Affreville,
la reine du Cheliff
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-------Affreville,
bâtie au pied du Zaccar, rayonne sur la plaine du Haut-Chéliff.
Pôle d'attraction des villages environnants, elledevient la petite
capitale de sa région. Elle n'était pourtant, à sa
naissance, qu'un petit hameau groupant des déportés politiques
et ne vivant que de l'élevage des vers à soie, puis de la
fabrication du crin. Colonia Augusta devient Colonie agricole -------A l'époque Gallo-Romaine, les céréales de la plaine intéressaient les Romains qui avaient installé aux environs de l'actuel jardin public une caserne de Légions romaines et des silos. Cet ensemble appelé " Colonia Augusta" se trouvait à un carrefour de communications avec un grand marché "Khémis-Miliana" où se pratiquaient tous les échanges venant des quatre points cardinaux (ruines et pièces découvertes notamment en creusant l'actuelle piscine municipale). -------L'agglomération musulmane avant l'arrivée des Français devait se situer entre la route de Miliana, la rue de Paris et la rue de Médéa, sur les hauteurs. Ce qui explique tout en haut l'emplacement des cimetières musulmans et européens et l'hôpital. C'est autour de ces trois rues que se construisirent les premières habitations européennes. (colonie agricole du Général Lamoricière). Cette cinquantaine de maisons bordant ces trois rues fut complétée par un camp de détenus politiques (déportés de France après la révolution de 1848), le camp de Charleville, à l'emplacement qu'occupait plus tard la propriété Sahuc. -------L'entrée se voyait encore rue de Médéa prés de la maison FUSTER. Naissance difficile -------Affreville fut crée officiellement le 14 novembre 1848 et son nom perpétue la mémoire de Monseigneur Denis Affre, Archevêque de Paris, mortellement blessé, le 25 juin 1848, à Paris, sur les barricades où il était allé porter des paroles de Paix. -------Les armoiries d'Affreville comportent des éléments de celles de l'Archevêque et de la ville de Paris. -------Les premiers colons se livrèrent à la culture du mûrier et à l'élevage des vers à soie. Une magnanerie existait dans l'immeuble connu sous le nom de Moulin Saint-René sur la route de Miliana. Les détenus politiques ouvrirent des routes et les colons commençèrent à défricher la plaine du Chéliff, couverte alors de touffes de jujubiers épineux et de palmiers nains. -------La culture prit de l'extension et la population s'accrut peu à peu par la venue de nouveaux colons, particulièrement des alsaciens Lorrains après la guerre de 1870-71. -------En 1865, commencèrent les travaux d'infrastructure de la voie ferrée Alger-Oran qui allait donner à Affreville une nouvelle prospérité. -------Les colons essaimèrent dans la plaine le long des routes et y créèrent de nombreuses fermes. Des constructions s'élevèrent entre la gare et l'ancien village. Le le' mai 1872 passait le premier train d'Alger à Oran.Affreville devint alors le centre des affaires des habitants de la plaine du Haut-Chéliff. Le marché du jeudi amenait de nombreux agriculteurs Français et musulmans et permettait d'accroître les échanges et les approvisionnements. -------La superficie de la commune était de 8 850 h et de nombreuses plantations d'arbres avaient assaini, peu à peu le climat assez pénible en été. -------Le 45° à l'ombre était fréquent en juillet et août. Vers les années 60, la population atteignait plus de 12 000 habitants (-plus de 2 000 européens pour 10 000 musulmans). -------Le ravitaillement en eau et sa prospection s'étaient nettement améliorés évitant les nombreuses épidémies de typhoïde qui avaient décimé les premiers colons jusqu'à la guerre de 1940. Le paludisme également avait disparu. -------Situé donc à un grand carrefour de voies de communications, à 120 km d'Alger et à 60 km de la mer, notre ville prenait une importance de plus en plus grande. Centre commercial, agricole et même industriel avec ses briqueteries, minoteries, poteries, usine à tuyaux d'irrigation SOCOMAN, usine SOCALEX, etc... L'irrigation de la plaine par des canalisations enfouies permettait de varier les cultures. Les mesures d'assainissement et d'hygiène, l'accroissement de la verdure amélioraient le climat et la vie y devenait plus agréable. La joie du sport -------Le sport-roi, le football, était l'actualité d'Affreville. Tout le monde attendait le dimanche pour pouvoir commenter, le lundi, les résultats obtenus par l'OA. Les critiques allaient bon train, mais elles se terminaient infailliblement devant une "bonne blanche", à la grande joie des cafetiers. -------Les boules ne s'en laissaient pas conter et le boulodrome, très fréquenté, était l'endroit où l'on allait se détendre. La pétanque avait fait son apparition et nul doute que, sous peu, nos triplettes allaient faire parler d'elles. -------Les concours de boules, quel enjeu !Nous étions les meilleurs de la région. Qui ne se souvient de ce petit coin de détente, adossé à l'ancienne gendarmerie et parallèle à la voie de chemin de fer et à la rue Richard Lenoir. -------Souvenez-vous des pointeurs et tireurs d'élite, les Soriano, Merle... -------Le basket suivait son bonhomme de chemin qui allait l'amener probablement à l'accession en division supérieure. -------Affreville était une ville sportive et quand on faisait du sport, on ne pensait à rien d'autre, même pas aux Cantonales et encore moins à la politique. -------Avec la magnifique statue de Mgr Affre, qui a donné son nom à Affreville, notre commune possédait un autre joyau : 1a piscine "Les Ondines", posée au milieu de la verdure. Un bassin de 33 mètres permettait aux baigneurs de se rafraîchir en été, même s'il n'était rempli qu'à moitié d'eau. -------Puis, il y avait toute cette jeunesse qui, aux vacances, venait égayer la rue Mgr. Affre de ses rires, de ses cris, de sa fraîcheur. L'enseignement Georges Tellier
et Roland Pierson |