|  
       -----------Au-dessus 
        des plateaux qui s'étendent entre l'oued Mellègue et les 
        monts de Tébessa apparaissent des reliefs isolés, dont les 
        points culminants varient de 1.200 à 1,400 mètres. Les djebels 
        Ouenza et Bou-Khadra appartiennent à cette série de chaînons 
        situés de part et d'autre de la frontière algéro-tunisienne. 
        Constitués par des calcaires aptiens effondrés qui affectent 
        la forme de dômes coupés de failles, ces deux massifs renferment 
        d'importants gisements de minerai de fer, dont l'existence est connue 
        depuis l'Antiquité. 
        -----------Les 
        assises calcaires ont été le siège de phénomènes 
        de substitution favorisés par les cassures et ont donné 
        naissance à de puissantes zones minéralisées. Les 
        filons de fer résultent de la transformation du carbonate de chaux 
        en carbonate de fer au contact des solutions de sels ferreux qui ont imprégné 
        les bancs calcaires. 
        -----------Le 
        gisement de l'Ouenza, situé à 120 kilomètres au sud-sud-est 
        de Bône, s'étend sur plus de cinq kilomètres de longueur. 
        Les amas métallifères se présentent sous la forme 
        de mamelons grossièrement elliptiques. Ils comprennent successivement 
        du nord-est au sud-ouest : le coudiat Douamis, le coudiat Hallatif, la 
        région des conglomérats, le quartier Sainte-Barbe, le gisement 
        de Chagoura et le coudiat Zerga. 
        -----------Les 
        phénomènes de métasomatose ont donné naissance 
        e. de grandes masses d'hématite rouge dont les quantités 
        dépassent certainement cent millions de tonnes. Le minerai affleure 
        sur des longueurs atteignant parfois 250 mètres et des hauteurs 
        de 45 mètres, réalisant les conditions types pour l'exploitation 
        à ciel ouvert. La teneur moyenne de l'hématite est de 5o 
        à 6o % de fer. Elle contient, en outre, 2 % de manganèse, 
        0,005 % de phosphore, 0,03 % Clé soufre, 0,02 à 0,03 % de 
        silice. 1,50 % de magnésie. 
        -----------Le 
        djebel Bou-Khadra, situé à 11 kilomètres au nord-est 
        de Morsott et à 30 km au sud du massif de l'Ouenza, est de formation 
        et de nature identiques. Le gisement se développe sans discontinuitésurn 
        plus d'un kilomètre. Le tonnage reconnu atteint 23 millions de 
        tonnes, mais on peut évaluer à un tiers des réserves 
        probables de l'Ouenza. Les calcaires aptiens ont été transformés 
        en couches puissantes d'hématite rouge et de limonite. La teneur 
        du minerai varie entre 55 et 61 % de fer, 2 et 3 % de manganèse, 
        i et 5 % de silice, 0,02 et. 0,03 % de soufre, 0,02 % de phosphore. 
        -----------Les 
        minières et les mines de l'Ouenza et du Bou-Khadra renferment d'énormes 
        quantités d'un minerai de fer non phosphoreux, très riche 
        et très pur, d'une teneur moyenne de 54 %,- fort apprécié 
        sur le marché international pour les besoins de la métallurgie 
        et considéré comme l'un des meilleurs minerais hématites 
        du monde. 
        -----------Seules 
        les difficultés de transport avaient fait obstacle à la 
        mise en exploitation des richesses que constituent les deux gisements 
        de fer, les plus importants de l'Afrique du Nord. Mais, dès que 
        l'existence ou les projets de création de voies ferrées 
        ont permis d'envisager la rentabilité de cette exploitation, les 
        compétiteurs se sont affrontés pour l'entreprendre 
      L'HISTOIRE DES COMPÉTITIONS 
      -----------Les gisements 
        de l'Ouenza et du Bou-Khadra sont constitués par une mine et une 
        minière superposées. La solution, la plus claire consistait 
        à amodier la minière et concéder la mine, dans chaque 
        cas, a une seule et même personne, pour éviter toute possibilité 
        d'exploitation à deux du même gisement dans des conditions 
        juridiques différentes. L'obstination patiente et avisée 
        de l'Administration algérienne a permis clé vaincre les 
        difficultés que provoquèrent, notamment, les rivalités 
        opposant des groupes aussi tenaces que puissants.. 
         
        L'affaire de l'Ouenza 
        -----------La 
        hausse des cours du minerai de fer appela, au début du siècle, 
        l'attention des industriels sur les possibilités d'exploitation 
        des gisements de l'Ouenza. Uni décret du 20 niai 1907 concéda 
        les mines de fer à M. Pascal, qui repassa ses droits a la Société 
        Africaine de Mines..:A-lais celle-ci, après avoir permis la création 
        de la Société d'Études de l'Ouenza, céda la 
        mine à la Société Concessionnaire des Mines de l'Ouenza 
        au moment où le Gouvernement Général avait déjà 
        traité de l'amodiation des, minières avec la Société 
        d'Etudes, qu'elle considérait comme bénéficiaire 
        du décret de concession. Trois conventions furent signées, 
        en 1905, entre la Société d'Études et l'Algérie, 
        sous réserve de leur approbation par une loi. Elles concernaient 
        l'amodiation de la minière, la concession d'un chemin de fer d'Ouenza 
        à Bône et la concession d'emplacement sur lés terre-pleins 
        du port. Un projet de loi portant approbation de ces conventions fut déposé 
        à la Chambre des députés, mais il fut réduit 
        à la concession du chemin de fer, les deux autres textes ne nécessitant 
        pas l'intervention législative. Une convention complémentaire, 
        passée en janvier 19o6, décida alors que l'amodiation serait 
        résiliée de plein droit si la société fermière 
        n'obtenait pas, dans un délai de cinq ans, courant du jour de l'approbation 
        des conventions, la concession du chemin de fer. 
        -----------Par 
        ailleurs, un arrangement fut conclu, en 19o8, entre les deux groupes rivaux, 
        avec l'accord du Gouvernement Général, et un décret 
        du 10 avril 1908, pris en Conseil d'État, put approuver les conventions 
        de 1905 et 1906. 
        -----------Mais 
        le délai de cinq années ayant expiré le 1o avril 
        1913, sans qu'ai pu intervenir le vote de la loi -attendue, le contrat 
        d'amodiation devint caduc. 
        -----------L'Algérie 
        proposa alors au Pouvoir central de scinder les deux questions, clé 
        l'amodiation et du transport et les bases fondamentales d'une nouvelle 
        convention d'amodiation firent l'objet d'un appel à la concurrence. 
        Après de laborieuses négociations. furent signés, 
        le 16 octobre 1913, par le Gouvernement Général et la société 
        concessionnaire des initiés de l'Ouenza, la convention et le cahier 
        des charges de l'amodiation des minières de l'Ouenza. Les statuts 
        de la société de l'Ouenza, société anonyme 
        dont la constitution était prévue par la convention, purent 
        être approuvés en janvier 1914. Un décret du 28 mars 
        1914 autorisa, d'autre part, à son avantage, la cession de la concession 
        Pascal. 
        -----------L'inauguration 
        de. l'embranchement de 24 kilomètres à voie étroite 
        qui reliait la minière au réseau algérien, en gare 
        d'Oued-kébérit, eut lieu en mars 1921. La Société 
        de l'Ouenza entrait dans la phase de l'exploitation. 
         
        L'affaire du Bou-Khadra 
        -----------Un 
        décret du 7 septembre 1901 avait institué une concession 
        de mines de zinc et plomb, dite dit Bou-Khadra, qu'un contrat de 1903 
        repassa à la Compagnie des Minerais de fer magnétique de 
        Mokta-el-Hadid. Cette société proposa de prendre à 
        sa charge l'exploitation des minerais de fer qui faisant masse (le tous 
        les minerais exploitables en minière ou en mine. Le Gouvernement 
        général fut ainsi amené à signer, en 1907, 
        un contrat de bail qui devait entrer en vigueur après l'approbation 
        (le la convention de l'Ouenza. Mais l'arrivée du terme du 1er avril 
        1913 fit tomber les accords conclus,. dont il ne resta qu'un droit de 
        préférence pour la Société co-contractante 
        dans l'éventualité (le négociations ultérieures. 
        -----------De 
        nouvelles demandes d'amodiation furent présentées en 1917 
        et la Société de l'Ouenza se trouvait, cette fois, parmi 
        les compétiteurs. Mais les bouleversements économiques nés 
        de la première guerre mondiale empêchèrent tout nouveau 
        projet d'aboutir. 
        -----------L'ouverture 
        du trafic du chemin de fer à voie normale d'Oued-Kébérit 
        à' Souk-Ahras et la mise en service (l'un matériel tracteur 
        plus puissant firent apparaître, en 1920, la possibilité 
        d'une exploitation immédiate du Bou-Khadra. 
        -----------La 
        Compagnie de Mokta-et-Hadid et la Société de l'Ouenza demandèrent 
        la mise en adjudication du gisement. La deuxième, qui tenait à 
        consolider sa position d'amodiataire des gisements de l'Ouenza, présenta 
        un projet d'exploitation du Sou-Khadra, à l'avantage presque exclusif 
        de l'Algérie, en offrant des conditions très supérieures 
        à celles qui étaient présentées par ses concurrents. 
        La Compagnie de Mokta-el-Hadid s'étant retirée des discussions, 
        ce qui déliait l'Algérie à son égard, le Gouvernement 
        Général signa, le 29 août 1925, avec la Société 
        (le l'Ouenza, la convention et le cahier (les charges de - l'amodiation 
        (les minières (lu Bou-Khadra. La Société (le l'Ouenza 
        obtint, en outre, le bénéfice de la concession de mines 
        de zinc et plomb instituée en 1901. Le raccordement du Djebel-Bou-Khadra 
        à la voie ferrée fut réalisé par la construction 
        d'un embranchement entre Ain-Chenia et le gisement, qui' entra en exploitation 
        au début de 1929. 
      LES CONVENTIONS EN VIGUEUR 
      -----------L'Algérie 
        a traité avec une seule Société propriétaire 
        (les concessions accordées par le Pouvoir central et amodiataire 
        des minières de l'Ouenza et du Bou-Khadra. La convention (lu 16 
        octobre 1913 a donné à la Société de l'Ouenza 
        le droit d'exploiter. - jusqu'à épuisement complet, les 
        minières de fer du djebel Ouenza sans distinction entre la mine 
        et la minière. La société était tenue à 
        un minimum annuel d'extraction de 750.000 tonnes de minerai. L'Algérie 
        s'engageait à faire appliquer sur le chemin de fer un tarif spécial 
        de six francs par tonne pour le transport du minerai d'Ouenza à 
        Bône. 
        -----------En 
        représentation de la cession de la minière, l'Algérie 
        obtenait le versement d'une redevance fixe d'un franc par tonne de minerai 
        extrait, sans que lé montant annuel de cette redevance pût 
        être inférieur au minimum d'extraction. L'Algérie 
        recevait, en outre, une participation de 50 % aux super bénéfices 
        sociaux. 
        -----------Un 
        avenant, signé le 4 février 1914, a précisé 
        les modalités du contrôle par l'Algérie des opérations 
        de la société. Une commission de vérification, qui 
        comprenait des représentants des services techniques et financiers, 
        a été instituée par un arrêté du 9 mai 
        1914. 
        -----------La 
        convention du 29 août 1925 a cédé, dans des conditions 
        analogues, à la Société de l'Ouenza, les minières 
        de fer du Djebel-Bou-Khadra. Le minimum annuel d'extraction était 
        fixé à 400.000 tonnes, la redevance fixe à 1 fr. 
        5o par tonne et la participation de l'Algérie aux bénéfices 
        variait de 6o à 9o %. 
        -----------Mais 
        la dépression économique mondiale contraignit, en 1932, 
        la Société de l'Ouenza à demander (les délais 
        pour le paiement des sommes qui revenaient à l'Algérie en 
        vertu des conventions d'amodiation. L'exploitation du Bou-Khadra fut arrêtée. 
        Le Gouvernement Général proposa d'abandonner sa''créance, 
        évaluée à 10.250.000 francs, à charge par 
        la Société de lui remettre des actions de premier rang et 
        d'accepter une représentation de l'Algérie au Conseil d'Administration. 
        -----------U 
        n avenant des 23 et 24 décembre 1932 stipula ainsi la remise à 
        l'Algérie de 20.500 actions nouvelles de 500 francs assimilées 
        aux anciennes à partir de 1933. 
        Un deuxième avenant des 15 et 27 décembre 1932 accorda., 
        deux postes d'administrateur à des personnes que désignerait 
        le Gouverneur Général. 
        -----------La 
        crise mondiale persistant, la Société de l'Ouenza sollicita, 
        dans l'intérêt commun des deux parties, un nouvel examen 
        et une révision des clauses contractuelles qui la liaient à 
        l'Algérie. L'Administration lui proposa alors de renouveler l'opération 
        de 1932 et un nouvel avenant fut passé, le 28 avril 1937, entre 
        l'Algérie et la Société. Les minima d'extraction 
        prévus pour l'Ouenza et le BouKhadra étaient remplacés 
        par un chiffre global de 1.350.000 tonnes par an à partir du 1er 
        janvier 1937. A compter de la même date, la taxe d'abattageétait 
        perçue au taux uniforme d'un franc par -tonne avec un produit minimum 
        annuel de 1.350.000 francs. A partir du j- janvier 1938, au tarif homologué, 
        chaque année, pour le transport du minerai sur le réseau 
        ferroviaire algérien, était substitué un tarif contractuel 
        comportant un prix ferme de 15 francs par tonne, auquel s'ajoutait, en 
        fin d'exercice, à titre de complément de prix, le versement 
        par la Société d'une somme égale aux 10 % de ses 
        bénéfices annuels. De plus, tout tonnage transporté 
        au-dessus de 1.328.000 tonnes était décompté. pour 
        l'application du prix fixé, à raison de 13 fr. 6, par tonne 
        ; les quantités transportées en moins de ce contingent devaient 
        donner lieu, en fin d'année, à la perception, par l'Algérie, 
        d'une indemnité de. 7 fr. 5o par tonne non transportée. 
        Le mode de calcul du complément de prix du transport ne pouvait 
        être réviséavant le 31 décembre 1947. 
        -----------Toute 
        distinction relative aux deux divisions de l'Ouenza et du Bou-Khadra était 
        supprimée à partir du T" janvier 1938. Les résultats 
        de l'exploitation des deux gisements devaient être retracés 
        dans un compte unique qui prendrait en charge les reports à nouveau 
        bénéficiaires ou déficitaires apparaissant dans les 
        comptes des deux divisions. Les conditions de la participation de l'Algérie 
        aux bénéfices étaient unifiées sur les hases 
        du cahier des charges en vigueur pour le gisement de l'Ouenza. 
        -----------En 
        contre-partie des avantages ainsi consentis par le Gouvernement Général, 
        la Société lui réservait un troisième poste 
        d'administrateur. D'autre part, le capital social était augmenté 
        de 13.5000.000 francs par la création de 27.000 actions émises 
        au pair et à remettre à l'Algérie. Les sommes affectées 
        à cette souscription provenaient des créances que celle-ci 
        possédait sur la société, arrêtées au 
        30 
        septembre 1938. 
        -----------Sur 
        un total de 171.500 actions, l'Algérie devenait propriétaire 
        de 47.500 actions représentant près (le 28%% du capital. 
        Cette importante opération permettait de maintenir dans des mains 
        françaises plus (les deux tiers de la totalité des actions. 
      L'INTERVENTION DE LA 
        PUISSANCE PUBLIQUE 
      -----------Sous 
        le régime des conventions initiales de 1913 et de 1925, la puissance 
        publique n'intervenait pas directement dans les destinées de l'entreprise. 
        L'Algérie, en sa qualité de co-contractante, n'avait obtenu 
        que certains avantages d'ordre financier, sans avoir aucune action sur 
        le fonctionnement de la Société en dehors (le la possibilité 
        de poursuivre la résolution des contrats en cas d'inexécution 
        des obligations qui y sont inscrites. Il faut, cependant noter que la 
        fixation des tarifs de transport par voie d'autorité a eu tout 
        de même, sur les conditions de l'exploitation, une incidence indirecte, 
        qui a. disparu lors de l'application de la convention (le 19377, en raison 
        de l'octroi d'un tarif fixe contractuel. 
        -----------Mais 
        la puissance publique s'est appliquée à devenir l'actionnaire 
        le plus important de la Société de -l'O-u,enza et a obtenu- 
        au Conseil d'Administration une représentation qui lui permet désormais 
        de défendre ses conceptions sur la conduite et le développement 
        de l'entreprise. 
         
        La tarification des transports 
        -----------La 
        Société de l'Ouenza, en exécution des conventions 
        qui la lient à l'Algérie, a construit, puis exploité 
        jusqu'en 1940, les embranchements miniers d'Ouenza à Oued-Kébérit 
        et de Bou-Khadra à Aïn-Chénia, qui relient les gisements 
        à la voie ferrée d'intérêt général. 
        L'exploitation de ces embranchements a été confiée 
        aux C.F.A. suivant traité particulier conclu entre la Société 
        et le réseau en janvier 1940. Le prix du transport sur les embranchements 
        suit sensiblement les variations économiques par l'application 
        d'une formule de révision automatique. 
        -----------Le 
        système de tarification en vigueur pour le transport du minerai 
        sur le parcours de 163 kilomètres compris entre Oued-Kébérit 
        et Bône est différent. Une certaine complication résulte 
        du fait que l'Administration des Chemins de fer n'est pas partie aux conventions 
        conclues et qu'elle doit appliquer à la Société les 
        dispositions des tarifs régulièrement homologués 
        pour le transport des lainerais de fer. En pratique, la Société 
        ne verse au réseau que le montant du tarif contractuel, l'Algérie 
        payant la différence apparaissant entre ce tarif et le tarif homologué. 
        Le prix de transport à la tonne, qui était de 17 fr. 27 
        en 1921, s'est élevé jusqu'à 24 fr. 97 en 1932, pour 
        redescendre à 13 fr. en 1936 et remonter à 25 fr. 45 en 
        1938. Il n'a cessé de croître rapidement depuis cette époque, 
        pour atteindre 131 fr. en 1946. 207 fr. en 1947 et on peut actuellement 
        l'évaluer à 33o fr. par tonne. 
         
        Le partage des bénéfices 
        -----------Le 
        produit des opérations réalisées par la Société. 
        déduction faite des charges de toute nature. dans lesquelles sont 
        compris la taxe d'abattage et je coût global des transports ferroviaires, 
        constitue le bénéfice net. 
        -----------La 
        part de l'Algérie se calcule après déduction de ce 
        bénéfice 
        -------------Des 
        sommes nécessaires pour la constitution de la réserve légale 
        et des sommes destinées à servir aux actions un premier 
        intérêt cumulatif de 6%. 
        -----------Facultativement. 
        d'une somme égale au plus à 3 % du capital nominal, pour 
        permettre la constitution d'un fonds spécial d'amortissement des 
        actions. 
        -------------Le 
        reliquat est -partagé entre l'Algérie et la Société 
        à raison de 5o % chacune. 
        -------------Le 
        bénéfice net, une fois servie la part de l'Algérie, 
        est réparti dans l'ordre ci-après  
        ------------ 
        Affectation de la somme destinée à la réserve légale 
        ------------ 
        Attribution aux parts de fondateur d'une somme égale à 11,85 
        % de la partie du bénéfice excédant 10.500.000 francs 
        : 
        ------------ 
        Paiement du premier dividende cumulatif de 6 % aux actions ; Prélèvement 
        facultatif pour le fonds spécial (l'amortissement des actions 
        ------------Attribution 
        au Conseil d'Administration de 1/20 des 50% revenant à la Société, 
        le surplus étant réparti entre toutes les actions. 
         
        Le capital social 
        -----------Primitivement 
        fixé à10.000.000 de francs, il a fait l'objet de plusieurs 
        augmentations successives réalisées avec l'approbation du 
        Gouvernement Général et motivées par les dépenses 
        d'établissement e` la mise en valeur des gisements de l'Ouenza 
        et du Bou-Khadra. Le capital atteignait 62.000.000 francs au moment de 
        l'intervention de l'avenant de 1932, qui permit de le porter à 
        72.250.000 francs. La convention de 1937 conduisit à le fixer à 
        85.750.ooo francs. Une répartition d'actions nouvelles, provenant 
        de l'incorporation au capital d'ùne réserve appartenant 
        en propre aux actionnaires, le porta, en 1940 à 114.333.000 francs. 
        Le capital est passé à 120.344.500 francs en mai 1946, la 
        Société s'étant libérée de l'impôt 
        de solidarité nationale par la création d'actions dont une 
        partie a été remise à l'Algérie, qui  
        possédait désormais 72.325 actions sur les 240.689 actions 
        existantes. Si l'on tient compte des titres dont l'État avait de 
        son côté, le contrôle, on peut constater que la puissance 
        publique disposait de plus de 129-400 actions, soit de 53% du capital, 
        ce qui lui assurait pratiquement la maîtrise financière de 
        l'affaire. 
        -----------Il 
        faut enfin signaler que la Société de l'Ouenza a procédé 
        à une nouvelle augmentation de capital par- incorporation de la 
        réserve spéciale de réévaluation. Il a ainsi 
        été créé 361.032 actions nouvelles, portant 
        jouissance du i'' janvier 1948, et qui ont été attribuées 
        aux actionnaires à raison de trois actions nouvelles pour deux 
        anciennes. 
         
         L'administration de la Société 
        -----------La 
        Société (le l'Ouenza est administrée par un Conseil 
        (le douze membres au maximum, qui sont tenus d'être propriétaires 
        de quarante actions déposées en garantie de leur gestion. 
        -----------La 
        puissance publique a pris progressivement une part de plus en plus active 
        à l'administration sociale. L'Algérie détient, pour 
        sa part, trois postes d'administrateur en vertu des accords de 1932 et 
        (le 1937. Un quatrième poste lui a été offert en 
        1940, à la suite d'une délibération de l'assemblée 
        générale extraordinaire des actionnaires. L'État 
        dispose, de son côté, de cinq représentants. Enfin, 
        aux termes de la réglementation en vigueur, la désignation 
        des administrateurs n'est définitive que si le Gouvernement- n'y 
        met pas opposition dans un délai de vingt jours francs. Cette désignation 
        est donc soumiseà l'agrément du Pouvoir Central clans chaque 
        cas particulier. 
        -----------Les 
        administrateurs qui représentent l'Algérie n'ont pas de 
        statut propre. Un décret du i9 septembre 1942 les dispense toutefois 
        d'être propriétaires d'actions de la Société. 
        C'est l'Algérie qui affecte elle-même à la garantie 
        de leur gestion le nombre d'actions prévu par les statuts. Ces 
        administrateurs versent au Trésor leurs jetons et tantième, 
        mais peuvent recevoir une indemnité annuelle en rémunération 
        (le leurs fonctions. 
        -----------Un 
        décret (lu 16 octobre 1946 a fixé le statut des représentants 
        de l'État aux conseils d'administration des sociétés 
        anonymes dans lesquelles il détient une participation au capital. 
        Les prescriptions de ce décret seront certainement étendues 
        à brève échéance à l'Algérie, 
        qui disposera d'un texte général définissant le statut 
        (le ses représentants dans toutes les sociétés où 
        elle possède une part du capital. 
         
         
      LES RÉALISATIONS 
      -----------Les travaux 
        d'extraction du minerai ont été entrepris en 1921 à 
        l'Ouenza et le djebel BouKhadra a été mis en exploitation 
        en 193o. 
        -----------Le 
        minerai est extrait le plus souvent à ciel ouvert et rarement par 
        galeries souterraines. Il est manipulé, de manière générale, 
        par des procédés mécaniques jusqu'à la voie 
        ferrée. En principe, l'exploitation est conduite par gradins de 
        15 mètres de hauteur. L'abattage du minerai s'effectue par mine; 
        verticales tirées électriquement. Le chargement est opéré 
        par des pelles électriques puissantes. Des berlines traînées 
        sur les gradins par des tracteurs emportent le minerai, qui est descendu 
        aux trémies des stations de chargement par gravité, par 
        skips ou par traînage. Plus (le trois cents wagons métalliques 
        de 40 tonne, de charge utile à déchargement automatique 
        emportent le minerai par trains (le 6oo tonnes sur une voie ferrée 
        à écartement normal. L'électrification de la ligne, 
        terminée en 1939, tt permis d'assurer le transport avec (les moyens 
        plus puissants. En période normale, le chemin de fer est en mesure 
        d'acheminer près de trois millions (le tonnes par an. La force 
        motrice est fournie par la Centrale 1?électrique du Bourbonnais, 
        à Bône. 
        -----------Au 
        port, les wagons sont déversés dans une trémie. Le 
        minerai était chargé à bord des navires par trois 
        appareils identiques, dont chacun manipulait 6oo tonnes par heure. Mais 
        les bombardements de novembre l942 ont sérieusement endommagé 
        ce matériel. Il a pourtant été possible (le reconstituer 
        un appareil avec les débris restants. Mais la société 
        a entrepris la reconstitution d'installations mécaniques puissantes 
        qui doivent permettre l'exportation annuelle de deux millions et demi 
        de tonnes. Un cargo (le 10.000 tonnes pourra être chargé 
        en 1o heures. 
        -----------La 
        Société (le l'Ouenza a procédé à des 
        réalisations importantes, à proximité immédiate 
        (les gisements de l'Ouenza et du Bou-Khadra, pour pourvoir au logement 
        de sa main-d'uvre et à la vie (les petites agglomérations 
        qu'elle a créées. Il existe à Ouenza un groupe médical 
        moderne, un économat, un hôtel, un bureau des postes, un 
        cinéma, un vaste terrain de sports. Des bâtiments scolaires 
        comprennent six classes à Ouenza, une classe à Bou-Khadra. 
        La Société a installé une centrale, des magasins, 
        des ateliers et des bureaux. De petites maisons régulières, 
        dans lesquelles sont gratuitement logés ses agents. sont rassemblées 
        sur les contreforts des djebels. Mais, pour répondre à l'accroissement 
        rapide (le l'effectif (le ses ouvriers et employés, qui était 
        déjà de 2.000 agents en 1946, la Société a 
        entrepris la réalisation d'un va te programme de construction afin 
        de loger son personnel dans le m meilleures conditions. -----------L'Algérie, 
        en raison du but social poursuivi, doit participer à l'exécution 
        de ce programme par l'octroi de facilités financières très 
        larges. 
        -----------Un 
        autre problème important est celui de l'adduction d'eau. Le débit 
        actuellement utilisable s'avère, en effet, très insuffisant. 
        Mais, avec l'aide du Service de la Colonisation et de l'Hydraulique, 'la 
        Société pourra bientôt disposer d'une partie des ressources 
        de l'Aïn-Dahla, qui alimentera en même temps l'ensemble de 
        la région. 
      LES RÉSULTATS 
      -----------La production, 
        qui a atteint 225.000 tonnes en t1922, a dépassé un million 
        de tonnes en 1930. Les effets de la crise mondiale se firent alors sentir 
        et conduisirent à l'adoption d'une politique de compression. La 
        production tomba à moins de 207.000 tonnes en 1932 et l'exploitation 
        du Bou-Khadra fut interrompue. Puis les chiffres recommencèrent 
        à s'élever progressivement. On a atteint près d'un 
        million de tonnes en 1935 et cette quantité fut régulièrement 
        dépassée jusqu'en 1940. Pour la période allant de 
        1921 à 1940, le tonnage extrait et vendu a dépassé 
        15 millions de tonnes. Le point culminant de la production se situe en 
        1938 avec une extraction annuelle de 1.866.000 tonnes. 
        -----------L'issue 
        malheureuse de la première partie de la guerre engagée contre 
        les forces de l'Axe a eu. dès 1940, des répercussions défavorables 
        sur l'entreprise. La production tomba à 175.000, tonnes en 1941 
        et à 198.000 tonnes en 1942. Les difficultés des transports 
        interrompirent le trafic en 1943 et il fallut attendre l'année 
        1944 pour retrouver une production de 500.000 tonnes. L'extraction a atteint 
        près de 900.000 tonnes en 1945 et 1.225.000 tonnes en 1946, année 
        au cours de laquelle se sont dessinés les signes d'un retour à 
        des conditions normales d'exploitation. 
        -----------Dans 
        l'ensemble, les tonnages extraits sont destinés à l'exportation. 
        Ils se sont répartis jusqu'en 1939 à raison de 50 % pour 
        l'Angleterre, de 28 % pour l'Allemagne et de 7,5 % seulement pour la France. 
        Depuis 1939, les livraisons ont été effectuées exclusivement 
        sur les pays_ alliés et principalement sur l'Angleterre. La Société 
        de l'Ouenza poursuit actuellement la conquête du marché américain, 
        mais le succès de cette uvre de longue haleine reste subordonné 
        à la réalisation d'une mécanisation puissante des 
        moyens d'extraction du minerai. Seule cette politique permettra de comprimer 
        au maximum les éléments du prix de revient, nonobstant les 
        lourdes charges (le transport qui pèsent sur lui. 
        -----------Quels 
        ont été les résultats financiers de cette activité 
        ? 
        -----------En 
        vertu du régime contractuel existant entre l'Algérie et 
        la Société de l'Ouenza, le Gouverneur Général 
        est appelé à prendre, pour chaque exercice, sur les propositions 
        de la Commission de vérification des opérations de la Société, 
        un arrêté définitif de compte qui fixe, sauf recours 
        (le droit, '.e résultat des opérations sociales et la participation 
        de l'Algérie aux bénéfices réalisés. 
        -----------Ces 
        bénéfices ont atteint'45o millions de francs pour la période 
        allant de 1921 à 1940, compte terra d'une perte de 34 millions 
        environ qui a été la conséquence de la crise économique 
        de 1930. La participation de l'Algérie s'est élevée 
        à 15o millions de francs sur lesquels 120 millions ont été 
        versés en espèces, la différence ayant servi à 
        l'acquisition d'actions sociales. Il convient d'ajouter à ce chiffre 
        le produit de la taxe d'abattage, soit plus de 15 millions, et le montant 
        des dividendes et actions gratuites attribuées à l'Algérie, 
        soit encore une vingtaine de millions. Cette dernière a perçu, 
        au total, 186 millions de francs, soit 41 % du bénéfice 
        global de la période considérée. Durant la même 
        période, la Société a versé 320 millions aux 
        C.F.A. pour ses transports. 
        -----------Les 
        résultats des exercices 1941 à 1945 sont moins favorables. 
        Ils font apparaître un déficit voisin de 200 millions de 
        francs. La plus grande part dot en être supportée par la 
        Caisse de Péréquation des Echanges extérieurs, qui 
        dépend des Services de l'Économie nationale. La Métropole 
        a accepté de prendre en charge une partie de ce déficit, 
        en partant du fait que, pendant la guerre, la Société s'est 
        pratiquement trouvée sous un régime de réquisition 
        et qu'elle n'a pas été maîtresse de ses contrats a 
        livrer qui ont été conclus en circuit gouvernemental. 
        -----------Les 
        résultats de l'exercice 1946 montrent une nette reprise. La participation 
        de l'Algérie aux bénéfices a atteint 52 millions 
        et demi de francs auxquels s'ajoutent 10 `f des bénéfices 
        sociaux à titre de complément du prix de transport, soit 
        15 millions, et le montant des dividendes et super-dividendes, soit 16 
        millions et demi. Le total des sommes revenant à l'Algérie 
        est donc de 84 millions, desquels il faut cependant déduire 32 
        millions représentant sa participation aux charges du transport. 
        -----------La 
        mise en vigueur d'un tarif contractuel a, en effet, imposé à 
        l'Algérie, depuis 1938, une lourde part des dépenses de 
        transport prélevée sur ses bénéfices. De 1938 
        à 1940, cette charge a été (le 51 millions de francs 
        et elle a atteint 140 millions pour la période allant de 1942 à 
        1945. Elle ne pouvait aller qu'en augmentant en raison du prix de revient 
        toujours accru du chemin de fer et elle constitue le facteur primordial 
        des difficultés d'application des conventions passées avec 
        la Société de l'Ouenza. 
      LES DIFFICULTÉS 
      -----------La clause 
        relative aux prix de transport du minerai a été la source 
        (les principales difficultés. La Société a toujours 
        revendiqué l'octroi d'un tarif préfixé qui put lui 
        permettre d'établir ses programmes de vente avec précision. 
        On conçoit, sans peine, l'importance de cette clause si l'on note 
        que le prix du transport constitue l'un des éléments les 
        plus importants du prix de revient F.O.B. lune. 
        -----------Déjà 
        la convention de 1913 prévoyait l'application d'un tarif spécial 
        de six francs par tonne. L'augmentation des prix (le revient des transports 
        résultant de la première guerre mondiale conduisit les C.F.A. 
        à la révision de ce prix ferme, malgré l'opposition 
        de la Société. Un recours fut formé devant le Conseil 
        de préfecture de Constantine, qui trancha_ le différend 
        en faveur de la Société. Mais celle-ci dut renoncer au bénéfice 
        de l'arrêté ainsi rendu, en contrepartie des avantages qu'elle 
        retirait de l'amodiation des gisements du Bou-Khadra. Jusqu'à la 
        convention de 1937, le prix du transport fut annuellement fixé 
        par le Gouvernement Général, la Société une 
        fois entendue. 
        -----------La 
        convention de 1937 a donné lieu à des difficultés 
        plus graves. La Société de l'Ouenza demanda, en 1940, la 
        suppression des pénalités, indemnités ou surtaxes 
        de transport prévues par les contrats, en raison de la force majeure 
        résultant de l'état de guerre et des conditions économiques 
        postérieures à l'armistice. L'arrêt des transports 
        ferroviaires, causé par les difficultés de l'approvisionnement 
        en charbon, avait en effet conduit- à interrompre l'exploitation, 
        après remplissage des parcs de stockage. -----------L'Algérie 
        consentit à examiner cette requête, niais en la liant à 
        la question de la révision du prix de transport par fer d'Oued-Kébérit 
        à Bône. La force majeure devait aussi jouer à son 
        avantage, puisque le prix de revient des transports de minerai s'était 
        accru dans des proportions considérables, en tout cas imprévisibles 
        lors (le la signature de l'accord (le 1937. Le ternie fixe de la formule 
        en vigueur devait. après révision, subir à l'avenir 
        une correction automatique par le moyen d'une formule d'index qui pouvait 
        être celle du traité d'exploitation (les embranchements miniers. 
        Mais le Conseil d'Administration de l'Ouenza ne crut pas devoir accepter 
        (le telles propositions, qui engageaient sa responsabilité vis-à-vis 
        (les actionnaires. Le litige_ aurait pu être soumis au Conseil d'Etat 
        avec des chances de succès pour l'Algérie en vertu de la 
        ~ théorie jurisprudentielle de l'imprévision. Lorsque le 
        Gouvernement Général s'est engagé, en 1937, c'était 
        évidemment dans le but (le procurer une recette supplémentaire 
        au budget spécial et non pas pour subventionner sans aucun profit 
        une entreprise particulière. Il es'. Intéressant de noter 
        que cette affaire constitue l'un des rares cas où la théorie 
        de l'imprévision peut jouer en faveur (le l'Administration. 
        -----------En 
        attendant le règlement au fond (les difficultés d'application 
        (les conventions en vigueur, l'Algérie a dit prendre des mesures 
        provisoires destinées à adapter aux exigences immédiates 
        de la conjoncture extérieure les obligations réciproques 
        des parties. Le Gouvernement Général a essayé (le 
        ré cupérer la part de la charge (les transports supportée 
        par lui, en instituant dé ni , ombre 1941, une taxe progressive 
        de compensation sur les lainerais de fer exportés à l'étranger. 
        ll a i s, p a r ailleurs, pour alléger la trésorerie lourdement 
        obérée de la Société, l'Administration, à 
        partir de l'exercice 1941, a accepté la suspension provisoire du 
        paiement de la taxe d'abattage et des pénalités contractuelles 
        de transport. A partir de 1942, les C.F.A. ont été autorisés 
        à ne facturer qu'un prie de 2~ francs par tonne sur le prix de 
        transport homologué pour le parcours d'Oued-Kébérit 
        à Bône, le versement de la différence incombant à 
        l'Algérie. Des entretiens ont eu lieu en octobre 1942, entre le 
        Gouvernement Général et les représentants de la Société 
        pour essayer (le régler, (l'un commun accord, les difficultés 
        qui avaient surgi pour l'application de l'avenant (lu 28 avril 1937. La 
        Société avait enfin reconnu la nécessité (l'un 
        aménagement de la clause contractuelle du prix de transport, en 
        raison des circonstances. 'Mais la rupture des relations avec la Métropole 
        interrompit les pourparlers. Le Gouvernement Général fut 
        alors amené à prendre les mesures transitoires destinées 
        à assurer la marche de l'exploitation et sa participation à 
        l'effort de guerre. La taxe instituée en novembre 1914 fut supprimée 
        et la Société vécut dès lors sous un régime 
        de droit qui valait réquisition. La libération de la France 
        permit la reprise des discussions, mais.étant données les 
        conditions particulières dans lesquelles la Société 
        poursuivait son exploitation, certaines modalités de règlement 
        furent acceptées, le 8 mai 1945, par l'Algérie. 
        -----------Cette 
        dernière prenait à sa charge. à partir du 8 novembre 
        1942, le paiement aux C.F.A. du prix homologué des transports, 
        ce prix lui étant remboursé par l'Office Algérien 
        du Commerce Extérieur, qui était chargé des ventes 
        de minerai à l'étranger. L'Office remboursait à la 
        Société le montant total de son prix de revient, (lui comprenait 
        notamment un amortissement normal, les provisions 
        indispensables au renouvellement du matériel et des stocks et l'intérêt 
        légal des capitaux investis. 
        -----------Ce 
        " modus vivendi " provisoire a pris fin au 31 décembre 
        1945, mais un nouveau prix contractuel a été accepté 
        par la Société pour le transport. Le chiffre (le 105 francs 
        par tonne a remplacé, pour 1946, le prix fixe de 15 francs prévu 
        par la convention de 1937. Le prix valable pour l'année 194i doit 
        résulter du chiffre adopté pour 1946, majoré d'un 
        coefficient (le variation proportionnel à l'indice de l'augmentation 
        générale des prix. 
        -----------Aux 
        termes de la convention de 193i, le anode de calcul du complément 
        de prix de transport doit être soumis à révision à 
        partir du i- janvier 1944. Les discussions se poursuivent sur ce point. 
        Il est vraisemblable que l'élément fixe de 15 francs prévu 
        à la convention pourra être conservé, mais qu'il sera 
        assorti d'une formule de variation permettant (le respecter l'équilibre 
        du contrat original tout en suivant les fluctuations des facteurs, économiques. 
      CONCLUSION 
      -----------Les avenants 
        de 1932, en rendant l'Algérie propriétaire d'actions et 
        en lui permettant de désigner (les représentants au Conseil 
        d'administration, ont amorcé une formule nouvelle d'économie 
        mixte, renforcée en 1937, 1940 et 1946. La Société 
        a dû accepter cette solution" (lui consacrait une modification 
        profonde des rapports contractuels. L'intervention de la collectivité 
        dans les destinées de l'entreprise permettait à l'Algérie 
        (le participer, (le manière positive, à la mise en valeur 
        d'une fraction des richesses naturelles (lu pays. 
        -----------L'équilibre 
        des obligations réciproques, inscrites à la convention de 
        1937, a été obtenu par des concessions consenties par chacune 
        des parties en échange des avantages qu'elle retirait du réaménagement 
        des anciens contrats. L'acceptation d'un prix ferme de transport par l'Algérie 
        pourrait paraître imprudente, mais il ne faut pas oublier que l'opération 
        a permis de réaliser la totale indépendance de la Société 
        par rapport aux groupes étrangers et la mise en exploitation effective 
        du Bou-Khadra. L'Algérie a reçu 27.000 actions nouvelles 
        au pair, dont 13.5000 lui étaient pratiquement cédées, 
        à titre gratuit, en raison (les cours boursiers de l'époque. 
        Sa représentation au Conseil d'administration était élargie. 
        Enfin, les inconvénients de la fixité du tarif de transport 
        étaient atténués par l'existence d'un ,deuxième 
        élément représentant les 10 % du bénéfice 
        annuel. Cette dernière disposition devait tendre ù assurer 
        dans tous les cas la couverture (lu prix de revient (lu transport par 
        fer et permettre à l'exploitation (le, fonctionner clans les meilleures 
        conditions destinées à procurer aux associés les 
        plus grandes ressources possibles tout en favorisant l'essor économique 
        du pays. 
        -----------Les 
        événements ont bouleversé ces prévisions et 
        il convient, avant tout. d'éviter d'engager l'avenir au moment 
        où s'ouvre la période (le révision de l'avenant (le 
        1937. 'Fous les efforts doivent tendre, par une augmentation (lu trafic, 
        à faire coïncider le tarif contractuel avec le tarif homologué. 
        Ce tarif doit être aménagé en fonction de la différence 
        qui existe entre le prix de revient et le prix de vente, de façon 
        à permettre la rentabilité de l'entreprise et éviter 
        la fermeture de certains débouchés importants à l'étranger. 
        Mais la Société de l'Ouenza doit pouvoir accepter la fixation 
        d'un tarif contractuel couvrant le prix de revient du chemin de fer. Ce 
        tarif serait révisable, chaque année, grâce à 
        une formule automatique d'index qui permettrait de tenir compte des variations 
        des salaires et des prix (le l'énergie électrique et (le 
        l'acier. 
        -----------Le 
        régime contractuel en vigueur permet à l'Algérie 
        de recevoir la plus grande part des profits sociaux. En tant qu'actionnaire, 
        elle doit favoriser la prospérité de la Société. 
        Sa qualité de transporteur l'amène à augmenter, au 
        maximum, la capacité de son trafic ferroviaire. Son rôle 
        de puissance publique lui donne, enfin, l'obligation de développer 
        les exploitations de l'Ouenza et du Bou-Khadra en raison de l'intérêt 
        politique, économique et social que présente cette entreprise 
        sur le plan local et national. 
        -----------Par 
        une politique adroite et de longue haleine, la puissance publique s'est 
        progressivement introduite clans la gestion de la Société 
        jusqu'à obtenir 53 % des actions et le contrôle du Conseil 
        d'Administration. Cette évolution s'est faite sans bruit, à 
        mesure que les circonstances le permettaient, sans l'inconvénient 
        de bouleversements radicaux qui auraient pu perturber gravement l'équilibre 
        de l'exploitation. A la limite, on peut concevoir la possibilité 
        pour l'Etat de devenir l'unique actionnaire de l'Ouenza, grâce à 
        de simples modifications statutaires qui lui permettront de diriger l'activité 
        sociale dans la seule considération de l'intérêt général. 
      Aimé BALDACCI 
        Docteur en droit  
     |