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        ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de DÉCEMBRE 1999 numéro 
        67
 Les éditoriaux que je signe n'engagent que moi, bien entendu, et 
        ne peuvent plaire à tout le monde...
 Mais heureusement! Vous êtes très très nombreux à 
        m'encourager. Et je me dis: il y a des personnes qui comprennent ce qu'est 
        le drame de l'expulsion de sa maison, de sa terre, de ses racines, de 
        ses souvenirs, de sa famille du mensonge dans lequel s'est faite cette 
        séparation; des vies perdues, des vies entravées, des vies 
        à recommencer, sur un sol ingrat, dans une métropole qui 
        ne nous souhaitait pas...
 Les autres, je les plains.., ceux qui n'apprécient pas mes écrits. 
        Ont-ils souffert les mêmes souffrances ? Ont-ils ou n'ont-ils pas 
        souhaité l'abandon de cette partie de la France? N'y ont-ils pas 
        contribué? Ont-ils été marqués dans leur chair?
 La question est posée. Pourrait-il me répondre afin que 
        je comprenne mes torts. Et les vôtres par là même...
 L'Amicale des Enfants de l'Algérois étant une immense famille, 
        se doit, bien sûr et de par ses statuts, être apolitique. 
        Chacun de ses membres a le droit et la liberté de penser, de parler, 
        de s'exprimer, heureusement!
 Ce que je fais.
 Aucune idée politique ne m'anime, sinon celle de notre défense.
 Les faits divers, l'actualité, m'incitent toujours à des 
        comparaisons, des constats, qui pour certains pourraient paraître 
        passéistes ou engagés.
 Alors je suis passéiste, je suis engagée.
 Le passé nous colle à la peau, avec ce que cela comporte 
        de douloureux. Notre histoire est occultée, bafouée, tronquée, 
        déformée... Mais si nous ne nous battons pas, que va-t-il 
        rester à nos descendants? La honte peut-être! Alors que les 
        voyous, les voleurs, les bandits, les menteurs sont sur un piédestal, 
        écoutés, défendus... nous représentant, prêchant 
        la bonne parole " anti-française "
 Français à part entière ou entièrement à 
        part?? Qui sommes-nous? 132 ans à définir.
 Qui sont aussi les légionnaires? Ceux qui ont fait partie de tous 
        les combats, à qui, Madame le Ministre chargée de la justice 
        [...] et Garde des Sceaux, originaire du Maroc, de surcroît, s'opposait 
        à la reconnaissance de la notion de "Français, par 
        le sang versé ". La Légion a été créée 
        par une loi, le 9 mars 1831. Presque 170 ans d'existence à définir! 
        Puisqu'il leur faut une vérification dans le degré d'attachement 
        à la France (motif invoqué par Mr le Ministre à la 
        Fédération des Sociétés d'Anciens de la Légion 
        Etrangère, FSALE).
 Sans papier et sang versé?
 Un véritable dilemme pour nous. Une aubaine pour nos politiques 
        qui n' ont aucune valeur du sang versé pour leur pays (mais est-ce 
        leur pays actuellement?).
 Dans la Gazette de Montpellier de septembre 1999, un dossier sur les Pieds-Noirs 
        est proposé aux lecteurs, avec en titre " Merguez, les Pieds-Noirs 
        existent-ils encore? ". De là, découlent des commentaires 
        on ne peut plus acerbes du genre:
 Les Français contraints de fuir ce pays une main devant une main 
        derrière ne m'arracheront pas une larme de compassion... Que s' 
        imaginaient-ils? Qu'ils allaient passer leur vie à se faire servir 
        par des larbins... Ils se sont appropriés l'expression Pieds-Noirs... 
        Mais quand même, ce sont de vieux Pieds-Noirs énervés 
        (!!!)... Ils sont tous racistes (!!!)... "
 Bien entendu, aucune réaction favorable n'a été 
        publiée.Puis dans un autre journal national, le Figaro pour ne pas le citer, ce 
        sont des écrivains algériens qui s'expriment:
 "... Nous venons de vivre trente années terribles. L'Algérie 
        est le pays le plus horrible au monde! Plus de trente ans après 
        le divorce, nous voilà ruinés et avec plus de nostalgie 
        que le pays comptait d'habitants et plus de rapetouts qu'il n'abritait 
        de colons... Au temps de la présence française, l'Algérie 
        était un beau pays, bien administré, plus sûr... Beaucoup 
        d'Algériens regrettent le départ des Pieds-Noirs... Il est 
        très mal vu d'être francophone en Algérie, si je signais 
        une lettre en français, je risquerais deux ans de prison..."
 Ça laisse rêveur!
 Lorsque l'on vit ici des drames impunis sous le couvert de la différence... 
        lorsque l'on sait que la langue arabe est enseignée ici... lorsque 
        l'on voit jaillir ici des mosquées... lorsque.., lorsque...
 Pourquoi ne pas avoir conservé l'Algérie française?
 La merguez n'aurait pas traversé la Méditerranée 
        avec les Pieds-Noirs.
 Les droits de l'Homme et du Citoyen, pour ces mêmes Pieds-Noirs 
        ne seraient peut-être pas bafoués...
 "Car il est légitime de commémorer fastueusement les 
        droits de l'Homme et du Citoyen, mais les ignorer et ne pas les appliquer 
        aux " rapatriés " est indigne " (citation de 1'ANFANOMA).
 Nous sommes "Homme ", "Citoyen " et 
        " Patriote ". Peut-être est-ce ce dernier point qui choque en 
        plus d'être Pieds-Noirs? Ah! Savez-vous que "M. BOUTEFLIKA " a demandé 
        la canonisation du Cardinal DUVAL par l'intermédiaire du nonce 
        apostolique à ALGER, dans un esprit d'ouverture... Laquelle? Réagissons! Ne laissons pas aboutir ce souhait; 
        écrivons! En 1985, nous avions demandé la béatification 
        du Cardinal LAVIGERIE. Un courrier des responsables de ces dossiers, nous 
        en a découragés Francette MENDOZA
 
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