Bab-el-Oued,
ALGER d’hier… ALGER d’aujourd'hui
LA RUE PIERRE-LEROUX
Croquis de Charles Brouty

ALGER d’hier… ALGER d’aujourd'hui
LA RUE PIERRE-LEROUX

A l’extrémité de Bab-el-Oued, il faut gravir une rude montée, pour accéder à la place Lelièvre.

C’est la rue Pierre-Leroux et pour que nul n’en ignore, on lit sur la petite plaque bleue où figure son nom : Pierre Leroux, publiciste, 1797-1871.

Mais les habitants du quartier n’en ont cure. Ils sont presque tous d’origine espagnole et un nom comme celui de Cervantès les aurait peut-être intéressés davantage, quoi qu’on n’ait guère le loisir, lorsqu’on aborde une telle montée, de prendre garde au nom du monsieur qui a doté la rue de
son nom.
— Poh... poh... poh... si ça grimpe ici ! gémissent en s’épongeant le front tous les braves gens qui escaladent la rue Pierre-Leroux.

Et les chauffeurs de taxi se font aussi beaucoup de mauvais sang pour leur voiture lorsqu’ils ont à emmener quelque client dans ces parages.

Il y a quelques années, quand il m’arrivait d’avoir besoin d’illustrer un article où il était question de gosses de ce pays, j’allais le plus souvent, choisir mes modèles dans le terrain vague qui bordait tout un côté de la rue Leroux.

Sur cet immense terrain en pente, la marmaille des environs, divisée en deux camps se livrait, à l’aide de projectiles variés, de véritables batailles rangées.

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MUSETTE et CAGAYOUS


La place Dutertre

Echo du2-9-1954 - Transmis par Francis Rambert
juillet 2025

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Pour situer la rue Pierre Leroux

Pour situer la rue Pierre Leroux
Place Dutertre
Place Dutertre



ALGER d’hier… ALGER d’aujourd'hui
LA RUE PIERRE-LEROUX

A l’extrémité de Bab-el-Oued, il faut gravir une rude montée, pour accéder à la place Lelièvre.

C’est la rue Pierre-Leroux et pour que nul n’en ignore, on lit sur la petite plaque bleue où figure son nom : Pierre Leroux, publiciste, 1797-1871.

Mais les habitants du quartier n’en ont cure. Ils sont presque tous d’origine espagnole et un nom comme celui de Cervantès les aurait peut-être intéressés davantage, quoi qu’on n’ait guère le loisir, lorsqu’on aborde une telle montée, de prendre garde au nom du monsieur qui a doté la rue de
son nom.
— Poh... poh... poh... si ça grimpe ici ! gémissent en s’épongeant le front tous les braves gens qui escaladent la rue Pierre-Leroux.
Et les chauffeurs de taxi se font aussi beaucoup de mauvais sang pour leur voiture lorsqu’ils ont à emmener quelque client dans ces parages.

Il y a quelques années, quand il m’arrivait d’avoir besoin d’illustrer un article où il était question de gosses de ce pays, j’allais le plus souvent, choisir mes modèles dans le terrain vague qui bordait tout un côté de la rue Leroux.
Sur cet immense terrain en pente, la marmaille des environs, divisée en deux camps se livrait, à l’aide de projectiles variés, de véritables batailles rangées.

C’était l’époque des « Westerns » et l’imagination aidant, chaque gosse se voyait transformé en cow-boy ou en peau-rouge — ceux-là reconnaissables à leur couronne de feuillage piquée d’une plume de coq.

De tous côtés claquaient des détonations d’imaginaires pistolets.
—— Pan... pan... tu es mort !
— C’est pas vrai... moi, j’t’ai attrapé au lasso.

Et selon l’humeur de chacun, ces explications dégénéraient bien souvent en de véritables combats de boxe avec galerie de supporters, qui n’avaient plus rien à voir avec le cinéma.
Depuis un an, les cris joyeux se sont tus, remplacés par les bruits d’un grand chantier.

Et maintenant, sur le terrain vague de naguère, s’élève un immense édifice aux lignes modernes.

C’est le centre social Jean-Louis-Villeneuve, ainsi nommé en souvenir de l’ancien conseiller général de Bab-el-Oued.

Il abrite un bureau annexe de la mairie où l’on est fort civilement accueilli et qui renseigne utilement sur les démarches à accomplir pour les actes de la vie civile.

Un bureau annexe du Gouvernement général, qui groupe les services techniques de la direction du Travail, ainsi que le bureau de la conseillère du Travail.

Le centre social renferme également une école d’apprentissage de coupe et de couture, une installation de bain-douche et une garderie d’enfants qui constitue un modèle du genre.
J’ai pu y jeter un rapide coup d’œil. Tout y a été conçu à la mesure des enfants : petites tables du réfectoire, petits lits de repos, petits fauteuils, petit lavabos et... petites cuvettes de water. Car, les blocs hygiéniques y ont été aménagés, toutes proportions gardées, comme ceux des grandes personnes. Cependant quelques frises amusantes, en couleurs fraîches auraient pu être prévues pour égayer cet ensemble.

Au service et pour le bien de tous, telle pourrait être la devise de cette œuvre sociale si magnifiquement réussie et qui répond, par ses multiplesdestinations, à de nombreux besoins
de la population de ce quartier sympathique