-------"
Contrairement à ce qui pourrait se passer en d'autres lieux
et même si derrière eux se dessinent l'inquiétante
propagande communiste et la passion conquérante de l'islam,
nos adversaires d'aujourd'hui, les terroristes, les rebelles n'ont
d'autre idéologie que celle d'évincer la France
d'Algérie. lis n'ont dans ce conflit " intérieur
" qu'ils veulent transformer en conflit " extérieur
" ni théorie, ni armature valables. ils tentent de
remplacer par un véritable racisme (que l'action inconsciente
de certains Français a hélas parfois favorisé)
l'absence
de toute doctrine politique. ils cherchent à justifier
par une parenté religieuse l'ingérence inadmissible
de l'étranger.
-------A
cette absence d'idéologie, nous pouvons opposer non pas
une idéologie politique particulière, mais celle
que l'épreuve actuelle peut revigorer, l'idéologie
" nationale ", l'amour de la France. L'immense capital
de culture et de générosité de notre pays
est en effet à peine mis à contribution pour l'Algérie.
Nous ne bâtirons une Algérie nouvelle qu'en donnant
à cette population franco-musulmane, encore souvent fruste,
l'égalité intégrale des droits et des devoirs
avec la Fronce métropolitaine pour satisfaire sa dignité
et son légitime amour-propre.
-------Il
nous faut prendre ces trois mots de " Liberté, Egal
ité, Fraternité ", issus de la Révolution
française, comme la définition de notre présence
ici. Personne ne peut prétendre que nous puissions donner
mieux à l'Algérie. "
Robert LACOSTE
Ministre résidant en Algérie
|
-------1.-L'Algérie,
située sur la Méditerranée, au centre de l'Afrique
du Nord française, est limitée à l'ouest par le Maroc,
à l'est par la Tunisie et la Libye et au sud par l'Afrique Occidentale
française.
-------2.-Grande
importance stratégique en raison de ses 1 100 km de côtes.
Point de départ de la libération de l'Europe après
le débarquement des alliés en 1942, sur les côtes
d'Afrique du Nord. Siège du Gouvernement français libre
jusqu'à la libération de la France (1944).
-------3.-
Superficie : 2 204 864 km2 qui groupent deux régions : l'Algérie
du Nord (douze départements, 209 630 km2) et les Territoires du
Sud (1 995234 km2). partie algérienne du Sahara.
-------4.-Algérie
du Nord. - Constituée par une masse montagneuse l'Atlas, qui
la découpe en trois zones approximativement parallèles à
la côte : Atlas Tellien, Hauts Plateaux, Atlas Saharien. Divisée
en douze départements : Alger, Orléansville, Tizi-Ouzou,
Médéa, Oran, Tlemcen, Mostaganem, Tiaret, Constantine, Sétif,
Batna, Bône. Appartient à la zone tempérée.
Altitude moyenne élevée : 900 mètres.
-------5.-
Algérie du Sud.-Fait partie du Sahara. Trois grands ensembles:
bordure de l'Atlas saharien, Sahara central, Massif targui. Appartient
au domaine tropical des vents alizés et des déserts. Divisée
en quatre territoires : Touggourt, Aïn-Sefra, Ghardaïa, Oasis.
-------6.-
Climat doux et régulier sur le littoral. Contrastes importants
de température dans les régions élevées de
l'Atlas et dans les hautes plaines. Au-delà de l'Atlas saharien,
fortes amplitudes thermiques et températures extrêmes (-3°
et +50°).
-------7.-
La répartition irrégulière des pluies dans
le temps et l'espace ainsi que leur insuffisance déterminent l'aspect
de la campagne algérienne et sont les difficultés majeures
de l'agriculture. Le Sahara est caractérisé par la rareté
des pluies.
-------8.-La
végétation résulte du climat. Zone méditerranéenne
cultures nombreuses et forêts de chênes-lièges. Zone
des steppes étendues semi-arides (buissons d'alfa), cultures dans
les zones irriguées artificiellement ou inondées par les
oueds. Zone désertique : aucune culture, sauf dans les oasis :
palmeraies, arbres fruitiers, cultures maraîchères.
-------9.-La
population est composée de Berbères (Kabyles, Touareg,
Mozabites, Aurasiens), d'Arabes arrivés au VIIè siècle
(aujourd'hui très mélangés aux Berbères),
d'Européens (venus surtout de la métropole mais aussi des
pays du bassin méditerranéen et naturalisés).
-------10.-9
800 000 habitants environ (1 050 000 d'origine européenne,
8 750 000 autochtones). Nombre de naissances supérieur de 280 000
environ à celui des décès en 1955. Le problème
de l'Algérie est, avant tout, un problème démographique.
Population des grandes villes. : Alger : 365 000 habitants; Agglomération
algéroise : 590 000 habitants; Oran : 300 000 habitants; Constantine
: 1 50 000 habitants; Bône : 115 000 habitants; Sidi-bel-Abbès
: 80 000 habitants; Tlemcen : 75 000 habitants; Philippeville : 70 000
habitants. Population urbaine 2 220 000 habitants. Population rurale :
7 600 000 habitants (environ).
-------11.-
L'histoire de l'Algérie
est très mouvementée. Les Phéniciens créent
des comptoirs sur ses côtes. Carthage étend sa domination
dans la région Est. Les Romains la conquièrent et y font
régner la paix. Les Berbères adoptent le christianisme.
Ve siècle invasion des Vandales. Vle siècle : reconquête
par les Byzantins. Au Vile siècle : les Arabes l'annexent au monde
musulman et convertissent les populations à l'Islam. Sous ses maîtres
orientaux, elle connaît d'abord une relative prospérité,
qui prend fin avec l'extension des nomades hilâliens (venus d'Egypte),
à partir du Xlè siècle; ceux-ci rendent difficile
la vie des royaumes berbères qui se créent au Xllè
siècle.
-------Au
début du XVIè siècle, Alger, occupée par les
Turcs, devient capitale d'un Etat vassal de Stamboul dont l'autorité
ne parvint jamais à s'établir à l'intérieur
du pays qui demeura en proie à l'anarchie et aux luttes entre tribus.
Les deys d'Alger, fréquemment déposés par leurs janissaires,
tiraient leurs principales ressources de la piraterie. Les puissances
européennes, l'Espagne, l'Angleterre, la Hollande, la France, s'efforcent
de mettre un terme à l'activité néfaste des corsaires.
La France y parvient en s'emparant d'Alger en 1830.
-------12.-1830
: Intervention des Français qui prennent en main les destinées
de l'Algérie. Organisation militaire qui fait place graduellement
à une administration civile.
-------13.-
L'Algérie, partie intégrante du territoire français,
forme actuellement un groupe de douze départements
français dotés de la personnalité civile,
de l'autonomie financière et d'une organisation particulière,
définie par la loi du 20 septembre 1947.
-------14.-En
raison de sa situation géographique et de ses autres caractéristiques
particulières, l'Algérie jouit par rapport au reste du territoire
français d'un régime de décentralisation administrative.
Le Ministre Résidant, Gouverneur général représente
la République Française dans toute l'étendue de l'Algérie;
il est le représentant de l'Algérie dans tous les actes
officiels. Tous les services civils de l'Algérie sont placés
sous son autorité (sauf la justice et certains services de l'Education
nationale). Il prépare le budget de l'Algérie et en assure
l'exécution.
-------15.-L'Assemblée
algérienne gère, en accord avec le gouverneur général,
les intérêts propres à l'Algérie. Vote le budget
de l'Algérie qui est, par la suite, soumis au Pouvoir central.
Est composée de 120 membres élus pour six ans : 60 membres
du premier collège, 60 membres du deuxième collège.
La présidence de l'Assemblée est attribuée, alternativement,
chaque année, a un élu de l'un ou de l'autre collège.
A été dissoute par décret du 12 avril 1956.
-------16.-Les
droits politiques ont été reconnus à tous les habitants
de l'Algérie qui sont tous citoyens français depuis 1946.
Les électeurs du premier collège comprennent tous les habitants
d'origine française et les citoyens de statut local (Musulmans
appartenant à des catégories définies par la loi).
Tous les autres Musulmans votent dans le deuxième collège.
-------17.-La
commune avait, en Algérie, deux formes différentes : Les
communes mixtes, très étendues, sont dirigées par
un administrateur nommé par le pouvoir central, assisté
de représentants élus; un décret du 28 juin 1956
a prévu leur transformation en communes régies par la- loi
métropolitaine du 5 avril 1884. Le découpage de ces anciennes
communes mixtes en communes de plein exercice est pratiquement terminé.
-------Les
communes de plein exercice sont administrées par un conseil
municipal comprenant des représentants élus par les deux
collèges et dirigées par un maire élu par le conseil
municipal. Les conseils municipaux de ces communes ont été
dissous par décret du 11 décembre 19 56 et remplacés
par des délégations spéciales provisoires.
-------Le
douar, organisation musulmane de base, a été
conservé et se retrouve sur tout le territoire algérien.
Son assemblée; la djemâa, est élue par les électeurs
du deuxième collège. La France entreprend de transformer
les douars en communes de plein exercice. Un type nouveau de collectivité
locale a été créé :
le Centre municipal. Son président, élu, a des pouvoirs
analogues à ceux des maires, mais il est placé sous la tutelle
des administrateurs. L'aboutissement de cette évolution politique
est la transformation des douars en communes de plein exercice. A son
terme, qui ne saurait tarder l'organisation municipale en Algérie
sera identique à celle de la Métropole.
-------18.-L'Algérie
du Nord est divisée en douze départements
ayant à leur tête un préfet. Il est assisté
d'une assemblée élue : le Conseil général.
La loi du 11 septembre 1954 a consacré la
parité au sein des conseils généraux entre la représentation
des deux collèges. La présidence est attribuée, chaqùe
année, à un élu d'un collège différent.
-------19.-L'Algérie
est normalement représentée par 30 sièges à
l'Assemblée nationale, 14 au Conseil de la République, 18
à l'Assemblée de l'Union Française. Ces sièges
sont répartis par moitié entre le premier et le deuxième
collège.
-------20.-Routes.
- 80 000 km (25 000 km de routes de grande circulation, 47 600 km de chemins
et, pistes. 7 400 km en voie d'exécution).
-------21.-Ports.
- 21 ports d'importance diverse.
Trafic total en 1955 : 29 474 navires entrés et sortis. 45 millions
de tonneaux de jauge. 13 382 883 tonnes métriques (exportées
et importées). 908 278 voyageurs.
-------Trois
ports de gros tonnages : Alger : 9820 navires (entrés et sortis)
(20 531 308 tonneaux de jauge, 4 377 549 tonnes métriques, 483
944 voyageurs). Oran : 6 247 navires (10 235 892 tonneaux de jauge, 2
214 796 tonnes métriques, 271 837 voyageurs). Bône : 3 550
navires (5 millions 6 de tonneaux de jauge. 4 080 421 tonnes métriques,
77 471 voyageurs).
-------22.-Chemins
de fer. - 4 375 km (850 millions de voyageurs-km. 1 506 millions de
tonnes-km de marchandises en 1955).
-------23.-Aérodromes
à trafic commercial : 4 aérodromes
de classe internationale : Alger, Oran, Bône, Aoulef. 14 aérodromes
régionaux de plate-forme utilisable. 20 aérodromes
mixtes. Trafic : 21 380 appareils, 600 000 passagers, 12 500 tonnes
de marchandises en 1955.
-------24.-Mines.
- Production en 19 55 : minerai de fer : 3 600 000 t ; phosphates : 765
000 tonnes; charbon : 300 000 tonnes. Les houillères-de Kénadza
(seules mines de charbon de, l'Algérie) ne satisfont que le 1/3
des besoins du pays. Le projet de revalorisation sur place de la quasi-totalité
de la production de ce bassin houiller éloigné prend corps.
Il s'agit d'abord d'une usine thermo-électrique de 100 000 kW dont
la première pierre a été posée par- M. Robert
Lacoste, Ministre-Résidant le 9 juillet 1956.
-------25.-Pétrole.
- À Aumale (70000 m3 en 1955); pétrole brut de bonne qualité.
Les permis exclusifs de recherches, accordés à certains
groupements, s'étendent au Sahara sur 633 000 km' - 17 appareils
de forage - 10 milliards de francs de dépenses prévus pour
1956. Le puits d'Hassi-Messaoud près d'Ouargla vient d'être
mis en exploitation (5 ms par jour).
-------26.-Le
bétail (1955).- Moutons : 6 3 00 000;
chèvres : 3 350000; porcs : 80 000; chevaux : 207000; ânes
: 365 000; mulets 230 000; bovins : 913000: chameaux : 221 000.
-------27.-L'Algérie
recherche l'augmentation des rendements et l'amélioration des produits
de ses cultures, par une modernisation générale de ses méthodes
et des moyens.
-------28.-Surfaces
cultivées : sur les 200 000 000 d'ha des Territoires du Sud,
150 000 ha sont cultivés.
-------Sur
les 21 000 000 d'ha de l'Algérie du Nord (1 / 10 de la superficie
totale de l'Algérie), 12 900 000 ha sont utilisés pour l'agriculture.
Pour l'ensemble de l'Algérie, les exploitations européennes
comptent 2 726 000 ha contre 7 350 000 ha pour les exploitants musulmans.
-------Terres
labourables : 6 300 000 ha (dont 2 500 000 en jachères). Vignobles
400 000 ha.
Cultures fruitières : 230 000 ha. - Tracteurs : 20 500. -------Prairies
naturelles : 31 000 ha. - Moissonneuses-batteuses 3700.
-------Pacages
et parcours : 5 600 000 ha. - Engrais : 45 000 tonnes (en éléments
fertilisants).
On note, depuis la guerre, un apport considérable de matériel
destiné à l'agriculture algérienne
-------28.-Le
" Paysanat " est l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour améliorer
les conditions d'existence et de travail de la population rurale. De lui
dépendent 124 écoles, 14 centres professionnels ruraux.
Les méthodes du paysanat sont appliquées dans les
S.A.R. (Secteurs d'Amélioration Rurale) ou organismes
chargés de fournir aux paysans une aide technique dans tous les
domaines de l'agriculture. Prêt de matériel, octroi d'engrais
et de graines sélectionnées. De 12 en 1947, couvrant une
surface de 728 000 ha intéressant 7 100 familles, les S.A.R. sont
passés, en 1956, à 220, couvrant 18 000 000 d'ha (dont 3
millions d'ha pour les S.A.R. de céréaliculture et d'arboriculture,
le reste étant représenté par des terres de parcours)
et intéressant 340 000 familles. 500 tracteurs (dont le quart équipé
en bulldozer) en service dans les S.A.R., avec le matériel agricole
correspondant.
-------29.-En
raison du régime pluviométrique de l'Algérie, d'importantes
réserves d'eau ont dû être faites. Des ouvrages
considérables ont été construits; un programme important
est prévu. La réserve totale de 717 millions de m3 emmagasinée
dans 1 1 barrages-réservoirs, pourra en surélevant certains
ouvrages, être portée à 1 000 millions de m3. Ces
réserves sont destinées à l'électrification
et à l'irrigation.
-------30.-Le
problème de l'eau étant essentiel, tout est mis en aeuvre
pour utiliser au maximum les eaux existantes : captage de sources, petits
barrages d'épandage de crues, recherche des ressources en eaux
souterraines. Surface actuellement Irriguée : 200 000 ha.
-------31.-L'Algérie,
pauvre en énergie, multiplie ses efforts pour développer
au maximum son potentiel énergétique. 40 centrales dont
8 centrales thermiques, 32 centrales hydrauliques. Plus une quinzaine
de centrales thermiques à moteur Diesel (dans le Sud). Investissements
: 75 milliards. La production sera portée d'ici peu à I
milliard de K Wh par an, par la construction de nouvelles centrales. Emission
totale d'énergie électrique en 1955 : 880 millions de KWh
dont 290 d'origine hydroélectrique et 590 d'origine thermique.-------32.-Les
leçons tirées en 1942 de l'interruption des relations entre
l'Algérie et la Métropole et la nécessité
de créer sur ce territoire des emplois nouveaux générateurs
de plus haut niveau de vie ont conduit à partir de 1945 les pouvoirs
publics à édicter des mesures propres à promouvoir
l'Industrialisation de ce pays. Depuis cette date et sous l'influence
de cette réglementation, 120 usines se sont implantées ou
étendues à ce jour en Algérie dans les domaines les
plus divers : industries métallurgiques, mécaniques, électriques,
chimiques, pharmaceutiques, corps gras, alimentation, matériaux
de construction, textiles, papiers, matières plastiques, etc. L'ensemble
de l'industrie algérienne de transformation, pour un chiffre d'affaire
total de l'ordre de 140.milliards distribue annuellement en salaires et
charges environ 25 milliards de francs (compte non tenu de l'activité
des industries extractives, des travaux bl'cs et d bâtiments).
-------33.-L'Algérie
est en union douanière avec la Métropole et l'échange
de produits agricoles et de produits minéraux bruts contre des
objets industriels et des produits alimentaires constitue l'essentiel
de son commerce. Le commerce extérieur de l'Algérie
en 1955 (importations +exportations) a atteint 405 milliards de francs
(11 133 300 tonnes de marchandises). Importations 244 milliards - Exportations
: 161 milliards. Le déficit de 83 milliards de la balance commerciale
n'est pas alarmant il est le résultat, d'une part, de l'effort
considérable entrepris pour l'équipement de l'Algérie
et sa modernisation et, d'autre part, de la quantité importée
de produits de consommation qui traduit l'élévation du niveau
de vie de la population.
-------34.-La
Métropole apporte chaque année un concours de plus en plus
important au budget spécial de l'Algérie. Sa participation
au financement du plan d'équipement est passée de 42 milliards
en 1955 à 57 milliards en 1956; elle doit augmenter de 15 milliards
par an jusqu'en 1960. Le budget général supporte encore
la majeure partie des dépenses relatives à la reconstruction
de la région sinistrée d'Orléansville et à
la réparation des dommages causés par le terrorisme;
enfin, depuis 1955, le budget général assure par une subvention
directe l'équilibre du budget ordinaire de l'Algérie.
-------35.-
Les fonctionnaires en Algérie (60 000) et assimilés (50
000) ainsi que les salariés du secteur non agricole (430 000) perçoivent
des Allocations Familiales. En 1954, le montant de ces allocations
a dépassé 20 milliards, y compris une somme de 5 milliards
perçue par les familles résidant en Algérie des travailleurs
algériens en Métropole.
-------36.-Deux
secteurs distincts sont à envisager au sujet des Assurances
sociales : le secteur non agricole couvrant 540 000 salariés
ou fonctionnaires, bénéficie d'un régime comparable
à celui qui existe en métropole. Dans le secteur agricole,
un système a été institué et adapté
aux conditions de vie des travailleurs : il couvre plus de 120 000 salariés
permanents On peut admettre que la Sécurité sociale, en
Algérie, couvre plus de 660 000 salariés qui, avec leur
famille, représentent près du quart de la population.
-------37.-Législation
du travail : syndicats légalement reconnus, droit de grève,
conseil des Prudhommes, réglementation des salaires. congés
payés.
-------38.-
L'Algérie consacre 1/6 de son budget ordinaire à l'enseignement
(20 500 millions prévus en 1956) et 13,5 % de son budget extraordinaire
pour les constructions et l'équipement scolaire (9 300 millions
en 1956).
-------39.-Grâce
à cet effort, la scolarisation touchait en 1954-55, dans 2 500
écoles groupant 11000 classes, près de 500 000 enfants dont
320 000 musulmans contre 240 000 dont 1 10 000 musulmans en 1944. En 1955-56
les troubles et les fermetures d'écoles
ont ramené les effectifs à 470000 dont un peu moins de 300
000 musulmans.
-------Pour
l'année en cours 1 500 classes nouvelles sont prévues. La
formation du personnel est assurée par 6 écoles normales
et 3 sections d'adaptation. 2 nouvelles écoles normales sont prévues
dans le département de Bône.
-------Cependant
un nombre très élevé d'enfants ne trouve pas de place
à l'école. Près de 100 milliards seraient nécessaires,
soit la presque totalité du budget ordinaire, pour assurer une
scolarisation totale.
-------40.-L'Enseignement
secondaire est donné dans 49 lycées, collèges et
de nombreuses institutions privées. Au total près de 40.000
élèves dont 7.500 musulmans (Sessions du baccalauréat
en 1955 : 5 083 candidats reçus).
-------41.-Les
médersas d'Alger, de Tlemcen et de Constantine (enseignement franco-arabe)
ont été transformées, par décret du 10 juillet
1951, en lycées d'enseignement franco-musulmans (gardant
l'enseignement traditionnel arabe et y ajoutant l'enseignement français).
Un lycée féminin d'enseignement franco-musulman a été
ouvert à Alger.
-------42.-517
classes de Cours complémentaires groupent près de
1 5 000 élèves dont une quantité appréciable
poursuit ensuite ses études dans le second degré ou les
écoles normales.
-------43.-
L'Université d'Alger occupe le 3è rang parmi les universités
françaises avec 5 200 étudiants, 92 chaires. Outre les Facultés,
elle comprend un grand nombre d'Instituts spécialisés dont
l'Institut d'études supérieures islamiques;
l'Institut de formation politique; et bientôt un Centre d'études
nucléaires.
-------À
ce niveau l'enseignement agricole et l'enseignement technique disposent
de 2 instituts nationaux délivrant des diplômes d'ingénieurs.
Il existe également une Ecole supérieure de commerce.
-------44.-Un
effort spécial et considérable se poursuit en vue de former
des techniciens et des ouvriers qualifiés nécessaires en
Algérie et en Métropole.
-------50
Cours complémentaires masculins (3 343 élèves),
-------50
Cours complémentaires féminins (3 538 élèves),
-------21
Centres d'apprentissage (plus 2 en voie d'achèvement),
-------4 collèges
techniques
dispensent à 13.200 élèves dont 6 000 musulmans un
enseignement professionnel ou technique.
-------S'y
ajoutent les 400 élèves d'une dizaine de sections commerciales
annexées aux établissements secondaires et 9 300 élèves
de 132 établissements privés.
-------45.-
La Formation Professionnelle des Adultes,
en plein développement, relève de la Direction du Travail
et de la Sécurité sociale. Au 31 décembre 1955, il
existait 8 centres et 26 annexes de bâtiment, 3 centres de la métallurgie,
4 centres polyvalents, 12 centres d'entreprise. Au total, 134 sections
de 18 élèves pour le bâtiment, 49 sections de 15 élèves
pour la métallurgie et la mécanique agricole, et 543 élèves
pour les centres d'entreprise. Le nombre théorique d'élèves
était de 3 690.
-------46.-
Malgré l'expansion économique constatée dans tous
les secteurs, le marché algérien du travail ne peut pas
absorber le contingent supplémentaire de main-d'oeuvre que l'accroissement
démographique met chaque année dans le circuit de la vie
active. Aussi, l'émigration vers la métropole où
3 50 000 Algériens travaillent actuellement, s'avère-t-elle
indispensable.
-------47.-L'habitat
est un des problèmes les plus importants de l'Algérie. Malgré
les difficultés nées de la guerre, la construction de plus
de 40 000 logements a été terminée grâce en
majeure partie aux différentes formules de financement mises à
la disposition des collectivités et des particuliers. La construction
privée connaît toujours en Algérie le même essor,
orientée de plus en plus vers la recherche de logements économiques.
La cité universitaire d'Alger peut loger 500 étudiants dans
les meilleures conditions de confort.
------48.-
L'Algérie compte 1945 médecins (1 900 dans le Nord dont
175 de la Santé Publique). Les formations dispensant l'assistance
médico-sociale (67 centres de santé, 183 salles de consultations
fixes, 70 salles de consultations automobiles) ont donné plus de
1 900 000 consultations aux éléments économiquement
faibles des populations des départements du Nord. Les équipes
sanitaires mobiles (lutte contre les épidémies,
le paludisme, les affections oculaires, la teigne et la tuberculose),
sont dotées de 13 camions, 81 camionnettes et 11 voitures légères.
Dans le Sud : 45 médecins (11 civils contractuels ou conventionnés,
34 militaires), 142 salles de consultation rurale ou petites infirmeries
secondaires, 8 salles de consultation automobiles. Le groupe itinérant
du Docteur Antoine (ophtalmologie) dispose de 2
camions. (Lutte contre le trachôme en particulier.)
------Les hôpitaux,
en Algérie du Nord, sont au nombre de 150 avec un total de
30 000 lits. Dans le Sud : 2 hôpitaux militaires (hôpitaux
mixtes) et 27 infirmeries-hôpitaux de l'assistance médico-sociale
totalisant 1 500 lits.
------Une lutte active
est menée contre les grandes épidémies. Le typhus
a disparu. Le paludisme ne compte plus que quelques cas. La tuberculose
est combattue activement. Depuis 1949 3 698 326 personnestestées,et
parmi les 2 520 649 personnes qui se sont soumises à la vérification,
1 434 987 personnes vaccinées. Un effort d'une égale ampleur
a été soutenu contre les affections oculaires dans les départements
du Nord : plus de 406 700 consultations ont été données
dans les installations fixes, et les équipes itinérantes
ont examiné plus de 66 700 personnes au cours de l'année
1956 donnant plus de 720 000 soins et réalisant 437 interventions.
------49.-
Le deuxième plan quadriennal d'équipement (1954-1957)
prévoyait pour l'Algérie, une masse d'investissements publics
et privés s'élevant à 305 milliards pour 4 ans. Dès
1954 ce rythme est apparu insuffisant. Il est envisagé, dans le
cadre des travaux de la commission MASPETIOL, de le porter à plus
de 3 000 milliards pour I O ans, afin d'accrottre, de 6 % par an, le revenu
national en développant les secteurs économiques, administratifs
et sociaux.
------50.-
Le patrimoine touristique de l'Algérie
est caractérisé par l'infinie variété
de sites, un ciel d'un bleu intense, une lumière éclatante,
une mer lumineuse. Ruines romaines, monuments de l'art musulman, rivages
abrupts ou sablonneux, hautes cimes permettant la pratique des sports
d'hiver, gorges et défilés célèbres par leur
grandeur sauvage, oasis luxuriantes au milieu des sables, désert
du Sahara dont la France a fait un pays des miracles, réalisations
françaises qui la modernisent chaque jour davantage, sont autant
d'attraits qui permettraient dans un pays revenu à la paix la création
d'une industrie touristique rentable.
voir situation actuelle...en 1958/59 ci-dessous
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