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Je rêve d'un jour où la France
demandera enfin pardon des crimes coloniaux et de la torture en Algérie"
Madame Voynet, Ministre de l'Environnement
Monsieur Daniel Cohn-Bendit
propos recueillis par Madame Judith Perrignon pour le journal Libération
du 16 Novembre 1998
Monsieur le Directeur de la Publication
de "LIBERATION"
11, Rue Béranger 75003 PARIS
"En mémoire
des Français
martyrisés d'Algérie"
------Du
sang s'écoule et s'étend, toujours sans fin, sur la terre
aimée de ceux qui y sont nés, de ceux qui lui ont sacrifié
toute une vie de labeur, enfin de ceux qui, avec les précédents,
souhaitaient la garder unie à la France pour le bonheur des peuples
de nos quatre grandes provinces d'Algérie et partant d'Afrique.
Les populations vivaient ensemble, soit en symbiose pour les unes, soit
dans la différence pour les autres, mais en une harmonie qui, si
elle engendrait le bonheur de chacun, n'en excitait pas moins une jalousie
compréhensible de certains pays étrangers. Hélas,
ce qui est plus grave, est dû à l'esprit pervers de quelques-uns
de nos compatriotes, "destructeurs professionnels de la France",
intellectuels et autres, abusant de cette liberté que tant de Français
d'Algérie de toutes origines et de toutes confessions, ont payé
de leur vie pour permettre de la recouvrer.
------En
effet, certains Etats qui se disaient être nos amis et alliés
trouvent en France des hommes, des organisations et des moyens médiatiques
qui serviront leur dessein. Ils n'eurent de cesse, pour le plus grand
malheur des Algériens, eux-mêmes, en ces fins de siècle
et de millénaire, d'aider des terroristes et des criminels à
faire régner l'épouvante dans l'ensemble du Maghreb afin
d'éliminer la civilisation apportée par la France, après
que celle-ci eut créé l'infrastructure en hommes et en matériel
pour la transformation et le développement du pays.
------L'essor
inégalé depuis, de son agriculture, du déploiement
de ses voies de communication, de la progression de son urbanisme, de
la protection de la santé des populations tant urbaines et rurales
que pastorales, de l'extension de l'enseignement, et enfin la paix entre
les ethnies précèdent le jaillissement, du sous-sol saharien,
de l'or noir. Tout cela allié à l'étendue des gisements
aiguisaient bien des convoitises internationales.
------Pensez
donc, la France, nation mère de l'Algérie, devenant membre
de l'OPEP à l'abri du chantage au pétrole pouvait ainsi
assurer sa véritable indépendance ! N'envisageaient-ils
pas, ces Etats, non seulement de réduire la place prise par la
France dans le monde, mais pourquoi pas, de la remplacer sur la plus grande
partie intégrante de son territoire ?
------Hélas,
le résultat est là : l'insécurité s'étend
à tout le pays et que de souffrances pour ces peuples qui subissent
à nouveau le joug que la France avait éradiqué.
------Cent
trente deux ans de présence française, depuis juillet 1830,
ont profondément fécondé l'Algérie tout en
apaisant les passions ethniques originelles. L'économie des provinces
françaises du Sud de la Méditerranée, s'est, progressivement
et considérablement accrue au fil des années ; elle était
des plus florissantes lors du désengagement de la France, le 18
mars 1962, à Evian, véritable capitulation sans conditions
ni garanties du vainqueur entre les mains du vaincu. N'a-t-on pas rendu
Mers-El-Kebir 6 ans avant la date prévue à ces funestes
accords ? Ce vaincu avait pour nom "le terrorisme" introduit
enAlgérie par l'intermédiaire du FLN qui lui a ouvert la
porte en l'aidant dans un premier temps à éliminer les européens,
chrétiens, juifs et les autochtones, Français par le coeur
et le sang versé. Ce pire des fléaux prend, depuis, plus
d'ampleur et se manifeste quotidiennement ; les grandes nations, ellesmêmes,
s'y habituent ; les égorgements et d'autres sadismes ne sont plus
que des faits divers livrés parcimonieusement par les médias
à un public qui est bourré de désinformations tendancieuses
pour lui faire accroire que ses aînés étaient des
tortionnaires alors qu'au contraire, ils subissaient les effets d'un terrorisme
aveugle et cruel. Mais là, point de ténor français
pour le clamer. Bien au contraire, j'ai souvenance de la visite de Madame
Simone de Beauvoir accompagnant Monsieur le Premier Président Patin
qui venaient s'assurer du respect, par l'Armée Française
de la personne humaine, mais pas par les véritables tortionnaires
qui martyrisaient toutes les populations dont les maghrébines par
enlèvements, égorgements, émasculations, explosions
aveugles, etc...
------Le
jugement de l'Histoire est imparable ; comment expliquer l'immigration
actuelle si la France ne représentait pas toujours un modèle
de civilisation protectrice des Droits de l'Homme.
Il nous appartient de dire la vérité sur le passé
historique de la France en Algérie afin que les populations montantes
retrouvant de vraies valeurs, participent à la reconstruction de
son avenir, en toute connaissance du passé sans avoir à
rougir de l'action de leurs aînés en Algérie Française.
------Nous
devons nous souvenir de leur sacrifice pour la France pendant les guerres
que la France, depuis 1870, a eu à affronter et qu'ils se sont
dressés spontanément pour délivrer le territoire
national, de 1942 à 1945 afin qu'avec la liberté recouvrée,
certains mal intentionnés puissent impunément continuer
à dénigrer la France tout en profitant de ses largesses.
------Quant
aux pays d'Afrique qui formaient l'Union Française, pardonneront-t-ils
sincèrement, un jour à la France qu'un de ses gouvernements
se soit si tôt délesté d'eux ?
------Comme
l'écrit Maître Jacques Ribs-Editions Robert Laffont -, en
conclusion de son livre, PLAIDOYER POUR UN MILLION DE VICTIMES : "me
laissons pas cinquante millions de Français devenir cinquante millions
de Ponce Pilate". Nous leur devons la vérité,
l'histoire a trop longtemps été travestie, tronquée,
cachée, déformée pour abaisser le rôle de la
France et de ses enfants en Afrique et tout particulièrement en
Algérie et justifier l'abandon de celle-ci. Il est grand temps
de traiter le ver avant qu'il n'entre dans le fruit, ce beau fruit qu'est
la jeunesse de la France qui se laisse si facilement croquer par des gens
sans scrupules qui manipulent allègrement et le vers et la prose
mais qui n'en sont pas moins nauséabonds. Si la France devait un
jour demander pardon, c'est à nos compatriotes qu'elle devrait
le faire. Cette demande de pardon devrait alors s'adresser aux Français
d'Algérie qui, pour sauvegarder leur vie et celle de leur famille
durent quitter leur sol natal, aux Français métropolitains
spoliés, enlevés, assassinés après avoir répondu
aux voeux mêmes du gouvernement qui les abandonna, sans protection,
après les avoir encouragés à s'installer en Algérie,
dès 1959, et à y investir leurs biens à l'occasion
du fameux plan de Constantine. La France devrait demander aussi pardon
aux Harkis, renvoyés par bateaux pour être massacrés
avec leurs camarades restés sur le sol de l'Algérie qui
leur devenait étranger, en récompense de leur amour de leur
patrie, et pour avoir défendu son drapeau tricolore. Elle devrait
surtout, la France, dans une grande messe implorer le pardon des bébés,
enfants, adolescents, femmes et vieillards décimés avec
un sadisme outrancier et d'un autre temps, parce qu'ils étaient
membres de familles de ces mêmes Harkis, de Supplétifs ou
incorporés dans des Groupements d'auto-défense. Ne devrait-elle
pas aussi implorer le pardon de Ceux qui sont Morts pour la France au
cours des guerres pour ne pas avoir défendu, en leur absence, les
leurs avec la même vigueur qu'eux le firent lorsque notre Mère
Patrie commune était en danger. Et enfin la France devrait solliciter
le pardon des plus de 160.000 de nos disparus dont nous sommes toujours
sans aucune connaissance du sort qui leur a été réservé
après avoir été enlevés, ce sont des musulmans,
des juifs, des chrétiens, des libres penseurs et des athées
qui voulaient, sur leur sol, conserver la nationalité française
et qui ont été abandonnés aux griffes d'un terrorisme
qui reprit de plus bel dès lors que les plus hautes instances de
la France et son gouvernement firent connaître qu'ils consentaient
à se délester de nos provinces d'Algérie.
Gaston Bautista
Président National du "Souvenir des Français disparus
en Algérie"
Les Palmier C 264
Vieux chemin des Sablettes Mar Vivo
83500 La Seyne-sur-Mer
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