

Les habitants de ce quartier se plaignent amèrement de ne pouvoir dormir et craignent de contracter fièvres et autres maladies transmises habituellement par les piqûres de ces insectes.

TEXTE SOUS LES PHOTOS


Lire : les feuillets d'El-Djezaïr - Henri Klein - L'ensemble militaire - Batteries Extérieures - sur site le 15-2-2009
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Au Ras-Tafoura (Cap de la Sortie), que domine l'actuel Square Guynemer :
Le Bordj du même nom, appelé aussi Fort Bab-Azoun, qui fut bâti de 1581 à 1584.
Mustapha-Pacha l'agrandit en 1798. Ce fort fut réparé, en 1816, par des officiers du Génie exilés de France pour faits politiques (Bérard). Il servit longtemps de pénitencier et fut détruit en 1905 ( Fait curieux, rien ne rappela l'emplacement de ce fort historique, sinon une enseigne en mosaïque sur le sol d'entrée d'un café du lieu, et comportant ces deux mots : Bar d'Azoun.). Ce fort présentait, vers la mer, dix-neuf embrasures hautes et dix-huit embrasures basses; vers la route, dix-huit hautes; vers le sud-est, dix-huit hautes et cinq basses; vers le nord-ouest, douze hautes et trois basses. En avant du fort, du côté de la mer, se trouvait un ouvrage, reste du fort primitif, qui était armé de onze canons. Le nombre total des pièces n'était toutefois que de soixante. Le fort était pourvu de deux fontaines.

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1931 . Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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Afrique du nord illustrée du 15-8-1931 - transmis par Francis Rambert
mars 2021

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Un quartier d'Alger où l'on est dévoré par les moustiques.

Depuis qu'Alger s'agrandit, chaque saison voit, de nouveaux quartiers surgir et se développer.

Parmi eux, celui du boulevard Baudin, un des plus récents est actuellement en pleine activité. De beaux immeubles s'y montrent déjà, d'autres sont en voie d'achèvement, les derniers, ceux devant occuper les quelques terrains encore disponibles, sont à l'état de projet et n'attendent que les palissades, signe en général précurseur de l'ouverture des chantiers.

Certes, il serait malséant de se montrer mélancolique en constatant un fait qui prouve la vitalité de notre belle ville d'Alger. Mais au fur et à mesure que notre cité se développe, au rythme peut-être un peu trop accéléré par rapport aux difficultés d'organisation qui surgissent, elle englobe dans son centre certains services qui, en raison de leur caractère peu hygiénique avaient été placés autrefois en dehors de la ville.

En la circonstance, il s'agit de l'ancien marché de Tafoura transformé aujourd'hui en un vaste garage où viennent se réfugier les camions automobiles destinés à recueillir chaque matin les ordures ménagères et en des écuries donnant asile aux petits ânes chargés de la même besogne dans les ruelles de la Casbah.

Ces deux services, malgré l'effort réalisé pour y faire régner la propreté, sont autant d'éléments qui attirent et donnent asile aux moustiques, grosses mouches et autres insectes indésirables et dangereux surtout par les fortes chaleurs que nous subissons actuellement.

Les habitants de ce quartier se plaignent amèrement de ne pouvoir dormir et craignent de contracter fièvres et autres maladies transmises habituellement par les piqûres de ces insectes.

Certains ont déjà muni leur lit de mousseline pour pouvoir prendre du repos pendant les heures de sommeil. Mais on ne saurait vivre entourés de voiles bien qu'habitant en pays arabe et malgré tout le charme qu'ils peuvent ajouter à la grâce naturelle de nos compagnes.

Voici d'ailleurs ce que nous confiait un de ceux qui se plaignaient de cette invasion d'insectes.
- Les moustiques sont certainement les pires ennemis de notre sommeil et il faut se livrer à des ruses de Peaux-Rouges pour les empêcher de pénétrer le soir dans nos chambres à coucher.
- Se nourrissant de notre sang, préférant les épidermes délicats et peu résistants, ils s'attaquent plus facilement aux femmes et aux enfants qu'aux hommes, l'homme étant par nature assez coriace.

Mon interlocuteur était un homme très brun, ayant de forts membres recouverts d'une abondante végétation.
- Ce qu'il y a de plus affligeant, ajoutait-il, c'est qu'il nous faut vivre avec nos volets fermés, surtout le soir, car la lumière les attire. Par ces temps de canicule, c'est là un supplice difficile à supporter. Il y a là, Monsieur le Rédacteur, une situation pénible qui nous rend la vie dangereuse et insupportable, car il est difficile de prendre du repos dans ces circonstances. Si vous ajoutez à cela que, chaque soir, par clair de lune, nous entendons coasser les crapauds, chants qui n'ont rien de comparable à ceux des cours d'amour que présidait jadis l'immortelle Dassine, vous pourrez avoir une faible idée de nos malheurs.

Certes, il n'entre pas dans notre pensée de dramatiser les faits. Cependant cet état de choses ne saurait se continuer sans porter atteinte à l'hygiène et la salubrité d'un quartier admirablement disposé et qui, en raison de sa situation même, face à la mer, devrait au contraire être un des plus sains de la ville.

Nous sommes convaincus que la Municipalité d'Alger, qui ne cesse de faire preuve d'initiative et qui a le plus grand souci de la santé publique, a déjà étudié les moyens de transporter à l'extérieur de la ville ces services publics sans pour cela porter atteinte à leur bon fonctionnement.