sur site le 19-03-2003
-la Riposte, halte à la désinformation !
injures,anathème,mensonges,amalgame, procès d'intention, chasse aux sorcières commis à l'égard de notre communauté pieds-noirs revus et corrigés par le Comité de vigilance et riposte du cercle Algérianiste et d'autres
article du pnha, n°88, mars 1998
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-----"durant la colonisation, seules les élites indigènes parlaient la langue de Paris. Les enfants du peuple n'avaientpas accès à l'école de la République. Avec la révolution,est venu le temps de l'instruction pour tous" Le Figaro premier quotidien national français

Monsieur le Directeur du Figaro,

-----Vous avez publié dans votre numéro du 12 novembre un article signé Thierry Oberle intitulé "Algérie : le français fait de la résistance", lequel a suscité chez nos adhérents et plus généralement chez les Pieds-Noirs qui vous lisent, une véritable indignation. Il y est écrit, entre autres que, "durant la colonisation, seules les élites indigènes parlaient la langue de Paris. Les enfants du peuple n'avaient pas accès à l'école de la République. Avec la révolution, est venu le temps de l'instruction pour tous" etc... Ce propos est prêté à un "spécialiste français du dossier" ! ...
-----ll est extraordinaire de lire de pareilles énormités alors qu'il subsiste encore dans des millions de mémoires la preuve du contraire : n'importe qui s'étant promené dans les rues de n'importe quelle ville algérienne d'avant l'indépendance pourrait témoigner que tout le monde y parlait naturellement le français en toutes circonstances de la vie courante, et à moins de considérer les portefaix, les receveurs de tramways ou les serveurs de bar comme "élites indigènes", l'affirmation citée est parfaitement grotesque.
-----Quant à dire que les enfants du peuple n'avaient pas accès à l'école de la République, il faut une abyssale ignorance du sujet ou une mauvaise foi sans borne pour ce faire : les centaines d'écoles mises en service par la France dans le bled, à fréquentation 100 % indigène instruisant en français des élèves de milieux ruraux, fils de fellahs, ne sont pas une invention, et les ruines de ces écoles après leur destruction par le FLN algérien en témoignent encore et personne, même parmi les nationalistes anti-français les plus acharnés, n'a osé prétendre que l'accès des écoles françaises était interdit aux indigènes par la République...
-----On pourrait cependant relever que l'accès aux écoles françaises a été effectivement interdit aux musulmans en certaines circonstances : pendant les années qui ont suivi la conquête, les Ulema intégristes prêchaient contre l'école française, censée détourner les élèves de l'Islam : puis la réticence des musulmans à envoyer les filles à l'école les en a détournées pendant près de 100 ans et enfin les nationalistes du F.L.N. pratiquèrent l'égorgement des instituteurs français et l'enlèvement de leurs élèves, avec des résultats plus efficaces que ceux que semble attribuer à la France votre "spécialiste".
  -----Votre chroniqueur s'ébahit également de ce que "le paradoxe est que le français s'est généralisé en Algérie, non pas avant, mais après l'indépendance". Un peu de réflexion lui ferait pourtant comprendre que le français s'est généralisé avec la même inertie que toute acquisition culturelle globale, et qu'on voit simplement apparaître maintenant, une génération après, le fruit des 130 ans d'efforts de la France colonisatrice.
-----Pour ce qui est du "temps de l'instruction pour tous", je vous renvoie au chiffre donné par le gouvernement algérien lui-même, qui reconnaissait récemment à la radio que l'alphabétisation atteint à l'heure actuelle moins de 47 % de la population scolaire : nous n'aurons pas la cruauté de commenter...
-----Si M. Oberle voulait acquérir un minimum de connaissances sur le sujet avant d'écrire ses articles, nous lui conseillerions la lecture d'un ouvrage incontesté, car écrit par des acteurs de la chose, et non par des "spécialistes français du dossier". "Des enseignants français en Algérie se souviennent", dont nous vous communiquerons les références avec plaisir. Je pense que vous ne pouvez moins faire que de publier notre réponse, tant, comme vous l'écrivez vous-même dans l'article, "le sujet déchaîne les passions"... ; à moins que les passions des Pieds-Noirs outragés aient moins d'importance à vos yeux que celles du peuple algérien d'aujourd'hui...

-----Croyez, Monsieur le Directeur à mes sentiments distingués.

Michel Lagrot

-----Au terme des dernières statistiques connues, les effectifs scolaires de l'Algérie française étaient de 142 258 élèves européens et 725 250 élèves musulmans (école primaire seulement).